[Tourisme responsable #8] Voyager en mode « zéro déchet » ?

Adopter un mode de vie « zéro-déchet » est à la portée de tous. Néanmoins, loin de son lieu de vie — et de ses habitudes, mieux vaut connaître toutes les astuces pour ne pas perdre de temps. Alors comment faire pour suivre une démarche de réduction des déchets quand on voyage ?

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edeni stories
7 min readAug 25, 2018

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© pixabay

Nous avons déjà expliqué quels étaient les moyens les plus sûrs pour réduire son impact lors d’un voyage :

→ choisir des destinations moins touristiques ou partir hors saison (pour contrer le tourisme de masse),
privilégier les transports doux (marche, vélo, covoiturage ou transports en commun type bus plutôt que l’avion ou le bateau),
loger chez l’habitant plutôt que dans un grand hôtel, etc.

Réduire sa production de déchets n’est pas incompatible avec le voyage. Voici un condensé d’astuces, du départ au retour de vacances, pour laisser le moins de traces possibles derrière soi.

Avant le départ

Avant de partir, s’organiser et prévoir sont les maître-mots pour ne pas se retrouver pris au dépourvu sur place. Vous pouvez dès à présent regarder sur internet : y a-t-il des marchés à proximité ? Des épiceries où il est possible d’acheter en vrac ? Dans quel type d’habitation vais-je loger ? Quels sont les moyens de transport à disposition ? Etc.

Lors du trajet

Si vous prenez l’avion, essayez de voyager léger : prenez un bagage à main pour éviter de créer des déchets liés à l’étiquetage et au transport du bagage en soute (vous gagnerez du temps sur place en plus de réduire vos déchets). Ensuite, sachez qu’il est possible à l’intérieur de l’avion d’emporter une gourde. Il suffit de s’assurer qu’elle soit vide avant de passer la sécurité et une fois à bord, vous pouvez la remplir du liquide de votre choix. Enfin, si vous avez un smartphone, enregistrez directement votre billet (d’avion ou de train) sur votre portable pour éviter de l’imprimer.

Autre astuce dans les transports, si vous consommez un fruit, gardez-le noyaux pour le composter (ou l’enterrer) quand vous le pouvez à la fin du trajet. Personnellement, j’ai toujours un mouchoir en tissu sur moi. J’enveloppe mes noyaux d’abricot ou de pêche avec, puis dès que je croise un buisson ou un coin de verdure, je les enfouis.

Sur place

Si vous logez à l’hôtel ou dans un gîte,

demandez aux gérant·e·s de la structure de ne pas changer les serviettes et les draps chaque jour (certains hôtels ont des pancartes à porte pour informer directement le personnel de nettoyage). Vous n’avez pas non plus besoin d’utiliser et de ramener les petits flacons de gel douche ou de crème hydratante. Laissez-les sur place ou rapportez-les à l’accueil.

Où trouver du vrac ?

Sur place, il y a souvent des marchés ou des épiceries qui vendent du vrac. Regardez autour de vous ! Il y a de la vente en vrac plus souvent qu’on ne le croit. Si vous souhaitez vous renseigner avant, le site consovrac ou l’application Zero Waste App répertorient les points d’achat en vrac. Il suffit ensuite de noter les bonnes adresses, de les rentrer dans le moteur de recherche de CityMaper ou de GoogleMap, et vous avez votre chemin tout tracé (si vous cherchez un point Wifi, vous pouvez lancer une recherche sur l’application WifiMap pour en trouver un gratuit et ouvert). J’ai découvert récemment l’application Fair Trip : elle localise tous les établissements engagés et solidaires alentours, et si vous en trouvez des nouveaux, tant mieux ! Vous participez ainsi à leur enrichissement.

Les incontournables du mode de vie zéro déchet vous accompagnent aussi en voyage !

© Léa Dang

N’oubliez pas d’emporter :

  • Une gourde,
  • Des sacs en tissus pour faire ses courses,
  • Une petite serviette en tissu,
  • Des couverts (en métal ou en bois),
  • Une paille en métal,
  • Un bocal,
  • Un filtre à thé,
  • Une petite brosse pour la vaisselle,
  • Et un thermos et/ou un mug en verre : emportez-les dans votre sac à dos pour vous servir sur place des jus de fruits frais et/ou des boissons locales ! Les commerçants acceptent généralement volontiers sans poser de questions.

Vous pouvez vous équiper dans les magasins bio, ou sur les sites Sans-Bpa.com et ZoEssentiels.com.

Concernant l’eau, si vous visitez un pays où il est déconseillé de boire l’eau du robinet, il existe plusieurs solutions. Soit, vous optez pour des pastilles purifiantes, des pailles filtrantes réutilisables (une centaine de fois), des gourdes filtrantes, ou encore le steripen qui purifie 1 litre d’eau en 90 secondes. Sachez aussi que l’eau, une fois bouillie (au moins durant une minute), ne comporte plus aucun risque ! Si vous n’avez pas d’autres choix, vous pouvez toujours vous faire un thé, en veillant à faire bouillir l’eau une bonne dizaine de minutes.

L’hygiène et les produits d’entretien

  • Un savon et une boîte pour le transporter
© Léa Dang

Le savon sert pour laver le corps et le visage (après un massage avec une huile végétale selon son type de peau pour ne pas l’agresser). Vous pouvez apporter plusieurs savons : ils sont utiles quasiment pour tout (laver la vaisselle, les cheveux en cas de manque de shampoing, et les tâches sur les habits en cas d’accident). Le porte-savon sert à protéger le savon et le garder au sec pendant le voyage.

Une brosse à cheveux (et/ou un peigne) en bois et une brosse à dents en bambou

© Léa Dang

Plus doux pour le cuir chevelu que les brosses en plastique, la brosse en matière naturelle ne rend pas les cheveux sensibles à l’électricité statique. La brosse à dent en bambou est quant à elle compostable.

N.B : Les brosses à dents représentent 1200 tonnes de déchets par an en France, et sont principalement faites à partir de matières plastiques !

Un shampoing, dentifrice et déodorant solide

Si vous aviez pour habitude de réaliser vos propres produits d’hygiène, renseignez-vous bien sur les dates de conservation, et surtout, les températures qu’ils peuvent supporter. Il est plutôt conseillé d’emporter des produits qui ne tourneront pas avec la chaleur. Il existe plusieurs marques engagées qui proposent des cosmétiques en vrac, comme Lamazuna ou Pachamamai.

© PIxabay

Une huile végétale

Une huile végétale sert à nourrir la peau, elle permet également lors du nettoyage du visage avec le savon d’Alep ou le savon de Marseille de ne pas l’agresser (en effet les molécules de savon vont se mélanger aux molécules d’huiles, imprégner la saleté et donc laisser la peau parfaitement propre).

Un rasoir en métal et une box de rasage pour homme

La box est constituée d’un blaireau, d’un rasoir et d’un savon. Ce rasage est plus économique (une lame de rasoir de sûreté coûte environ 0,06 euros à l’achat) et écologique (seules les lames en métal doivent être changées, alors que les rasoirs jetables représentent des déchets considérables !).

De la lessive maison pour le linge

Ramener un petit contenant de lessive pour laver son linge avec un produit non toxique (dans le cas où l’on loge dans un AirBnb, chez l’habitant via Couchsurfing, ou dans un gîte, par exemple).

Une cup (pour Mesdames), et un oriculi au cas où !

La cup remplace les tampons et les serviettes hygiéniques. Il y a d’autres alternatives, comme les serviettes hygiéniques lavables, ou encore les culottes conçues spécialement pour les règles. Enfin, l’oriculi convient parfaitement pour nettoyer les oreilles qui, à la différence des cotons tiges, évite la formation de bouchon.

Avez-vous d’autres astuces à nous partager ? Avez-vous rencontré des difficultés lors de votre voyage ? Écrivez-nous !

Si vous voulez des conseils en image, nous vous recommandons la vidéo de la bloggeuse et entrepreneuse Luizzati ci-dessus.

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