Retour sur ChangeNow 2020

Benoit Zante
TLDR by Benoit Zante
4 min readMar 11, 2020

Chose promise… cela fait déjà un moment que Change Now a eu lieu à Paris (il semble déjà loin le temps où on pouvait réunir 20 000 personnes au même endroit…), mais je ne vous ai pas encore partagé mon compte rendu.

Par beaucoup d’aspects, Change Now peut être comparé à Vivatech… le cadre majestueux du Grand Palais en plus. Mais c’était bien plus qu’un rendez-vous de startups et grands groupes…

Comme Vivatech, Change Now durait trois jours : deux jours pour les professionnels et un samedi pour le grand public. Comme Vivatech, des grands groupes présentaient des startups. Comme Vivatech, il a un petit côte “Concours Lépine”, en réussissant des innovations à tous leurs stades de développement.

Surtout, comme Vivatech, c’est un événement aux ambitions internationales, avec une volonté de marquer les esprits — jusqu’à se comparer à une exposition universelle. Je pense qu’on peut se réjouir d’avoir à Paris deux événements sur l’innovation aussi puissants.

Mais l’ampleur de ces deux salons n’a (encore) rien à voir : 20 000 participants d’un côté, 125 000 de l’autre. D’un côté, l’espace majestueux du Grand Palais, de l’autre, deux halls bondés à la Porte de Versailles. D’un côté, des grands groupes bien présent, mais qui savent se faire discrets (peur des accusations de “green washing” oblige ?), de l’autre, de vastes stands “corporate” extrêmement travaillés, presque écrasants.

Bref, Change Now est un événement davantage à taille humaine que Vivatech, et c’est un vrai luxe. On verra si en changeant d’ampleur dans les années à venir (cela ne fait aucun doute, vu son thème, il est appelé à grossir), le salon conservera cet aspect : il est bien plus facile d’offrir une expérience “premium” à 20 000 personnes qu’à 120 000 et la crise de croissance n’est jamais loin.

Autre différence notable : alors que Vivatech a, par définition, un prisme “tech”, Change Now peut explorer des terrains bien plus larges, autour de l’écologie, du développement durable et de la transition énergétique. Les innovations présentées n’étaient pas seulement le fait de startups et toutes ne reposaient pas sur le numérique. Certaines proposaient de profonds changements de modèles économiques (comme Loop), d’autres s’appuyaient sur la biologie ou des matériaux innovants.

Cette diversité se remarquait tout spécialement dans la sélection, d’une grande qualité, des innovations autour de la consommation, de la mode et du luxe présentées notamment par Clarins, Kering ou Adidas et “sourcées” à travers le monde entier. Certaines de ces innovations étaient d’ailleurs déjà visibles il y a déjà quelques années à des événements “précurseurs”, comme la Dutch Design Week, à Eindhoven.

J’ai retenu par exemple :
- Courbet, un “Joaillier écologique”, place Vendôme, qui travaille avec de l’or recyclé et des diamants synthétiques,
- Uptrade, qui se propose de limiter les déchets textiles dans la mode, en revalorisant les fins de rouleaux,
- ViJi, une solution de traçabilité pour les marques de mode, tout au long du cycle de vie des produits,
- Stuffstr, une solution de rachat instantané, pour les marques de modes, dès que le client a fini d’utiliser un vêtement,
- WeDressFair, une marketplace de marques bio, éthiques et écologiques,
- Natural Fiber Welding, des matériaux d’origine naturelle pour la mode, comme du cuir en fibres végétales,
- Mud Jeans, le jean “circulaire”, reposant sur un modèle d’abonnement,
- OTH, des sneakers à la semelle en pneu recyclé,
- LIA, une plateforme mexicaine de produits de beauté éco-responsable.

Encore ?
- Oritain, un système de traçabilité pour vérifier l’origine des matières premières dans l’agro-alimentaire, la pharmacie ou la mode,
- Solicaz, une solution de reboisement des mines d’or, grâce à des champignons,
- La réserve des arts, qui accompagne les professionnels de la culture dans l’éco-conception de leurs productions,
- Recyc Leather, un nouveau matériau conçu à partir de chutes de cuir,
- Pili, des colorants et pigments éco-responsables,
- Resortecs, un concept de produits textiles qui peuvent facilement être démontés pour réparation et recyclage,
- Reflaunt, une solution pour faciliter le commerce circulaire et les ventes de produits d’occasion.

Ma conclusion : l’année prochaine, ajoutez ChangeNow à votre agenda; quel que soit votre domaine d’activité (et pas seulement la mode et le luxe, je me suis limité à ce sujet cette fois-ci, mais il y en a beaucoup d’autres). C’est une bouffée d’air frais, qui permet de sortir un peu de la “startup nation” et qui propose des solutions et des projets dont les ambitions vont bien au-delà de tenir les objectifs d’un business plan…

// Avant de nous séparer //

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Benoit Zante

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