Si tu veux survivre, continue d’apprendre !

Tes études sont terminées, mais tu n’as pas fini d’apprendre !

Alexis Minchella
Essentiel
8 min readMay 17, 2018

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“Learning how to learn” est un des nombreux cours en ligne disponible sur la plateforme Coursera.

Cette session fait partie des trois cours de cette plateforme les plus suivis au monde. 1,8 millions de personnes, dans près de 200 pays.

On comprend tout de suite que le sujet touche un grand nombre de personne.

L’époque dans laquelle nous vivons est fascinante ! Tout va très vite, et nous sommes de plus en plus à la recherche de moyens pour améliorer notre courbe d’apprentissage.

On a l’ambition d’être, chaque jour, un peu meilleur.

Apprendre à apprendre, vaste sujet. Cet article n’en est qu’une introduction.

The greater enemy of knowledge is not ignorance, it is the illusion of knowledge. — Stephen Hawking

Apprendre, c’est construire des connections 🏗

Lors d’une conférence, Elon Musk fait une comparaison entre un arbre et le savoir.

Sur un sujet donné, le tronc et les branches principales sont les fondamentaux à connaître. Le reste vient compléter cette connaissance.

Sans fondations solides, il est impossible de connecter ses idées entre elles et de comprendre des notions plus complexes.

On pense souvent, à tort, qu’apprendre est le résultat de nouvelles idées que l’on empile les unes sur les autres.

La réalité est différente.

Pour qu’une idée soit apprise et comprise, elle doit être connectée à ce que l’on connaît déjà.

C’est une nouvelle pièce de puzzle que l’on viendrait ajouter, car on ne part jamais vraiment de 0.

Nicky Case, un développeur américain, liste des principes très simples pour mieux retenir. Ces principes sont connus de tous, mais ça ne fait pas de mal de se les rappeler.

  • La métaphore.

Connecter et associer des idées avec des choses de tous les jours.

  • Le multi-support.

Rechercher une information sur plusieurs supports permet de les associer. Je lis un article sur un sujet précis puis je ce que je sais par une conférence, par exemple.

  • Les idées fausses.

Se poser des questions sur ce que l’on apprend. C’est un réflexe à avoir. N’oublions jamais de varier nos sources, tant sur le support que sur les auteurs.

Pour faire simple, il y a deux façons d’apprendre.

Activer le mode “Focus”

L’idée est d’apprendre étape par étape, en se focalisant sur un aspect à la fois.

Si tu te donnes l’objectif de courir un marathon sans préparation, il y a de fortes chances pour que tu n’arrives pas au bout.

Mais si tu réfléchis au temps qu’il te reste et que tu commences à te fixer un programme progressif, tu améliores tes chances d’y arriver.

Si tu regardes l’épreuve du marathon dans son entièreté, tu te décourages de l’effort physique qu’il va falloir faire. En divisant ce marathon en une petite série d’étape à passer, tu simplifies le processus pour y arriver.

C’est pareil pour tout ce que l’on entreprend.

Il est illusoire de croire que l’on va maîtriser un sujet complexe, rapidement.

Combien de personnes ont essayé d’apprendre à coder, sans jamais vraiment réussir ?

Si tu veux apprendre à coder un site de A à Z, il est évident que cela ne se fera pas seulement en quelques heures.

Il faut être méthodique, et avancer pas à pas, en se concentrant à chaque fois sur une tâche bien spécifique. Mode focus activé.

Réfléchir : Diffuse mode

C’est la seconde méthode pour apprendre.

Notre cerveau est à l’image d’un flipper.

@ Barbara Oakley — “Learning how to learn” sur Coursera

A gauche, voilà à quoi ressemble le mode focus dont j’ai parlé plus haut. Lorsqu’une nouvelle information arrive, on la connecte à des choses familières, proches les unes des autres. C’est la première étape.

Mais pour explorer de nouveaux terrains et aller plus loin, on doit élargir son champ des possibilités.

Comment s’y prend-on lorsque l’on veut résoudre un problème complexe ?

On essaie de comprendre ce que d’autres ont fait, sur des sujets parfois totalement différents.

Lorsque Dali n’arrivait plus à avancer sur ses peintures, il s’asseyait puis prenait ses clés dans la main. Il fermait les yeux pour réfléchir. Lorsqu’il s’endormait, il était tout de suite réveillé par le bruit des clefs sur le sol. Mais il avait trouvé entre temps une nouvelle manière d’avancer sur sa peinture.

Thomas Edison avait le même processus.

Sans aller aussi loin, la technique Pomodoro peut être un bon outil à utiliser.

Le principe : 25 minutes de travail focus, puis 5 minutes de distraction. En réalité, ces 5 minutes me permettent de réfléchir inconsciemment sur le travail que je suis en train de faire.

Bien sûr, ce n’est bien sûr pas la solution à tous nos problèmes. Il m’arrive de l’utiliser lorsque je dois écrire sur des sujets pour lesquels je suis moins à l’aise.

Qui n’a jamais eu d’idées en marchant, en faisant ses courses ou en prenant sa douche ?

Pomodoro permet de forcer cette réflexion sur un laps de temps relativement court.

“J’ai peur d’oublier” 😱

Comment se souvenir de ce que l’on sait ?

Lorsqu’on est à l’école, on a tous révisé plus ou moins intensément, à la dernière minute. On relit le plus de fois possibles ses cours et ses notes. Sans surprise, ce n’est pas la bonne méthode sur le long terme.

En revanche, deux choses fonctionnent très bien.

Les américains appellent ça le “recall”.

Surligner les passages d’un livre n’est pas suffisant pour retenir l’information. Cela nous permet simplement d’identifier les points importants à retenir.

Dans “The little book of Talent : 52 tips for improving your skills”, l’auteur présente une stratégie que certains appliquent sans vraiment le savoir.

Pour apprendre et retenir, deux méthodes sont possibles :

Méthode A : lire 10 pages 4 fois pour essayer de retenir les principales informations.

Méthode B : lire 10 pages, puis fermer le livre et écrire ce dont on se souvient.

Une étude montre que la méthode B permet de retenir deux fois plus d’informations.

Dans le cas A, lire quelques pages quatre fois est certes pénible, mais ne demande aucun effort particulier.

Dans le cas B, l’effort demande une certaine réflexion. On pense à ce qu’on a lu, pour ensuite organiser ses idées. L’information est ainsi plus vite assimilée, et devient ancrée dans notre cerveau.

C’est ce qu’on appelle le deep processing.

Nassim Nicholas Taleb, célèbre écrivain, va même plus loin.

Don’t write summary, write bullet point of what comes to mind that you can apply somewhere.

The Spacing effect.

Lorsqu’on apprend quelque chose pour la première fois, on l’oublie très vite.

Pour renforcer ce que l’on sait, l’apprentissage doit s’étaler dans le temps.

Avec ce schéma, on comprend que la répétition dans le temps nous permet d’améliorer notre mémorisation.

Comment je fais pour retenir un livre efficacement :

Il n’y a rien de compliqué.

Lorsque je lis un livre, je surligne au fur et à mesure les informations ou les citations que je trouve pertinentes.

Une fois la lecture terminée, je laisse le livre de côté pendant quelques jours.

Je reviens ensuite dessus pour noter dans un carnet les passages surlignés que je trouve les plus pertinents en ayant pris ce recul de temps.

Je relis ensuite ces notes régulièrement pour me réapproprier les concepts et les exemples du livre.

En faisant ça, j’essaie de connecter ce que j’ai appris avec ce que je savais déjà. On en revient à la puissance des connexions.

Il était une fois une expérience 👩🏼‍🔬

Deux psychologues, Hyde et Jenkins, ont mené une expérience en 1969 pour tenter de montrer l’importance des connections pour apprendre mieux.

Ces psychologues présentent une liste de 24 mots à deux groupes distincts.

Le premier groupe doit retenir le plus de mots possibles contenant la lettre “e”. Le processus d’identification est simple.

Le seconde groupe doit se focaliser sur les mots qui leur semblent plaisants. Cette fois-ci, la tâche demande un peu plus de réflexion.

Résultat : le deuxième groupe est capable de retenir beaucoup plus de mots.

La recette (presque) magique de Feynman pour apprendre mieux ! 🕴🏼

Feynman est un physicien américain. C’est l’un des plus influents de la seconde moitié du XXᵉ siècle.

Sa méthode est utile pour mieux comprendre un sujet et être capable d’en transmettre l’essentiel.

Il y a quatre grandes étapes :

  1. Identifier un sujet
  2. L’enseigner à un enfant
  3. Identifier nos points d’amélioration et nos lacunes
  4. Simplifier en racontant une histoire

Knowing the name of something doesn’t mean you understand it — Feynman

1. Identifier un sujet :

Écrire tout ce que l’on sait sur un sujet grâce aux ressources à notre disposition.

2. L’enseigner à un enfant :

Même si certains sujets ne se prêtent pas à un enfant, on comprend l’idée. Il faut être capable de simplifier au maximum son discours.

On reprend sa note en écrivant de manière simple et claire. La clef est d’utiliser le moins de mots techniques possible.

3. Identifier nos points d’amélioration :

L’apprentissage commence.

On fait maintenant relire sa note à une tierce personne. Un oeil extérieur permet de récolter des commentaires ou des questions qui nous semblaient évidents pour nous.

J’ai l’habitude de faire ça pour chacun de mes articles. Afin de simplifier au maximum les concepts, je fais le test avec Margaux (merci !).

4. Raconter une histoire :

Une fois les remarques prises en compte, on recommence.

C’est généralement à ce moment-là que l’on peut imager et rendre plus concret nos pensées, en rajoutant du contexte et des exemples. Notre discours sera d’autant plus vivant !

Deux dernières remarques :

Apprendre de nouvelles choses n’est pas toujours amusant suivant les sujets.

Et la procrastination n’est jamais loin. Pour éviter ça, se fixer des deadlines est une bonne méthode.

J’ai réfléchi sur le sujet dans un précédent article : pas de plan en 3 étapes contre la procrastination !

On sait aussi qu’il est plus facile d’apprendre quelque chose que l’on aime. On y pense inconsciemment, en créant des connections dans tout ce qu’on apprend.

Lorsqu’on aime son job et qu’on ne travaille pas, il nous arrive parfois que l’on pense à certaines choses en lisant un article ou en discutant avec des amis.

Je prends vraiment du plaisir à lire un livre qui traite de concepts que je ne connais pas. J’adore écouter un podcast sur un sujet que je ne maîtrise pas.

Il faut aussi s’avoir ce que l’on aime utiliser comme supports d’apprentissage. Sans ça, on se lasse, on s’ennuie, et on finit par abandonner.

Cet article est un condensé de ce que j’ai pu apprendre sur le sujet.

J’ai moi-même appliqué les principes et les méthodes dont je te parle dans l’article : comparaison, exemple, cas pratique, etc.

J’ai essayé du mieux possible de te raconter un petit bout d’histoire.

Si tu as déjà réussi à vulgariser un sujet, n’hésite pas à le proposer en commentaire ! 😉

Lectures recommandées :

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