VEILLE ANTHROPOCENE #33
du 5 au 18 juin 2020
Parmi les conséquences de la pandémie, on constate le grand retour du plastique à usage unique. Le plastique est également à l’honneur dans cette veille tant on ne peut y échapper : la pollution plastique en suspension dans l’air retombe avec la pluie sur chaque recoin de la surface de la Terre. Pendant ce temps en ville, la densité continue à être pointée du doigt alors que la pandémie se révèle multifactorielle, affecte très inégalement les mégapoles et frappe durement les zones rurales états-uniennes.
Si vous avez des suggestions pour enrichir cette veille, n’hésitez pas à les partager : berenice.gagne@universite-lyon.fr
Retrouvez la veille au fil de l’eau sur twitter : @BereniceGagne
URBAIN
- « L’Amérique rurale est plus vulnérable au Covid-19 que les villes, et ça commence à se voir » : une étude par comté de la vulnérabilité au Covid-19 aux Etats-Unis (The Conversation, 18/06/2020).
- A écouter : « Comment concevoir une architecture de l’hospitalité ? », une conversation entre l’écrivain-chercheur Camille de Toledo et le politologue Sébastien Thiéry (Sondekla, 15/06/2020).
- « Les villes-monde après le Covid », une série de 14 entretiens avec les maires ou gouverneurs de Barcelone, San Francisco, Kigali, Manchester, Séoul, Florence, Abidjan, Montréal, Budapest, Bogota, Bangkok, Tokyo, Madrid et Mexico : la vulnérabilité et les ressources des métropoles pour répondre aux crises sanitaire, climatique et démocratique (Le Monde, 14–21/06/2020).
- « La diminution des relations sociales pendant le confinement a eu un impact négatif sur la santé physique et mentale des citadins, qui aspirent plus que jamais à une ville calme, verte et inclusive, montre la géographe Lise Bourdeau-Lepage » (Le Monde, 14/06/2020).
- Smart city, super city, safe city : comment la pandémie a fait évoluer les modèles urbains ? (La Fabrique de la Cité, 12/06/2020).
- Une analyse du territoire peu dense du canton des Grisons, dans l’est de la Suisse, et de sa structure sous-régionale pour comprendre les fortes disparités territoriales dans son exposition à l’épidémie de Covid-19 (Le Grand Continent, 12/06/2020).
- Le sociologue et urbaniste Yankel Fijalkow alerte sur les futures ségrégations urbaines induites par la pandémie en fonction de « la capacité à s’espacer » : « Alors que les plus modestes n’auront guère le choix de transports denses et contaminants pour rejoindre leur travail et leurs logements surpeuplés, d’autres dicteront leurs conditions de présence physique et s’éloigneront grâce au numérique. Aux uns on dira de « vivre avec le risque », aux autres de se protéger par mille précautions bureaucratiques et par le télétravail loin des métropoles » (Le Monde, 11/06/2020).
- A écouter : « Smart-city, ville intelligente : où habiterons-nous demain ? », un podcast sur la ville intelligente et résiliente (La Parisien, 11/06/2020).
- A écouter : « Désastres urbains et autres catastrophes à l’ère de l’anthropocène », un échange entre Thierry Paquot et Alfonso Pinto animé par Michel Lussault (Rue89Lyon, 10/06/2020).
- « Pourquoi Bergame ? Analyser le nombre de testés positifs au COVID 19 à l’aide de la cartographie. De la géolocalisation du phénomène à l’importance de sa dimension territoriale » : 2ème volet de l’analyse de la pandémie en Italie par 1 équipe de géographes et de cartographes de l’Université de Bergame (Anthropocene2050, 09/06/2020).
- Quelle ville trouve-t-on dans les jeux vidéo comme SimCity, Grand Theft Auto et Minecraft ? (Le Monde, 05/06/2020).
- « Après l’eau, le sable est la ressource naturelle la plus consommée sur terre ». Les besoins mondiaux en sable explosent essentiellement sous la pression de l’urbanisation (béton, remblai, asphalte et verre), alimentant des conflits, attisant la convoitise du crime organisé, créant des conditions de travail dangereuses et précaires, et détruisant les côtes, berges et deltas (The Conversation, 04/06/2020).
- Une étude de l’évolution de la biodiversité dans l’écosystème urbain et les perspectives évolutives de gestion (Anthropocene, 10/06/2020).
- La dénonciation de la densité des villes et l’annonce d’un prochain exode urbain poussent à se demander « à quoi ressemblerait cette France post-exode-urbain, qui se serait reconnectée à sa ruralité et aurait retrouvé une équidensité de peuplement » et « quelles seraient les conséquences de cette dé-densification massive des villes » (The Conversation, 07/06/2020).
- Une présentation de 4 villes dans le monde qui œuvrent contre la pollution avant et même après le déconfinement : Copenhague (Danemark), Oakland et Los Angeles (Etats-Unis) et Mexico (Mexique) (The Guardian, 07/06/2020).
POLITIQUE
- « La convention citoyenne pour le climat dévoile 150 propositions pour « changer en profondeur la société » » (Le Monde, 18/06/2020).
- Parution : Giorgio CESARANO, Gianni COLLU, Apocalypse et révolution (Editions La Tempête, 2020). Traduit de l’italien par Lucien Laugier. Réédition de l’ouvrage rédigé en 1972 pour répondre à la parution du rapport du Club de Rome, Les limites à la croissance, qui préconisait une « croissance zéro » et une limitation du capitalisme : les auteurs analysent la façon dont le capitalisme se propage via un millénarisme religieux, la colonisation de l’individualité et le développement d’une économie de la dette. Au-delà de l’affrontement entre les classes, ils fondent une certitude : la révolution part du corps, elle est le combat du corps de l’espèce humaine contre sa mise à mort par le processus de production capitaliste (lundimatin, 16/06/2020).
- Une étude du modèle collaboratif de gestion de l’eau au Mexique (The Conversation, 10/06/2020).
- Une tribune pour une transition vers une société résiliente qui laisse davantage d’autonomie aux territoires, définis en fonction des biorégions locales (Socialter, 05/06/2020).
DROIT
- La ville de Curridabat (Costa Rica), dans la périphérie de la capitale, accorde la citoyenneté à la faune et la flore pour que la ville s’adapte à son environnement naturel, et non l’inverse : la biodiversité accède ainsi à une place centrale dans l’aménagement du territoire (France culture, 11/06/2020).
- A écouter : « Le droit, une nouvelle arme pour la défense de l’environnement ? », le recours judiciaire prend de l’ampleur à travers le monde face à l’inaction des politiques pour enrayer le changement global et la dégradation du monde (rfi, 11/06/2020).
SOCIETE
- A lire et écouter : Technologie et anthropocène, « quel est notre niveau de dépendance aux technologies ? » avec Ernesto Oroza, designer et artiste, et Alexandre Monnin, philosophe (Rue89Lyon, 17/06/2020).
- Les géographes espagnols Asunción Blanco-Romero et Macià Blázquez-Salom étudient les impacts du surtourisme et proposent une meilleure répartition des flux touristiques pour désengorger les zones embouteillées et développer les territoires ruraux (France culture, 15/06/2020).
- Le programme Système publicitaire et influence des multinationales (Spim) publie le rapport « Big Corpo. Encadrer la pub et l’influence des multinationales : un impératif écologique et démocratique » pour dénoncer les multinationales qui poussent à la surconsommation et proposer des solutions de régulation (Reporterre, 10/06/2020).
- Une enquête du sociologue Matthieu Grossetête sur les inégalités sociales en matière de pratiques écocitoyennes (Socialter, 03/06/2020).
- Parution : Anthony GALLUZZO, La fabrique du consommateur. Une histoire de la société marchande (La Découverte, 2020). L’ouvrage retrace les grandes étapes de la conversion des populations de l’Europe et de l’Amérique du Nord des XIXe et XXe siècles à la consommation et la fulgurante prise de pouvoir des marchands. Il analyse les changements sociaux qui ont accompagné la circulation massive des marchandises et relate l’histoire de multiples dispositifs de marché (la marque, les mises en scène des grands magasins, la publicité…).
SANTE
- Les villes pourraient exacerber les allergies au pollen car on y plante principalement des arbres mâles (producteurs de pollen), les arbres femelles (ou monoïques, portant des fleurs à la fois mâles et femelles) étant considérés comme une nuisance car il en tombe des fruits et des graines (Wired, 14/06/2020).
- Une estimation des dangers pour la cognition humaine des niveaux de CO2 atteints d’ici la fin du siècle en cas de poursuite des émissions de combustibles fossiles (AGU, GeoHealth, 20/04/2020).
AGRICULTURE
- L’important impact de l’industrie laitière mondiale sur les émissions de gaz à effet de serre (The guardian, 15/06/2020).
- Un point sur la filière bio togolaise : le Togo est devenu le premier exportateur ouest-africain de produits bio vers l’Europe (rfi, 11/06/2020).
- L’agriculture dans l’espace ?! Un article décoiffant sur les recherches pour faire pousser des légumes dans l’espace en prévision des prochaines missions sur la Lune et sur Mars (The Guardian, 07/06/2020).
- Une politique publique d’incitation financière à la production de prés sains et diversifiés par les agriculteurs a revitalisé les paysages dans l’Ouest de l’Irlande (The Guardian, 06/06/2020).
ALIMENTATION
- Nantes expérimente la sécurisation alimentaire : « les jardiniers municipaux vont cultiver 10 000 plants de légumes pour aider les foyers les plus fragiles » (Nantes métropole et ville, 16/06/2020).
- Enquête dans les alentours d’Angers sur une expérience d’entraide et d’autonomie alimentaire autogérée avec l’association RAARE (Ravitaillement alimentaire autonome et réseau d’entraide) (Médiapart, 16/06/2020).
- Le gouvernement sud-africain propose une révision de la loi sur la sécurité de la viande qui autorise l’abattage commercial de 90 espèces animales domestiques et sauvages faisant craindre une augmentation de la demande de viande de brousse (The Conversation, 14/06/2020).
- « Crise alimentaire : cinq pistes pour fluidifier les approvisionnements en Afrique » (The Conversation, 14/06/2020).
- A écouter : « La fragilité de nos systèmes alimentaires » (France inter, 09/06/2020).
- Une étude estime que seul un tiers de la population mondiale peut se nourrir grâce à la production locale, ce qui rend le système alimentaire mondial hyper dépendant des transports et du commerce (Anthropocene, 05/06/ 2020).
- Une note pour « la reconquête d’une souveraineté alimentaire paysanne et démocratique » (Institut Rousseau).
HUMAIN/VIVANT/NON-VIVANT
- Un point sur les conséquences des coupes rases, résultats d’une gestion industrielle des forêts, qui se développent en France : forêts uniformisées, biodiversité en berne, érosion des sols et hausse des températures (Reporterre, 15/06/2020).
- « Comment le développement du langage chez l’homme est-il à l’origine de la destruction actuelle des habitats naturels et de la perte de la biodiversité ? » (The Conversation, 14/06/2020).
- La photographe Lisa Gonzalez présente l’exposition en ligne de quelques-unes des 800 espèces d’insectes répertoriées par les entomologistes dans la ville de Los Angeles depuis 2014 (dont 47 nouvelles) (The guardian, 10/06/2020).
- Parution : Vinciane DESPRET, Quand le loup habitera avec l’agneau (La Découverte, 2020). Nouvelle édition augmentée de l’ouvrage de la philosophe paru en 2002 analysant comment des animaux ont transformé les chercheurs qui les étudiaient pour qu’ils apprennent à leur poser, enfin, de bonnes questions. Et ces nouvelles questions ont, à leur tour, transformé les animaux.
PLANETE TERRE
- La vague de chaleur prolongée en Sibérie (Russie) fait craindre que l’année 2020 soit la plus chaude jamais enregistrée au niveau mondial (The Guardian, 17/06/2020).
- Un point sur les risques potentiels de l’exploitation minière en haute mer à la recherche de nodules polymétalliques, des concrétions rocheuses qui abritent des minéraux comme le manganèse, le nickel, le cobalt et le cuivre (Mongabay, 16/06/2020).
- Le retour en force du plastique à la faveur de la pandémie et un appel à utiliser prioritairement des matières et des objets réutilisables, lavables et biodégradables en fin de vie (The Conversation, 15/06/2020).
- A écouter : « Les conséquences du dégel du pergélisol sur l’environnement et le réchauffement climatique » (France inter, 15/06/2020).
- Une meilleure compréhension du rôle des nuages fait craindre un impact des émissions de CO2 sur la hausse de la température globale bien plus important que ce qui avait été modélisé (The Guardian, 13/06/2020).
- La pollution plastique en suspension dans l’air retombe avec la pluie sur chaque recoin de la surface de la Terre (The New York Times, 11/06/2020).
- Une expérimentation sur les risques de la géoingénierie pour faire baisser les températures sur la planète : la menace principale serait le défaut de consensus sur la température idéale entre les différents pays, exacerbant les inégalités (Anthropocene, 09/06/2020).
- Aux États-Unis, selon le Center for American Progress, l’administration Trump lève les protections environnementales sur 142 000 km2 de terres publiques au profit des industries extractives dans 12 Etats (le plus concerné étant l’Alaska), sans compter les projets offshores, comme le projet de Programme national de concession pétrolière et gazière du plateau continental, qui prévoit de supprimer les protections de plus de 6000 km2 d’océan pour y autoriser les forages pétrolier et gazier (Outside, 29/05/2020, via Reporterre, 09/06/2020).
- A voir : « L’homme a mangé la Terre », un documentaire de Jean-Robert Viallet qui décrypte la course au développement de l’anthropocène, de la révolution industrielle à aujourd’hui, et la destruction continue de la planète qui en résulte (arte, 09/06/2020).
- « Le nettoyage mécanique des plages dévaste leur biodiversité » (Reporterre, 06/06/2020).
- Un point sur la conquête spatiale, le mythe prométhéen de la colonisation de l’univers et la promesse de l’exploitation de ses ressources infinies (Usbek & Rica, 06/06/2020).
- Le programme de reforestation éthiopien, un axe clé du programme “Héritage vert” du Premier ministre Abiy Ahmed, visant à développer l’écotourisme et à transformer le pays en une économie respectueuse de l’environnement (France24, 05/06/2020).
ECONOMIE
- L’entreprise allemande de logiciels SAP, qui compte 440 000 client·es, lance un outil pour aider les entreprises à suivre les émissions de gaz à effet de serre dans leurs chaînes d’approvisionnement arguant qu’en étant transparentes sur leur empreinte carbone, elles se positionneront mieux sur le marché (Reuters, 16/06/2020).
- « La nature et le climat sont-ils extérieurs au capitalisme, nécessitant donc une révolution anti-capitaliste pour être sauvés, ou bien constituent-t-ils une contradiction interne à celui-ci, le menant structurellement à son effondrement ? » (Terrestres, 01/06/2020).
ENERGIES
- L’Agence internationale de l’énergie s’associe au Fonds monétaire international pour élaborer son scénario pour une relance durable, « 30 mesures spécifiques dans 6 secteurs clés : l’électricité, les transports, l’industrie, les bâtiments, les carburants et les technologies bas carbone » (Le Monde, 18/06/2020). Selon le directeur exécutif de l’AIE, le monde ne dispose que de 6 mois pour changer le cours de la crise climatique et empêcher un rebond des émissions de gaz à effet de serre qui anéantirait les efforts déployés pour éviter une catastrophe climatique (The Guardian, 18/06/2020).
- Le Mozambique, nouvel eldorado gazier, attire d’importants investisseurs, notamment français, qui se retrouvent engagés dans un conflit armé (Le Monde, 15/06/2020).
- Risque sur la sécurité d’approvisionnement électrique pour les hivers 2021 et 2022 en France : la pandémie a décalé le calendrier de maintenance des centrales nucléaires ce qui réduit le nombre de centrales qui seront pleinement opérationnelles cet hiver, alors qu’habituellement la France importe déjà de l’électricité en hiver en raison du très fort équipement en radiateurs électriques (Le Monde, 11/06/2020).
- Un point sur la production d’énergies renouvelables locales pour les mobilités de demain (L’œil de l’observatoire des mobilités, juin 2020).
- Une réflexion sur la sécurité énergétique et la résilience : « pour améliorer la sécurité énergétique, nous devons rendre le réseau électrique moins fiable. Cela encouragerait la résilience et la substitution, et rendrait ainsi les sociétés industrielles moins vulnérables aux interruptions d’approvisionnement » (LOW←TECH MAGAZINE, 04/05/2020). Quelques temps forts du texte à retrouver ici.
MIGRATIONS
- Un article qui fait le lien entre migration, changement climatique et santé publique, et le récit qui en est fait en termes de crises au lieu de politiques de long terme et d’approches préventives et intégrées (Environmental Migration Portal, juin 2020).
- Une enquête sur la situation des ouvrières agricoles marocaines dans la province de Huelva, au sud-ouest de l’Espagne, dans un contexte de pandémie et de fermeture des frontières (The Conversation, 10/06/2020).
- Parution : Sonia SHAH, The Next Great Migration: The Beauty and Terror of Life on the Move (Bloomsbury, 2020). La journaliste présente les migrations humaines et non humaines qui résulteront du dérèglement climatique comme parties intégrantes de l’histoire du vivant. A côté de récits émouvants de familles migrantes, elle analyse les migrations annuelles de certains oiseaux, la dissémination des graines, ou encore les déplacements d’animaux en quête de partenaires ou de nouveaux territoires pour mettre en évidence nos attitudes différentes vis-à-vis des migrations non humaines et humaines.
MOBILITES
- D’ici 2024, la première ligne de transport par câble du bassin grenoblois devrait relier les communes de Fontaine à Saint-Martin-le-Vinoux, en passant par la Presqu’île scientifique de Grenoble (La Tribune, 10/06/2020).
- Une histoire de la distance sociale à bord des transports collectifs parisiens et des tensions qu’elle suscite (métropolitiques, 08/06/2020).
- A écouter : un podcast en forme de tour d’horizon des solutions dans le monde pour des mobilités plus durables (rfi, 04/06/2020).
ENJEUX POST- ET DECOLONIAUX / PEUPLES AUTOCHTONES
- En Papouasie-Nouvelle Guinée, mobilisation contre un projet de mine d’or, d’argent et de cuivre, qui serait une des plus grandes mines du monde (The Guardian, 18/06/2020).
- Les peuples autochtones face aux effets de la crise multidimensionnelle du Covid-19 : un accroissement des inégalités socio-économiques et des solutions communautaires pour se protéger (Le Grand Continent, 16/06/2020).
- Une chronique de l’économiste Thomas Piketty sur le passé colonial et esclavagiste des Etats-Unis, de la France et du Royaume-Uni : il énumère les indemnisations reçues par les anciens propriétaires d’esclaves en compensation de l’abolition de l’esclavage (Le Monde, 13/06/2020).
- Le géant minier BHP s’engage à ne pas endommager 40 sites du patrimoine aborigène sans consulter les peuples concernés, bien que le gouvernement de l’Australie-Occidentale l’y autorise (The Guardian, 11/06/2020).
- A écouter : « La résilience des Inuits face aux changements climatiques » (rfi, 08/06/2020).
- Un dossier sur le Brésil : « Eleveurs conquérants, peuples originaires résistants, exclus rebelles » (6Mois, n°19, printemps/été 2020).
ARTS ET CULTURES
- Manouk BORZAKIAN, Géographie zombie, les ruines du capitalisme (éditions Playlist Society, 2019). L’auteur, cinéphile et géographe, explore un riche corpus cinématographique allant des années 1930 aux dernières productions hollywoodiennes comme indépendantes pour analyser la fascination pour les zombies avec des yeux de géographe : « les personnages font de la géographie en actes : ils transforment leur environnement, […] conçoivent, fabriquent et renforcent des limites. C’est-à-dire qu’ils découpent l’espace, principale occupation géographique de l’humanité, et plus encore des sociétés occidentales, avides de frontières de toutes sortes » (Reporterre, 15/06/2020).
- Une réflexion sur l’éco-design qui interroge l’éco-conception comme « un déchiffrement de notre monde attentif aux éléments et aux forces invisibles qui soutiennent son habitabilité propre » : « l’éco-design n’est pas qu’une simple méthode d’optimisation ou de résolution de problèmes, mais un geste qui nous pousse à faire l’épreuve des interrelations invisibles qui donnent sa consistance à notre monde » (Sciences du Design 2020/1, n° 11).
- A voir : « The Disappearance of Music », une série de vidéos pour questionner la digitalisation grandissante de la musique (HKW, mai-novembre 2020).
- A voir : l’exposition « Notre monde brûle » (au Palais de Tokyo, à Paris, du 21/02/2020 au 13/09/2020) propose un regard engagé sur la création contemporaine depuis le Golfe Persique en intégrant les enjeux de notre monde anthropocène.
- Parution : Gilles A. TIBERGHIEN, Le paysage est une traversée (Parenthèses, 2020). À travers une série d’études, ce livre développe l’idée que le paysage, loin d’être un spectacle ou un « objet » d’étude, doit être saisi comme un milieu dynamique, comme une expérience, comme une relation, abordée à partir de la marche, de la danse ou du déplacement en général jusqu’à la désorientation.
NUMERIQUE
- « Loin de l’image de secteur immatériel qui lui est trop souvent associée, le numérique alimente sa croissance exponentielle grâce à une quantité également croissante de métaux » (France Stratégie, 08/06/2020).
- IBM annonce qu’il ne vendra plus de technologie de reconnaissance faciale “à usage général” et s’oppose à l’utilisation de l’intelligence artificielle, en particulier par les forces de l’ordre, pour la surveillance de masse, le profilage racial et les violations des droits humains (The Verge, 08/06/2020). Quelques jours plus tard, Amazon et Microsoft interdisent à leur tour à la police d’utiliser leurs logiciels et services de reconnaissance faciale (Le Monde, 11/06/2020).
SCIENCE
- Le rôle des sciences participatives : co-construire la connaissance par la participation pour accélérer la transition (Usbek & Rica, 05/06/2020).
- HABITABLE : un grand projet de recherche sur le changement climatique et les migrations coordonné par l’Université de Liège (Belgique), associant 20 partenaires issus de 17 pays et financé par le programme Horizon 2020 de la Commission Européenne.
ACADEMIQUE
- « Donner un nouveau sens à la recherche scientifique face aux défis de l’Anthropocène » : « Il est temps pour les chercheurs de tracer le chemin qui permettra d’atteindre le monde sobre et soutenable de demain, de multiplier les initiatives ambitieuses à même de répondre aux enjeux socio-écologiques, comme celles de transformer des innovations high-tech en low-tech » (Libération, 13/06/2020).
IDEES
- Ingénieur agronome, Daniel Tanuro publie Trop tard pour être pessimistes ! Écosocialisme ou effondrement (Éditions Textuel, 2020), dénonçant une incompatibilité entre le capitalisme et la résolution des crises écologiques, et appelant à l’utopie écosocialiste : « Produire moins, transporter moins, partager plus » (Usbek & Rica, 13/06/2020).
- Le linguiste algérien Lazhari Rihani interroge le rapport de l’humanité au monde, médié par la technique (France culture, 08/06/2020).
- Entretien avec l’essayiste et journaliste Naomi Klein qui souligne l’imbrication des différentes crises que nous vivons (Le Monde, 07/06/2020).
- Entretien avec le philosophe Bruno Latour, notamment sur la pandémie et l’hypothèse Gaïa (The Guardian, 06/06/2020).
- « “La nature reprend ses droits”: Le coronavirus est-il vraiment la vengeance de Gaïa? » : le chercheur en philosophie des sciences Sébastien Dutreuil analyse le discours assimilant la pandémie à une « vengeance de la nature » comme une désignation de la responsabilité de l’humanité en général, rendant ainsi invisible l’inégale répartition des responsabilités. Il applique le même raisonnement à la notion d’anthropocène. « Les conséquences de l’épidémie sur le monde d’après ne sont pas entre les mains du virus, mais dans celles des choix politiques qui seront opérés » (Medium, 04/06/2020).
- Entretien avec la militante écosocialiste Corinne Morel Darleux : écologie, justice sociale et pas de côté (Women Who Do Stuff, juin 2020).
- Parution : Katia GENEL, Jean-Baptiste VUILLEROD, Lucie WEZEL (dir.), Retour Vers La Nature ? Questions Féministes (Editions Le Bord de l’Eau, 2020). Un aperçu des diverses manières de penser le lien entre féminisme, nature et domination, d’un point de vue pratique et théorique aujourd’hui. Le féminisme a souvent pensé ce lien dans la perspective d’une critique de la naturalisation de la domination mais les mouvements écoféministes revalorisent l’idée et la valeur de la nature, liant ainsi les luttes féministes et les luttes écologiques ou animales, tandis que les féminismes matérialistes insistent sur la domination des corps constitutive du capitalisme.
