Comment trouver son équilibre au quotidien ?
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La terre est loin.
Sous ses pieds, un fil et surtout le vide. Il y a tellement tellement de vide que ceux sont en bas disent qu’elui marche dans le ciel.
Il avance. Son seul objectif est d’atteindre, sans tomber, l’autre bout.
Pas à pas, mètre après mètre, tout son être est engagé dans le mouvement qui lui permettra de conserver son équilibre. Son équilibre lui permet d’avancer, de se mouvoir.
Du départ à l’arrivée, chaque pas engage tout son corps, elui s’observe, s’analyse, se comprend et apprend.
L’équilibre est l’état que l’on connaît sur le chemin, pendant le mouvement.
Beaucoup pensent que nous atteignons l’équilibre à notre arrivée. Hors l’arrivée, comme le départ, sont des points neutres. Il n’y a ni mouvement ni stabilité, donc aucun équilibre. Il ne s’y passe rien.
Rester immobile c’est d’ailleurs être voué à dépérir. Tous nos organes nous le disent. Notre cœur, nos poumons, nos intestins, nos muscles ont besoin de bouger pour rester en vie. Se mettre en mouvement est essentiel à l’équilibre, à la vie.
# 1 | L’équilibre est la capacité à gérer le mouvement, la mobilité.
Se mettre en marche c’est : basculer vers l’avant pour générer un déséquilibre puis compenser ce dernier en mettant devant soi son autre pied. Ce pied permettra de compenser le déséquilibre initial. Recommencer, c’est marcher. Un pied après l’autre.
Garder l’équilibre repose sur la maîtrise du mouvement et de son déclenchement. Cette maîtrise permet de gérer nos mouvements, de garder l’équilibre, de décider du chemin.
Mais nous ne maîtrisons pas le monde qui nous entoure. Et souvent, le monde extérieur pose un faisceau de contraintes sur notre quotidien. Ces contraintes nous obligent à changer de chemin, génèrent de l’imprévu, des déséquilibres. C’est donc souvent ce qui nous est extérieur qui génère nos mouvements, qui est la cause de nos déséquilibres et de nos changements. Nous nous sentons comme poussés, forcés, contraints de nous engager. La gestion de notre équilibre repose sur notre capacité à gérer l’inconnu, l’improbable, la surprise.
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Nous ne maîtrisons pas nos vies, ni sa trajectoire, mais nous pouvons apprendre à trouver un équilibre en toute situation.
Nous devons apprendre à réagir, à faire face à l’inconnu pour retrouver notre équilibre.
# 2 | Trouver son équilibre, c’est s’engager dans un apprentissage
Si trouver son équilibre c’est être en capacité de faire face en toute circonstance au mouvement, que l’on en soit initiateur ou nous, alors connaître un maximum de chose sur le monde qui nous entoure est essentiel.
Être curieux, alerte et in fine s’inscrire dans un processus d’apprentissage permanent nous permettra de gérer la rencontre avec l’inconnu et appréhender sereinement le déséquilibre qui en découle.
Trouver la manière d’apprendre la plus adaptée à qui nous sommes nous permettra de prendre du plaisir dans l’apprentissage et donc d’être à l’aise avec le déséquilibre : certains écrivent, d’autres font et refont, d’autres se parlent, certains dessinent, d’autres expliquent ce qu’ils apprennent, etc.
Apprendre ce qui fait sens viendra compléter la méthode. La vie n’est pas linéaire et le mouvement de celle-ci, le déséquilibre, n’ira pas toujours dans le même sens. La correction de ce déséquilibre ne se trouvera donc pas nécessairement dans les apprentissages antérieurs. Ce qui fait sens change, il faut accepter cela et les paradoxes, les dialogues internes, qui vont naître de cette évolution. Toujours se poser la même question : quel est le déséquilibre que l’on cherche à compenser ?
La courbe naturelle d’oubli (courbe de l’oubli Hermann Ebbinghaus) précise que l’apprentissage s’ancre par la répétition récurrente. L’apprentissage nécessite toujours de la répétition et des rappels.
Apprendre prend du temps, ce qui signifie que les déséquilibres se compensent peu à peu. S’engager dans le mouvement, dans la transformation, pour avancer et progresser nous engage pour un temps certain dans une situation de déséquilibre. Avoir en tête que le temps est un facteur majeur nous permettra d’accepter le déséquilibre tout le temps qu’il doit durer.
# 3 | Trouver son équilibre, c’est prendre son temps
Trouver son équilibre est une compétence qui se construit dans le temps parce qu’elle repose sur un apprentissage et sur l’expérience et l’acceptation de l’inconnu, de l’imprévisible.
Prendre son temps c’est accepter que les solutions pour retrouver un équilibre ne soient pas toujours connues à l’avance et parfois complexes à trouver.
Pour trouver l’équilibre, de nouveaux apprentissages sont nécessaires et ils seront longs et parfois infructueux. Il y a autant d’équilibre que de vies humaines. Dès lors si nous pouvons nous inspirer les uns des autres, l’équilibre viendra avant tout de soi.
Prendre le temps de se connaitre et de s’accepter est l’occasion de percevoir que le temps qui passe ne glisse pas, ne file pas indépendamment de notre volonté, que nous pouvons nous y impliquer du très courts au très long terme. Les déséquilibres seront alors plus acceptables.
Formaliser ses réussites et ses échecs, être capable d’identifier ses progrès pour en extraire des apprentissages permet d’identifier que nous apprenons tous les jours, que tous les jours nous compensons des déséquilibres tandis que d’autres apparaissent. Ce travail d’analyse du quotidien permet aussi de se construire un passé positif, essentiel à nos choix à venir.
L’équilibre est un travail de longue haleine qui demande un engagement fort et continu parce que nous sommes faits d’une multitude d’équilibres. Chaque moment, chaque question, chaque stimulation peut générer un déséquilibre et nous ne pouvons pas répondre à tous ces déséquilibres en même temps. Il faut donc prendre son temps et accepter que certaines réponses viennent plus ou moins tardivement. Il est essentiel de lâcher prise avec le tout tout de suite de nos sociétés, cela génère trop de frustration.
# 4 | Trouver son équilibre, c’est lâcher prise
Lâcher prise c’est accepter que l’incertitude constitue la plus grande partie de notre vie et que, par conséquent, la recherche d’un nouvel équilibre concerne la plus grande partie de notre vie.
Nous sommes toujours, sur un plan, en déséquilibre. Se battre contre cet état de fait, ou ne pas l’accepter, c’est se mentir à soi même quant à notre capacité à maîtriser notre vie. Une fois encore la maîtrise n’est pas dans la prise que l’on a sur les situations qui viennent à nous, mais dans la capacité à retrouver un équilibre suite à une mise en mouvement, à apprendre, à faire des choix, à prendre son temps.
Il faut s’appuyer sur les mouvements de la vie pour construire des équilibres momentanés. Tous ceux qui pratiquent des sports en nature le savent : la nature guide le mouvement, l’équilibre se construit dans l’accompagnement de ce mouvement généré par la pente, la vague, le vent, etc. Accepter ce qui s’impose à nous pour jouer avec, faire preuve de curiosité pour s’ancrer dans l’action permet de garder un équilibre. Il faut lâcher prise avec la volonté de contrôler et se concentrer sur les solutions que nous avons pour faire face à l’inconnu.
L’équilibre ne peut exister que dans l’acceptation des contraintes posées par notre environnement, par la vie.
Il y a un concept intéressant dans les théories de l’apprentissage moteur qui repose sur l’idée que plus on est expert plus le corps lâche prise avec le mouvement. En somme plus on est expert d’un mouvement plus sa précision, c’est-à-dire l’adaptation du mouvement aux contraintes posées à sa réalisation, engendre le relâchement du corps. Un débutant aura tendance à se contracter de partout, en verrouillant ainsi ses articulations il rendra le corps plus contrôlable, mais moins précis si un imprévu arrive. Alors l’équilibre s’acquiert aux dépens d’une très forte dépense énergétique. Plus l’apprentissage sera avancé, plus les segments se libéreront et moins d’énergie sera dépensée. Paradoxalement, s’engager dans l’apprentissage va donc à l’encontre du lâcher-prise, du moins au début. Il faut accepter cet inconfort du débutant avant de trouver un équilibre plus pérenne et moins énergivore.
Trouver son équilibre au quotidien est paradoxalement une vision long terme, sans immédiateté, parfois peu confortable, qui nécessite de l’implication, des efforts et sous-entend de profonds changements.
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