Pourquoi Bergame ? Analyser le nombre de testés positifs au COVID 19 à l’aide de la cartographie. De la géolocalisation du phénomène à l’importance de sa dimension territoriale. 2ème volet.

Coordination scientifique : Emanuela Casti et Fulvio Adobati. Chercheurs impliqués : Andrea Azzini, Andrea Brambilla, Emanuele Comi, Elisa Consolandi, Emanuele Garda, Marcella Mazzoleni, Ilia Negri, Marta Rodeschini, Maria Rosa Ronzoni

École Urbaine de Lyon
Anthropocene 2050
7 min readJun 9, 2020

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Traduction de l’italien réalisée avec l’aimable autorisation d’Emanuela Casti à l’aide du traducteur automatique en ligne Deepl.com et révisée par Lucas Tiphine. Certains éléments des légendes cartographiques ne sont pas traduits (merci de contacter lucas.tiphine(at)universite(tiret)lyon(point)fr pour toute demande complémentaire concernant la traduction).

Suite au communiqué de presse de fin mars 2020 dans lequel nous avions présenté la première phase de notre projet de recherche cartographique sur l’épidémie de COVID-19 en Italie, ce nouveau texte accompagne les résultats du 2ème rapport, intitulé L’évolution de l’épidémie en relation avec les territoires (avril 2020 — mai 2020, lien vers le rapport complet en italien : https://www.ageiweb.it/iniziative-agei/progetto-atlante-covid-19/)

Dans ce second rapport, nous communiquons les résultats obtenus concernant l’évolution de l’épidémie et ses conséquences à partir des données sur le nombre de tests positifs au COVID-19 entre le 24 février et le 14 avril à l’échelle locale, régionale et nationale. Ces données sont mises en relation avec la distribution et la composition de la population ; avec les rassemblements sportifs des premiers foyers épidémiques de Lodi et de Bergame ; avec les niveaux de pollution et la distribution de la population en Lombardie ; avec la mobilité et à la densité ; avec le type d’habitation de la population du Val Seriana ; ainsi qu’avec la localisation des résidences sanitaires assistancielles (NdT : les résidences sanitaires assistancielles ou RSA, sont des structures à responsabilité sanitaire bien que non-hospitalières, introduites en Italie au milieu des années quatre-vingt-dix, qui accueillent pour une période variable — de quelques semaines à une durée indéterminée - des personnes non-autonomes ne pouvant être assistées chez elles et ayant besoin de traitements spécifiques. Source : Wikipedia).

Ces mises en relation produisent des résultats pertinents et inédits. Plus précisément :

Foyers épidémiques : Il existe une réticularité entre les foyers épidémiques de Codogno et celui du bas Val Seriana attestée par les rencontres entre les habitants de Lodi et de Bergame lors de huit manifestations sportives qui se sont déroulées depuis l’apparition de l’épidémie jusqu’à l’arrêt des événements sportifs, entre le 1er et le 22 février.

Tests : La Lombardie a réalisé le plus grand nombre de tests (232 674 au 16 avril), suivie de la Vénétie (224 549) puis de l’Émilie-Romagne (112 105), de la Toscane (91 651) et du Lazio (81 993). La Lombardie est également la région qui a la proportion de tests positifs le plus élevé (63 094 au 16 avril) atteignant un quart du nombre total de tests effectués ; en Vénétie, au contraire, le taux de tests positifs (14 990 au 16 avril) par rapport à l’ensemble de ceux effectuées est le plus faible.

Population contaminée : En ce qui concerne l’évolution de l’épidémie à l’échelle nationale, l’âge moyen de la population infectée est en diminution : en mars, les groupes les plus touchés étaient les plus de 70 ans mais à partir du 16 avril, il s’agit des cinquantenaires avec une croissance constante dans les tranches d’âge plus jeunes (de 5 % à à 6,7 %). Au niveau régional, il existe une différence notable dans l’âge des personnes infectées.

Évolutions de la maladie en ce qui concerne les testés positifs : L’évolution du 23 mars au 14 avril montre une diminution progressive du nombre de personnes hospitalisées dans tout le pays ainsi que du nombre de personnes en soins intensifs, et une augmentation du pourcentage de décès. La semaine du 7 au 14 avril, le nombre de personnes sorties de l’hôpital ou guéries a augmenté de manière significative dans toutes les régions.

Mortalité : À l’échelle de la Lombardie, de même qu’à l’échelle de la province de Bergame, le taux de mortalité élevé ne dépend pas du nombre de personnes âgées car l’étude sur la composition de la population montre qu’elle est similaire à celle des autres régions italiennes.

Pollution : En 2019, 53 municipalités de Lombardie ont dépassé le seuil fixé par l’Union Européenne pour les particules en suspension PM10, soit des valeurs supérieures à 50 µg/m3 en moyenne journalière pendant plus de 35 jours par an. Ces communes sont comprises dans la vaste zone territoriale autour de Milan, l’aire métropolitaine et dans les provinces de Crémone et de Lodi. Certaines localisations spécifiques telles que Brescia, la vallée de la Camonica et la province de Mantoue s’y ajoutent. Les valeurs les plus élevées de dioxyde d’azote (>40 μg/mc) concernent toujours la zone métropolitaine de Milan et le couloir qui suit l’ Autoroute A4 Milan-Bergame-Brescia. La situation est plus limitée spatialement pour Pavie, Crémone, et la vallée de la Camonica. Ces données, comparées à la population, montrent le grand nombre d’habitants exposé à des seuils de pollution dépassant les limites réglementaires.

Focus sur le territoire du Val Seriana : L’étude met en évidence le situation particulière dans laquelle le premier foyer épidémique bergamasque est apparu. Une agglomération d’environ 50 000 habitants, situé en fond de vallée, porte d’entrée et couloir d’accès à la partie haute du Val Seriana ; quatre lycées à l’origine de mobilités scolaires quotidiennes importantes ainsi que de nombreux déplacements pendulaires vers 400 entreprises qui accueillent environ 4 000 employés ; une population avec un taux élevé de vieillissement et une présence importante de résidences sanitaires assistancielles. Tous ces facteurs font partie de la complexité morphologique et sociale de l’épidémie à Bergame et doivent être pris en compte en lien avec ceux du système de santé afin de comprendre la propagation rapide et intense de l’épidémie.

Territoire national

Évolution du résultat des tests réalisés en Italie (données réelles).

Les nuances de gris représentent le nombre de tests positifs qui, pour toute la période observée (24 février-14 avril), atteint son maximum dans le nord de l’Italie ; les histogrammes, en revanche, correspondent au nombre et au résultat des tests par région à 4 dates (23 mars, 30 mars, 6 avril, 16 avril). Dans l’ensemble, la Lombardie a réalisé le plus grand nombre de tests (232 674 au 16 avril), suivie par la Vénétie (224 549), l’Émilie-Romagne (112 105), la Toscane (91 651) et le Latium (81 993). La Lombardie est aussi la région ayant obtenu le nombre de tests positifs le plus élevé (63 094 au 16 avril), soit un quart du total des prélèvements ; en Vénétie, au contraire, le nombre d’écouvillons positifs (14 990 au 16 avril) est faible par rapport au nombre de prélèvements réalisé. Les régions qui ont réalisé le plus petit nombre de tests sont le Molise (2.967 tests au 16 avril), le Val d’Aoste (4.159 tests) et la Basilicate (5.349 tests). En outre, il est important de noter que dans ces régions — ainsi qu’en Calabre, Sardaigne et Ombrie — le nombre de prélèvements positifs (couleur orange sur l’histogramme) est très faible : ils ne dépassent pas 2 000 unités. Il convient également de relever que — sur une période de 10 jours — le Piémont et les Marches ont presque doublé le nombre de tests réalisés. A titre de comparaison entre des régions ayant réalisé un nombre un peu près équivalent de tests, au 23 mars, l’Émilie-Romagne avait réalisé environ deux fois plus de tests que le Piémont. Mais celui-ci a considérablement augmenté le nombre de tests réalisés pendant la période allant du 6 et le 16 avril. Nota Bene : Les données fournies par le Ministère de la santé italien concernent les prélèvements effectués par région. Chaque région a suivi des politiques différentes en matière d’administration des prélèvements et l’analyse comparative n’est donc qu’indicative. Par ailleurs, dans presque tous les cas, chaque patient a été testé plusieurs fois.

Évolution de l’issue de la maladie COVID-19 pour les testés positifs

La carte montre l’évolution de l’issue de la maladie pour les testés positifs à quatre dates (23 mars, 30 mars, 6 avril, 16 avril) en distinguant d’une part les issues négatives, c’est-à-dire les personnes décédées (en rouge bordeaux), les personnes en soins intensifs (rouge cardinal), les personnes hospitalisées avec des symptômes (rouge écarlate) et les personnes en isolement à domicile (saumoné) ; et les issues positives en bleu (c’est-à-dire les sorties de l’hôpital ou les guérisons). Il convient de noter que dans la plupart des régions, le nombre de personnes infectées en isolement à domicile est plus élevé que dans les autres catégories, et — en particulier — est plus élevée que celle des patients hospitalisés avec des symptômes. En ce qui concerne les issues négatives, le nombre de personnes hospitalisées présentant des symptômes diminue progressivement sur tout le territoire national, ainsi que le nombre de personnes en soins intensifs ; au contraire, dans toutes les régions, on observe une augmentation du taux de mortalité. En ce qui concerne les évolutions positives, la dernière semaine considérée dans cette étude, le nombre de personnes sorties de l’hôpital ou guéries a augmenté de manière significative dans toutes les régions. En particulier, le pourcentage le plus élevé de personnes sorties de l’hôpital ou guéries se trouve dans le Frioul-Vénétie Julienne, suivi par l’Ombrie et les Marche.

Distribution régionale des tests positifs par tranches d’âge

Les variations de gris indiquent le nombre de tests positifs par région au 16 avril. Les aréogrammes montrent le pourcentage de tests positifs en fonction de trois catégories d’âge : jeunes en rose (0–29 ans), adultes en rouge (30–59 ans), personnes âgées en violet (>60 ans) et ce pour la période du 24 février au 16 avril 2020. Le groupe le plus touché, dans quasiment toutes les régions, est celui des plus de 60 ans, avec des pourcentages très élevés en Ligurie (61 % des tests positifs), en Lombardie (60 % des tests positifs), dans le Piémont (58 % des tests positifs), dans les Marches, en Émilie-Romagne et le Val d’Aoste. Dans certaines régions, le pourcentage d’adultes (30–59 ans) infectés dépasse 45 % des tests positifs, par exemple les Abruzzes, la Sicile, le Molise (48% des tests positifs) et l’Ombrie (49% des tests positifs). Pour le groupe d’âge allant de 0 ans à 29 ans, les régions les plus touchées sont la Sicile (12% des tests positifs), l’Ombrie (14% des tests positifs), la Basilicate (16% des tests positifs) et la Calabre (17% des tests positifs). Certaines régions présentent des données anormales et non conformes à la moyenne italienne avec des pourcentages de jeunes et d’adultes plus élevés parmi les tests positifs par rapport personnes âgées, par exemple l’Ombrie (qui compte 37% de personnes âgées parmi les tests positifs, 49% d’adultes et 14% de jeunes), la Basilicate (34% de personnes âgées parmi les tests positifs, 41% d’adultes, 16% de jeunes) ; la Calabre (39% de personnes âgées parmi les personnes âgées, 44% d’adultes, 17% de jeunes). Par conséquent, l’épidémie par catégorie d’âge montre au niveau national une forte différence entre les régions. Si l’on considère à présent l’évolution de l’épidémie à quatre dates (23 mars, 30 mars, 6 avril et 16 avril), il ressort que le pourcentage de tests positifs chez les adultes reste pratiquement inchangé, il diminue chez les personnes âgées, passant de 55,9 % le 23 mars à 54 % le 16 avril, et augmente chez les jeunes, passant de 5 % à 6,7 %.

Distribution et composition de la population en 2019

La carte montre la répartition de la population dans les régions italiennes et leur subdivision par sexe et groupes d’âge à partir des données ISTAT 2019. Sur le fond de carte, les régions sont regroupées par variation de gris selon la taille de leur population : les moins habitées sont le Val d’Aoste (125 666) et le Molise (305 617), suivis de la Basilicate (562 869) et l’Ombrie (882 015) ; celles qui se caractérisent par une population comprise entre 1 et 2 millions d’habitants sont le Trentin-Haut-Adige (1 072 276), le Frioul-Vénétie Julienne (1 215 220), les Abruzzes (1 311 580), les Marches (1 525 271), la Ligurie (1 550 640), la Sardaigne (1 639 591) et la Calabre (1 947 131). La région Toscane a une population d’un peu moins de 4 millions d’habitants (3 729 641). Dans un ensemble relativement homogène se trouvent les Pouilles ( 4.029.053), le Piémont (4.356.406), l’Émilie-Romagne (4 459 477), la Vénétie (4 905 854), et la Sicile (4 999 891). Près de 6 millions de personnes résident en Campanie (5 801 692) et le Latium (5 879 082). La Lombardie est la région qui compte le plus grand nombre d’habitants, dépassant les 10 millions (10.060.574), ce qui la sépare nettement des autres régions. Dans toutes les régions, les tranches d’âge les plus importantes en nombre d’habitants se situent entre 40 et 59 ans. En ce qui concerne le genre, dans toutes les régions les femmes sont plus nombreuses que les hommes à partir de la tranche d’âge 40–49 ans et surtout chez les personnes âgées (plus de 60 ans).

EN LOMBARDIE

Évolution du nombre de tests positifs par commune du 24 février au 14 avril

La carte représente la répartition des tests positifs par commune en Lombardie du 24 février au 14 avril (chiffres réels). En particulier, Milan se distingue par plus de 6 000 tests positifs, suivies par Brescia (1 633), Bergamo (1 332), Cremona (1 321) puis Lodi (578) et Crema (483). En outre, il est possible de détecter la forte croissance du nombre de tests positifs au fil du temps. A Milan, ceux-ci sont passés de 813 le 16 mars à 3 560 le 30 mars et jusqu’à 6 058 enregistrés le 7 avril : en l’espace de trois semaines, les tests positifs journaliers dans la capitale lombarde ont ainsi presque triplé. Bergame et Brescia ont également connu une forte augmentation : la première est passée de 496 tests positifs le 16 mars à 1 088 le 30 mars et enfin à 1 332 tests positifs le 14 avril ; à Brescia, le nombre de tests positifs était de 478 le 16 mars, 1 249 seulement deux semaines plus tard et a atteint 1 633 tests positifs le 14 avril. Enfin, Crémone a également enregistré une augmentation élevée des tests positifs — bien que moins forte — 566 tests positifs le 16 mars, 1.016 le 30 mars et 1.321 le 14 avril. Les centres urbains mineurs ont subi des augmentations moins fortes que les villes ; par exemple Monza (421 tests positifs le 30 mars, 768 le 14 avril), Lodi (de 398 à 528 dans le même intervalle), Crema (de 414 à 483 dans le même intervalle ) et Pavie (233 à 401 dans le même intervalle).

Évolution du pourcentage de tests positifs par rapport au nombre d’habitants

L’évolution du pourcentage de tests positifs par rapport au nombre d’habitants entre le 23 mars et le 14 avril montre qu’en l’espace de trois semaines, la situation en Lombardie s’est considérablement détériorée malgré les dispositions gouvernementales liées au confinement. A partir du 23 mars, les municipalités de Lombardie où se trouvent les pourcentages les plus élevés de tests positifs par rapport au nombre d’habitants sont situées dans une partie médiane de la région, du sud au nord, ainsi que dans certaines municipalités des provinces de Lodi et de Crémone et du Val Seriana (province de Bergame). Au 30 mars, la diffusion épidémique la plus importante concerne toute la partie est de la région : ainsi, quasiment toutes les municipalités ont un pourcentage supérieur à 0,3 % de tests positifs par rapport au nombre d’habitants. En outre, il y a une augmentation du pourcentage de tests positifs par rapport au nombre d’habitants également dans la partie occidentale, bien que dans une moindre mesure (la région métropolitaine de Milan avec Varese et Côme enregistre un taux inférieur à 0,3 %). Une semaine plus tard, les pourcentages les plus élevés (entre 2 % et 4 %) ne concernent pas les grands centres urbains mais les communes appartenant à l’agglomération régionale : Crémone est la seule ville de Lombardie à avoir un pourcentage supérieur à 0,9 %, tandis que Milan, Bergame, Brescia et Lodi ont un pourcentage inférieur à 0,9 %. Le 7 avril, les municipalités avec les pourcentages les plus élevés sont, encore une fois, les communes des provinces de Lodi, de Cremone et de Bergame qui s’insèrent sur la dorsale Sud-Nord dans la partie centrale de la région. Il est en outre possible de constater une progression de l’aire de répartition, qui met en évidence une intensification de l’épidémie dans les zones identifiées comme des foyers épidémiques de la maladie Covid-19 : dans les provinces de Lodi et de Crémone et dans le Val Seriana à Bergame, la propagation du virus s’est faite par proximité. Dans la région métropolitaine de Milan, le 7 avril, il a été a enregistré un pourcentage de tests positifs par rapport au nombre d’habitants compris entre 0,31% et 0,9%, tandis que Bergame, Crémone et Lodi ont un pourcentage de tests positifs par rapport à la population de plus de 0,9 % ; cela donne un aperçu de la progression de l’intensité de la contagion, même dans les zones urbaines. Enfin, le 14 avril, , il est possible d’observer une nouvelle progression vers la partie occidentale de la région et une intensification dans la zone Lodi-Crémone (avec quelques cas également à Bergame et à Mantoue) qui atteint un pourcentage de 6 % de tests positifs par rapport au nombre d’habitants dans trois municipalités : Castiglione d’Adda, Trigolo et Meleti. Il apparaît en outre que la municipalité de Bresso, limitrophe avec Milan, a un taux de tests positifs par rapport au nombre d’habitants compris entre 0,91% et 2% et que certaines municipalités de la province de Lodi et de Crémone présente un pourcentage de tests positifs compris entre 0,91% et 2%. Enfin, la province de Mantoue est l’objet d’une évolution spécifique : en effet, si le 23 mars, un pourcentage relativement faible (entre 0,01% et 0,3% de tests positifs par rapport au nombre d’habitants) au fil du temps, le pourcentage depasse 2 % dans deux municipalités : Serravalle a Po (43 personnes infectées sur 1 475 habitants) et Schivenoglia (66 tests positifs sur 1 161 habitants).

Distribution de la population par provinces en Lombardie et répartition par classes d’âge et sexe (données locales 2019)

La carte, avec différents dégradés de gris, indique le nombre de résidents par provinces en Lombardie, tandis que les pyramides indiquent leur répartition par groupes d’âge et de sexe. La province de Milan est la plus peuplée avec 3.250.315 habitants, suivis par les provinces de Bergame et de Brescia, jusqu’aux moins peuplées comme Lodi et Sondrio. En ce qui concerne les pyramides des âges, elles sont presque uniformes pour toutes les provinces avec le rétrécissement de leurs bases qui indique un faible taux de natalité, ce qui impacte négativement le renouvellement de la population. Ce n’est qu’à partir de la tranche d’âge 30–39 ans que les pyramides s’élargissent. Les deux groupes les plus nombreux sont les personnes de la la population adulte de 40 à 49 ans et de 50 à 59 ans, résultat de l’immigration interne et externe ; Une réduction progressive des pyramides est observée ensuite pour la population âgée. En ce qui concerne le sexe, il existe une équité substantielle, en dehors des groupes d’âge les plus avancés pour lesquels la majorité des personnes sont des femmes.

PROVINCE DE BERGAME

Évolution du nombre de tests positifs dans la province de Bergame entre le 24 février et le 14 avril 2020

La répartition du nombre de tests positifs dans la province de Bergame montre qu’entre le 24 février et le 14 avril 2020, la ville de Bergame est la plus touchée (avec un total de 1 332 tests positifs au total), suivis par les centres secondaires. Il est notamment possible de noter que les municipalités qui comptent le plus grand nombre de tests positifs sont Seriate (255), Dalmine (242), Treviglio (235), Albino (223) et Nembro (220). En détail, il convient de noter que les communes de Nembro, Albino et Alzano Lombardo, dans la partie basse du Val Seriana, sont parmi les premières municipalités de la province de Bergame à avoir enregistré un nombre élevé de tests positifs ; Le nombre de tests positifs dans ces communes semble néanmoins subir un ralentissement par rapport aux semaines précédentes. Au 23 mars 2020, le nombre de tests positifs dans les les municipalités précédemment mentionnées sont de 186 pour Nembro, 168 pour Albino et 159 pour Alzano Lombardo. Sur la carte, il est possible de voir qu’au 23 mars, les municipalités de Treviglio et Dalmine, dans lesquelles l’épidémie s’est propagée après le Val Seriana, comptaient respectivement 144 et 127 tests positifs. Le nombre de tests positifs a progressivement augmenté pour atteindre, à partir du 14 avril, 235 à Treviglio et 242 à Dalmine dépassant — de quelques dizaines d’unités — les centres impliqués dans l’épidémie du foyer épidémique du Val Seriana. La commune de Seriate a également enregistré une augmentation progressive du nombre de tests positifs, de 162 enregistrés le 23 mars à 255 le 14 avril ; inversement, l’épidémie dans la municipalité de Alzano Lombardo semble avoir légèrement ralenti sa propagation à partir de la mi-avril : 184 tests positifs sont enregistrés (contre 172 tests positifs deux semaines plus tôt, au 30 mars). Les centres urbains contigus à la ville de Bergame enregistrent encore aujourd’hui un nombre plus élevé de personnes infectées pour l’ensemble de la province, à l’exception de Caravaggio (127), Romano di Lombardia (166), Clusone (110) et Martinengo (102).

Évolution du pourcentage de tests positifs par rapport au nombre d’habitants dans les communes de la province de Bergame

L’évolution du nombre de tests positifs dans la province de Bergame permet d’identifier l’apparition du virus dans le Val Seriana et voit une propagation particulière à Nembro, la seule ville (avec Songavazzo) qui — le 23 mars — a un taux de tests positifs supérieur à 1,36 % par rapport au nombre d’habitants. En effet, à l’exception de quelques communes, le Val Seriana, avec le Val Brembana et le Val Imagna, abritent les zones présentant le plus fort pourcentage de tests positifs de la province par rapport au nombre d’habitants, entre 0,91 % et 1,35 %. La ville de Bergame, avec quelques municipalités situées plus au sud et le reste des vallées, a un pourcentage de tests positifs uniforme, entre 0,46 % et 0,9 %. La région de la basse Bergame a une propagation du pourcentage de tests positifs relativement plus faible. Au 30 mars, il est possible d’identifier une augmentation de l’épidémie sur deux fronts : i) une forte croissance du pourcentage de tests positifs dans le Val Seriana et le Val Brembana (qui dans certaines municipalités dépasse 1,35%) ; ii) une propagation qui s’intensifie dans la plaine inférieure, où presque toutes les municipalités comptent entre 0,46 % et 0,9 % de tests positifs par rapport au nombre d’habitants. Au total, au 7 avril on peut noter une forte augmentation du pourcentage de tests positifs également dans la zone centrale de la province de Bergame, avec la ville de Bergame et la couronne de municipalités qui l’entourent dépassant un taux de tests positifs par rapport au nombre d’habitants de 0,9 %. La plupart des municipalités ayant le pourcentage le plus élevé de tests positifs par rapport à la taille de leur population se situent dans le Val Seriana, la zone où le premier foyer épidémique s’est déclaré. Bergame et les municipalités environnantes ont un taux d’infection compris entre 0,91% et 1,35%. Ce pourcentage de tests positifs par rapport au nombre d’habitants se retrouve également dans certaines municipalités de la région de la basse Bergame. Enfin, le 14 avril, il est possible de constater une nouvelle propagation de l’épidémie, bien que moins intense que la propagation enregistrée la semaine précédente. Au contraire, dans le Val Seriana, on peut observer une augmentation du pourcentage de tests positifs par rapport au nombre d’habitants. Dans la plupart des municipalités, il dépasse ainsi 1,36 %. La municipalité de Songavazzo constitue une exception, située dans la vallée du foyer épidémique. Elle présente un pourcentage élevé de tests positifs par rapport au nombre d’habitants, c’est-à-dire entre 2,01% et 2,65% (population résidente de 722 habitants).

Pollution urbaine et périurbaine aux oxydes d’azote (NOx) en Lombardie

La cartographie de la moyenne annuelle des niveaux de dioxyde d’azote en 2019 montre les valeurs les plus élevées (>40 μg/mc) pour la région métropolitaine de Milan et les agglomérations associées de la Brianza, de Côme et Varèse ; les valeurs maximales se trouvent toujours le long du corridor autoroutier Milan-Bergamo-Brescia. La situation est territorialement plus contenue, mais d’une certaine importance, pour les polarités urbaines de Pavie, de Crémone, et pour une partie médiane de la vallée de la Camonica. Avec des valeurs à peine inférieures, de 30 à 40 μg/mc, les espaces périurbains avec une plus faible densité de peuplement de la zone environnante le métro. Si l’on considère que le coloriage de la carte s’étend à toute la zone municipale, cela met l’accent sur certaines situations de territoires communaux particulièrement étendus, notamment dans les zones de montagne (ici évident pour la vallée de Camonica).

Pollution urbaine et périurbaine aux particules PM10 en Lombardie

La carte topographique de gauche montre les municipalités qui ont dépassé le seuil de 50 μg/mc aux pm 10 pendant plus de 35 jours en 2019 en violet (le seuil fixé par les directives européennes). Elle met en évidence une zone territoriale étendue touchée par le dépassement. Celle-ci concerne Milan et une partie importante de la région métropolitaine, s’étendant dans une direction sud-est le long d’un axe de communes situées dans les provinces de Crémone et de Lodi. La zone urbaine de Brescia, une partie médiane de la vallée Camonica et deux zones de la province Mantoue ressortent bien également, en plus de cas plus ponctuels. Pour cette première carte, il convient de considérer que comme le coloriage s’étend sur l’ensemble de chaque commune, celle-ci a tendance à mettre en avant les communes de grande superficie, comme on le voit ici pour la vallée Camonica. La carte de droite reproduit les mêmes informations en anamorphose par rapport au nombre d’habitants de chaque commune. Cette représentation permet de saisir plus aisément la taille de la population exposée à des seuils de PM10 particulièrement élevés.

FOCUS SUR LE VAL SERIANA

Distribution du nombre de tests positifs au 14 avril 2020 (données réelles)

La carte au 14 avril montre que la zone la plus touchée par l’épidémie est la partie basse du Val Seriana dont l’agglomération accueille 71,7 % de la population de l’ensemble de cette zone. Les centres d’Albino (223 tests positifs pour 18 000 habitants), Alzano Lombardo (184 tests positifs pour environ 14 000 habitants) et Nembro (220 tests positifs pour environ 12 000 habitants) ont les pourcentages de tests positifs les plus élevés par rapport au nombre d’habitants ainsi que Gazzaniga et Villa di Serio. En revanche, la Haute Vallée, moins peuplée, a une situation relativement stable. Clusone émerge avec ses 118 tests positifs pour 8 607 habitants, suivis par les centres de Rovetta (58 tests positifs pour 4 171 habitants), Castione della Presolana (56 tests positifs pour 3 419 habitants) puis Ardesio et Parre (avec 31 et 34 tests positifs ). De manière générale, par rapport à la situation au 23 mars, la carte montre une augmentation du nombre de tests positifs, même dans les plus petits centres, en particulier à Selvino, à Colzate et Cazzano S.A. dans la partie basse du Val Seriana de même qu’à Parre, à Piario, à Songavazzo, à Ardesio et à Gromo dans la partie haute du Val.

Foyers épidémiques en Lombardie : connexions et réticularité des événements sportifs (février 2020)

La carte décrit les événements sportifs qui, du 1er au 22 février 2020, ont suscité des rassemblements entre les habitants de Lodi et ceux de Bergame. Quatre matchs de football ont impliqué des supporters des deux provinces : le 9 février à Albino (BG) le club d’ Albino-Gandino a joué contre le R.C. Codogno 1908, avec une présence estimée d’environ 250 personnes ; à Cisano Bergamasco a eu lieu un match entre Sant’Angelo lodigiano et Cisano; ; le 16 février, deux autres matchs ont été joués : un à Codogno (LO) entre le R.C. Codogno 1908 et Mapello, avec une présence estimée à environ 200 personnes ; un à Verdellino (BG) entre le Zingonia-Verdellino et Albino-Gandino (présence estimée à environ 200 personnes). En ce qui concerne les tournois de pétanque, le 9 février à Ranica (BG) a eu lieu la phase finale du tournoi national de Raffa Volo (ndT : proche du jeu de boule lyonnaise), à laquelle ont participé des joueurs de l’équipe de Codogno et d’autres de la province de Bergame. Sur le plan des rencontres d’athlétisme : le 2 février, a eu lieu le Bergamo City Marathon auquel ont participé au total près de 1700 athlètes venus principalement de Lombardie. Deux matchs de volley-ball ont également eu lieu : le 5 février à Gossolengo (PC) a été joué le match de la Coupe d’Italie femme entre BusaFoodlab Gossolengo et Warmor Volley Gorle, avec une présence estimée d’environ 250 personnes ; et le 8 février, à Crema, celui de la Coupe d’Italie hommes entre Imecon Crema et Volleymania Nembro (présence estimée d’environ 300 personnes). La pertinence de la réticularité de l‘épidémie est en outre attestée par le fait que le 2 Mars, 12 jours après le premier cas positif confirmé de Covid-19 à Codogno, 209 personnes ont été testées positives dans la province de Bergame, dont 87 dans le Val Seriana et 12 dans la ville de Bergame.

Localisation des hopitaux et des résidences sanitaires assistancielles (RSA) dans le Val Seriana

Sur le territoire du Val Seriana, le système de santé et d’assistance aux personnes est caractérisé par la présence de quelques hôpitaux, répartis dans les municipalités de Ranica, Alzano, Gazzaniga et Piario, ainsi que par la présence de nombreuses résidences sanitaires assistancielles (RSA) (14 établissements et 1 167 places ordinaires). Ces résidences sont concentrée principalement dans les municipalités de la moyenne et de la basse vallée, c’est-à-dire dans l’agglomération linéaire dense qui, de Ranica jusqu’à Gandino, innerve tout le territoire du fond de la vallée. Du point de vue de la capacité d’accueil, les résidences sanitaires assistancielles du Val Seriana présentent des situations différentes entre de petites installations (surtout dans les municipalités de la haute vallée), et de plus importantes (surtout dans les municipalités du milieu de la vallée). La capacité moyenne est de 83 places ( 96 en moyenne à l’échelle de la province et 91 à l’échelle régionale). Le nombre de places présentes dans le RSA par rapport à la population résidente montre, selon
une comparaison à plusieurs échelles, un indice plus élevé dans le Val Seriana (0,85) par rapport à l’ensemble de la région lombarde (0,63) ou de la Province de Bergame (0,56).

Déplacements pendulaires pour les études (carte 1) et le travail (carte 2)

La carte du hautmontre la mobilité scolaire journalière en tenant compte de tous les niveaux d’éducation à l’exclusion de l’université. Elle indique l’origine des navetteurs qui se déplacent quotidiennement vers les communes où se trouvent les écoles secondaires du Val Seriana : Clusone attire des étudiants venant non seulement du Val di Scalve mais aussi de la plupart des communes de tout la haute vallée mais ainsi que des communes voisines plus au sud. Gazzaniga attire de nombreux étudiants de la haute et de la basse vallée. Plus au sud, Albino et Alzano sont des pôles d’attraction pour toute la zone. Nembro attire les étudiants non seulement de la Vallée, mais aussi de la plaine bargamasque. Si l’on considère le nombre absolu d’étudiants qui font la navette entre leur domicile et leur lieu de travail des cinq municipalités, on voit comment Clusone accueille plus de 1 400 navetteurs, suivi d’Albino avec environ 1 200 et d’Alzano Lombardo et Nembro avec plus de 800 étudiants, tandis que Gazzaniga est à un niveau plus bas avec environ 650 navetteurs. De la même manière,
la mobilité professionnelle est très élevée dans la Basse Vallée en raison du nombre d’entreprises présentes et qui emploient de nombreux employés. Enfin, il convient de noter que la Basse Vallée, foyer de l’épidémie à Bergame, constitue le couloir d’accès obligé à la Haute Vallée.

Le communiqué de presse original en italien

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École Urbaine de Lyon
Anthropocene 2050

L’École Urbaine de Lyon (EUL) est un programme scientifique « Institut Convergences » créé en juin 2017 dans le cadre du Plan d’Investissement d’Avenir.