Non, ce n’est pas une IA qui vous écrit…

Benoit Zante
TLDR by Benoit Zante
5 min readDec 8, 2022

Beaucoup (trop) de choses ont déjà été écrites sur le sujet ! Vous avez sûrement entendu parler de ChatGPT, l’outil lancé par l’entreprise OpenAI pour rendre accessible au plus grand nombre son moteur de génération de texte nommé GPT-3, le plus avancé du moment.

Jusqu’alors, il fallait soit passer par le “playground”, l’interface peu intuitive d’OpenAI, soit s’appuyer sur une des nombreuses startups qui ont construit des services grâce aux APIs de GPT-3.

Désormais, avec ChatGPT, OpenAI propose une version “user-friendly” de son modèle, avec une interface en langage naturel, de type “chatbot”. Mais rien à voir avec un Siri, un Google Assistant ou Alexa… Les réponses sont bluffantes, même si l’outil a encore de nombreuses limites (notamment l’absence d’indication des sources sur lesquelles il se base pour répondre).

Demandez-lui de réaliser des équations, de vous expliquer la théorie des cordes avec l’histoire des trois petits cochons, de vous proposer un plan marketing, de suggérer des activités à faire avec un enfant de 2 ans, de rédiger une lettre de motivation ou de composer un poème… Les idées pullulent sur Twitter, où les captures d’écrans de ChatGPT ont envahi les fils d’actualité.

Certes, cela va faire déjà plusieurs mois — et même des années en fait ! — que je vous parle avec un mélange d’enthousiasme et de crainte de ce sujet. Mais là, cette fois-ci, les progrès de l’IA appliquée à la génération de textes sont remarquables et surtout, accessibles à tous.

Beaucoup (trop) de choses ont déjà été écrites sur le sujet ! Vous avez sûrement entendu parler de ChatGPT, l’outil lancé par l’entreprise OpenAI pour rendre accessible au plus grand nombre son moteur de génération de texte nommé GPT-3, le plus avancé du moment.

Est-ce à dire que des métiers comme ceux de journaliste ou de rédacteur sont condamnés à disparaître ? Pas vraiment. Je me ferais davantage de soucis si j’étais à la tête d’un moteur de recherche comme Google, par exemple. Pour plusieurs raisons : comme expliqué récemment, l’intelligence artificielle va permettre surtout de faire “mieux”, en “augmentant” le travail rédactionnel (et en remplaçant celui à faible valeur ajoutée).

Par exemple, GPT3 est un super outil pour trouver des idées et des angles, pour échapper à la peur de la page blanche, pour suggérer des titres, des transitions ou des conclusions, pour affiner des arguments ou encore pour proposer des idées de questions pour une interview. Mais pas (encore) pour mener une enquête, faire le travail de collecte d’information sur le terrain et en vérifier la fiabilité, ou pour faire preuve d’empathie et d’esprit d’analyse.

Ce qui est sûr, c’est qu’un fossé se creusera entre ceux qui sauront utiliser ces outils pour gagner en productivité et en qualité, et les autres. Mais face à la prolifération de contenus entièrement rédigés par des IA, on devrait aussi assister à un mouvement de balancier dans le sens inverse, avec une recherche de contenus plus incarnés et authentiques, par lesquels l’émetteur arrive à créer une véritable connexion avec ses lecteurs.

Bref, l’écriture (humaine) a encore de beaux jours devant elle ! D’ailleurs, même l’IA le dit…

Benoit Zante

PS. Ce n’est pas fini !

Un cas d’usage fascinant de ChatGPT est sa capacité à générer des “prompts” pour les modèles de génération d’image, comme Dall-E (du même Open AI), Midjourney ou Stable Diffusion.

En l’occurrence, pour générer les visuels qui illustrent cette newsletter, j’ai copié-collé dans ChatGPT le texte de la newsletter, en lui demandant quels “prompts” utiliser pour générer une image afin de l’illustrer.

Ses suggestions, pas toutes pertinentes :
- Une image d’un chat avec un ordinateur portant l’inscription “ChatGPT”
- Un visuel montrant des équations mathématiques générées par une IA
- Un enfant écoutant une comptine sur la théorie des cordes racontée par un chatbot
- Un plan marketing avec des suggestions générées par une IA
- Un écran d’ordinateur avec une lettre de motivation rédigée par une IA
- Des captures d’écran de ChatGPT envahissant les fils d’actualité sur Twitter
- Un moteur de recherche comme Google utilisant l’IA pour fournir des résultats plus pertinents
- Des contenus générés par une IA juxtaposés à des contenus authentiques et incarnés.
- Un journaliste ou rédacteur travaillant avec un ordinateur et utilisant des outils d’IA pour améliorer sa productivité et sa qualité

J’ai sélectionné la dernière, en lui demandant d’être plus précis, “pour avoir une belle image qui donne envie de partager l’article”, avec des “prompts” en anglais.

J’ai ainsi obtenu plusieurs propositions, j’en ai choisi une que j’ai proposée à Dall-E… et voilà ! Avec une étape supplementaire d’”inpainting” pour avoir un format horizontal, puisque Dall-E ne propose que des formats carrés de base.

Et pour poursuivre l’expérience, j’ai proposé le même “prompt” à un autre modèle, StableDiffusion, et le résultat est très différent (avec notamment une vision plus féminine du “writer”) :

Et puisque ce PS est déjà plus long que le texte principal de la newsletter, autant continuer… Vous vous demandez sûrement à quoi ressemble “Un enfant écoutant une comptine sur la théorie des cordes racontée par un chatbot” ?

Voici ce que ça donne avec Dall-E (mais impossible de “générer” des enfants avec Stable Diffusion) :

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