Serviettes hygiéniques et tampons, quels dangers ?

Aujourd’hui, la plupart des femmes dans les pays industrialisés utilisent des tampons et des serviettes hygiéniques jetables. Cela représente de grosses quantités de déchets — entre 10 000 et 15 000 produits jetables — au cours d’une année. Quels sont les dangers associés pour la santé et l’environnement ?

Léa DANG
edeni stories
3 min readSep 17, 2018

--

Couverture du livre The Cultural Story of Menstruation

Petit historique des protections hygiéniques

Les serviettes hygiéniques et les tampons en coton et en plastique sont récents. Les protections hygiéniques jetables telles que nous les connaissons aujourd’hui dans les grandes surfaces sont apparues dans les années 1960. La serviette hygiénique (jetable) doit son apparition à Kimberly Clark dans les années 1920. Modèle s’appelait alors Kotex, et réutilisait le stock de pansements disponibles après-guerre. Les serviettes hygiéniques existaient pourtant depuis 1896(commercialisées par la marque Johnson & Johnson) mais elles rencontrèrent un échec cuisant : la société considérait les règles comme un tabou, et les femmes n’osaient pas s’en procurer dans les magasins. Une petite boîte était même mise à disposition à côté des paquets de serviettes hygiéniques pour que les femmes puissent les acheter à l’abri des regards.

Les premiers tampons ont quant à eux étaient commercialisés dans les années 1920 et 1930 aux États-Unis. Il existe plusieurs marques (Fax, Holly-Pax, par exemple…). La marque Tampax arrive en France dans les années 1950. Il ne rencontre pas le même succès que la serviette hygiénique à cette période, et n’obtient que 10 % des ventes. Pourtant, le concept est ancien : durant l’Antiquité, les Égyptiennes utilisaient une baguette en bois entourée de lin pour absorber leurs flux périodiques. Les tampons connaîtront leur première critique dès les années 1975, après les premiers « chocs toxiques »[1].

Pourquoi sont-ils mauvais pour la santé et l’environnement ?

L’association 60 Millions de consommateurs a lancé des études en 2016 avec l’ANSES (l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire) pour connaître la composition des serviettes et des tampons commercialisés aujourd’hui [2]. Résultats :les protections hygiéniques classiques contiennent des résidus de pesticides(dont du glyphosate, présent dans l’herbicide Roundup commercialisé par Monsanto), des dérivés halogénés, et cela, même dans certaines marques de serviettes hygiéniques jetables bio [3]. Même si les quantités retrouvées sont infimes, les muqueuses sont des parois particulièrement sensibles et poreuses. En matière environnementale, les protections jetables nécessitent beaucoup de ressources et génèrent une quantité de déchets importante. À l’échelle mondiale, cela représente une consommation de 1447 serviettes hygiéniques chaque seconde, soit 45 milliards par an [4].

Des alternatives durables et meilleures pour la santé

blog www.iamadrop.com

Se questionner sur des alternatives plus écologiques est donc souhaitable à la fois pour la planète et pour sa santé. Il existe de nombreuses alternatives aujourd’hui, de la fameuse cup menstruelle, aux serviettes lavables, et maintenant des culottes menstruelles. Bonne nouvelle également pour les étudiantes, la mutuelle LMDE décide de rembourser — en partie — les frais liés à l’achat de protections hygiéniques.

De Léa Dang, du blog www.iamadrop.com

Sources principales :

[1]Le syndrome du choc toxique (SCT) est une maladie infectieuse (rare) provoquée par une mauvaise utilisation des tampons hygiéniques.

[2]Étude de l’Anse : https://www.anses.fr/fr/system/files/CONSO2016SA0108Ra.pdf

[3]https://www.60millions-mag.com/2016/02/23/tampons-et-protections-feminines-une-reglementation-s-impose-10151

[4]https://www.planetoscope.com/hygiene-beaute/1598-consommation-mondiale-de-serviettes-hygieniques.html

--

--