La fin du futur

Benoit Zante
TLDR by Benoit Zante
3 min readMay 13, 2020

Personne n’avait prédit la pandémie et ses conséquences….

… enfin si, Bill Gates.

Mais Bill Gates, c’était le monde d’hier, celui des PC. Les visionnaires-stars de la tech, eux, nous parlaient de conquête de mars, de transhumanisme, de véhicules autonomes, d’IA ou de “viande” artificielle. Ils étaient passés à côté des disruptions qu’un petit virus, porté par un insignifiant pangolin, pouvaient produire à l’échelle de la planète.

Amy Webb, futurologue, s’est même faite “disruptée” par le virus : sa présentation annuelle, un des “highlights” de la conférence SXSW a été annulée (j’en parlais l’année dernière ici : il était question de “growhouse-to-table”, privacy, biométrie, séquençage de l’ADN… mais pas de coronavirus). Elle a finalement opté pour une version vidéo cette année (à voir ici)… Et elle s’en est plutôt bien sortie !

Avec la pandémie, l’intérêt pour le futur ou les tendances macro en a pris un sacré coup : tout le monde est concentré sur le quotidien, l’immédiat, la reprise… et on verra plus tard pour l’innovation. Pour beaucoup d’entreprises, il est avant tout question de survie et de préservation d’un modèle (et des emplois qui vont avec), même si quelques-unes, au pied du mur, n’ont pas d’autre choix que de se réinventer (on peut citer Accor, OpenTable et même Rungis).

Mais Amy Webb tient à rappeler que le rôle des futurologues n’est pas de prédire l’avenir ou du moins le futur tel qu’il adviendra exactement. Son but est d’offrir une grille d’analyse du monde et des tendances tech, pour se préparer à ce qui pourrait arriver demain. Elle ne prédit pas le futur, mais décrit DES futurs possibles. Pour les décideurs, le futur est avant tout un enjeu de préparation : l’objectif est de faire en sorte qu’incertitude ne soit pas toujours synonyme de risque.

Elle explique aussi que “les catastrophes sont parfois des catalyseurs pour l’innovation”… Pour le meilleur et pour le pire. Avec le COVID, la recherche scientifique, notamment sur l’ADN, devrait progresser grandement, mais aussi l’intrusion de la tech et des Etats dans nos vie privées…

Comme chaque année, Amy Webb offre son rapport en accès libre (à télécharger ici) et propose deux scenarii à l’horizon de 2035 : un optimiste et un “catastrophique”, en croisant les tendances et, cette année, en tirant le fil des conséquences du COVID et de la crise économique qui en a découlé.

Spoiler : dans le pire des scenarii (50% de probabilité), celui du capitalisme vautour et de l’abandon de la vie privée, la société est plus divisée que jamais, alors que dans le scénario “optimiste”, la collaboration à l’échelle mondiale, la transparence et la confiance se sont développées… Alors que les bases du monde de 2035 se construisent aujourd’hui, “nous avons des décisions à prendre, chacun de nous”, explique-t-elle en conclusion.

// EN BONUS //

Je voudrai profiter de cette newsletter pour partager la tribune de Christèle Engelvin dans Influencia : “Covid-19 et marketing : Les marques n’ont plus besoin de différenciation (spoil : mais d’alignement…)” et notamment sa conclusion :

“Lorsque MAIF reverse 100 Millions d’euros à ses sociétaires du fait de la baisse d’accidents liée au confinement, elle donne corps et crédit au discours d’Assureur Militant. Lorsque Accor met à disposition ses hôtels, elle tient sa promesse d’Hospitalité augmentée et prouve son alignement. A l’évidence, ces marques sont pilotées au niveau de la Direction Générale, dans la transversalité. A l’évidence, pour ces entreprises la marque n’est pas qu’un outil marketing. A l’heure où nous allons tous apprendre à porter des masques, les entreprises vont devoir les tomber.

// Avant de se séparer //

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Benoit Zante

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