4 attitudes qui feront de vous un leader inspirant

Aymeric de Fleurian
Essentiel
Published in
6 min readFeb 20, 2018

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« The art of communication is the language of leadership. » James Humes

Être un leader inspirant suscite le désir, mobilise l’engagement et permet de guider un groupe humain.

Le positionnement du leader, sa manière d’être, de communiquer, son attention envers les autres vont résonner avec l’ensemble des individus du groupe.

Se positionner en leader nécessite de créer un contexte autour de soi.

Ce contexte est la matrice des valeurs, des codes, des mythes, des modes relationnels qui organisent la culture de l’entreprise.

Une culture d’entreprise efficiente nécessite des relations opérantes au sein et entre toutes les strates hiérarchiques pour soutenir les processus décisionnels les plus pertinents.

Il appartient au leader de créer ce contexte qui va soutenir la qualité des modalités relationnelles. La sécurité psychique doit en être la qualité principale.

Ce contexte sécure dépend beaucoup du positionnement relationnel du leader. Dans la conscience de soi et la conscience des autres réside la possibilité d’offrir une base de sécurité.

1- Être conscient de soi :

Le leadership s’opère avant tout dans l’exemple que vous donnez. On ne peut attendre des autres qu’ils répondent à vos attentes si vous même n’y répondez-pas.

Imaginer que c’est parce que l’on est dans une position hiérarchique supérieure avec des responsabilités plus importantes que l’on est autorisé à ne pas se plier aux règles est le meilleur moyen de perdre la confiance de ses équipes.

Pour être toujours vigilant à la manière dont vous vous positionnez et ce qui active ces positionnements, prendre conscience de soi est indispensable.

La conscience de soi recouvre la capacité de prendre en compte ses états émotionnels, ce qui les activent et les comportements qui en découlent.

Entre le stimulus qui nous conduit aux ressentis physiques de l’émotion et la réaction que nous adoptons existe un espace de liberté. C’est dans cette espace de liberté que nous pouvons faire un choix.

Pour faire ce choix, il ne faut pas être activé trop intensément par son vécu émotionnel au risque de réagir de manière automatique.

Plusieurs étapes permettent de se décaler :

- Labelliser l’émotion : « Qu’est-ce que je ressens ? »

- Attribuer l’émotion : « Qu’est-ce qui m’amène à ressentir cela ? »

- Changer de focus (ne pas se laisser emporter par l’émotion) : « Qu’est-ce qui est important dans l’instant présent ? »

- Réévaluer a posteriori : « Comment ai-je géré cette situation et ai-je réussi à me positionner en cohérence avec mes valeurs ? »

La pratique de la méditation et notamment de la pleine conscience permet de développer cet espace de choix en facilitant la prise de recul face à un contenu émotionnel trop intense.

Avoir conscience de soi permet d’agir à la hauteur de ses valeurs et en cohérence avec ses convictions intimes.

C’est le premier pas vers la conscience de l’autre.

2- Être conscient des autres :

Prendre conscience des autres permet de s’accorder avec leurs vécus, de les prendre en compte et d’en renvoyer une perception ajustée.

La relation à l’autre dépend autant de chacun des protagonistes. Personne n’est entièrement responsable d’une communication inefficace. Par contre, dans les situations de communication asymétrique où l’un possède un ascendant sur l’autre, celui qui est en position de domination a une responsabilité plus importante. Il se doit d’aider l’autre à se réguler.

Le leader a cette responsabilité d’étayer le psychisme de ceux qui l’entourent. Par là, il garantit à chacun de fonctionner de manière optimale.

Pour soutenir les mouvements internes de ceux qui nous entourent, il faut être attentif à plusieurs aspects qui se déploient dans la relation :

  • Être attentif à ce que l’on produit sur les pensées de l’autre : Nos positionnements, nos paroles, notre communication non verbale vont être interprétés par notre interlocuteur qui va autant intégrer une compréhension explicite du contenu qu’une compréhension implicite liée au contexte. Mesurer les réactions que l’on provoque chez l’autre nous permet d’ajuster notre communication pour ne pas le mettre en difficulté.
  • Être attentif à la pensée de l’autre : Dans une situation relationnelle, il n’est pas rare que notre écoute soit parasitée par nos pensées. Nous préparons notre réponse avant même d’avoir intégré la pensée de l’autre. Laisser notre interlocuteur déployer sa pensée en ayant une écoute attentive permet de s’assurer de l’absence de zones d’ombre dans la communication. Il peut être nécessaire de s’assurer d’une compréhension commune de l’échange en posant des questions aidantes qui cherche à clarifier le discours (contrairement à des questions qui empêchent en cherchant à valider votre point de vue).
  • Intégrer la pensée de l’autre dans nos constructions mentales : Quand nous avons pu nous confronter pleinement à la pensée de l’autre, nous avons tout intérêt à l’intégrer dans nos processus de pensée. Cela n’implique pas nécessairement de modifier nos croyances mais de les complexifier afin de construire une opinion solide. Accepter d’être transformé par la pensée de l’autre est le chemin vers l’humilité de la connaissance.
  • Offrir un feedback pour valider la pensée de l’autre : Quel que soit la validité que vous attribuez au positionnement, au discours, aux actions de votre interlocuteur, lui faire retour de ce que vous en vivez est le meilleur moyen de trouver un accordage relationnel. Transmettre un feedback ne veut pas dire que l’on est d’accord mais que l’on accorde de l’importance à l’autre et qu’il mérite de le savoir. C’est un mouvement de reconnaissance. Il ne peut être accepté par l’autre que s’il est réalisé avec bienveillance et s’il est clair quant à son objet. Offrir un feedback constructif est le meilleur moyen d’aider l’autre à croitre psychiquement.

3- Créer un contexte sécure pour les autres :

Ces deux principes (conscience de soi — conscience de l’autre) sont le creuset d’un contexte sécure.

L’incertitude, la perte de maîtrise, l’isolation et les conflits sont les principaux facteurs de stress pour l’individu. Le stress aigu ou chronique désorganise ses processus de pensée, renforce les mouvements de groupe liés à la survie tout en uniformisant les positionnements et en abrasant la créativité.

Quand le stress est trop intense, les fonctions cognitives supérieures (qui permettent les activités de pensée complexe) se désactivent au profit de fonctionnements automatiques (système combat/fuite/blocage). Dans un tel contexte, il y a une rupture des processus de confiance avec une centration sur les besoins individuels.

Créer un contexte sécure en luttant contre l’émergence des facteurs de stress est une priorité si l’on veut soutenir une efficience dans le travail et permettre à chacun un fonctionnement psychique optimal.

Les aspects relationnels au sein de l’entreprise conditionnent une grande partie de la capacité des professionnels à se sentir sécurisés. La conscience de soi et de l’autre, dans la spécificité des positionnements qu’elle permet, vient soutenir cette sécurité. Un leader conscient pourra ajuster ses modalités relationnelles en conséquence.

Quatre attitudes particulièrement importantes permettent de créer un contexte sécure en garantissant la qualité des processus relationnels :

  • Clarifier : Ses attentes, son discours, ses objectifs. Donner une vision claire est porteur de sens et d’engagement. Il est indispensable que les messages implicites sous-jacents qui peuvent distordre la compréhension soient traités avec attention.
  • Être prévisible : Dans son positionnement, sa manière d’être, ses états émotionnels. Cela renforce la lisibilité du message que l’on cherche à transmettre en évitant les scories liées à l’implicite.
  • Être créateur de liens : Verticaux et horizontaux. S’assurer que des liens de qualité existent renforce la confiance et permet une communication plus efficiente.
  • Conflictualiser de manière positive : Savoir ne pas être d’accord est une qualité essentielle dans toute équipe. L’uniformité de la pensée entrave la créativité. Par contre, la réflexion conflictuelle ne sera positive que si elle est respectueuse et ne tente pas de se substituer aux processus décisionnels.

Pour résumer :

  • Prendre conscience de soi en prenant le temps de percevoir ses vécus émotionnels et ne pas se laisser emporter par eux.
  • Prendre conscience de l’autre en étant attentif à lui et en intégrant sa pensée dans nos processus réflexifs.
  • S’appuyer sur ces perceptions pour construire un contexte sécure pour tous en adoptant des attitudes claires, prévisibles, créatrices de liens et différenciées.

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Aymeric de Fleurian
Essentiel

Médecin spécialisé en psychiatrie, observateur et théoricien du psychisme humain et des organisations humaines. www.mind-ontology.fr