Collision 2019 : qu’en retenir ?

Benoit Zante
TLDR by Benoit Zante
4 min readJun 11, 2019

… vous avez été nombreux à me demander davantage de détails sur Collision, la conférence-soeur du Web Summit qui se tenait à Toronto en mai. Donc je m’y colle.

J’ai déjà raconté pas mal de choses sur cet événement dans mon article pour Maddyness (à lire ici) ou même dans ma newsletter de la semaine dernière (à retrouver là), mais il y a encore beaucoup à dire.

Ce qui m’a le plus frappé à cette conférence ? En vrac, les mères qui viennent visiter ou exposer avec leurs enfants (certes, il n’y a pas d’âge pour s’intéresser à la tech, mais j’y vois surtout le signe d’un système social peu propice aux jeunes parents), le faste des stands des nombreuses banques canadiennes présentes, la vague de la “cannabis tech” (je ne citerais que deux startups : CareersCannabis et Grobo, pour ceux que ça intéresse), ou encore le nombre de startups qui pensent réinventer la roue, alors qu’elles proposent des équivalents de La Fourchette, Blablacar ou Booking…

À noter aussi, un glissement sémantique : on ne dit plus “cryptomonnaie”, mais “digital asset”. C’est plus neutre et ça évoque moins la spéculation et le bitcoin…

Plus sérieusement, la foodtech était une tendance forte (j’y reviendrai sûrement plus en détail dans une prochaine newsletter), avec les dispositifs d’agriculture urbaine (par exemple Ava) ou des aliments innovants comme les “oeufs” végétaux de Just et de son concurrent Spero. Plantible, lui, se contentant de fabriquer uniquement des blancs d’oeuf végétaux. Mention spéciale à Noms Noms World Food, qui dans son pitch de trois lignes arrive à caser “blockchain”, “token”, “e-commerce”, “VR”, “experience” et “heatlhy”…

On est en Amérique du Nord, donc les startups de l’AutoTech étaient aussi très bien représentées (marketplaces de pièces détachées, services de mise en relation avec des réparateurs, etc.). Tout comme celles de la “gazontech” (j’invente le terme) : la tonte de pelouse à la demande est visiblement un sujet porteur… illustré par LawnLove et MowSnowPros (qui, comme son nom l’indique, fait aussi le déblayage de neige).

Surtout, comme on est à Toronto, l’une des villes de la côte est en plus forte croissance, les thèmes de l’immobilier, du BTP et de la construction étaient bien visibles. Je retiens notamment Squarepin (une plateforme mexicaine d’investissement immobilier, à partir de 100$) et Fundscrapers (la même chose, à partir de 5,000$) ainsi que Fraction, Pitchfinancial et Doorr, qui proposent de nouvelles expériences utilisateur autour du financement immobilier.

En parlant d’immobilier, j’ai écrit un article pour le HUB Institute sur le projet de Google/Alphabet (via sa filiale Sidewalk Labs) de créer une “Smart City” à Toronto, sur une parcelle au bord du lac (à lire ici). Pour l’instant, rien de concret : on est au stade du projet, de la communication et du marketing, mais c’est un sujet à suivre… car Google est bien déterminé à exporter ensuite ses technologies urbaines dans d’autres villes. Un moyen de plus d’être omniprésent dans nos vies.

Du côté des médias, un mot a émergé plus que jamais auparavant dans les tables rondes : TikTok. C’est tout simplement le nouveau Snapchat, la plateforme sur laquelle tout le monde veut prendre des positions en attendant qu’elle devienne vraiment “big”. D’ailleurs, en France, AuFéminin (groupe TF1) suit cette stratégie depuis plusieurs mois déjà (j’avais écrit un article à ce sujet pour Mind Média, si vous y êtes abonné).

Et puis, pour finir, je retiens aussi les talents de communicants (ou la mauvaise foi, ça dépend du point de vue) des organisateurs. Ceux-ci il sont allés jusqu’à se comparer à Coachella, SXSW, le CES ou le Toronto Film Festival, en fonction des cas…

À force de répéter les choses, les formules incantatoires deviennent réalité. “The giants of the web assemble”, “The Anti-CES”, “The best technology conference on the planet”, sont ainsi affichés à l’envi dans tout le hall d’exposition. On est en plein dans le “fake it until you make it” cher aux startups… C’est un peu trop, et c’est dommage, car il n’y a pas besoin de tout ça pour faire une (bonne) conférence !

// Avant de nous séparer //

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Benoit Zante
@bzante

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