Couvrez cette SexTech que je ne saurais voir…

Fred
Be Gentle !
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4 min readNov 17, 2016

Les gens, les peuples, les religions, les entreprises… ont tous un avis sur le sexe, et en général, il est “embarrassé”.

Embarrassé dans le sens de la gêne. Ça gratte. Ça agace. On préfèrerait parler d’autres choses.

Du coup, on prend un avis — souvent dicté par une institution bien pensante, qui saura user de sa réflexion millénaire sur le sujet — et on l’éructe à sa façon. Pire, parfois, on la fait vraiment sienne, ce qui donne des peuples mal éduqués sur le corps et ses fonctions sexuelles. Tous les peuples ! N’allez pas me faire dire ce que je n’ai pas dit : en Occident, je rappelle que l’éducation sexuelle des jeunes est laissée au porno, faute d’alternative.

Et encore, d’une certaine manière, nous pouvons le remercier d’être présent, là où son absence conduirait à la connaissance la plus crasse en la matière.

Pour jouir de ses fantasmes, vivons cachés

Et justement , face à ce que les gens / nations / religions / M ou Mme Michu affichent, il y a la réalité : l’être humain est sexué, et a des désirs, souvent inassouvis, non pourvus, mais qui doivent rester cachés.

Le leak de plus de 400 millions de comptes d’AdultFriendFinder nous rappelle cette vérité.

Depuis que nous nous sommes lancés dans notre SexTech Gentle, nous parlons beaucoup avec les gens de notre projet. Nous n’avons pas le choix : nous devons exposer ce que nous projetons pour avoir des retours qualifiés sur notre produit, itérer dans sa définition et son modèle économique par rapport aux retours que l’on nous fait, et prendre les coups qui vont avec.

Car on en reçoit. Comme déjà évoqué ici ou , les obstacles relationnels et numériques sont majeurs, et pas que pour nous. Mais pourtant, discuter avec les gens pose de moins en moins de problèmes et ils nous livrent avec bienveillance des bouts de leur intimité, de leur avis — le vrai, hein, pas l’affiché — , de leur vie sexuelle, de leurs tabous comme de leurs fantasmes. Surtout depuis que nous faisons des soirées Gentle, comme celle du 25 octobre dernier.

En outre, la nouvelle génération étant épidermiquement contre les âneries, mais en quête de sens, de vérités et de sensations, nous arrivons à avoir des discussions très constructives sur leurs faces cachées, leurs interrogations. Et là où cela fait mal, c’est de constater à quel point, malgré leur consommation en contenu adulte explicite, ils sont loin d’avoir les réponses qui les taraudent et sont souvent peu à même d’expliquer pourquoi.

Évidemment, c’est en grande partie dû au fait que le contenu présent sur le web est pour sa très large part à but excitatif et non éducatif. Encore faut-il savoir se lire pour découvrir ce qui nous excite.

Sans éducation, nous nous leurrons nous-mêmes

Car le principal souci est là : en dehors de notre genre — déjà un vaste sujet vu les combats épiques qui sont menés — , nous avons nos fantasmes individuels, que nous cachons, y compris parfois à nous-mêmes. Alors les assumer…

Dans le couple, nous pouvons avoir du mal à évoquer ces désirs avec notre partenaire sexuel, lorsque ceux-ci sont un peu moins visibles ou courants— rappelons qu‘il n’y a pas si longtemps, la fellation ou la sodomie étaient de vrais aberrations, là où aujourd’hui, ces deux pratiques peuvent être évoquées sans peine, qu’elles soient acceptées ou non dans la relation.

La sexualité humaine peut être terriblement débridée et inventive. Le couple peut créer toute une palette de scénarios, pour renforcer sa complicité et son ressenti amoureux. Mais l’assumer ouvertement n’est pas simple, et cela n’a pas à l’être par ailleurs, car cela fait parti du jeu et de ce que l’on offre à l’autre.

Par contre, que la société / et tous les autres coincés faux-culs viennent ajouter de la complexité, du stress à ces moments partagés n’a aucun sens !

Même dans l’industrie du sexe, ils arrivent à compliquer les choses !

Cindy Gallop elle-même évoquait cela suite à l’achat d’un sex-toy :

“I opened this box, looked at this beautiful object, and found myself thinking, ‘How the fuck do you use this thing?’” she recalls. “So I think to myself, ‘There’ll be instructions inside,’ but all I find is this one-pager that tells you how to charge it. Nothing about what goes where.”

Mais pourquoi diable ne pas expliquer à l’utilisatrice les scénarios possibles pour utiliser cet objet : seule, en pensant à ceci, en proposant telle vidéo — cross-selling en plus, bordel !!! — ou montrer comment jouer avec à deux, etc…

Sex investment

Tout cela pour en venir à ceci : ce sentiment se répercute même sur les choix d’investissement des VC ou des BA, tant les gens ont peur de voir leur nom ou leur société associés à une SexTech. Sex is not porn !

A ceux-là, je dirais trois choses :

  • lisez ce texte dont est issu l’anecdote de Mme Gallop
  • ce n’est pas sale !
  • sachez que l’équipe de Gentle a envie de vous parler, car nous travaillons d’arrache-pied sur cette application, que nous avons de très grands projets pour elle, et nous sommes désireux de partager cette ambition avec vous.

Je suis Fred. Ex co-fondateur de Dress-Me. Je vis à Paris. Et si le projet vous semble valoir la peine d’être suivi, vous pouvez laisser votre mail par ici. Si en plus, vous êtes un investisseur prêt à discuter ouvertement et sans tabous, vous pouvez m’écrire

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Fred
Be Gentle !

Co-fondateur de GentleApp, application pour l’épanouissement sexuel des couples