Moins, mais mieux.

L’Essentialisme, quand décider de faire moins permet d’accomplir beaucoup plus

Découvrez pourquoi faire moins peut vous permettre de concevoir une vie beaucoup plus productive et épanouissante

Essentiel
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12 min readJan 3, 2017

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Temps de lecture estimé : 10 minutes

Vous êtes vous déjà senti occupé sans être productif ? Avez-vous déjà eu le sentiment de n’avoir jamais assez de temps ? Avez-vous éprouvé le problème d’identifier vos priorités dans la vie ? Si vous avez répondu « oui » à l’une de ces questions alors vous devez vraiment vous intéresser à l’Essentialisme.

Greg McKeown, auteur et consultant, figure parmi l’un des orateurs les plus en vogue dans le domaine du leadership. En 2014, il a écrit Essentialisme : Faire moins mais mieux ! L’art d’être réellement efficace, un bestseller qui apprend comment faire mieux en faisant moins grâce à l’adoption des principes de l’Essentialisme.

Dans cette ère de l’abondance, le sentiment d’avoir besoin de tout faire pour améliorer nos vies semble admis. Il n’en est rien. Cette attitude est même totalement contre-productive pour la simple et bonne raison que nous ne pouvons pas tout faire ni tout avoir.

Cela nous conduit amèrement à faire des choix — et donc à renoncer à des choses — jusqu’à vivre une vie que nous n’avons pas réellement décidé de vivre, une vie par défaut. Et ça, vous le savez si je vous pose une simple question : que feriez-vous si les considérations économiques n’entraient pas en jeu dans le choix d’une activité professionnelle ?

L’Essentialisme, c’est se concentrer sur ce qu’on devrait faire en pensant à ce qui est essentiel à notre bonheur et notre bien-être ; c’est vous aider à éliminer tout le superflu dans votre routine pour vous maintenir productif et épanoui ; c’est vous donner la force de réaliser ce qui compte pour vous.

Dans cet article, vous allez découvrir comment :

  • Mieux identifier vos priorités et reconnaître celles qui rendront votre vie meilleure
  • Reconsidérer l’ennui comme un espace d’opportunités
  • Penser comme un T-Rex en appliquant une règle simple
  • Réaffirmer votre pouvoir de choisir en disant « non » à tout ce qui n’est pas essentiel pour saisir de réelles opportunités
  • Établir de bonnes limites pour vous faciliter la vie
  • Définir une bonne routine pour accomplir progressivement vos objectifs sur le long terme

Comprendre l’importance de vos priorités

Nous vivons dans une époque tellement surchargée d’informations qu’il devient difficile d’identifier et distinguer nos vraies priorités.

Qu’est-ce qu’une priorité d’après le Larousse ?

Priorité : Fait pour quelque chose d’être considéré comme plus important que quelque chose d’autre, de passer avant toute autre chose.

Dans son étymologie, priorité vient du latin « prior-itas » qui signifie par extension « meilleur, supérieur, préférable, plus important ». Autrement dit, savoir définir ses priorités, c’est savoir ce qu’il y a de plus important à faire dans votre vie pour qu’elle soit meilleure.

Est-ce que, au moment où vous lisez cet article, vous savez quelles sont vos priorités ? Car c’est dans cet océan de tâches et de responsabilités que beaucoup d’entre nous boivent la tasse ; cette surcharge opérationnelle asphyxie notre productivité.

En adoptant l’Essentialisme, nous pouvons rétablir nos priorités en nous concentrant sur quatre principes :

  • Faites moins, mais faites-le mieux : en identifiant et en vous débarrassant des choses les moins importantes afin de faire ce qui est essentiel pour vous.
  • Vous n’êtes pas obligé de tout faire : choisissez plutôt ce que vous souhaitez pour pouvoir exceller. Il ne s’agit pas d’avancer d’un millimètre dans toutes les directions, mais de faire de grands pas dans une direction.
  • Questionnez-vous constamment et mettez à jour vos plans en conséquence : l’essentialiste se demande toujours si ce qu’il fait en vaut la peine ou s’il doit investir son temps et son énergie dans un domaine plus productif (coût d’opportunité).
  • Une exécution fluide : Une fois que vous avez identifié les tâches vitales, vous vous assurerez que tout ce que vous faites agit en votre faveur sur le long-terme.

Retrouver le pouvoir de choisir

Martin Seligman est considéré comme le père du mouvement de la psychologie positive, mouvement qui a commencé avec les études de Seligman sur ce qu’il a appelé « l’impuissance apprise ».

Elle a été observée à l’origine lors d’une expérience où l’on administrait des chocs électriques à des chiens. Tous les chiens avaient un levier qu’ils pouvaient tirer, ce qui arrêtait les chocs pour un groupe, mais pas pour l’autre.

Plus tard, les deux groupes de chiens ont été placés dans un grand box avec une séparation basse entre une zone de choc et une zone sans choc. Les chiens qui avaient eu la chance d’arrêter les chocs avant de sauter instantanément dans la zone sans choc — ceux dont le levier n’avait servi à rien ne l’avaient pas fait. Ils avaient appris à être impuissants et à accepter leur sort.

Que nous ne fassions rien ou que nous essayions de tout faire, nous renonçons à notre pouvoir de choisir, tout comme les chiens.

Avez-vous tendance à dire « je dois » plutôt que « je choisis de » ? Si oui, alors vous suivez le chemin du non-essentialiste.

Beaucoup d’entre nous perdent le contrôle de notre capacité de choisir à travers l’impuissance acquise, c’est-à-dire que nous sommes tellement habitués au sentiment d’être submergés que nous abordons nos vies avec passivité.

Lorsque vous évoluez dans un environnement qui ne vous a jamais permis d’exprimer vos choix, vous avez appris à être impuissant. Si vous abandonnez votre pouvoir de choix, vous donnez implicitement la permission aux autres de choisir pour vous.

Quand les gens pensent que leurs efforts sont vains, ils ont tendance à répondre de deux façons : ils abandonnent complètement ou deviennent trop actifs, acceptant chaque opportunité qui leur est présentée sans réellement choisir l’opportunité qui leur convient le mieux.

La différence entre un non-essentialiste et un Essentialiste dans ce qu’il pense, fait et obtient.

Afin de nous réveiller de nos « stupeurs non-essentialistes », Greg dit que nous devons commencer à adopter des suppositions opposées à celles qui prévalent sur les non-essentialistes. Ceux-ci sont :

  • « Je choisis de » (Essentialisme) au lieu de « Je dois » (non-Essentialisme).
  • « Seules quelques choses comptent vraiment» (E), par opposition à « Tout est important » (NE).
  • « Je peux tout faire, mais pas tout » (E) contre « Je vais tout prendre » (NE).

Ceux qui ont le choix ont du pouvoir.

Se donner le temps de penser profondément

De nos jours, plus personne n’a le temps pour s’ennuyer. Le moindre désagrément est corrigé, la contrariété trop passagère, les obstacles contournés ; le smartphone pense à notre place, résout nos problèmes de lassitude et cherche à capter notre attention en permanence.

Pourtant, si on y réfléchit bien, l’ennui c’est une période de temps à laquelle vous n’avez rien à faire et qui vous donne une opportunité de penser clairement sur ce qui a besoin d’être fait.

Pour vous assurer que vous avez ce temps, prévoyez une pause chaque jour (au moins 15 minutes) pour vous donner le temps de vous évader, de réfléchir ; cela va vous permettre de penser à votre vie et vous aider à évaluer ce qui est essentiel de ce qui ne l’est pas.

Une façon de faire consiste à tenir un journal, mais au lieu d’écrire ce que vous ressentez, forcez-vous à écrire le moins possible. Cela vous obligera à réfléchir à tout ce que vous avez fait et à tamiser seulement ce que vous considérez comme essentiel. En relisant, vous verrez la grande image émerger.

Être sans pitié envers tout ce qui n’est pas essentiel

On a tous déjà été conduit à faire un nettoyage de printemps dans notre garde-robe. Vous êtes-vous déjà surpris à garder ce vêtement horrible — ou que vous ne portez plus — parce que « ça pourrait toujours servir ? »

Le problème étant qu’en faisant ce genre de concessions, vous abaissez inéluctablement vos critères de qualité pour vous retrouver avec des pièces qui ne correspondent pas à ce que vous êtes ; il en est de même avec vos tâches et vos responsabilités.

Voici comment un Essentialiste chasse les gens qui lui font perdre son temps.

La règle des 90 %

Pour éviter ce piège, il faut être extrême avec vos critères. Une façon de le faire est d’adopter la règle des 90 %. Commencez par considérer le critère le plus important pour la décision que vous faites.

Si nous poursuivons avec notre exemple du nettoyage, des critères pertinents pourraient être : « Est-ce que je vais porter ce vêtement de nouveau ? » ou comme dirait Marie Kondo : « Est-ce que ce vêtement me met en joie ? » Ensuite, vous donnez une note entre 0 et 100.

Avec la règle des 90 %, tout ce qui est inférieur à 90 (oui, même un 89) équivaut à un zéro. Après avoir examiné toutes les options, vous aurez à jeter tout ce qui a été noté à moins de 90. C’est libérateur de désencombrer son intérieur et ça l’est encore plus quand c’est dans sa tête ; votre cerveau vous remerciera de garder l’essentiel.

Une autre méthode pour l’Essentialiste repose sur la clarté de ses décisions. Comme le disait Talleyrand : « Il n’y a qu’une seule façon de dire oui, c’est “oui”, toutes les autres veulent dire non. »

Si cela est trop difficile, limitez-vous au principe de Pareto qui dit que 80 % de nos résultats proviennent d’une petite proportion d’effort dans nos vies (20 %).

Vous n’imaginez pas le temps que vous gagnez sur la durée après avoir réfléchi et fait le tri de ce qui compte vraiment dans votre vie.

Savoir dire « non » pour se concentrer sur l’essentiel

« Les deux mots les plus brefs et les plus anciens, “oui”et “non”, sont ceux qui exigent le plus de réflexion. » — Pyhtagore

Est-ce qu’il vous est arrivé de dire « oui » pour faire plaisir à quelqu’un ? Ou pour éviter des problèmes à court-terme avant de regretter après coup ? Si vous renoncez à votre pouvoir de choisir, vous donnez ainsi la permission aux autres de choisir à votre place.

Contrairement à des vêtements qui ne pensent pas, le moindre faux pas social peut nuire au futur d’une relation. La première impression est déterminante et puis personne n’apprécie décevoir les gens autour de nous. Pourtant, il faut savoir dire non et réserver le oui pour les choses qui comptent vraiment.

Pour ce faire, vous aurez besoin de séparer la décision de la relation. Prendre l’habitude de dire « non » dans son meilleur intérêt n’est pas insultant, c’est se concentrer sur ce qui est essentiel pour ne pas manquer les réelles opportunités.

Faire des compromis est l’expression réfléchie et stratégique de ce que vous voulez faire dans votre vie. Le trait le plus utile à cultiver ici est le courage. C’est essentiel d’éliminer ce que nous ne voulons pas de nos vies.

Être précis dans vos objectifs tout en ayant une intention essentielle, c’est-à-dire un objectif inspirant, atteignable et concret. Posez-vous la question : comment puis-je savoir quand j’ai atteint mon objectif ? Si vous pouvez raisonnablement répondre à cette question, alors vous savez que vous avez la clarté sur ce que vous faites.

Définir des limites pour faciliter votre vie

Nous avons tous déjà fini par faire quelque chose auquel on ne croyait pas et qui s’est avéré être une perte de temps.

Beaucoup de gens tombent dans le piège des coûts irrécupérables, soit des investissements en temps, énergie et argent qu’il est impossible de récupérer par la suite.

Pour éviter ce piège, il faut développer le courage d’admettre vos erreurs et de les laisser aller. S’il est clair que quelque chose ne va pas fonctionner, alors n’ayez pas peur de réduire vos pertes en quittant le navire.

D’autant plus que vous pouvez éviter ce genre de déconvenues en définissant des limites claires. Un non-essentialiste voit les frontières comme étant des contraintes inutiles, alors que les limites vous permettent de savoir où vous en êtes. Elles ne sont pas là pour vous contraindre, mais pour vous rendre la vie plus facile et plus agréable.

Devenir un Essentialiste vous oblige à identifier et à éliminer ce qui vous ralentit plutôt que trouver des moyens de contourner ce problème. Vous pouvez prévenir les obstacles inutiles parce que vous y avez déjà pensé.

Une vie essentialiste se centre autour d’une routine

Si vous n’avez jamais réussi du premier coup, c’est tout à fait normal puisque le succès repose sur vos progrès antérieurs que vous ajustez avec de petites étapes incrémentielles.

Les petites victoires créent de l’élan, ce qui vous donne la confiance nécessaire pour réussir davantage. En outre, elles vous permettent aussi de rester sur la bonne voie en vous donnant la possibilité de vérifier si vous vous dirigez dans la bonne direction grâce aux limites.

Bien qu’il puisse être frustrant de prendre de petites mesures, n’oubliez pas que de petites étapes peuvent être de grande envergure en vertu de l’effet cumulé.

Quelle que soit votre approche, vous aurez besoin de vous assurer que vous allez tenir vos objectifs en concevant une routine. Les routines créent une habitude, rendant ainsi les choses difficiles plus faciles avec le temps. Il est donc important de créer une routine qui correspond à vos objectifs.

Comment j’applique ma routine essentialiste

Après avoir écrit sur l’autodiscipline, les abus de la technologie qui détériorent notre capacité à se concentrer et raisonner, m’orienter vers l’Essentialisme était naturel.

C’est en passant moins de temps sur les réseaux sociaux que j’ai pu lancer et tenir mon blog sur Medium ; j’ai progressivement découvert ma ligne éditoriale en lisant et écrivant beaucoup.

C’est dans la poursuite disciplinée d’objectifs à long terme que je me suis ainsi décidé à établir des règles strictes, une routine qui ne cesse d’évoluer avec ma personne et mes lectures.

Trois questions à se poser pour définir cette routine :

  1. Quels sacrifices êtes-vous prêts à faire pour réaliser un de vos objectifs essentiels ?
  2. Quelles décisions allez-vous éliminer pour y parvenir ?
  3. Quelle intention essentielle vous manque pour agir ?

Voici une liste non exhaustive :

  • Je ne bois que de l’eau et ne bois pas d’alcool (sauf cas exceptionnel) et sors aussi très peu en soirée.
  • Je ne regarde pas de films ni de séries parce que je considère cela comme une perte de temps (oui, je sais c’est « choquant »).
  • Je me couche avant 22 h dès que je peux. Le sommeil est primordial !
  • Je préfère discuter avec une seule personne pour établir une connexion profonde que plusieurs à la fois de manière superficielle.
  • J’emploie parfois la technique du Pomodoro pour me lancer plus efficacement dans une tâche. (25 minutes sur une tâche — 5 minutes de pause et ainsi de suite)
  • J’ai deux habitudes-clés : la lecture et l’écriture — au moins 2 heures par jour pour accomplir un de mes objectifs : inspirer les personnes à devenir la meilleure version d’elles-mêmes afin qu’elles puissent libérer leur potentiel pour mieux vivre selon leurs aspirations.
  • Je suis rarement joignable sur mon téléphone (80 % du temps en mode avion) pour ne pas être dérangé lorsque je suis productif, très souvent le matin.
  • J’ai horreur des notifications intempestives alors je coupe tout. Par conséquent, je n’ai aucune application de réseau social sur mon smartphone (pas de Facebook, Twitter, WhatsApp où je ne sais quoi d’autre) si ce n’est Messenger pour contacter mes proches à l’étranger.

Bien entendu, mon mode de vie ne conviendra pas à tous. Votre routine doit vous permettre de faire uniquement l’essentiel afin d’exercer un meilleur contrôle dans votre vie. En somme, faire moins pour accomplir plus.

« La perfection est atteinte, non pas lorsqu’il n’y a plus rien à ajouter, mais lorsqu’il n’y a plus rien à retirer. »

— Antoine de Saint-Exupéry

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Onur Karapinar
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