Ce que j’ai (déjà) appris en un an de freelancing

Benoit Zante
TLDR by Benoit Zante
5 min readSep 10, 2019

L’an dernier, quasiment jour pour jour, je quittais un projet qui avait occupé 7 ans de ma vie professionnelle : j’avais d’ailleurs publié un post Medium à cette occasion, pour lister ce que j’avais retenu de cette expérience…

Un an a déjà passé et j’ai l’impression qu’en tant que freelance, j’ai appris à un rythme encore plus rapide ! Alors que Maddyness vient de publier un article sur le sujet du freelancing, avec des chiffres qui donnent à réfléchir (aux Etats-Unis, un travailleur sur trois serait freelance et ce statut pourrait devenir majoritaire parmi la population active américaine d’ici à 2027), je me dis que mes premiers enseignements méritent d’être partagés.

Tout d’abord, cette nouvelle liberté m’a donné l’occasion d’écrire un livre, un recueil d’entretiens, dont je reviendrai sur la genèse dans une prochaine newsletter : “Les défis de la transformation digitale”, chez Dunod. Sa rédaction a été l’occasion d’échanger avec de nombreux décideurs (27 sont présents dans le livre, mais il y en a eu bien plus), de tous types d’entreprises industrielles : un sujet relativement nouveau pour moi. Donc passionnant.

Surtout, ce chantier de longue haleine m’a permis de travailler avec un co-rédacteur brillant, Quentin Franque, dans le cadre d’échanges quasi quotidiens. C’est d’ailleurs la première leçon et une bonne surprise : être en freelance, ce n’est pas être condamné à être seul. Au passage, merci à Christian et Arnaud, ainsi qu’à Chloé, notre éditrice : sans eux, rien n’aurait pu être possible.

Cela amène naturellement à la seconde leçon : être en freelance, c’est apprendre à bien s’entourer. Là-dessus, j’ai été particulièrement gâté, notamment grâce au Hub Institute et à son équipe de choc, réunie autour deVincent, Emmanuel, Perle et Sandrine : ils m’ont permis (entre autres) de vivre de l’intérieur le Hub Forum et le CES. Merci à eux ! J’ai retrouvé au Hub Institute cette capacité à faire beaucoup (énormément, même) avec relativement peu de moyens, mais beaucoup d’énergie et de volonté, que j’évoquais dans mon post Medium en septembre 2018.

Être en freelance, c’est aussi apprendre à dire non. Et inversement. Sur le papier, beaucoup de sollicitations ont l’air intéressantes, mais finalement toutes ne sont pas pertinentes. Il faut rapidement apprendre à faire le tri, et identifier là où on est capable d’apporter une vraie valeur. À l’inverse, j’ai appris qu’il fallait aussi accepter de sortir de sa zone de confort pour tester de nouvelles choses — si on fait appel à vous, c’est qu’on considère que vous êtes la bonne personne. Même s’il s’agit d’animer une table ronde, en anglais, avec 10 intervenants, à Vivatech ou de réaliser une grosse mission d’audit et de conseil stratégique.

A posteriori, les sujets les plus intéressants, ceux grâce auxquels j’ai le plus appris, sont souvent ceux pour lesquels ma première réaction a été “non”… Merci donc à Gabrielle, Julien, Romain, Laura et Marine d’avoir insisté et de m’avoir parfois un peu poussé :)

Une autre leçon, assez proche de la précédente est qu’il faut avoir une vision large de ses compétences et de sa valeur ajoutée, pour ne pas se cantonner à un seul type de mission. C’était une petite découverte : ce que j’ai pu faire dans l’univers des médias intéresse aussi d’autres secteurs, des fonds d’investissement comme des institutions ou des grands groupes.

De même, ce que je fais traditionnellement sous forme d’articles peut aussi avoir des prolongements sous d’autres formes : livre, cahiers de tendances, keynotes, learning expeditions, notes de synthèse, études de marché, etc. Merci Pascale, Jeffry, Vincent ou Thomas de l’avoir compris, souvent avant moi.

Enfin, et ce n’est pas une surprise, être freelance, c’est bel et bien gagner en liberté, mais c’est à double tranchant. En un an, j’ai eu la possibilité de travailler avec énormément de gens différents, tout en voyageant beaucoup. J’ai pu continuer à apprendre en participant à un nombre impressionnant de conférences, à Lisbonne, Oslo, Amsterdam, Austin, Las Vegas, Toronto, Cannes, Arles ou Eindhoven. Mais en contrepartie, il y a encore et toujours la question de la rentabilité et du modèle économique à résoudre… merci à Agnès, Arnaud, Shayane, Jean-Michel, Anais, Lila, Antoine et tous les autres de m’avoir aidé sur ces sujets.

Puisque j’en suis à remercier tout le monde, il faut aussi que je cite aussi tous ceux qui ont été présents cette année, pour des conseils ou des coups de pouce : Camille, Grégory, Fany, Christel, Selma, Marie, Christophe, Fabrice, Natacha, Ana, Brice, Matthieu, Jérôme, Jean, Alexis, Romain, Roxane, Charlotte, Thibaut,…

Juste une précision pour conclure : je ne pense pas que le statut de freelance soit adapté à toutes les personnalités et à tous les métiers. D’un point de vue social et sociétal, sa généralisation ne me semble absolument pas souhaitable (désolé pour Upwork, qui a commandité l’étude citée plus haut), à moins de mettre en place en contrepartie des dispositifs et des garanties pour en contrebalancer les effets négatifs, un vœu pieu.

Sur un sujet proche, je vous conseille aussi de lire cet article du Time (en anglais, donc), sur la face sombre de “l’économie du service”, en plein boom aux Etats-Unis. Il n’y est même pas question des plateformes de la “gig economy”, comme Deliveroo, Uber ou Amazon Turk, mais de tous les emplois de la restauration, qui dépendent des pourboires : des exemples à garder en tête avant de prendre en modèle la flexibilité du marché du travail aux Etats-Unis.

/// Avant de nous séparer //

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Benoit Zante
@bzante

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