Acte manqué…

Benoit Zante
TLDR by Benoit Zante
6 min readOct 24, 2018

la semaine dernière, j’ai oublié un mot dès la première phrase… essayons de faire mieux cette fois-ci !

Il fallait bien sûr lire “je n’ai jamais manqué ce grand rendez-vous”… ce qui a bien plus de sens. J’ai mis une semaine pour me pardonner cette grossière erreur !

Heureusement, mon esprit a aussi été bien occupé par deux événements : la Dutch Design Week, à Eindhoven, que je vous raconterai la semaine prochaine (suspens… il sera question de robots, de champignons et de jeans en location), et ADE, à Amsterdam.

ADE, c’est un rendez-vous de DJ, producteurs de musiques, organisateurs de festivals,… et de marques, parties prenantes de plus en plus importantes dans cet écosystème.

Le jour, s’enchaînent des conférences et des événements qui mixent show, art et musique, avant de laisser la place, la nuit (et le week-end) à une centaine de soirées à travers la ville.

Du côté des conférences, la plus intéressante était celle de l’agence We Are Pi, à l’origine de plusieurs campagnes pour Heineken et sa marque Desperados.

Avec son concept “Inner Tequila Studios”, la marque et son agence multiplient les “expérimentations sauvages” à travers le monde, et incarnent pleinement le virage de la communication vers l’expérience.

Du côté du client, Diogo Pinheiro, Global Communications Manager de Desperados explique que depuis 4 ans, les budgets consacrés à la production de spots de pub ont été basculés sur des événements, tous plus fous les uns que les autres.

“Nous ne faisons plus des campagnes de pub “fake”. Ces événements sont nos spots de pub, ils nous fournissent des contenus que nous pouvons faire vivre pendant un an” explique-t-il.

A l’heure d’Instagram et des influenceurs, l’impact des RP et du “earned media” a plus de poids qu’un spot léché matraqué en TV — d’autant plus, comme dans le cas de Desperados, quand la communication en télévision est interdite sur certains marchés.

Encore faut-il créer des événements et des concepts dignes d’être partagés… En 2016, c’était “Bass Drop” : un concert en apesanteur, dans un avion, avec une poignée d’influenceurs et un DJ star. Le résultat de 9 mois de préparation, à la recherche de l’avion permettant de réaliser la prouesse (les Russes et les Français ont refusé, pas les Américains), puis des autorisations nécessaires.

Le jour J, l’arrivée inopinée à l’aéroport de Donald Trump, alors en pleine campagne présidentielle, a failli faire capoter l’opération… mais elle n’a finalement été décalée que de quelques jours.

En 2017, c’était le “SkyFest”, un festival à côté de Barcelone avec une flotte de montgolfières. Et tout récemment, en 2018, “Desperados Deep House”, une soirée dans une piscine… mais pas n’importe laquelle : la plus profonde du monde. Et quand on parle de faire la fête “dans” la piscine, c’est littéralement dedans !

// En bonus //

1️⃣ Palantir sait tout de vous

[TL;DR]* : Palantir est l’une des entreprises “tech” les plus secrètes du monde. Depuis 2004, elle recrute des informaticiens et data scientists de haut niveau pour accompagner grandes entreprises et administrations dans la collecte et l’analyse de leurs données, en franchissant parfois des lignes rouges. Son appétit pour les données personnelles semble sans limite, et peut avoir des conséquences dramatiques, en plus des questions éthiques que pose cette surveillance de masse généralisée… Par exemple, la police de LA l’utilise pour traquer les gangs, mais son impact se révèle parfois contre-productif : en associant à tort des individus au crime organisé, l’outil les pousse dans les bras des gangs qu’il est censé combattre. Malgré le “buzz” qui l’entoure, le modèle économique de l’entreprise est fragile, et sa valorisation a été plusieurs fois revue à la baisse.

La punchline : “Tout a changé lorsqu’il est devenu clair que tout le monde pouvait devenir une cible grâce à Palantir. Chacun était devenu un suspect, donc nous surveillions tout. C’était un sentiment assez terrible” explique un ex-utilisateur de Palantir, lorsque l’outil était déployé chez l’un des tous premiers clients de l’entreprise, JPMorgan.

Lire l’article pour en savoir plus

2️⃣ L’IA nous mène-t-elle vers une nouvelle guerre froide ?

[TL;DR] La victoire d’une intelligence artificielle américaine face à un humain au jeu de Go a fait office de détonateur, en donnant lieu à un vaste plan d’investissement chinois dans l’IA. Un plan qui commence à porter ses fruits, alors que l’administration Trump avait mis un coup d’arrêt au volontarisme d’Obama sur le sujet… Mais l’Amérique semble aujourd’hui avoir pris conscience des enjeux stratégiques de l’IA. Alors que les relations entre Est et Ouest se tendent, s’achemine-t-on vers une situation proche de celle de la Guerre Froide, avec deux internet séparés par un rideau de fer, et deux superpuissances de l’IA, auxquelles doivent se rallier les pays qui n’ont pas les moyens de développer leur propre technologie ?

La punchline : “Il n’est pas inévitable aujourd’hui que l’Intelligence Artificielle favorise un autoritarisme mondial, au détriment permanent du libéralisme.”

Lire l’article pour en savoir plus

3️⃣ De l’absurdité en entreprise, par la philosophe Julia de Funès

[TL;DR] La petite-fille de Louis de Funès est philosophe, et elle a décidé d’explorer le monde du travail… Dans une vidéo qui a parfois des allures de one-woman-show, elle analyse les absurdité de l’entreprise, pour mieux nous inciter à prendre du recul et retrouver du sens… Entre autres, elle s’en prend à la recherche de l’innovation pour l’innovation, la perte de sens, les procédures à outrance, ou encore l’instrumentalisation du bonheur dans un souci de performance. A voir !

La punchline : “On s’agite dans les process. On n’agit pas, on s’agite. On n’entreprend pas, on ne fait qu’exécuter des programmes. […] Le process dispense l’esprit d’avoir à penser.”

Une autre pour la route ? “Le meilleur moyen, semble-t-il, de rendre les salariés malheureux, c’est de prétendre s’occuper de leur bonheur. Quand quelqu’un vous dit ‘c’est pour ton bien’, méfiez-vous, c’est toujours pour le sien.”

// Le mot de la fin //

N’hésitez surtout pas à partager cet article !

Vous pouvez aussi me faire part de vos retours sur ce format, en commentaire. Et si vous souhaitez recevoir les prochaines publications par e-mail, un formulaire d’inscription est disponible ici.

Au programme des prochaines semaines, un aperçu de mes découvertes à la Dutch Design Week ! J’ai hâte de vous raconter tout ça.

Benoit Zante

* “Pour exprimer que la section qui suit le sigle est un résumé du message initial, pour les personnes qui ne veulent pas en lire l’entièreté.”

--

--