Do It Yourself : le grand retour du fait maison

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7 min readAug 20, 2020

Couture, bricolage, cuisine, upcycling… les individus sont de plus en plus nombreux à vouloir créer leurs objets de la vie quotidienne eux-mêmes et à délaisser les produits achetés en magasin. Le DIY (Do It Yourself), comprenez le « faire soi-même » ou « fait-maison » connait aujourd’hui un immense succès et séduit tous les âges. Tendance et dans la lignée du slowlife, un mode de vie basé sur le respect de l’environnement, ce phénomène doit une partie de sa réussite à la satisfaction qu’il procure ainsi qu’aux économies qu’il permet de réaliser. Plus qu’un passe-temps il s’agit d’une véritable philosophie qui permet à chacun de s’épanouir en consommant mieux.

Source : Artesane

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Une vraie philosophie de vie

Plus qu’une simple activité, le DIY est devenu un véritable mode de vie qui permet à ses adeptes de s’épanouir, de se découvrir des talents cachés, de partager et de consommer autrement.

Avec la consommation de masse, la multiplicité des produits, les prix toujours plus bas, nous avons perdu l’habitude de faire par nous-même. Alors que nos parents ou nos grands-parents savaient utiliser leurs dix doigts pour tout un tas de choses (bricolage, broderie, jardinage, cuisine, etc.), la transmission de ces savoir-faire s’est aujourd’hui perdue. Nous avons oublié l’importance de travailler de nos mains et d’apporter un aspect personnel et unique à nos objets du quotidien.

C’est dans ce contexte que le DIY s’est alors développé. Réapprendre à faire les choses soi-même, se rendre compte de leur valeur, découvrir et apprendre les étapes de fabrication d’un objet, un grand nombre de personnes ont désormais le souhait de faire par elles-mêmes. Le Do It Yourself c’est passer du temps sur la confection d’un objet, prendre du plaisir, se tromper, recommencer, pour finalement ressentir ce sentiment de fierté et d’épanouissement une fois terminé. Et puis quoi de mieux que de créer des objets originaux, à notre goût et qui nous ressemble ? C’est aussi l’occasion de faire plaisir à son entourage, de confectionner des présents pour ses amis, ses neveux et nièces ou encore ses collègues de travail. On remarque également que nombreux sont les couples à se tourner vers cette démarche lors de l’organisation de leur mariage: faire-part, décoration de table, bouquets, rien de tel pour épater ses invités.

Au-delà de la confiance en soi gagnée en faisant par soi-même, le DIY c’est également une façon de se divertir et de se changer les idées. 41% des créatif.ves disent pratiquer leur activité seulement pour passer un bon moment et s’évader. C’est aussi un excellent moyen pour passer du temps avec ses proches et tisser des liens autour d’un projet commun.

Certain.e.s en ont même fait leur métier. Ils vendent leurs réalisations en ligne sur des sites comme Etsy ou dans de petites boutiques ou proposent encore des cours de fabrication de savons artisanaux, de tricot ou encore de bricolage.

L’envie de consommer mieux

Au-delà de la fierté apportée par le fait de confectionner ses produits soi-même, le Do It Yourself entre pour certain.e.s, dans une démarche de rupture avec l’hyper consommation, la grande distribution et les produits fabriqués à la chaîne. Conscientes des enjeux environnementaux et sociétaux auxquels nous faisons face et fatiguées de consommer idiot, des personnes de tout âge, se lancent dans cette tendance du fait main. Ce mouvement révèle la détermination des individus à gagner en indépendance et en autonomie vis-à-vis des entreprises et des marques. Anciennement consommateurs passifs, les adeptes du fait maison se veulent « consommacteurs » et souhaitent contribuer au développement d’une économie plus collaborative tout en redonnant du sens à leur mode de consommation.

De plus, le DIY prend une véritable dimension écologique puisqu’il ne consiste pas seulement à fabriquer des objets à partir de matériaux neufs ; il promeut également le recyclage, la réparation ou la réutilisation d’objets cassés ou dépassés de mode afin de leur redonner une seconde vie. Finie l’obsolescence programmée, les « bricoleurs » ou « makers » se réapproprient la technologie et cherchent à comprendre le fonctionnement du produit qu’ils ont entre les mains ainsi que son origine, son coût social et environnemental.

La récup’ et l’upcycling permettent à chacun.e d’améliorer sa manière de consommer, de se détacher du superflu et de se concentrer sur le caractère unique d’une réalisation, le tout en réduisant son impact et en faisant des économies. En effet, créer sa décoration, ses vêtements ou ses meubles avec des matériaux de récupération, engage généralement moins de coûts qu’un achat réalisé dans une grande enseigne. C’est d’ailleurs avec la crise de 2008 que le nombre d’adeptes du DIY a explosé. Attention cependant, le Do It Yourself n’est pas toujours synonyme d’économies. Il est parfois plus onéreux d’acheter les matières premières et le matériel nécessaire à la création d’un objet, plutôt que de se le procurer directement fini en magasin. Mais gardons à l’esprit que si les composants que nous utilisons sont de qualité et éthiques, alors nous ne pouvons qu’être gagnant.es !

Source : Lilycraft

Et justement! Soucieux.ses de la qualité et de la provenance de leurs produits, les fans de fait maison n’hésitent plus à réaliser leurs cosmétiques et produits ménagers eux.elles mêmes. Depuis quelques années, cette démarche a pris de l’ampleur et grand nombre de personnes aujourd’hui fabriquent leur propre soin hydratant, leur déodorant naturel ou encore leur lessive. L’objectif ? Limiter leur impact sur l’environnement en consommant moins d’emballages et prendre soin d’eux en utilisant des produits sains et écologiques.

Une pratique qui envahit la toile

Tutoriels vidéo, blogs, forums : Internet et les réseaux sociaux consacrent une part importante de leur espace au Do It Yourself, en proposant des contenus qualitatifs sur le sujet. Pour preuve, la blogosphère du DIY représente aujourd’hui plus de 550 000 blogs de loisirs créatifs [source : Linkefluence]. Alimentés en permanence par des questions, des discussions, des astuces, les plateformes et réseaux sociaux ont permis de créer de véritables communautés actives et de partager des savoir-faire.

La nouveauté entre hier et aujourd’hui, c’est qu’auparavant nous bricolions dans notre coin, alors que maintenant nous avons l’envie de montrer nos réalisations via les réseaux sociaux. Pinterest en est un bel exemple, il est actuellement le réseau phare des « makers » car il regorge d’idées et d’astuces en tout genre. Comme Instagram et YouTube, il est devenu une véritable source d’inspiration pour les adeptes du DIY.

Focus sur le DIY en couture

Si l’ère de la grande distribution et la naissance de grandes enseignes de prêt à porter semble avoir enterré la couture “à la maison”, force est de constater que de plus en plus de personnes souhaitent consommer la mode autrement. La couture est à l’heure actuelle le domaine du DIY le plus popularisé. En effet, des merceries fleurissent un peu partout en France et rencontrent un immense succès. Les machines à coudre font donc leur grand retour et n’ont jamais autant tourné ces dernières années. Créer une pochette, un doudou pour le bébé de nos ami.es ou encore un sac de plage pour l’été, est devenu la nouvelle tendance de tous.tes les passionné.es d’activités manuelles.

Robe dénichée en friperie et transformée en short par Julie de l’équipe Edeni

La démocratisation du mode de vie zéro déchet y est surement pour quelque chose. Confectionner ses cotons lavables, ses mouchoirs de poche, ses protection féminines réutilisables mais aussi upcycler de vieux vêtements en tenues modernes et tendances : c’est devenu un véritable jeu d’enfant grâce à tous les patrons et tutoriels que l’on peut désormais trouver sur le web.

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