Pourquoi travailler dans une start-up ?

Laurine Peyrard
Aboutgoods Company
Published in
6 min readMar 21, 2017
Je suis trop pauvre pour investir dans autre chose qu’un cactus Ikea

Designer et intégratrice dans une start-up, (pardon, on dit jeune entreprise innovante) dans la région annécienne, je vous propose quelques articles très sérieux (non) sur la vérité vraie des petites entreprises.

Quand on parle de start-up, on a souvent cette vision de la boîte montée dans un garage par deux amis, qui ont décidé de changer le monde avec un PC, 100 balles et un Mars. Et puis, ça commence à prendre forme, et ils ont forcément besoin de main forte pour avoir une chance de faire décoller leur projet.

C’est un peu forcer le trait, mais la vérité reste quand même que beaucoup de start-up disposent d’un effectif extrêmement limité et de moyens plutôt humbles (et c’est un doux euphémisme) pour des idées souvent ambitieuses. De plus, de part leur nature innovatrice, il est rare qu’elles aient des rentrées d’argent régulières (pas de clients, mais des investissements), pendant la phase de développement de leur produit.

Mais alors me direz vous (et vous avez raison, petits curieux) :

Quel est l’intérêt de s’engager dans une entreprise à l’avenir incertain, quand on peut viser la multinationale du coin et s’assurer un salaire fixe (et souvent supérieur, on va pas se mentir) ?

Ces gens sont-ils complètement stupides ? (spoiler alert : absolument pas)

Pour vivre sa passion

Là où nos parents cherchaient surtout la sécurité de l’emploi et la perspective d’une longue carrière dans une entreprise prestigieuse, la tendance aujourd’hui est plutôt de revenir à l’essentiel et de chercher à s’épanouir dans le travail (si on a la chance de pouvoir se le permettre). Nombreuses sont les personnes qui enchaînent ou reprennent des années d’études, font des choix plus risqués, ou moins bien considérés socialement, pour réaliser leur projet professionnel (voir vivre de leur passion personnelle).

Je prends pour exemple mon frère, qui à la fin de sa Licence Professionnelle a refusé un poste avantageux au CEA de Grenoble (on peut parler des 9 semaines de vacances svp) pour travailler dans une entreprise de moins de 10 personnes. J’entends vos cris de stupeur et j’imagine d’ici vos visages horrifiés (NEUF SEMAINES), oui mais voilà :

  • d’un côté, un poste “de planqué” mais inintéressant (“appuyer sur un bouton”, pour reprendre sa métaphore),
  • de l’autre, un choix plus modeste mais une opportunité de développer beaucoup plus de compétences et de responsabilités.

Ceci dit, ne me demandez pas pour quel poste, s’il a le droit de dire que je “fais des sites webs”, j’ai le droit de dire qu’il “fait brûler des trucs et puis il fait un rapport dessus (j’ai pas tout tout compris).

Comment j’imagine le travail de mon frère

Il ne faut pas négliger non plus qu’on vit à une époque ou la retraite recule chaque année pour ressembler un peu plus à la glace que ta mère t’avais promis en rentrant de la plage quand tu avais 5 ans (et tu t’es bien fait(e) rouler, pas vrai), plutôt qu’à une perspective enthousiasmante (quoique, on ne sera jamais trop vieux pour jouer à la VR).

On préfère alors amplement la retarder de quelques années d’études, ou d’un ou deux changements de parcours, plutôt que passer les plus belles années de sa vie à se démener pour un job alimentaire exténuant (ceux qui ont fait des petits boulots dans leur jeunesse, levez la main).

Pour ne pas rester sur le banc de touche

Certains en ont seulement entendu parler, mais d’autres ont déjà connu les excès et les aberrations des “grandes entreprises” : le stage photocopieuse-café-archivage papier, les 2 ans d’ancienneté mais toujours en CDD, la hiérarchie à 15 niveaux (c’est qui mon N+3 déjà ?), les trois réunions par jours (pitié, laissez moi bosser), la procédure A118 pour remettre du papier dans l’imprimante (j’abuse à peine).

Alors bien sûr, je débite des idioties qui ne sont absolument pas universelles, mais il faut reconnaître que la flexibilité du management est forcément inversement proportionnelle au nombre d’employés (c’est logique, mais c’est aussi un peu triste).

Dans une start-up en revanche, vous êtes réellement impliqués dans la prise de décision dans les projets qu’on vous a attribué, et votre avis compte vraiment. Vous pouvez proposer vos idées et en débattre librement (sans vous retrouver dans le bureau sous l’escalier), au lieu de devoir composer après coup avec les décisions prises “en haut” sans aucune considération de la réalité du terrain ou des limites techniques.

Prenez pas la grosse tête non plus, par contre

C’est l’occasion de faire travailler votre créativité et votre capacité d’organisation : vous pouvez faire évoluer l’entreprise, qu’il s’agisse de proposer une idée novatrice pour améliorer l’ergonomie du produit ou d’organiser une bataille de Nerf dans sur le parking en guise de team building, et cela que vous soyez directeur technique ou stagiaire de DUT (oui cette phrase est trop longue, déso mais pas déso).

Pour le frisson de l’aventure

Vous n’avez pas envie de venir bosser tous les matins pour somnoler derrière un bureau ou effectuer des tâches procédurales, mais bien de relever des défis. Parfois (souvent), vous êtes l’unique représentant de votre branche de métier, ce qui fait automatiquement de vous l’expert et le responsable en la matière. Il faudra vous renouveler sans cesse et prendre les bonnes décisions.

Alors oui, c’est plutôt la panique quand vous n’avez aucune idée si cette image que vous avez choisie (un peu limite en taille) ne sera pas pixelisée sur l’impression de votre premier kakemono, mais en attendant, vous avez donné le maximum et vous avez beaucoup appris au passage (Association de mots clés Google : +5; Maîtrise d’Indesign: +30; Résistance à la pression : +20).

Parfois, vous ferez des erreurs, et personne ne sera là pour vous aider ou pour en prendre la responsabilité à votre place. Mais eh, c’est comme ça qu’on apprend, non ? (mais faites gaffe, hein). Il est quand même moins grave de devoir corriger une bourde sur le serveur de production qui dessert mille utilisateurs que si vous travailliez chez OVH, par exemple.

L’état d’Henri quand le serveur est down

En plus, comme l’entreprise est peu restreinte par des exigences matérielles ou logicielles (personne n’a signé de contrat Windows avec son sang), il est possible de choisir un outil tout simplement parce que c’est le plus pertinent et le plus performant pour votre tâche spécifique (à condition qu’il soit abordable, suivez un peu). Vous pourrez ainsi tester les dernières innovations et les outils hype du moment, pour pouvoir ensuite la ramener sur votre compte Twitter (Jean Robert. Slack master. Elastic Search guru. ReactJS alchemist).

Voilà pourquoi les grandes entreprises voient de plus en plus souvent les jeunes talents leur échapper au profit de la petite boîte locale qui fabrique des chaussettes en poil d’alpaga.

Il y aurait bien tellement plus de chose à dire, mais que voulez-vous, j’ai une deadline à tenir, moi. Si vous avez lu jusque là cette éloge (pas très objective) de la start-up, n’hésitez pas à regarder du côté de mon article précédent qui n’en dit que du mal (parce que c’est bien plus drôle !).

Et si vous avez aimé, appuyez sur le petit coeur pour m’encourager ! ;)

Tous les liens qu’il vous faut (et même les autres) :

Le site de l’entreprise et celui de nos applications, la page facebook de l’entreprise et celle de nos applications, le twitter de l’entreprise et celui de nos applications, et enfin notre application de liste de course.

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