On adore le détester

Benoit Zante
TLDR by Benoit Zante
4 min readMay 20, 2019

Qu’on y aille pour le networking, l’inspiration ou la découverte de startups, il fallait faire preuve de beaucoup de mauvaise volonté pour ne pas y trouver son bonheur.

Pourtant, Vivatech reste l’événement parisien qu’on adore détester. Trop grand, trop “corporate”, trop prétentieux… avec 124 000 participants, 13 000 startups présentes et un nouveau hall, cette année marquait une nouvelle étape dans la course à la taille et à l’internationalisation, face à une concurrence très active (lire aussi à ce sujet ma newsletter précédente).

On peut voir dans ce succès populaire le signe que, quoi qu’on en dise, le thème de la “transformation numérique” est loin d’être dépassé. Vivatechnology montre qu’il reste des pans entiers de l’économie à accompagner dans le processus de digitalisation.

Pour les grands groupes qui y exposent, l’intérêt de ce salon démesuré est autant externe qu’interne. La meilleure illustration ? La Poste, qui fédérait à nouveau sous son arbre ses nombreuses initiatives numériques, éparses le reste de l’année, tout en mobilisant postiers et collaborateurs autour du thème de l’innovation. Blockchain, identité numérique, vélo électrique, lancement de Ma French Bank : Vivatech est devenu l’incarnation de la transformation du groupe public.

Pour cette édition, plusieurs secteurs étaient représentés plus largement que par le passé, comme ceux de la défense, de l’éducation ou des collectivités locales. C’était aussi le cas de l’automobile, avec une mention spéciale à Renault, qui avait un tout petit stand mais avait réussi à essaimer ses innovations sur différents stands, dont ceux de La Poste et de Klépierre. Le signe que Vivatech va aussi devenir une vitrine pour les collaborations entre grands groupes ? Il n’y a pas que les startups qui innovent ;)

Par contre, le secteur de la distribution à beaucoup perdu avec l’absence d’un Carrefour cette année encore, même si le sujet était bien représenté par les stands très expérientiels de Klepierre et Unibail Rodamco Westfield, ainsi que par les grands du luxe, Richemont et LVMH.

S’il fallait ne retenir que quelques idées de cette édition, ce serait :

- La volonté de Louis Vuitton de développer sa propre blockchain (Aura, conçue avec Microsoft et Consensys), ouverte aux autres acteurs du luxe, pour éviter qu’une start-up ou qu’un intermédiaire technologique se positionne entre la maison et ses clients.

- Les engagements de différents acteurs de l’écosystème publicitaires, annonceurs, plateformes, médias ou agences, pour davantage de transparence et de responsabilité sur les sujets de la donnée. Une thématique qui était au cœur des deux tables rondes que j’ai animées, pour BNP Paribas et CNN/AT&T.

- Sur ce thème, l’exposition de Qwant, était un exercice réussi de pédagogie autour de la vie privée, à destination du grand public. L’événement était d’ailleurs un bon cru pour Qwant, avec les annonces de l’installation par défaut du moteur de recherche dans l’administration et chez BNP Paribas, ainsi qu’un partenariat avec Microsoft.

- L’ambition de la région Île de France de constituer un portail pour faciliter l’accès aux données privées et publiques de la région, dans le cadre de sa stratégie “Smart Région”.

- Le sacre d’OpenClassroom en tant que “Next European Unicorn”, une distinction qui salue l’incroyable parcours de l’ex-Site du zéro et de ses fondateurs, tout en montrant qu’il ne s’agit que d’une première étape.

- Le pop-up de My Little Paris, sur le stand de TF1, qui allait à contre-courant, avec une approche plus humaine et émotionnelle, résumée par un message clé : “Inventer, ce n’est pas seulement Innover”.

- Le dispositif “LiveDiag” de Cartier, qui permet en quelques minutes d’établir un diagnostic sur la “santé” d’une montre, grâce à l’analyse de son “tic-tac”.

- Enfin, face aux stimulations constantes auxquelles les visiteurs du salon étaient soumis, le stand épuré des Échos-Le Parisien était l’un des rares endroits au cœur du hall 1 pour se poser tranquillement et respirer. Une bonne idée !

// Avant de nous séparer //

J’enchaîne maintenant avec la conférence Collision, à Toronto. Si les thématiques sont proches de celles de Vivatech, l’approche et l’exécution seront sans nul doutes différentes. Je vous raconterai tout ça dans les semaines à venir !

N’hésitez surtout pas à partager cet article :)

Vous souhaitez recevoir directement par e-mail les prochains articles? Un formulaire d’inscription est disponible ici.

A bientôt !

Benoit Zante
@bzante

--

--