Trois p’tits tours et puis burnout.

Sally L.
Burnout : rallumons la flamme !

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En réfléchissant à ce qui m’a menée au burnout ces derniers mois, j’ai réalisé que ce que je viens de vivre est mon troisième burnout.

Ou plutôt le deuxième et demi. Ma première expérience de mal-être au travail correspond au harcèlement moral subi sur le lieu de mon tout premier poste, il y a des années de cela. Pas vraiment un burnout mais une première expérience violente de la souffrance au travail, qui, au final, m’a aidé des années plus tard à déceler mon second « vrai » burnout ainsi qu’à prendre les décisions qui s’imposaient.

Les prémices

Mais pour vous parler de ce dernier burnout, le plus violent des deux, il me faut opérer un retour en arrière d’environ trois ans. Je travaillais alors à mon compte depuis plusieurs années. De nature très indépendante et autonome, ce style de vie me convenait plutôt bien, il concordait avec ma personnalité et ma manière de travailler. Je décrochais régulièrement des projets intéressants, avec des clients avec lesquels j’aimais travailler. Il y avait des hauts et des bas, mais j’arrivais globalement à mener ma petite vie. Mais en bonne pessimiste, je me suis à l’époque focalisée uniquement sur les mauvais côtés de ma vie professionnelle et les problèmes du quotidien.

Début 2014, les choses se sont compliquées. Moi qui adorait mon travail, j’ai petit à petit ressenti une baisse d’envie, de concentration, auxquelles s’ajoutait une angoisse omniprésente. Pour compenser, je rallongeais mes journées de travail plus que de raison. Je sortais moins, coupais court à mes hobbies. Et, plutôt que de prendre du repos, du recul, j’ai persisté. « C’est le lot des freelances » me disais-je alors. Grossière erreur. Stressée par la perspective de ne plus gagner suffisamment pour vivre, j’ai ignoré les signes et bravement continué à tirer sur une corde déjà bien assez élimée.

Mal m’en prît. Rapidement, je ne parvins plus à travailler efficacement sur certains projets. L’un d’eux, mal géré, a trainé en longueur et s’est terminé en eau de boudin. J’en ai nourri une profonde honte de moi-même. Dans mon esprit, j’étais une incapable, un imposteur. À la même époque, un nouveau client, persuadé de son bon droit, s’est servi de moi comme d’un paillasson. J’ai tout de suite repéré son comportement inacceptable, mais, dans mon état déjà fragile, j’ai laissé faire quelques temps. Il m’aura fallu plusieurs mois et projets vécus sous une pression et un stress aigus pour mettre fin à notre collaboration. Il n’en fallu pas plus pour achever ma première descente vers le burnout. Déjà épuisée physiquement et moralement, j’ai fini complètement à plat, à bout de nerfs, honteuse et perdue, ne comprenant pas ce qu’il m’arrivait. Dans le déni total, je n’avais rien vu venir.

Avec le recul, il est évident que j’avais alors besoin de vacances, de repos, de me distraire et de m’occuper de ma santé. Dans l’état dans lequel je me trouvais, toute prise de décision était risquée et forcément biaisée.

Mais submergée par l’angoisse et le stress du quotidien, j’avais perdu toute confiance en moi. J’ai alors laissé la pression extérieure venant de personnes ne comprenant pas vraiment mes choix de vie s’insinuer en moi. Ils avaient raison, pour être bien, il fallait que je rentre dans la norme. Et, plutôt que d’aller voir un médecin pour faire diagnostiquer mon mal-être, et prendre le temps de la réflexion, j’ai écouté « la voix de la raison » me disant de chercher un « vrai » boulot, un travail salarié, dans une boîte stable, si possible en sacro-saint CDI.

Régler un burnout par plus de travail, quelle bonne idée…

Fake it until you make it

La recherche de travail en elle-même fut assez anxiogène, mais après quelques semaines d’envoi de CV et quelques entretiens d’embauche, j’ai décroché le Graal. Un CDI, dans une entreprise assez importante et très solide, qui plus est. Mon entourage s’est réjoui de la bonne nouvelle. De mon côté, je n’étais absolument pas convaincue que cette décision était la bonne. L’entreprise évoluait dans un secteur particulièrement conservateur et dans lequel je n’étais pas du tout certaine de trouver ma place. De plus, le poste pour lequel j’avais été recruté me semblait trop ambitieux pour mes frêles épaules, je ne pensais pas avoir les compétences pour être à la hauteur. Le syndrome de l’imposteur tournait à plein dans mon cerveau durant les premières semaines. J’étais persuadée que l’entreprise avait fait une erreur de recrutement et avais surestimé mon profil et mes compétences. Il m’aura fallu de longs mois et les mots rassurants de mes amis et de personnes ayant travaillé avec moi auparavant avant de comprendre que ce n’était absolument pas le cas.

J’ai passé donc ces premières semaines dans un état d’anxiété omniprésent et une relative instabilité, amplifiés par quelques soucis d’ordre personnel. Ce qui est loin d’être idéal lorsqu’on commence un nouveau travail.

Lost in translation

Ce nouveau travail, parlons-en. Une fois dépassée cette phase, je suis parvenue assez rapidement à un rythme de croisière, enchainant projets et dossiers à un rythme soutenu, entre deux appels « supports » provenant de collègues de toute la boîte, qu’on n’avait visiblement jamais vraiment pris le temps de former aux outils informatiques. Des journées très remplies, me laissant peu de temps pour souffler, faire une pause, me lever de mon ordinateur, m’étirer… Précisons d’ailleurs que les pauses étaient assez limitées dans le service dans lequel je travaillais. Je ne fume pas, je n’avais donc rien à faire dehors avec les fumeurs quand ils faisaient leur pause clope — le peu de fois où j’ai essayé, mon supérieur venait me chercher sous un prétexte fallacieux pour couper court à ce break. Il nous dît d’ailleurs à plusieurs reprises, à moi et mes collègues, qu’« il était mal vu » dans l’entreprise de voir plus de deux personnes du service prendre une pause ensemble. Idem pour les pauses café. Une infantilisation quotidienne, ajoutant au stress de tout le service, mais qu’étrangement nous acceptions sans broncher, par réflexe pavlovien sans doute.

En ce qui concerne l’entreprise en elle-même, j’ai très rapidement compris que ma première intuition avait été la bonne. Je ne m’y reconnaissais tout simplement pas. Ni dans les valeurs qu’elle portait, ni dans la manière dont le travail y était organisé. J’ai également très rapidement compris qu’il me serait difficile d’aller dans le « bon » sens pour faire mon travail, c’est à dire correctement, avec l’intérêt des clients et les bonnes pratiques du web en tête. On me fit clairement comprendre que mon poste consistait plutôt à faire le travail « vite fait, mal fait », en utilisant des pratiques web que j’estimais douteuses. Mes tentatives de concilier les objectifs de l’entreprise et mes valeurs personnelles se sont très rapidement avérées vaines. J’ai donc essayé de rentrer dans cette case étriquée, d’oublier mes convictions et mon amour du travail bien fait, sans jamais y parvenir. Le résultat fut une impression amère et persistante de faire partie du problème plus que de la solution du monde du web actuel.

À ces considérations personnelles s’est ajouté le problème le plus anxiogène que j’ai rencontré en occupant ce poste. Devoir assumer des responsabilités assez lourdes (je gérais toute la communication numérique du groupe), sans disposer d’aucun pouvoir de décision. Tous les choix en termes de prestataires, d’interlocuteurs, de signatures de contrats, de logiciels et d’outils utilisés m’étaient imposés sans consultation préalable. À moi de gérer des dossiers souvent bancals et mal ficelés dès le départ, faute de connaissances du web de la part des décisionnaires, et de faire au mieux pour régler ces problèmes qui auraient facilement pu être évités. Si l’on ajoute à cela une mauvaise ambiance entre services, au point qu’il était devenu impossible d’avoir une discussion sereine avec ceux avec lesquels les échanges étaient pourtant essentiels pour que les projets soient menés correctement, mon quotidien s’est rapidement transformé en panier de crabes.

Volontaire, j’ai tenté de résoudre certains de ces problèmes chronophages du quotidien mobilisant et stressant souvent inutilement notre équipe en soulevant quelques idées. Il me semblait plus constructif de faire confiance aux collègues, en les aidant à résoudre eux-même certains problèmes, en les formant réellement à l’utilisation des outils, plutôt que de leur bloquer tout accès à ceux-ci et faire reposer certaines tâches (transférer des fichiers via le Cloud, charger une clef USB, graver un disque, retrouver un mot de passe, etc.) sur notre service. De même, prendre le temps de discuter entre services et éliminer les intermédiaires pour rendre la discussion plus saine et efficace aurait largement contribué à une meilleure ambiance, et résolu beaucoup des problèmes trop rapidement montés en épingle. Peine perdue, mes propositions furent systématiquement rejetées, quand elles étaient écoutées.

De mal en pis

Lasse, j’ai fini par baisser les bras, me taire et essayer tant bien que mal de supporter cette organisation du travail qui ne me convenait pas du tout.

Dans le service également, les choses empiraient. Régulièrement, mes collègues et moi partions du bureau avec un projet validé par notre supérieur pour mise en ligne le surlendemain, pour découvrir le lendemain matin notre travail détruit dans un email incendiaire qu’il nous avait envoyé aux aurores. Comment réagir, s’organiser, face à ces incertitudes systématiques ? Nous avons fini par ne plus faire les choses « à fond » puisque nous sachions pertinemment qu’il nous faudrait tout reprendre à zéro. Forcément, je me sentais mal de faire du mauvais travail, ces méthodes ont entretenu mon manque d’investissement et de concentration, et les petites erreurs ont commencé à s’accumuler.

Erreurs également grandement dues à ma fatigue. Durant l’année et demi que j’ai passé dans cette entreprise, je n’ai jamais réellement pris de vacances. J’ai « eu le droit » de prendre 5 jours, en cumulant les quelques jours de congés payés auxquels j’ai pu prétendre la première année et des jours de récupération, à la discrétion de mon supérieur. Jours de récupération qui n’étaient officiellement pas autorisés. Pour y prétendre, j’ai du cumuler plusieurs semaines de 45 heures. Dixit mon supérieur, il aurait été « dommage de prendre des jours sans solde, il vaut mieux que vous fassiez des heures sup’ cet été, en plus ça vous permettra de boucler tout ce qu’il y a à faire au calme ». Sic. Réflexe pavlovien, là encore, que de céder à cette pression masquée par de la fausse sollicitude. Le résultat aura surtout été de vider encore plus mes batteries et de me sentir encore une fois bien stupide d’accepter des méthodes pareilles.

Ce manque d’empathie de la hiérarchie a accentué ma sensation d’être uniquement de la « chair à travailler » et de ne pas être en adéquation avec cette entreprise. Y compris du côté de l’ambiance dans les bureaux, de plus en plus terne et silencieuse. Heureusement, l’ambiance avec mes collègues directs était plutôt très bonne, nous nous entendions bien. Sauf que.

Cette organisation du travail et ce management par la peur déteignaient également sur le reste du service. Deux de mes collègues, d’ordinaire si souriants, ont également commencé à baisser les bras. Les sourires se sont raréfiés, remplacés par un stress évident sur les visages et un morne silence. A tel point que les bruits inhabituels, voix et rires un peu trop forts ont commencé à m’irriter autant qu’ils me manquaient. Et je m’agaçais moi-même de réagir de cette manière. Je me trouvais de moins en moins patiente. Je m’entendais râler, je ne me supportais plus.

J’alimentais un système que je détestais, et j’ai fini par me détester moi-même. La boucle était bouclée.

Les symptômes

Au bout de quelques mois à ce régime, j’ai commencé à observer des comportements inhabituels chez moi. Ma capacité à l’empathie s’effondrait, en même temps que ma tendance au cynisme se renforçait — les problèmes des autres me semblaient souvent ridicules, y compris parmi mes proches. Ma capacité de réflexion et de concentration s’est également écroulée. Je me demandais régulièrement ce qu’il m’arrivait, me disant qu’avant, j’arrivais à me concentrer et à travailler sur de longues périodes sans problèmes.

Et puis les symptômes physiques se sont joints à la fête.

Les migraines, faisant sporadiquement partie de mon quotidien depuis toujours, sont devenues plus nombreuses, plus violentes. Mon dos me faisait régulièrement souffrir : je passais mon temps affalée sur mon siège de bureau et avais abandonné l’idée de continuer à faire du sport. De toute façon, mes dépassement d’horaires ne me permettaient pas de me rendre aux cours auxquels j’étais inscrite. Mon appétit a peu à peu disparu. Mes cheveux et mes ongles étaient dans un état lamentable. J’accumulais les crises d’angoisse et d’eczéma. Et mes troubles du sommeil ont empiré. Ces troubles du sommeil, présents dans ma vie depuis toujours de manière ponctuelle, sont peu à peu devenus « ma » norme. Les problèmes de mon travail ne quittaient plus mes pensées. L’angoisse m’empêchait de m’endormir et me réveillait aux aurores. Quelques semaines avant ma démission, j’en étais arrivée au stade où dormir quatre ou cinq heures constituait une vraie bonne nuit de sommeil. Où subir une ou deux nuits d’insomnie dans ma semaine restait « raisonnable ».

Une semaine en particulier fut plus compliquée que les autres : 8 jours d’affilée sans dormir plus d’une à deux heures par nuit. Une semaine entière d’insomnie. Le matin du cinquième jour, épuisée, j’ai fini par prendre rendez-vous chez mon médecin pour le lendemain, en matinée, en me demandant comment j’allais bien pouvoir annoncer la nouvelle à mon responsable. Le simple fait de prendre soin de ma santé et de devoir prendre sur mon temps de travail pour le faire m’angoissait. L’annoncer à mon supérieur m’angoissait. Sa réaction m’angoissait. La perspective de devoir expliquer à mon médecin ce qui n’allait pas m’angoissait. Non pas parce qu’il risquait de m’annoncer que j’étais mal en point, mais parce que je pensais très sincèrement que j’allais lui faire perdre son temps. Qu’il allait confirmer ce dont j’étais persuadée, au fond de moi. Qu’il n’y avait pas grand chose à faire à tout cela, si ce n’est prendre sur moi et serrer les dents, en attendant le moment où je serais libérée de cet environnement de travail toxique. Le lendemain matin, me sentant vaguement mieux (j’avais dormi deux heures et la boule d’angoisse au creux de mon ventre s’était faite plus discrète), j’ai appelé le secrétariat de mon médecin, annulé mon rendez-vous et suis partie travailler comme à mon habitude.

Le simple fait d’écrire ces lignes me fait grimacer. Aujourd’hui encore je me demande comment je ne me suis pas effondrée d’épuisement, à un moment où à un autre. Comment mes nerfs ne m’ont pas lâchée au moment le moins opportun, en plein milieu d’une réunion où d’un coup de fil. Je ne suis pas fière de ma réaction. Je l’ai alors interprétée comme de la résilience. Il s’agissait d’inconscience.

Dans son billet, Marie-Cécile parle « du » moment-clef, celui où tout lâche d’un seul coup, dans le but de nous faire réagir. Je ne me souviens pas clairement d’un moment-clef qui m’a poussé à prendre une décision. Plutôt d’une succession de moments compliqués et d’une descente assez longue patiemment observée depuis la rive. J’étais très consciente que je n’allais pas bien, physiquement comme mentalement, et ce depuis des mois. Que mon corps me lâchait de plus en plus. Trois mois durant, j’ai évité mes amis et pleuré tous les soirs. Je me sentais creuse, seule, dévoyée de toute personnalité. Un zombie parmi les zombies.

Je n’ai pu mettre de mots sur ce qui m’est arrivé que deux semaines après mon départ de ce poste. Tombée sur l’armée des 12 signes par hasard, j’ai relevé une dizaine de symptômes dans mon comportement.

En attendant, il me fallait changer quelque chose, prendre une décision.

Quelle solution ?

Que faire ? Changer de service ? Demander à passer en télétravail ? Impossible, mon responsable étant résolument contre. Je me suis alors souvenu de ce que m’avait dit mon médecin généraliste au moment du harcèlement moral que je subissais lors de mon premier emploi : « Barrez-vous dès que possible, ne vous ruinez pas la santé pour un travail, ça n’en vaut pas la peine ».

Lors de mon entretien annuel d’évaluation, j’avais déjà pris une décision. L’entretien en lui-même s’est bien passé, mais ce que je craignais, ce que j’observais depuis quelques temps déjà, a été formalisé ce jour-là par mon responsable. La seule tâche me plaisant encore un temps soit peu allait être retirée de ma fiche de poste, pour y ajouter de nouvelles responsabilités non-désirées et pour lesquelles je savais que je n’étais pas la bonne personne. Cela n’a fait que conforter ma décision : j’avais décidé d’attendre encore quelques temps pour économiser le plus possible avant de partir. Cette attente auto-imposée ne fut pas particulièrement une bonne décision. L’anticipation de l’annonce de ma démission fût pour moi une source d’angoisse aiguë, s’ajoutant à celle dans laquelle j’étais déjà en train de me noyer.

Ironiquement, quelques jours après l’annonce de ma démission je me suis remise à faire du bon travail. J’avais été immédiatement mise au placard. La majorité de mon travail avait été mise en suspend, mais les deux ou trois gros projets que j’avais en cours ont continué leur chemin. Ne restait dans mon planning que le travail qui avait un sens. Les appels et questions incessants ont cessé, les tâches chronophages et inutiles étaient sorties de mon planning. Ne restaient que l’essentiel, du calme pour me concentrer, et un peu de temps pour m’organiser. Mon nouvel emploi du temps était presque devenu celui dont j’aurais du — dont tout le service aurait du — bénéficier jusque-là, pour travailler dans de bonnes conditions, saines et efficaces.

Et après ?

J’ai quitté ce poste il y a quatre mois.

Si l’arrêt fut salutaire il fut également suivi d’une période de réajustement, et je ne suis pas totalement certaine qu’elle soit terminée.

J’ai passé les deux premiers mois à dormir. Le sommeil est revenu tout à coup, de manière disproportionnée. Même s’il est encore parfois interrompu par des insomnies, elles sont sans commune mesure avec celles que j’ai endurées plus tôt dans l’année. Il m’a fallu de longues semaines avant de retrouver un rythme de sommeil relativement équilibré, ainsi que l’appétit, l’envie de revoir mes proches et l’énergie de me remettre au travail. J’ai également expérimenté une sensation effrayante de vide, ne sachant pas que faire de moi-même pendant mon temps libre. « Au fait, je fais quoi quand je ne travaille pas ? » me suis-je surprise à penser un samedi matin…

J’ai passé l’été à essayer de sortir le plus possible, de voir du monde, profiter de mes proches, ce que j’avais négligé pendant un an et demi.

J’ai globalement l’impression d’avoir surmonté le gros de la vague mais aujourd’hui encore, en écrivant ce témoignage, une petite voix au fond de moi me répète à l’envi que je dramatise, que ce n’était rien et que d’autres vivent des situations bien plus difficiles au quotidien.

J’observe également un mal-être général au travail dans mon entourage et j’ai croisé plusieurs inconnus avec qui la discussion autour du burnout, et de la souffrance au travail en général, s’est naturellement engagée. Est-ce que notre génération entière est au bord du burnout ?

Je n’ai pas la réponse à cette question. Je sais seulement que depuis, j’ai pris la décision de m’efforcer de prendre soin de moi, de trouver un équilibre entre travail et vie personnelle et de ne plus me trouver dans ce type de situation. J’espère y parvenir.

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