Fred
Be Gentle !
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5 min readOct 15, 2017

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Tous les hommes sont-ils des Harvey Weinstein en puissance ?

La question est un peu provoc, et pourtant, au regard des crimes sexuels perpétrés par la gente quasi-exclusivement masculine, je pense que l’on est en droit de se la poser en ces termes.

Sans généraliser — et parce qu’il existe vraiment des hommes violés — , prenons tout de même ici le raccourci de dire que ce qui va suivre s’adresse à la responsabilité des hommes face aux exactions faites aux femmes et aux enfants — majoritairement — au nom de la bête indomptable que semble être leur libido.

Viol et pédophilie : les hommes sont les champions

Le viol est l’acte par lequel une personne est contrainte à un acte sexuel, par la force, surprise, menace, ruse ou plus largement, sans son consentement.

Pas un mois, pas une semaine, pas un jour sans lire de nouvelles exactions perpétrés par des hommes sur des femmes et des enfants, souvent démunis face à eux.

Cela choque, cela met en colère, cela remue. Et cela interroge aussi. Et moi dans tout ça? Serai-je un violeur latent ?

Et je tombe sur cet article du Nouvel Obs très complet sur la “Zone Grise” qui inclut le viol dans tant d’histoires intimes entendus, connus. Et cela me ré-interroge… La plupart des exemples ne placent pas les violeurs dans la catégorie professionnelle d’Harvey Weinstein, mais par contre, les violés s’y retrouvent bien… Cela fait écho à des soirées arrosées dont j’ai pu être témoin; des histoires racontées, parfois de famille; des lectures pourtant académiques, voire à des hommes illustres qui passent de la lumière à l’ombre.

Cela montre d’ailleurs que ce phénomène n’a rien de générationnel et que les détracteurs de la pornographie ne devrait pas la ramener sur ce point. La pédophilie était déjà plus que tolérer dans l’antiquité, pour ne pas dire carrément dans les mœurs. Tant qu’au viol, rappelons que cela a toujours été une activité du vainqueur sur le vaincu — regardons du côté des femmes de conforts coréennes, en passant par les braves libérateurs GI, sans oublier nos propres soldats français, histoire de montrer que le problème ne vient pas de l’étranger.

Enfin, prenons un peu la religion à témoin, histoire d’enfoncer le clou, et montrer que malgré leur force spirituelle fournie par leur divinité, les religieux ne sont pas mieux lotis.

Les prêtres pédophiles, une véritable énigme comportementale : il est avéré que les pédophiles ne prennent pas le chemin du séminaire en pensant pouvoir abuser de jeunes gens. Voilà des hommes qui pensent sincèrement à un Dieu, qui savent que ce qu’ils font est “Le Mal”au regard de leur croyance profonde, qu’ils risquent de brûler en Enfer pour ce qu’ils font. Et pourtant, ils le font. Et cela ne semble pas s’arranger, désemparés qu’ils sont.

On pourrait parler de leur sacerdoce avec ce fichu serment d’abstinence à vie qui semble les rendre fous, mais si l’on prend une autre religion qui tolère le mariage chez leurs prédicateurs, on sent que si, côté pédophilie, cela semble aller mieux, côté rapport avec la gente féminine, ils vivent leur petit enfer à eux.

Et tout cela, c’est sans parler des exactions culturelles, traditionnelles ou cultuelles dans de nombreux pays.

Et dans tous ces cas, la seule constante, c’est la très grande prédominance du sens de l’agression : cela va de l’homme vers la femme — ou l’enfant.

Nos couilles nous tiennent par les couilles

Et lorsque les affaires éclatent, la gent masculine serre les coudes. On minimise, on survend la “zone grise”, la justice est clémente… C’est limite inconscient.

Parce que nous, hommes, on sait. On sait combien nos couilles nous tiennent par les couilles. On connait le désir immense qui parfois, nous fait espérer voir plus qu’on ne devrait, toucher plus qu’on ne pourrait, aller plus loin qu’on n’est autorisé… Alors on voudrait être pardonné soi-même.

Alors, Harvey, Dieu Tout Puissant d’Hollywood, il y a peu de chance qu’il souhaitait être pardonné. Il était puissant, avait du pouvoir, de l’argent, le prolongement logique, c’est que ses désirs, quels qu’ils fussent, devaient être assouvis. Et il ne se gênait pas. Et ses couilles ont fini par lui éclater au visage; et tout à coup, cela a délié les langues et les souvenirs. Et ce n’est que le début car désormais, la condescendance, la minimisation de ces actes doivent cesser. Les femmes n’ont que trop soufferts — ne parlons même pas des enfants — face au manque de couilles des hommes.

Alors, ça y est, le mode Balance est activé, et il était temps. Car Hollywood, c’est l’arbre qui masque la si grande forêt. La promotion canapé a existé dans tous les corps de métier.

Alors, fais toi plaisir — sans excès, sans mensonges, sans vengeance, car sinon, cela va tuer l’initiative et la faire passer pour un truc d’hystérique — : le hashtag #balancetonporc est fait pour toi sur les réseaux sociaux.

Et les Sextech dans tout cela

Il y a quelques temps, j’écrivais sur l’apport des sextech dans les changements sociétaux. Et déjà, j’évoquais les sujets que nous évoquons, en pointant le doigt vers l’homme…

Le besoin est réel : nous l’avons vu, la douleur est massive, généralisée, touchant toutes les franges de population, de religion, de pays… Nul n’est à l’abri et personne ne fait rien. Les entrepreneurs tech non plus.

Ou alors en prenant le truc dans le mauvais sens: Il y a quelques temps, une polémique jaillissait suite à l’idée d’une entrepreneur de concevoir des robots enfants pour lutter contre la pédophilie. D’instinct, cette idée est abjecte, semblant donner des jouets pour s’entraîner à des prédateurs en puissance. Néanmoins, les questions qu’elle soulève sont intéressantes. Aujourd’hui, on se contente de punir après coup, mais surtout — surtout —sans jamais chercher à modifier la nature du désir masculin.

Peut-on soigner cette bombe à retardement que les hommes semblent porter entre les jambes ? Comment, technologiquement, peut-on aider à faire taire ce monstre, le calmer, et ainsi sauver des femmes et des enfants ?

Déjà, si l’on pouvait sortir du carcan éducatif afin de pouvoir parler librement de sa sexualité, afin de déceler les personnes fragiles, cela permettrait d’aider préventivement les hommes à gérer ce qu’ils ne semblent pas parvenir à tenir facilement tout seul.

Arrêtons de ne proposer de solutions qu’une fois le mal fait : il faut déceler les signes avant coureur chez l’homme, et l’aider pour ne pas qu’il blesse. L’enfant que j’ai été vous aurait remercié pour cela. Les femmes et les enfants à venir vous remercieront ! Alors fais péter ta Sextech dans le domaine, et rends le monde meilleur pour de vrai !

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Fred
Be Gentle !

Co-fondateur de GentleApp, application pour l’épanouissement sexuel des couples