LECTURES URBAINES ANTHROPOCENES #2022

berenice gagne
Anthropocene 2050
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17 min readJul 6, 2022

Une sélection de publications récentes (2021-2022) sur les enjeux des mondes urbains anthropocènes.

« Biografias » (2012) © Alicia Martín

Retrouvez les veilles anthropocènes mensuelles de l’Ecole urbaine de Lyon : toute l’actualité du changement global pour comprendre ce qui nous arrive et le monde qui vient. Découvrez également les veilles thématiques sur l’eau, les nouveaux outils économiques et les sols urbains, et des chroniques originales à écouter ou à lire sur des thématiques issues des veilles.

Encore plus d’articles et de références au fil de l’eau sur mes comptes Twitter et Instagram.

COLLECTIF, Désurbanisme. Détruire les villes avec poésie et subversion, fanzine de critique urbaine (2001–2006) (Editions Le monde à l’envers, 2022).

« Espace dominé et structuré par le Capital, la ville offre un terrain de lutte et de critique du capitalisme. Publié de 2001 à 2006, Désurbanisme est un fanzine d’amoureux des villes passionnés par leur destruction, une boite à outils mêlant pensées et expériences critiques dans laquelle la lutte peut puiser du combustible ».

Matthieu ADAM, Nathalie ORTAR (dir.), Becoming Urban Cyclists: From Socialization to Skills (University of Chester Press, 2022).

« Devenir un cycliste urbain nécessite une diversité de compétences et de connaissances acquises grâce à différentes formes de socialisation ». Anthropologues, géographes, linguistes, sociologues et urbanistes analysent les pratiques cyclistes au regard des parcours de vie individuels et des inégalités sociales et de genre à travers l’usage de méthodes qualitatives, quantitatives et mixtes et d’enquêtes de terrain menées en Australie, en France, en Allemagne, en Suisse et au Royaume-Uni « pour aider à comprendre les facteurs susceptibles de faciliter ou de freiner les pratiques cyclables urbaines ».

Peter S. ALAGONA, The Accidental Ecosystem. People and Wildlife in American Cities (University of California Press, 2022).

Un ouvrage qui explique pourquoi et comment les villes des États-Unis se sont remplies d’animaux sauvages jusqu’à en compter plus qu’à aucun autre moment au cours des 150 dernières années. « Pourquoi tant de villes — l’écosystème le plus artificiel et le plus dominé par l’humain de tous les écosystèmes de la Terre — se sont-elles enrichies en faune sauvage, alors que celle-ci a diminué dans la plupart des autres régions du monde ? Que signifie ce paradoxe pour les humains, la faune et la nature sur notre planète de plus en plus urbaine ? » Et comment créer des écosystèmes urbains dynamiques ?

Sylvain ALLEMAND, Demain, les villes ? Paroles de chercheuses et de chercheurs (Presses universitaires de Rennes, 2022). Photographies de Myr MURATET.

« Malgré l’expérience que l’humanité a faite du confinement dans le contexte de crise sanitaire, elle continuera très probablement à vivre dans des espaces urbains plus ou moins denses. Mais les villes seront-elles telles qu’on les imagine, avec leur centralité, la concentration des fonctions et leur périphérie ? Éléments de réponse dans cet ouvrage, organisé autour d’un glossaire et d’entretiens avec des chercheuses et des chercheurs de différents horizons disciplinaires, mais qui n’en partagent pas moins un point commun : ils œuvrent avec la nouvelle Université Gustave Eiffel, qui a vocation à contribuer à une meilleure connaissance des « villes de demain », de leurs défis et des manières d’y faire face ».

Charles ALTORFFER, Traité d’urbanisme enchanteur (Editions Libel, 2021).

Roman graphique pour réfléchir sur les villes de demain : « comment repenser l’architecture urbaine de façon plus collective ? Comment réinventer nos villes, et plus globalement l’habitat sur notre vieille planète Terre, face aux défis du changement climatique ? ».

Rémi BARBIER, Philippe HAMMAN, La Fabrique contemporaine des territoires (Le Cavalier Bleu éditions, 2021).

« La référence au territoire est omniprésente dans le discours contemporain. Élus, acteurs politiques, médias… tous s’accordent à parer le « territorial » de toutes les vertus, sans pour autant définir clairement ce qui le constitue. C’est ce à quoi s’attachent les auteurs de cet ouvrage qui livrent ici un panorama circonstancié des problématiques contemporaines auxquelles les acteurs des territoires sont confrontés ou dont ils sont parties prenantes ».

Mark BEISSINGER, The Revolutionary City. Urbanization and the Global Transformation of Rebellion (Princeton University Press, 2022).

« Comment et pourquoi les villes sont devenues les principaux lieux des bouleversements révolutionnaires dans le monde contemporain ? »

Thierry BRENAC, Hélène REIGNER (dir.) Les faux-semblants de la mobilité durable. Risques sociaux et environnementaux (Éditions de La Sorbonne, 2021).

« Les politiques de mobilité durable, légitimes au regard de la nécessaire transition écologique, ne sont pas dénuées d’angles morts ni de contradictions. Privilégiant l’amélioration du cadre de vie dans certains espaces, ces politiques sont paradoxalement porteuses de risques environnementaux et sociaux. Identifier ces risques, largement occultés, et en comprendre l’origine est une nécessité si l’on veut qu’ils soient pris en compte dans l’action publique. C’est l’objet de cet ouvrage, qui rassemble les contributions de géographes, d’économistes, d’urbanistes, de politistes, de psychologues, d’ingénieurs en transport ».

Nicolas BUCLET, Écologie territoriale et transition socio-écologique. Méthodes et enjeux (ISTE Editions, Smart Innovation, Volume 35, 2022).

Une approche interdisciplinaire fondée sur l’optimisation des flux (eau, énergie, déchets, etc.) qui accorde une place particulière « à l’analyse des interactions entre les acteurs à l’origine de la circulation des flux, ou influant sur elle. L’ouvrage insiste également sur la façon de relier les méthodes développées avec des principes politiques aptes à favoriser la transition socio-écologique ».

« The Parthenon of Books » (1983/2017) © Marta Minujín

Lucius BURCKHARDT, Promenadologie. Se promener pour mieux voir (Flammarion, 2022). Traduction par Catherine Aubard.

« Le sociologue Lucius Burckhardt est l’un des premiers à remarquer, dans les années 1970, que la relation à notre environnement est en pleine mutation. Son intuition alors visionnaire est plus que jamais avérée aujourd’hui, alors que les nouvelles technologies et la crise écologique bousculent notre rapport au dehors. Avec la promenadologie, approche esthétique et sociologique de la promenade, l’auteur entend refonder notre compréhension du paysage et de l’espace urbain, afin d’en saisir la diversité et la beauté ».

Jean-Paul CARRIERE, Francesca DI PIETRO, Abdelillah HAMDOUCH, Amélie ROBERT, José SERRANO (dir.), Faire Nature en ville (L’Harmattan, 2021).

« À travers des réflexions historiques et des études locales, cet ouvrage nous plonge dans la nature des villes françaises, brésiliennes, portugaises. Espaces verts résidentiels, espaces verts publics, traversées urbaines des cours d’eau et espaces agricoles aux marges de la ville, les principales formes de la nature en ville sont présentées ici de façon critique. Une variété de cas d’études à travers lesquels des questions cruciales de l’urbanisme contemporain sont soulevées : la nature est un besoin humain fondamental, mais aussi un marqueur de la ségrégation socio-spatiale dans les villes ; des modèles de parcs et des formes urbaines de la nature en ville qui semblent universels, mais aussi une nature que les habitants s’approprient difficilement ».

Jean-Paul CARRIERE, Francesca DI PIETRO, Abdelillah HAMDOUCH, Amélie ROBERT, José SERRANO (dir.), La transformation urbaine au prisme de la nature (L’Harmattan, 2021).

« La ville transforme la nature, certes, mais la nature transforme-t-elle la ville ? Au-delà du consensus de façade que la nature en ville suscite, les auteurs s’interrogent sur la réalité de l’action publique en la matière. Dans quelle mesure la nature renouvelle-t-elle les politiques urbaines ? Les espaces semi-naturels en ville sont-ils conçus et réalisés pleinement comme une infrastructure urbaine ? Les usages informels de ces espaces par les habitants, usages qui témoignent de la diversité des fonctions des sols urbains, sont-ils simplement considérés par l’action publique ? La réflexion suit 8 études de cas en France, au Brésil et en Tunisie ».

Laurent CASTAIGNEDE, La bougeotte, nouveau mal du siècle? Transports et liberté (écosociété, 2021).

« Autrefois réservée à une élite, cette hypermobilité s’est progressivement répandue tel un virus en conquérant l’ensemble des territoires et classes sociales. Si la prolifération des transports motorisés promet confort, bonheur et liberté pour tous et partout, cette envie parfois pathologique de bouger n’est pas sans conséquences: accidents, pollution, étalement urbain, changements climatiques et risque épidémique… »

Federico CUGURULLO, Frankenstein Urbanism. Eco, Smart and Autonomous Cities, Artificial Intelligence and the End of the City (Routledge, 2021).

« Iconoclaste et prophétique, cet ouvrage est à la fois un examen de l’évolution de l’expérimentation urbaine à travers le prisme du roman de Mary Shelley, et une mise en garde contre un urbanisme dont le produit ressemble au monstre de Frankenstein : une entité fragmentée qui échappe au contrôle et à la compréhension humaine. Il raconte l’histoire d’expériences urbaines visionnaires, en faisant la lumière sur les théories qui ont précédé leur développement et sur les monstres qui ont suivi et qui pourraient être la fin de nos villes. Le récit est triple et se penche d’abord sur l’éco-cité, ensuite sur la ville intelligente et enfin sur la ville autonome, conçue comme un lieu où les technologies intelligentes existantes évoluent vers des intelligences artificielles qui retirent la gestion de la ville des mains des humains ».

Agnès DEBOULET, Sociétés urbaines. Au risque de la métropole (Armand Colin, 2021).

« 75 % de la population mondiale vivra en ville en 2050, soit près de 2 milliards de personnes de plus qu’aujourd’hui : face à cette internationalisation des flux et des migrations, les villes n’ont d’autre choix que de se restructurer, se rénover, et ces changements confrontent les citadins et les décideurs à des défis inédits. Cet ouvrage interroge la façon dont ces recompositions urbaines et sociétales majeures se donnent à voir et sont pensées par les décideurs et les habitants ».

Kaduna-Eve DEMAILLY, Jérôme MONNET, Julie SCAPINO, Sophie DERAEVE (dir.), Dictionnaire pluriel de la marche en ville (Éditions L’Œil d’or, 2021).

« Faut-il vraiment faire 10 000 pas par jour ? Pourquoi dire aux enfants de regarder avant de traverser ? Comment gérer la foule lors des grands événements ? La trottinette va-t-elle supplanter les sprints pour attraper le dernier bus ? Les piétons sont-ils des automobilistes comme les autres ? La « rando » en ville a-t-elle de beaux jours devant elle ? La marche est-elle l’avenir de la mobilité urbaine ? Ces questions, parmi bien d’autres, traduisent d’importantes préoccupations liées à la vie urbaine, telles l’insécurité routière, la crise environnementale, les pathologies de la sédentarité, la mixité ou l’exclusion sociale ».

« Singularidade » (2011) © Alicia Martín

Tom DUBOIS, Christophe GAY, Vincent KAUFMANN, Sylvie LANDRIEVE, Pour en finir avec la vitesse. Plaidoyer pour la vie en proximité (l’aube, 2021).

« Pouvoir se déplacer de plus en plus rapidement grâce à la vitesse du train, de la voiture, de l’avion… a modifié nos modes de vie fondamentalement. Mais si voyager toujours plus loin, vite et à bas coût, au quotidien et pour les vacances, exauce les rêves de liberté et de découverte d’une partie croissante de la population mondiale, il y a un revers à la médaille ? : fatigue, stress, inégalités, fragilité du système, congestion et pollution. La récente révolution numérique n’a permis de diminuer ni les déplacements, ni le rythme de vie de nos contemporains. Est-il (encore) possible de sortir de l’emprise de la vitesse ? Les auteurs donnent sur le sujet un point de vue inédit et proposent de réorganiser le territoire pour permettre de vivre en plus grande proximité et répondre aux enjeux climatiques ».

Ludovic FAYTRE, Tanguy LE GOFF, Fragiles métropoles. Le temps des épreuves (puf, 2022).

« La plupart des grandes métropoles dans le monde vivent sous la menace permanente d’aléas naturels ou technologiques. D’autres enjeux de vulnérabilité se dessinent : dérèglement climatique, crise d’approvisionnement énergétique, crise économique mondiale… Densité extrême, bétonisation des sols, dépendance énergétique : ces fragilités nous interpellent sur la capacité des métropoles à se développer dans le futur. Croisant les regards d’historiens, d’urbanistes, de politistes ou d’anthropologues, cet ouvrage s’interroge sur ce moment inédit que nous venons de vivre où l’histoire nous a traversés. Il tire ainsi des premiers enseignements pour renforcer la capacité des grandes villes à faire face aux enjeux sociaux, sanitaires, économiques et écologiques ».

Kian GOH, Form and Flow. The Spatial Politics of Urban Resilience and Climate Justice (MIT Press, 2021).

« Les villes du monde entier élaborent des stratégies pour répondre au changement climatique et s’adapter à son impact. Souvent, les résidents urbains marginalisés résistent à ces plans, proposant des “contreplans” pour protester contre ces actions injustes et excluantes. Kian Goh examine les réponses au changement climatique de 3 villes — New York, Jakarta et Rotterdam — et la mobilisation des groupes communautaires pour lutter contre les injustices et les oublis perçus dans ces plans. En mobilisant l’urbanisme et la politique spatiale socio-écologique, Goh révèle comment les visions contestées de la ville future sont produites et acquièrent du pouvoir ».

Antoine GUIRONNET, Au marché des métropoles. Enquête sur le pouvoir urbain de la finance (éditions les étaques, 2022).

« En nous plongeant dans les allées et les coulisses du Marché international des professionnels de l’immobilier (MIPIM), Au marché des métropoles donne à voir comment la financiarisation de la ville se joue à travers « l’accréditation » des territoires par les investisseurs. Cette enquête menée entre Cannes, Paris, Londres et Lyon dévoile le rôle de la finance dans la transformation de pans entiers de nos villes. Elle constitue une contribution inédite à la critique des rouages par lesquels le capital étend son pouvoir sur nos vies quotidiennes ».

Jean HAËNTJENS, La Ville Frugale. Un modèle pour préparer l’après-pétrole (Rue de l’Echiquier, 2021).

« Les villes les plus audacieuses ont compris que la contrainte énergétique pouvait être une formidable opportunité de se réinventer en s’appuyant sur une autre vision de la cité de demain : celle d’une ville frugale, conciliant la satisfaction des besoins avec une économie de moyens et de ressources. Illustrant son propos par des exemples pertinents en France et en Europe, Jean Haëntjens explique le principe de ce modèle en l’appliquant de manière concrète aux différents composants de notre système urbain : la mobilité, l’aménagement de l’espace, l’accessibilité des services essentiels, etc. »

Darryl JONES, A Clouded Leopard in the Middle of the Road. New Thinking About Roads, People and Wildlife (Cornell University Press, 2022).

Ecologie routière : un état des lieux de moyens divers et innovants pour réduire les collisions entre animaux et véhicules et minimiser les risques de traversée des routes pour la faune.

Leslie KERN, Ville féministe. Notes de terrain (les éditions du remue-ménage, 2022). Traduction par Arianne DesRochers.

« Kern s’attarde à la manière dont les relations de genre, de classe, de race et d’âge se déploient dans la ville. Elle nous invite à redéfinir et à nous réapproprier les espaces urbains. Comment rendre nos villes plus féministes ? Partant de son expérience quotidienne de citadine à différentes époques de sa vie (enfant, adolescente, étudiante, travailleuse, militante et mère), elle s’appuie sur les théories d’urbanisme, des travaux de géographes féministes et des références à la culture pop pour montrer comment une ville genrée qui s’embourgeoise exclut les populations marginalisées, mais également pour évoquer les possibles configurations d’une ville plus inclusive »

Mickaël LABBE, Aux alentours. Regard écologique sur la ville (Payot, 2021).

« Ouvrons les yeux, portons attention à ce qui se trouve alentour. Notre maison, notre rue, notre quartier. Là où nous avons tissé des liens avec ceux qui nous entourent, avec ce qui nous entoure. Un endroit non seulement dans lequel on vit, mais dont on vit. Par-delà l’opposition entre la ville et la nature, l’urbain reste l’un des lieux indépassables et nécessaires pour une réinvention des manières d’habiter dans l’Anthropocène. Un territoire vivant coproduit par nous et par nos voisins non-humains. Faisons l’expérience de le voir comme « nature ». Arpentons-le, parcourons-le. Apprenons à le réhabiter ».

Christine LECONTE, Sylvain GRISOT, Réparons la ville ! Propositions pour nos villes et nos territoires (éditions Apogée, 2022).

« Puisque l’essentiel de la ville de 2050 est déjà là, il est temps d’en assumer l’héritage et d’engager sa transformation. Comment faire ? En réparant la ville pour la rendre adaptable à nos envies et nos besoins. En bâtissant une ville qui donne envie d’y vivre ». En proposant « une vision courageuse de la ville, à la hauteur des enjeux du siècle. Une vision qui tienne compte de ses habitants comme du ménagement de la planète ».

« Biografias » (2012) © Alicia Martín

Nicolas LEDOUX, Réinventer la ville (Le Cherche Midi, 2022). Illustrations de Benjamin Adam.

« Le livre développe 4 grandes thématiques : une ville qui donne toute sa place à la nature ; une ville bienveillante, à taille humaine ; une ville qui améliore les mobilités, où l’on se déplace moins et mieux ; et une ville frugale qui favorise une construction responsable et durable. On voit alors se dessiner une cité aux multiples villages, fluide, verte et décarbonée ».

Nicolas MAISETTI, Cesare MATTINA (dir.), Maudire la ville. Socio-histoire comparée des dénonciations de la corruption urbaine (Septentrion, 2021).

Un ouvrage qui analyse et compare les histoires de cités mal-aimées et stigmatisées : New York, Boston, Chicago, Glasgow, Montréal, Naples et Marseille. « Car il y a des villes où ces dénonciations sont plus fréquentes qu’ailleurs, des villes maudites qui finissent par avoir une mauvaise réputation ».

Solène MARRY (dir.), Intégrer l’économie circulaire. Vers des bâtiments réversibles, démontables et réutilisables (Editions Parenthèses, 2022).

« Cet ouvrage collectif, coordonné par l’Ademe, présente un « benchmark » des initiatives européennes et met en lumière les grands enjeux de la circularité dans le secteur de la construction, en même temps qu’il pose un cadre de définition et d’indicateurs. Il a pour ambition de capitaliser les expériences pionnières et de les diffuser afin d’encourager ces pratiques d’avenir ».

Shannon MATTERN, A City Is Not a Computer. Other Urban Intelligences (Princeton University Press, 2021).

Les modèles informatiques d’urbanisme promettent de nouvelles fonctionnalités urbaines et de nouveaux services. Pourtant ils réduisent notre compréhension de la ville qui est façonnée par une myriade d’intelligences locales et indigènes ainsi que d’institutions du savoir. Ces ressources sont indispensables pour compléter les modèles algorithmiques qui se répandent.

Carl H. NIGHTINGALE, Earthopolis. A Biography of Our Urban Planet (Cambridge University Press, 2022).

« Une biographie d’Earthopolis, la seule planète urbaine que nous connaissons. Un tour d’horizon des villes du monde sur 6 continents et 6 millénaires, avec en point d’orgue les 250 dernières années, au cours desquelles nous avons considérablement étendu nos domaines d’action, d’habitat et d’impact sur la planète, nous exposant à de nouvelles conséquences dangereuses et ouvrant des perspectives de nouveaux espoirs. Ce livre expose les profondes inégalités de pouvoir, de richesse, d’accès au savoir, de classe, de race, de sexe, de sexualité, de religion et de nation qui caractérisent la planète urbaine. Il nous invite à nous inspirer des moments les plus justes et démocratiques du passé d’Earthopolis pour sauver son avenir ».

Flaminia PADDEU, Sous les pavés la terre. Agricultures urbaines et résistances dans les métropoles (Seuil, 2021).

« Dans les friches des quartiers populaires, les jardins partagés des centres-villes et les potagers en lutte, l’agriculture urbaine permet de produire, de résister et d’habiter autrement. Issu d’une enquête au long cours dans le Grand Paris, à New York et à Détroit, ce livre porte sur les efforts collectifs d’associations et d’individus pour reprendre et cultiver la terre dans les métropoles. Au fil des récits recueillis et des parcelles arpentées, il restitue la pluralité des espaces et des pratiques socio-écologiques, et rend compte des alliances et des conflits qui se nouent autour du retour de l’agriculture dans les ruines du capitalisme urbain ».

Chris PEARSON, Dogopolis. How Dogs and Humans Made Modern New York, London, and Paris (University of Chicago Press, 2021).

« Dogopolis affirme de manière audacieuse et convaincante que les relations entre l’homme et le chien ont été un facteur crucial dans la formation de la vie urbaine moderne. En se concentrant sur New York, Londres et Paris du début du XIXe siècle jusqu’aux années 1930, Pearson montre que les réactions humaines aux chiens ont considérablement remodelé ces villes et d’autres villes occidentales contemporaines ».

Mathieu QUET, Flux. Comment la pensée logistique gouverne le monde (La Découverte, 2022).

« Des politiques migratoires aux pratiques culturelles, de la conservation de l’environnement aux relations humaines, il n’existe plus guère de domaines de la vie qui ne soient soumis à la gestion des flux, ce principe fondamental d’intendance. Il est grand temps de se demander comment le royaume logistique régit nos existences ; de montrer combien les conséquences de ses manquements sont dramatiques pour le vivant ; de raconter les multiples luttes qui lui font face. Et surtout, comme s’y emploie ce livre, il est urgent d’inventer d’autres imaginaires de la circulation et du transport, d’autres sujets collectifs pour un monde dans lequel les circulations ne seraient pas un instrument mortifère au service de la valeur marchande ».

Claire RICHARD (texte), Louise DRULHE (dessin), Technopolice : défaire le rêve sécuritaire de la safe city (369 éditions, 2021).

« Ce manuel nous emmène dans la ville de Marseille pour décrypter les dispositifs de surveillance numérique et automatisée qui s’y déploient. Il va à la rencontre du collectif Technopolice, dont les actions invitent à documenter la mise en place d’outils numériques à des fins de contrôle dans les villes françaises. En compagnie d’habitants du quartier de la Plaine, l’initiative œuvre à la réappropriation de l’espace urbain par celles et ceux qui l’habitent et affirme le droit à une ville vivante, humaine et conviviale ».

« Biografias » (2012) © Alicia Martín

Frédéric ROSSANO, La part de l’eau. Vivre avec les crues en temps de changement climatique (Editions de la Villette, 2021).

« Ce livre explore l’origine de la gestion des crues et la place déterminante qu’elle a occupée dans la construction de nos territoires. Après des siècles de travaux d’assèchement et d’endiguement, La Part de l’Eau présente les nouvelles stratégies spatiales, moins défensives et plus résilientes, mises en place ces dernières années pour restaurer, valoriser et habiter les paysages inondables, des vallées alpines de Suisse, France et d’Allemagne, aux plaines littorales néerlandaises ».

Max ROUSSEAU, Vincent BEAL, Plus vite que le cœur d’un mortel. Désurbanisation et résistances dans l’Amérique abandonnée (Grevis, 2021).

« Ségréguée, paupérisée et vidée, Cleveland est passée du statut de métropole florissante à celui de cauchemar urbain. Massivement démolis, ses quartiers noirs sont progressivement rendus à la nature. Les conservateurs y extraient les dernières richesses tandis que racisme et austérité avancent masqués derrière des algorithmes. De ce paysage dystopique, une vision alternative émerge pourtant : celle d’un futur agricole et coopératif. Dix ans après le crash déclenché par l’effondrement des subprimes, ce livre offre une plongée dans l’épicentre de la dernière crise globale. En donnant la parole à celles et ceux qui sont confrontés au déclin extrême, il cherche à éclairer l’Amérique urbaine abandonnée ».

Joëlle SALOMON CAVIN, Céline GRANJOU (dir.), Quand l’écologie s’urbanise (UGA Editions, 2021).

« Cet ouvrage collectif interroge les différentes facettes de cette écologie qui s’urbanise, en proposant les perspectives croisées des sciences humaines et sociales, des sciences de la nature, ainsi que des gestionnaires urbains. L’objectif est de répondre à deux questionnements principaux en miroir. D’une part : Qu’est-ce que la ville fait à l’écologie ? En quoi fait-elle évoluer ses concepts, ses pratiques, ses imaginaires ? Et, d’autre part : Qu’est-ce que l’écologie fait à la ville ? En quoi influence-t-elle la gestion et la fabrique urbaine contemporaine ? Pour répondre à ces questions, les contributions abordent des espaces et des échelles — parcs, jardins privés, friches, quartier, système urbain — de même que des objets de connaissance naturalistes — plantes, animaux, insectes, sols — très variés dans les villes de Berlin, Zurich, Genève, Lausanne, Paris, Strasbourg et Marseille ».

Álvaro SEVILLA-BUITRAGO, Against the Commons. A Radical History of Urban Planning (University of Minnesota Press, 2022).

Une histoire alternative de l’urbanisation capitaliste à travers le prisme des biens communs. L’ouvrage souligne la manière dont l’urbanisation façonne le tissu social des lieux et des territoires, en faisant prendre conscience de l’impact des initiatives de planification et de conception sur les communautés ouvrières et les couches populaires. Projetant l’histoire dans le futur, il esquisse une vision alternative pour un urbanisme postcapitaliste, dans lequel la structure des espaces collectifs est définie par les personnes qui les habitent.

Clara SIMAY, Philippe SIMAY, La Ferme du Rail. L’aventure de la première ferme urbaine à Paris (Actes Sud, 2022).

« Comment les habitants, y compris les plus défavorisés, peuvent-ils devenir les acteurs de la transition écologique et sociale ? Comment envisager d’autres façons de travailler et d’habiter plus pérennes ? Comment partager plus équitablement les ressources d’un monde commun ? À ces questions, l’initiative citoyenne de la Ferme du Rail apporte des réponses concrètes. Première ferme urbaine à Paris, elle relocalise la production de fruits et légumes tout en permettant à des personnes en réinsertion de se loger et de travailler dignement. Construite en matériaux renouvelables par des artisans locaux, son architecture se fonde sur des liens retrouvés entre les territoires urbains et agricoles, entre les humains et le reste des vivants ».

Serge WACHTER, Dominique LEFRANÇOIS, Gouverner avec les habitants (Editions Recherches, 2021).

« Cet ouvrage explore les mérites et les limites des nouveaux instruments visant à favoriser la participation citoyenne aux politiques d’aménagement. À travers une enquête anthropologique sont aussi examinés les barrières et les moyens possibles d’une amélioration de la prise en compte de la parole citoyenne dans les quartiers marginalisés. Ces réflexions esquissent des voies pour la mise en place de formes nouvelles de la démocratie locale ­permettant de gouverner avec les habitants ».

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berenice gagne
Anthropocene 2050

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