Pourquoi la mort devrait être votre boussole ?

Nicolas Galita
Dépenser, repenser
20 min readDec 13, 2017

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Ceci n’est pas un article pessimiste. Bien au contraire. Je suis toujours surpris par la réaction des gens quand je leur dis “vous allez mourir” en conférence. À chaque fois, une grande partie de la salle se met à rire.

Parce que, quoi qu’on en dise, personne ne croit vraiment à sa propre mort. On sait qu’on va mourir comme on sait ce qu’est un milliard. C’est un chiffre que je peux écrire, manipuler, comparer… Et pourtant, je ne suis pas capable de saisir vraiment ce que c’est. De vraiment sentir la différence entre un milliard et cent millions.

La mort c’est pareil : on comprend le concept, on peut le manipuler mais jamais réellement le saisir. Le problème c’est que la conscience de sa mort est une boussole indispensable sans laquelle on se perd très vite.

Se rappeler que vous allez mourir est le meilleur moyen que je connaisse pour éviter le piège de penser que vous avez quelque chose à perdre. Vous êtes déjà nu. Il n’y a aucune raison de ne pas suivre votre cœur.
(…)
Votre temps est limité, ne le gaspillez donc pas à vivre la vie de quelqu’un d’autre. Ne soyez pas prisonnier des dogmes, ce qui revient à vivre avec le résultat de la pensée des autres

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La mort n’est pas un simple risque

La mort n’est pas un risque : c’est une certitude. On dirait une nuance mais ça ne l’est pas. Alors, oui, si vous décidez de fumer, vous risquez d’en mourir. Grosso modo une chance sur deux. Le risque c’est de mourir plus vite que sa date “naturelle”. Mais sinon la mort est une certitude absolue.

Le vrai risque c’est de mourir sans avoir vécu ce qu’on voulait vivre.

On vit comme si on allait jamais mourir et puis on meurt comme si on avait jamais vécu. C’est un risque qui a emporté une grande partie de vos prédécesseurs.

Tous les humains naissent mais très peu vivent.

Le nombre de gens qui meurent après avoir répété pendant quarante ans qu’un jour ils feraient ci ou ça est astronomique. Et c’est ça qui devrait nous faire vraiment peur. On ne peut strictement rien faire au fait que l’on va mourir. Par contre, on a des cartes en mains pour vivre une vie que l’on veut vivre. Pour ne pas passer à travers de sa vie.

Le vrai risque c’est de mourir en vivant la vie de quelqu’un d’autre.

Ça sonne comme un film d’arts martiaux un peu nul, mais une des choses les plus difficiles et importantes est de se trouver soi-même.

Sinon vous risquez de prendre le chemin de moindre effort : copier celui des autres. Ce qui fait de vous un acteur de votre propre vie (au lieu d’un auteur).

Malheureusement, être capable d’entendre et de reconnaître sa propre voix est un exercice de haute voltige. Mais ça vaut vraiment le coup d’y travailler. Rappelez-vous que les autres ne vont pas mourir à votre place. Personne ne va mourir à votre place.

Le vrai risque ce n’est pas la mort. C’est de mourir en ayant détesté sa vie. Ou en s’étant ennuyé.

Regardez tous ces gens qui font des crises de la quarantaine et plaquent tout du jour au lendemain. Parce qu’ils ont suivi le chemin de moindre effort sans jamais se poser la question. Or, vivre comme ça c’est être déjà mort.

La plupart des gens meurent à 25 ans. Mais ne sont pas enterrés avant leur 75 ans.

Source : Saturday Morning Breakfast Cereals, traduction de Phiip

Avancer comme un zombie parce qu’on a renoncé à écouter ce qu’on voulait pour faire mollement ce que font les autres est une mort anticipée . Ce ne serait pas grave si on pouvait suspendre le temps. Mais on ne peut pas.

Longtemps que je simule, persuadé que je fixe le temps.
Incapable de voir que tous mes refuges sont mes tombeaux

La mauvaise nouvelle c’est que se laisser entraîner est agréable : ça permet justement de ne plus penser à la mort. Comme si ne plus y penser retardait l’échéance. C’est le syndrome de l’autruche qui s’enfouit la tête dans le sol (oui je sais, les autruches ne font pas vraiment ça mais c’est une légende urbaine que tout le monde comprend). C’est agréable, on se sent protégé, on se sent réfugié, mais en fait on s’expose encore plus au vrai danger.

La mort est la meilleure des boussoles

La mort est tout sauf un risque : c’est une certitude. Et c’est son côté le plus positif. En effet, dans un monde totalement imprévisible, on ne devrait pas négliger l’importance d’avoir au moins une chose de certaine.

Dans le flou du monde, le fracas de la vie, la fureur des événements, il y a tout de même un point net, silencieux et calme : la mort.

La mort est la seule chose que l’on peut tenir pour certaine. C’est pour ça qu’elle devrait être la boussole qui oriente toutes nos valeurs et toutes nos décisions. C’est la bonne réponse à toutes les questions que l’on devrait se poser mais qu’on ne se pose pas.

La mort remet tout à la bonne perspective. Quand je me rappelle que je vais mourir, je me rappelle en même temps ce qui compte vraiment. J’ai détesté le film “Le Tout Nouveau testament”. Au point de partir avant la fin. Mais il y a au moins une scène qui m’a marqué durablement. La fille de Dieu révèle à chaque humain sa date de mort, par sms. L’effet ? La majorité des gens changent radicalement de vie.

Pourtant on ne leur dit pas qu’ils vont mourir bientôt. On leur révèle simplement la date exacte. Mais ça suffit à changer totalement leur manière d’aborder leur vie. Pourtant, ça devrait être l’inverse : une fois qu’on a la date on peut prendre son temps. Alors que quand ça peut tomber à n’importe quel instant on devrait ressentir cette notion d’urgence en permanence.

Alors pourquoi ne la ressent-on pas naturellement ? Puisque c’est si certain : pourquoi avons-nous besoin qu’on nous le rappelle ? Tout simplement parce que c’est une réalité terrifiante. Alors on l’oublie. Sauf que…l’oublier nous fait perdre totalement le Nord et le sens des priorités.

Sans la conscience du regard omniprésent de la mort, le superficiel semble important et l’important semble superficiel.

À l’inverse, si vous arrivez à en avoir conscience, c’est une boussole qui vous fait prendre conscience si vous tournez en rond ou si vous courez vite, comme un hamster dans sa roue. C’est l’inverse du monde des adultes. Le monde des adultes vous fait perdre le nord. Le monde des adultes est spécialisé dans la course en rond. Le monde des adultes est extrêmement doué à vous faire faire des choses sans sens.

Source : Saturday Morning Breakfast Cereals, version originale

– Bonjour. Pourquoi viens-tu d’éteindre ton réverbère ?
– C’est la consigne, répondit l’allumeur. Bonjour.
– Qu’est-ce que la consigne ?
– C’est d’éteindre mon réverbère. Bonsoir.
Et il le ralluma.
– Mais pourquoi viens-tu de le rallumer ?
– C’est la consigne, répondit l’allumeur.
– Je ne comprends pas, dit le petit prince.
– Il n’y a rien à comprendre, dit l’allumeur. La consigne c’est la consigne. Bonjour.
Et il éteignit son réverbère.

Quand on réfléchit au schéma de vie classique, on se rend compte qu’il manque de sens. Se marier, avoir un travail qui paie bien, des enfants, acheter sa maison, aller en vacances à l’autre bout du monde pour s’arracher à la routine… Où est le sens de tout ça ? Je ne dis pas que c’est mal, mais pourquoi vouloir tout ça ? Si vous courrez derrière ce schéma (et c’est assez long) c’est parce que vous le voulez ou parce que vous recopiez ?

Hey, on m’parle de taffer pour des thunes dont j’profiterai même pas
Ils oublient qu’ma vie, j’en ai qu’une, j’vis comme dans Koh-Lanta
Cette vie de rêve, c’est avoir un gosse, une meuf, une Chevrolet
Trop charbonner, une villa, un vélo d’ville, être sous contrat

S’lever à six du mat’ ensuite déposer le fiston
Qui, lui, quand il grandira, profitera de tous mes pistons
Routine hebdomadaire donc obligé d’prendre des congés
Une vie tellement robotisée qu’j’sais déjà dans quoi dépenser

Quelle est la probabilité que vous soyez exactement comme tout le monde ? Que les mêmes choses vous donnent les mêmes satisfactions ? Que vous soyez fait pour suivre les mêmes règles ? Ne serait-ce qu’en termes de métabolisme : certaines personnes seront malheureuses à se lever tard, d’autres seront malheureuses à se lever tôt. De même, tout le monde n’est pas fait pour être propriétaire. Tout le monde n’a pas besoin d’être millionaire pour assouvir ses désirs. Tout le monde n’a pas besoin de voyager pour être heureux. Posez-vous la question de ce qui relève de votre vraie volonté et de ce qui vient des règles des autres.

Taffer de 9 à 5, pour moi c’est pas la vie
Tuez moi tout d’ suite, emmenez-moi au paradis (…)
Personne dans le monde ne marche du même pas
Leurs règles ont tout d’une tombe, c’est ça qu’ils n’comprennent pas

En fait, la conscience de la mort remet tout à la bonne hauteur, à la bonne perspective. Prenons l’exemple de l’argent. Je ne vais pas vous servir le couplet sur “l’argent qui ne fait pas le bonheur”. Si vous savez utiliser l’argent, vous vivrez mieux avec que sans. Néanmoins, la plupart des gens n’ont aucune idée de ce qu’ils voudraient faire avec plus d’argent. Et pourtant ils prennent des décisions dans le but d’en avoir plus, quitte à sacrifier d’autres choses fondamentales.

Problème : l’argent est un moyen, un outil…pas un but. Un moyen surpuissant, mais un moyen quand même. C’est le moyen qui facilitera certains de vos buts. Courir derrière un moyen sans avoir de but est la chose la plus stupide que vous puissiez faire. D’autant plus que l’argent a un pouvoir hypnotique sur les individus : il fait oublier qu’on va mourir. On court derrière de l’argent, pour avoir plus d’argent, afin d’avoir plus d’argent, dans le but d’avoir plus d’argent. L’argent est une manière de se divertir (au mauvais sens du mot), d’oublier son aspiration, de confondre le moyen de transport avec la destination.

Les gens qui disent “j’ai besoin de plus d’argent” et qui ne savent pas répondre à la question “pour quoi faire ?” sont violemment perdus.

Mais ils ne s’en rendent même plus compte. Parce que l’argent hypnotise. Des fois on me répond “je ne sais pas encore pour quoi faire mais une fois que j’aurai assez d’argent, j’y réfléchirai”. Et dans ma tête j’entends : “je ne sais pas encore où je veux aller mais là je construis un avion supersonique et une fois que j’aurai fini de le construire je choisirai où je veux aller”.

Sauf que notre temps est limité et que ça prend du temps de construire un gros avion. Ce serait bête de découvrir ensuite que votre destination était accessible en vélo ! C’est d’ailleurs le cas de la plupart des gens perdus et qui se cachent derrière le manque d’argent. Ils vous répondent “j’ai envie de voyager” mais ne voyagent actuellement nulle part. Alors que l’arrivée du low cost leur a largement donné les moyens d’aller dans un pays différent chaque semaine. Ils vous répondent “j’ai envie de monter ma boîte”. Alors que l’arrivée d’Internet leur a donné les moyens de créer une boîte avec moins de 2000€. Ils vous répondent “j’irai me prélasser sur une plage à l’autre bout du monde”. Alors que rien ne les empêche de le faire.

Si vous ne savez pas ce que vous voulez faire avec plus d’argent, à quoi bon courir derrière plus d’argent ? À part vous détourner de vos vrais objectifs ?

– Et que fais-tu de cinq cents millions d’étoiles ?
– Cinq cent un millions six cent vingt-deux mille sept cent trente et un. Je suis sérieux, moi, je suis précis.
– Et que fais-tu de ces étoiles ?
– Ce que j’en fais ?
– Oui.
– Rien. Je les possède.
– Tu possèdes les étoiles ?
– Oui.
– Et à quoi cela te sert-il de posséder les étoiles ?

— Ça me sert à être riche.
– Et à quoi cela te sert-il d’être riche ?
– À acheter d’autres étoiles, si quelqu’un en trouve.

« Celui-là, se dit en lui-même le petit prince, il raisonne un peu comme mon ivrogne. »

Quand on a vraiment conscience que son temps est limité on ne peut plus accepter d’avancer sans savoir où l’on va.

Prenez le temps de vous poser la seule question importante

En quoi le monde sera différent et meilleur quand vous n’en serez plus ? Quelle empreinte aurez-vous laissée ? Quelle influence aurez vous créée ? On dit que le battement d’aile d’un papillon en Afrique peut créer un ouragan en Floride. Quels ouragans laisserez vous dans votre sillage quand vous partirez ?

C’est probablement la seule vraie question importante de notre vie. Et pourtant on évite de se la poser. Premièrement parce que c’est dur. Deuxièmement parce que c’est effrayant. Troisièmement parce que nous n’avons aucune idée de ce que nous faisons.

On se pose tellement de questions inutiles et toxiques comme “que vont penser les autres ?” qu’on en évite la vraie question. Une manière de l’aborder c’est de faire un jeu du pourquoi en partant de la question : “pourquoi je ne me suicide pas ?”

Posez-vous franchement la question. Et, à chaque fois que vous avez une réponse, requestionnez la avec un nouveau pourquoi. Jusqu’à ne plus pouvoir. Par exemple :

- Pourquoi tu ne te suicides pas ?
- Parce que j’ai envie de continuer à vivre.
- Ok mais pourquoi ?
- Parce que ça m’empêcherait de vivre des plaisirs.
- Ça te prémunirait également de vivre des souffrances !
- C’est vrai. Mais en fait les souffrances je veux les vivre aussi.
- Pourquoi ? À la fin ça revient au même, non ?
- Probablement. Mais si ça revient au même alors se suicider ne sert à rien non plus. Vivre ne sert à rien. Mourir non plus. Alors en attendant autant s’amuser ?

Ici le dernier mot, la dernière raison, le pourquoi utile c’est “rien”. Ça fait de moi une sorte de nihiliste. Si mon dernier pourquoi avait été “Parce que Jésus a dit que…” ça aurait fait de moi un chrétien. Et ainsi de suite.

Idem, l’avant dernier pourquoi ici c’est “vivre des plaisirs et des souffrances”. J’imagine que ça fait de moi un épicurien ? (J’ai jamais su ce que voulait vraiment dire ce mot).

Ça n’a rien d’un exercice scientifique. Mais se poser au moins une fois la question permet de mieux se connaître soi-même.

Imaginez qu’un génie vous dévoile que vous allez mourir dans une année, jour pour jour. Mais attention : personne n’a le droit de le savoir. Si quelqu’un le découvre vous mourrez instantanément. Comment passeriez-vous cette année ?

Prenez le temps de vraiment vous poser la question avant de continuer à lire. Je sais : c’est désagréable. Mais posez vous vraiment la question. Soyez honnête avec vous-même : n’allez pas inventer que vous braqueriez une banque. La plupart des gens ont trop peur des balles pour le faire vraiment.

Une fois que vous avez la réponse…demandez-vous ce qui vous empêche d’essayer de vivre cette année, sans avoir besoin de mourir pour ça ? Parce que bon…c’est quand même bête d’attendre de savoir qu’on va mourir pour essayer de vivre pleinement. Je ne parle pas de réussir. Je vous parle d’essayer.

Get rich or die tryin’

Le grand philosophe 50 Cent a raison : “devenez riche ou mourez en essayant”. C’est aussi simple que ça. Bien entendu, vous n’êtes pas obligé de faire de l’argent le but de votre vie. Ça peut être : l’amour, la connaissance, le pouvoir, la gloire, l’impact, l’aventure, etc.

“Trouvez l’amour ou mourez en essayant”, “Obtenez du pouvoir ou mourez en essayant”, “Devenez connu ou mourez en essayant”, “devenez chanteur ou mourez en essayant”, etc.

Mais une fois que vous savez ce que vous voulez vraiment, pourquoi ne pas courir derrière ? Vraiment courir derrière. Et par “vouloir vraiment” j’entends que vous choisissez un seul grand objectif et non pas 10. Parce que sinon…tout le monde aimerait tout avoir. Sauf que…le temps est limité.

Quelqu’un m’a dit un jour qu’il fallait trouver son verbe. Souvent on cherche à se définir avec un nom commun alors qu’un verbe est bien plus puissant pour se définir. Par exemple, le verbe de ma vie c’est “enseigner”. Tant que je partage du savoir avec d’autres êtres humains, je suis heureux. Et si j’arrête pendant trop longtemps je me sens déprimé. Et vous, c’est quoi votre verbe ?

L’autre manière de connaître le sens de votre vie c’est la fameuse question des entretiens chez Facebook.

Que feriez-vous si vous n’aviez pas peur ?

Parfois, les gens répondent des choses comme “braquer une banque” ou “sauter en parachute”. C’est parce qu’il manque une précision à cette question. En fait ce qui est intéressant c’est de savoir ce que vous feriez s’il ne restait QUE la peur de la Mort.

Si toutes les autres peurs disparaissaient, que feriez-vous ? Sans la peur du ridicule, du manque d’argent, du jugement de votre famille…que feriez-vous ?Vous avez la réponse ? Maintenant demandez-vous s’il y a autre chose que la peur qui vous en empêche…

Si rien de tout ceci ne fonctionne pour vous, je vous propose un exercice simple que j’ai découvert dans un TED (à retrouver en annexe). On va essayer de chercher le sens de sa vie professionnelle avec 5 questions.

1) Qui êtes-vous ?
2) Que faites-vous ?
3) Pour qui le faites vous ?
4) Quel est le besoin, le problème des gens pour qui vous le faites ?
5) En quoi les gens ont changé grâce à ce que vous faites ?

Selon le temps que vous avez, vous pouvez répondre en une phrase ou en une heure à chacune des questions. Par exemple ma version ultra-courte est :

1) Je suis Nicolas Galita
2) J’enseigne des choses
3) À des recruteurs et recruteuses
4) Leur problème principal c’est que personne ne nous forme vraiment à être recruteur
5) Grâce à ce que je fais, des gens se sont décomplexés et on retrouvé le goût du métier

Quelques remarques sur cet exercice. D’abord, vous notez qu’il fonctionne mieux quand on l’utilise pour trouver un sens professionnel. Ensuite, c’est à vous de le calibrer selon ce que vous cherchez. Par exemple, vous pouvez décider de répondre ce que vous aimeriez faire plutôt que ce que vous faites déjà. Ou alors faire l’exercice pour chaque rôle de votre vie.

Enfin…c’est un exercice avec une excellente nouvelle : 3 réponses sur 5 ne dépendent absolument pas de vous. Les 3 dernières réponses dépendent des autres. Et c’est probablement le secret pour trouver quelque chose d’épanouissant à faire de sa vie : vous ne pouvez pas vous tromper en aidant les autres. Nous sommes des animaux sociaux et donc nous aimons nous aider les uns, les autres. Ça peut paraître étonnant mais nous aimons profondément ça.

Que vous écoutiez Aristote, les psychologues d’Harvard, Jésus Christ ou même les Beatles, ils disent tous que le bonheur vient d’une seule chose : se préoccuper de quelque chose de plus grand que soi, croire que l’on est une pièce d’un puzzle beaucoup plus grand que soi.

Et soyez très exigeant avec vous-mêmes : concentrez-vous à fond sur quelque chose. Il ne s’agit pas de s’éparpiller. J’ai mis énormément de temps à comprendre la phrase “vis chaque jour comme le dernier”. Parce que dit comme ça, ma réponse c’était “ok donc je dois passer toutes mes journées à manger, coucher, dormir et courir tout nu dans la rue ?”. Puis un jour quelqu’un m’a débloqué en me donnant la pièce manquante du puzzle (d’ailleurs ce moment a été filmé, je vous le mets en annexe aussi). Je vous livre la réponse telle qu’elle m’a été livrée :

On devrait vivre comme si c’était le dernier jour et faire ce que l’on aime. Mais il y a plein de choses que j’aime faire. J’aime travailler, j’aime manger, j’aime voyager, j’aime être avec ma famille, j’aime me faire de nouveaux amis. Mais je ne peux pas tout faire dans une journée.

J’ai choisi le travail pour le moment. Si je meurs demain, je mourrai heureux. (…) La meilleure manière de vivre comme si c’était le dernier jour de sa vie c’est de faire comme si on allait vivre longtemps. Ça fonctionne en sens inverse. Car les gens qui font un peu de tout chaque jour finissent par ne rien faire.

Tout est dit. L’idée ce n’est pas tant de vivre comme si chaque jour était le dernier au sens d’oublier le lendemain. L’idée c’est de vivre de sorte à ce que, peu importe le moment de votre mort, vous soyez heureux.

Nous, tout ce qu’on veut c’est être heureux. Être heureux avant d’être vieux. On n’a pas le temps d’attendre d’avoir 30 ans.

Or, pour y arriver, il faut forcément se concentrer sur quelque chose, arrêter de s’éparpiller, pour mettre toute son énergie derrière ce qu’on cherche. Et surtout, définir à l’avance ce qu’est le succès pour vous. Sinon…comment voulez-vous le mesurer ?

Par conséquent, choisir ce qu’on cherche à accomplir est la première étape pour l’accomplir. Ça a l’air trivial dit comme ça, mais je vous promets que c’est extrêmement compliqué pour la plupart des gens.

Get X or die tryin’

Peu importe quel est votre X, il faut le choisir et le faire à fond. Ce qui ne veut pas dire le faire toute votre vie. Mais pendant une période de temps assez grande pour en voir les impacts concrets. Parce qu’en faisant la bonne chose à fond, vous serez heureux de la faire.

Hey ! Attends :D

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Conclusion

Je sais que c’était désagréable à lire : même moi je me suis senti mal en écrivant l’article. Je sais que ça peut sembler glauque ou morbide. Je sais que ça fait peur. Mais cet inconfort est un réflexe de votre cerveau pour vous empêcher de réfléchir à la question.

Problème : si vous oubliez cette question, vous allez vous laisser divertir par des choses superficielles. À l’inverse, une fois que vous aurez accepté de répondre sincèrement à la question de pourquoi vous vivez, tout deviendra plus simple dans votre chemin.

Comme on l’a vu la dernière fois : la plupart des gens ne sont pas bloqués parce qu’ils ne savent pas comment faire ce qu’ils veulent (même si c’est ce qu’ils disent). Non, la plupart des gens sont dans le brouillard parce qu’ils ne savent pas ce qu’ils veulent.

Une fois que l’on comprend que son temps est limité, on évite de repousser la question au lendemain et on y répond vraiment. On fait des choix.

Fais la liste des 20 choses que tu veux faire dans ta vie. Puis raye les 15 dernières car elles t’empêcheront de bien faire les 5 premières.

Je crois que la planche de BD qui suit est la meilleure conclusion possible :

Source : Saturday Morning Breakfast Cereals, traduction de Phiip

Annexes : les sources pour aller plus loin

Vous savez qu’on ne peut plus rien écrire d’original. Voilà donc les sources que j’ai mélangées pour arriver à cet article.

Comment accomplir les choses (sans todo list) ?

Oui, oui : je m’autocite. Mais cet article est un peu la première partie de celui-ci. Si vous voulez approfondir le sujet de comment trouver ce qu’on veut faire, c’est par ici !

Le fameux discours de Steve Jobs à Stanford

J’ai essayé de vous trouver une version sous-titrée de ce discours incroyable. La première fois que je l’ai vu, j’étais bien trop jeune pour comprendre (j’avais pourtant 22 ans). Notamment parce que je n’avais pas encore eu le déblocage (cf la conférence d’Oussama Ammar) sur le “carpe diem”. Parce que je trouvais ça stupide de dire qu’il fallait vivre chaque jour comme le dernier. Puisque y’a forcément un lendemain, dans la vraie vie.

Je n’avais pas encore compris le plus important (qu’il dit pourtant) : il s’agit de vivre de telle sorte à ce que même si c’était le dernier jour ce serait un jour satisfaisant.

Le petit prince

Il est impossible de comprendre ce livre quand on est enfant. Quand on est enfant c’est juste un récit un peu fantastique et touchant. Quand on le relit, adulte, on se rend compte que c’est une formidable critique du monde des adultes. C’est un récit très court mais percutant une fois qu’on a compris les métaphores et les parallèles.

Si vous doutiez encore que ce sont les enfants qui ont raison, jetez-vous dessus.

The subtle art of not giving a f*ck

Un livre qui va à l’encontre de tous les conseils de développement personnel classiques. On y trouve notamment l’idée de comprendre l’intérêt de la souffrance. Ainsi que l’idée que le bonheur n’est pas dans l’absence de problème mais bien la résolution des problèmes. C’est ce livre que vous retrouvez cité à de multiples reprises dans cet article. Plus précisément, le dernier chapitre de ce livre.

Inachevés

C’est une chanson écrite pour la bande originale du film “Comment c’est loin”. J’aurais pu vous dire d’aller voir le film qui parle exactement de ce sujet. Mais la chanson résume assez bien le film et dure moins longtemps ! Elle parle du courage d’aller chercher la vie que l’on veut.

Voici le clip…

…et le texte :

Tueurs

C’est en écoutant cette chanson que j’ai eu le déclic pour cet article. Avec une phrase qui dit “la mort est ma raison de vivre”. Cette phrase m’a instantanément pris aux tripes. Au point que je n’ai pas pu m’empêcher de développer l’idée.

Il aborde d’ailleurs cette notion de ne pas vivre la vie des autres :

“Être père et mari, boss d’une PME toucher six mille deux cents
Pour certains, c’est l’paradis, moi, j’veux pas refaire des vies
J’veux vivre un truc inédit, genre Fifty, Jay Z, P. Diddy, ouais, ouais, ouais
J’suis fatigué d’leur vision d’la réalité”

Il n’y a pas encore de clip officiel légal, mais je vous fais confiance pour retrouver la chanson par vos propres moyens. Et je vous mets ici le texte :

Entrepreneurs & Work-Life (No) balance — by Oussama Ammar

Je vous ai déjà parlé de cette conférence. Mais ici, j’attire votre attention sur le moment où il résout mon interrogation sur le “carpe diem”. C’est ici que se trouve la réponse que je vous ai retranscrite. Vous pouvez la voir en version complète et originale en avançant directement la vidéo à 53'09"

Why you will fail to have a great career

Cette conférence explique pourquoi vous avez beau lire cet article, vous avez beau regarder la conférence de Steve Jobs, mais vous n’allez quand même rien faire. Il décrit l’ensemble des excuses qu’on se donner pour ne quand même rien faire.

How to know your life purpose in 5 minutes

C’est ici que j ‘ai été prendre l’exercice des 5 questions pour se définir :

1) Qui êtes-vous ?
2) Que faites-vous ?
3) Pour qui le faites vous ?
4) Quel est le besoin, le problème des gens pour qui vous le faites ?
5) En quoi les gens ont changé grâce à ce que vous faites ?

Why You Should Stop Caring What Other People Think

Si vous n’avez pas encore été voir cet article, courez ! Il raconte pourquoi on prête autant attention au regard des autres et pourquoi c’est suicidaire.

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Nicolas Galita
Dépenser, repenser

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