L’étonnante capacité de l’esprit à contrôler les fonctions automatiques du corps

Une expérience menée dans les années 70 en Inde

Hugo C.
Auto Thérapeute

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En 1970, un journaliste scientifique, Niger Calder, fut chargé par la BBC de faire un voyage autour du monde en vue de recueillir des éléments sur la façon dont le cerveau agit sur le corps humain. Calder écrivit par la suite le livre L’esprit de l’homme [The Mind of Man]. Il racontait dans ce livre ce qu’il avait découvert. Comme on pouvait s’y attendre, Calder rapporte notamment une expérience faite par un yogi, prouvant l’étonnante capacité de l’esprit humain à contrôler certaines fonctions de son corps.

L’expérience à laquelle assista Calder, et qui fut filmée par une équipe de télévision, se déroula en 1970 à New Delhi, en Inde. Elle était animée par un scientifique : Bal Krishan Anand, dont les travaux lui avait valu d’être nommé membre de l’Organisation internationale pour les recherches sur le cerveau. Son sujet était le yogi Shrî Ramanand, âgé de 46 ans, qui pratiquait le yoga depuis l’âge de 18 ans. Ramanand avait proclamé quelques années plus tôt qu’il pourrait rester enterré vivant pendant 28 jours. Mais, ce jour-là, l’expérience n’avait pas pour but de vérifier s’il était capable ou non d’une telle prouesse. Il s’agissait d’étudier le pouvoir du yogi, de contrôler sa respiration et ses autres fonctions vitales. S’il pouvait rester enterré, ne fût-ce que quelques heures, il lui fallait ralentir son rythme respiratoire et respirer beaucoup moins que ce qui est normalement nécessaire à la vie.

Les caméras de télévision étaient braquées sur le yogi tandis que celui-ci disait les prières préparatoire à sa mise en bière temporaire. On attacha des fils de liaison à son corps, il pénétra dans la caisse, et la porte de celle-ci fut fermer hermétiquement. Le yogi entra assez vite dans un état de transe de méditation.

Pendant l’expérience, le yogi fut placé dans une caisse étanche, dans le laboratoire du savant. Des fils relié à diverses parties de son corps permettait de mesurer le rythme cardiaque et respiratoire, la température du corps et les ondes du cerveau. Le cercueil provisoire était en métal. Long de 1,95m, d’une largeur et d’une hauteur de 1,30m, il comportait, d’un côté, une porte vitrée étanche permettant l’observation. Il était pourvu aussi d’un système d’alarme que Ramanand utiliserait quand il voudrait sortir.

Au bout de 3 heures, Ramanand avait réduit sa consommation d’oxygène au quart du minimum considéré comme nécessaire à la vie. Il avait volontairement, par l’action de son esprit sur la matière, modifié sa manière de respirer afin de survivre là où d’autres auraient suffoqué. Les fils reliés à son crâne montrèrent une activité rythmique propre à l’état de demi-sommeil. Les rythmes respiratoire et cardiaque étaient lents mais non alarmant.

Bientôt 6h ! La quantité d’oxyde carbonique à l’intérieur de la caisse se mit à augmenter alors que le rythme respiratoire s’accélérait. Le yogi ne put se maintenir en état d’hypnose, et les instruments commencèrent à montrer les signes d’une agitation. Peu après, Ramanand actionna le signal pour sortir. Il était resté “enterré” pendant près de 6 heures. Il était vivant et en bonne forme, se plaignant seulement d’une oreille meurtrie par l’instrument qu’on y avait fixé.

Le yogi Ramanand avait prouvé, sous contrôle scientifique sévère, que grâce au prânâyâma il pouvait surveiller les fonctions organiques du corps considérer jusque-là comme totalement indépendante de la volonté humaine.

Le professeur Bal Krishan Anand (1917–2007), neurophysicien pionnier, outre ses recherches novatrices sur le centre d’alimentation de l’hypothalamus, il a également entrepris des études sur les variables physiologiques chez un yogi, en méditation profonde. Voir [1], [2], [3] en bas de page.

Pour aller plus loin

Sources

Etudes scientifiques

[1] Anand BK, Chhina GS, Singh B. Quelques aspects des études électroencéphalographiques chez les yogis. Electroencephalogr Clin Neurophysiol 1961;13:452–6.

[2] Anand BK, Chhina GS, Singh B. Etudes sur le yogi Shrî Ramanand dans une boîte étanche. Indian J Med Res 1961;49:82–97.

[3] Wenger MA, Bagchi BK, Anand BK. Expériences en Inde sur le contrôle “volontaire” du cœur et du pouls. Circulation 1961;24:1319–25.[PUBMED]

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Hugo C.
Auto Thérapeute

Quelle triste époque où il est plus facile de briser un atome qu’un préjugé ou une croyance. ― A. Einstein