Focus : Keith Haring

Mélissa Benon — Artopic Gallery
Artopic Gallery
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5 min readFeb 5, 2019

Je pense que Keith Haring a été novateur, par sa vie, sa personne et son travail. Qu’il s’agisse de son art, ses écrits ou son enseignement, Keith Haring influencera à son tour d’autres peintres. De la même façon qu’on ne peut regarder un tournesol sans penser à Van Gogh, on ne peut se trouver dans le métro à New York sans penser à Keith Haring. Voilà la vérité.” William Burroughs.

Vous l’avez compris, Keith Haring est donc un des artistes les plus importants dans le monde de l’art contemporain ! Mais qui est-il vraiment ? Àtravers cet article nous répondrons à cette question afin de vous éclairer sur l’artiste

Les débuts de l’artiste

Keith Haring est né le 4 mai 1958 à Reading en Pennsylvanie. Dès son enfance il est tombé amoureux du dessin et de l’art en copiant des personnages de dessins animés.

Ainsi, plus grand, il décide d’entreprendre des études d’art à New York. Dans cette grande ville il découvre le monde du street art avec des graffitis qu’il découvre dans les rues, les tunnels mais surtout dans le métro qui va être son premier terrain de jeu !

En effet, en 1980 il découvre des panneaux publicitaires noirs non utilisés du métro sur lesquels il va dessiner à la craie blanche. Keith Haring va lui-même dire que le métro est devenu son «laboratoire» de création pour élaborer sa technique. On compte cinq à dix mil dessins de Keith Haring réalisés dans le métro New-yorkais entre 1980 et 1985. Il y a aussi appris à travailler aussi vite que possible, sans faire la moindre pause pour ne pas se faire attraper par la police.

Le style de Keith Haring

Il sature l’espace par un enchevêtrement de personnages qui ont une signature iconographique propre avec des personnages tels que «le bébé radieux» qui est pour lui un symbole d’énergie vitale, de pureté et de joie ; les chiens qui symbolisent le pouvoir répressif du gouvernement ; des personnes en train de courir, ainsi qu’un personnage au ventre troué faisant référence à l’assassinat de John Lennon. Dans ses dernières œuvres, sa crainte de la mort, dont nous parlerons plus loin, l’a amené à peindre des tombes, des croix ainsi que des champignons atomiques.

Ses œuvres sont reconnaissables grâce à son style graphique unique autour de la primauté de la ligne qu’il transforme en ligne énergique et rythmée. Il utilise une ligne épaisse avec des couleurs posées en aplats renvoyant aux années 1980 et au monde de la nuit qui prend une grande part dans sa vie par son amour de la fête.

Oeuvre Keith Haring, 1985

Keith Haring peint d’une seule traite, comme le faisait Picasso, en prenant du recul qu’une fois qu’il considère avoir achevé son œuvre. En le voyant travailler, on se demande souvent à quel moment l’artiste va s’arrêter ! À cela il répond “le dessin est achevé dès l’instant où tu commences avec le premier trait” “je choisis de m’arrêter, quand mon travail n’est à la fois jamais et toujours terminé” ; “le trait lui-même n’étant interrompu que pour être poursuivi l’instant d’après, continuant ainsi à l’infini”.

Ses expositions et son shop

La rue étant devenu son terrain de jeu, il va exposer dans des lieux inhabituels comme le Club 57, une boîte de nuit ou il y rencontre Jean-Michel Basquiat qui l’a encouragé à développer son art et ses critiques sociales tout comme lui.(voir article à son sujet). Il va donc se mettre à peindre dans la rue pour avoir le plus de résonance. À travers son art il se montre en faveur de la justice et de l’évolution sociale et dénonce le racisme, l’apartheid, l’homophobie, la discrimination et tous les autres préjugés sociaux ainsi que le capitalisme, le colonialisme et l’église qui est contre l’homosexualité. Il va, dans cette lignée d’engagements, participer à des combats contre l’apartheid en Afrique du Sud.

Sa technique de peinture, ses personnes et ses engagements lui doivent sa popularité dont la cote atteint son maximum en 1980 ou il est représenté dans une centaine d’expositions. Il va dans les mêmes temps collaborer avec Madonna, Andy Warhol, William Burroughs et d’autres artistes.

Voulant être accessible au plus grand nombre, il obtient le soutien d’Andy Warhol pour rendre son art public et accessible. Ce dernier, qui est considéré par Haring comme le premier vrai artiste public, va le pousser à ouvrir sa propre boutique. Ainsi, Keith Haring ouvre sa boutique nommée «Pop Shop» en 1986 ou il vend des T-shirts, jouets, affiches et produits dérivés de son art en reversant le produit de ses ventes à des associations caritatives.

Le sida et sa fin de vie

En 1986, les journaux annoncent une épidémie de drogue à New York. Après cette annonce il décide de peindre la fresque «The Crack is Wack» sur un mur de terrain de handball de la 2nd Avenue, dénonçant la prise de drogue et ses effets négatifs. Beaucoup de ses amis étant mort suite à cette maladie, il crée la Fondation Haring pour financer les organismes qui luttent contre le sida mais aussi pour aider à l’éducation des enfants dans le monde. Entre 1982 et 1989 il réalise des œuvres dans une dizaine de villes du monde sur des murs d’hôpitaux, de crèches, et d’orphelinats. Vous pouvez par exemple voir une de ses œuvres à Paris sur le mur de l’hôpital Necker.

Le 16 février 1990 il décède à l’âge de 31 ans des suites de son sida. On découvre à ce moment-là qu’il a laissé de nombreuses informations sur sa vie avec des photos et des notes ainsi qu’une autobiographie autorisée qui sera publiée en 1996 par John Gruen.

Détail de l’oeuvre “Ne me regarde pas comme ça, j’ai rien fait !” d’ASOP (Anne Sophie Dozoul)

Encore aujourd’hui Keith Haring reste un modèle d’influence pour les artistes. Pour preuve des artistes contemporains sont imprégnés de son art tel que notre artiste peintre ASOP qui intègre les célèbres formes de l’artiste dans son oeuvre “Ne me regarde pas comme ça, j’ai rien fait !”.

“Ne me regarde pas comme ça, j’ai rien fait !” d’ASOP (Anne Sophie Dozoul)

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Mélissa Benon — Artopic Gallery
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Directrice d’Artopic Gallery, une galerie d’art 100% Pop Art, 100% Street et 100% toulousaine — www.artopic-gallery.com