Retour sur…
En faisant un peu de tri dans mes photos en cette fin d’année, je me rends compte qu’il y a beaucoup de choses que je n’ai pas racontées dans cette newsletter et qui mériteraient de l’être !
En vrac…
La biennale d’Athènes, répartie dans trois lieux désaffectés du centre-ville, dont un ancien grand magasin, visitée en septembre dernier. La déambulation dans les cinq étages du lieu donnait une vision post-capitaliste très étonnante.
Les oeuvres présentées étaient de qualité diverse, mais ce qui était frappant est le véritable intérêt des artistes pour les mondes et environnements virtuels, avec des installations préfigurant les possibilités ouvertes par les metavers. Je retiens notamment les travaux de l’artiste “afro-hongroise trans-fem” Huntrezz Janos, qui vit maintenant principalement dans le metavers sous la forme d’un avatar et crée des ponts entre mondes virtuel et réel, comme par exemple avec cette armure physique, également représentée en ligne :
La Dutch Design Week à Eindhoven, sans transition. Cette année encore, la frontière entre art, design et industrie était assez ténue, avec des projets en tous genres, de la collaboration entre industriels aux startups, en passant par des projets de fin d’étude d’étudiants en mode, architecture ou design. Le tout dans une centaine de lieux répartis toute dans la ville.
Parmi les grands thèmes de l’année, la recherche de matériaux alternatifs au plastique, l’exploration de modèles de production et de construction plus durables, responsables et décarbonés, grâce au recyclage, à l’upcycling et à la production à la demande, ou encore les bouleversements causés par le télétravail et nos vies de plus en plus numériques…
Le pavillon autrichien de la Biennale d’architecture de Venise (dont j’ai déjà parlé brièvement ici) : l’exposition, intitulée “We Like”, alarmait sur les risques posés par le “platform urbanism”, un mode de développement urbain dans lequel les entreprises de la tech (mais surtout leurs logiques) jouent un rôle central.
Exclusif par nature, cet urbanisme dicté par les logiques de plateforme a pourtant besoin de chacun de nous — et de nos données — pour exister et croître… car c’est aussi un urbanisme de surveillance, où nos données sont captées, analysées et exploitées en permanence et à très large échelle…
Une réflexion sur ces sujets s’impose, car comme l’expliquait récemment le lanceur d’alerte Chris Wyllie au Web Summit, les plateformes transforment des pans entiers de nos vies/villes en “produits” ou “services” à consommer “on-demand”, avec de nombreux travers… Aux Etats-Unis, on a ainsi désormais la possibilité d’avoir une “famille-à-la-demande”, “grâce” à Papa, une startup qui vient de lever 150 millions de dollars auprès de Softbank.
Les projets présentés dans ces événements peuvent parfois sembler bien éloignés des enjeux du quotidien. Mais les artistes et designers sont bien souvent en avant de phase et certains parviennent à poser des questions intéressantes sur nos usages et l’évolution de nos sociétés…
Ils sont même précurseurs et pionniers de certaines technologies, comme la réalité virtuelle, ou, plus récemment, les NFTs, dont les usages ont débuté dans le monde de l’art. Plus que jamais, il me semble intéressant de regarder dans cette direction, pour mieux éclairer notre quotidien !
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