Enquête DinoVox sur les labels : le Marine Stewardship Council (MSC)
Il y a quelques jours, vous avez pu découvrir la face cachée des labels. DinoVox vous propose de continuer son enquête dans ce monde mystérieux.
Plongeons dans le monde de la pêche. Si nous n’avons pas la chance de vivre au milieu d’un océan, et de manger du poisson frais pêché le matin même, il nous faut aller à la poissonnerie.
Notre poissonnier nous dira alors de préférer un poisson labélisé. Et, sur le principe, on aurait tendance à être d’accord avec lui.
Regardons ce qu’il se cache derrière le label le plus répandu: le Marine Stewardship Council — MSC.
Marine Stewardship Council (MSC)
Les critères
- Principe 1 : Des stocks de poissons durables
- Principe 2 : Minimiser l’impact environnemental
- Principe 3 : Gestion de la pêcherie
Pour être labélisé ?
Cette labélisation passe par plusieurs étapes, avec des acteurs différents. Ce qui est plutôt une bonne chose. Au regard des trois principes défendus par le référentiel, là aussi, on peut se dire que ce label défend de vraies valeurs. Sauf que… Sauf qu’il est pris souvent en exemple par les journalistes s’intéressant au devenir de nos océans comme étant un label non fiable, les enquêteurs Dinovox ont donc voulu en savoir plus…
On est allé fouiller du côté des trois principes, et surtout le principe n° 2, qu’entend on par : minimiser l’impact environnemental ?
Le référentiel demande bien aux pêcheries voulant être certifiées de faire en sorte de ne causer aucun dommage sérieux ou irréversible sur les habitats et les écosystèmes. Très bien. Allons voir maintenant les techniques de pêches autorisées, et voyons si cela est compatible.
Regardons encore d’un peu plus près la pêche au chalut.
Qu’est-ce que le chalutage de fond ? Sur le site internet de MSC, nous avons la définition suivante:
« Le chalutage est une technique courante dans le monde entier car il est efficace pour capturer de nombreux poissons. Le chalut démersal ou de fond regroupe plusieurs types d’engins, qui utilisent tous un filet conique avec un cul de chalut fermé qui retient les prises. Ces filets sont tirés par un ou deux bateaux (lorsqu’il y a deux bateaux, il s’agit de chalutage en bœuf) et sont conçus pour capturer des poissons vivant dans les eaux profondes ou sur le fond marin. »
C’est donc une technique efficace, car elle capture de nombreux poissons vivants, entre autres, sur le fond marin.
Trois incohérences peuvent être mises en évidence ici.
- Comment, avec cette technique, respecter le principe n° 1 lié au stock de poissons durable ?
- Comment gérer la pêche accidentelle, d’autres espèces prise dans les filets, qui sont parfois en voie d’extinction ?
- Et enfin, comment respecter le principe en lien avec l’absence de dommage alors que cette technique racle littéralement les fond marins ?
Gage de qualité ?
Malheureusement, en continuant d’enquêter sur ce référentiel, on constate également que beaucoup de points ne sont vérifiés que par les dires des pêcheries. Aucun audit ou analyse contradictoire n’est possible sur certains points. Le fait de consommer du poisson labelisé MSC ne garantit ainsi pas au consommateur le fait que la pêche soit durable ou sans impact sur l’environnement.
Toutes les sources sur ce label sont disponibles ici:
Tout comme dans les crypto, avant d’acheter un produit, il est nécessaire de se renseigner, de se documenter avant de pouvoir faire confiance ! On ne le répétera jamais assez Do Your Own Research !