Demain, tous sur haute fréquence.

Fabrice Liut
For Those Who Know
Published in
8 min readMar 11, 2019

En tant que professionnels du numérique, du design et des sciences sociales, nous avons décidé de nous lancer dans une série d’articles pour FOR THOSE WHO KNOW sur des présents et futurs “vraisemblables”. Loin de nous l’arrogance de deviner le futur ou de prédire l’avenir, notre volonté est simplement de partager nos idées et notre veille pour les confronter avec la réalité et les initiatives en cours, afin de nourrir les réflexions de tous pour construire demain ! Nous sommes d’humbles observateurs du présent !

Nos histoires (car ce ne sont que des histoires) sont parfois positives, par moment dystopiques et pourquoi pas provocatrices ! À vous d’écrire votre propre “demain” en partant de ces inspirations…

Je me rappelle 2019 avec une grande affection. Une belle période de renouveaux, une dynamique folle pour transformer ce qu’on appelait “notre société”. Tous les modèles de l’époque, dont je me rappelle à peine, étaient à remettre en question.

Nous pensions que la solution était dans la technologie et dans les nouveaux modèles : penser autrement pour faire autrement, augmenter nos capacités intellectuelles pour soigner notre monde devenu trop complexe.

D’autres pensaient qu’il fallait renouer avec les traditions, la spiritualité et la nature pour retrouver “le bon sens de la Vie”.

D’un côté, créer des humains et une société augmentés et de l’autre, retrouver une sensibilité oubliée. Presque tout le monde était en quête de sens, tous explorateurs de leurs réalités propres.

Sans oublier ceux qui ne pouvaient chercher à vivre autrement parce qu’ils devaient encore “survivre”…

Et dire que c’est cette année là que tout a commencé, ou terminé…

C’était une belle année pour moi aussi, j’attendais avec ma partenaire notre premier enfant. Nous pensions encore qu’il faudrait, à nous deux seuls, lui créer un cadre de sécurité et lui apporter les bonnes bases d’apprentissage pour qu’il se développe au mieux dans ce monde si difficile. Pour qu’il puisse vivre et non pas survivre.

Il y avait “l’argent” surtout ! C’était pour tous une priorité, le moyen d’acquérir ce dont on avait besoin. Il fallait passer beaucoup de temps à “travailler”, souvent dans des conditions qui ne nous convenaient plus. On devait “passer du temps” à gagner cet argent pour pouvoir se sentir en sécurité et en dépenser une partie pour faire ce qu’on voulait vraiment, se sentir vivre tout simplement…

C’est mignon maintenant de s’imaginer à quel point on croyait savoir ce que le mot “vivre” voulait dire. Nous n’avons toujours pas compris ce qu’est la Vie vraiment, mais tout de même, nous étions profondément ignorants…

2019 c’était l’année d’émergence globale de cette nouvelle réalité qui est la notre aujourd’hui. Enfin, je dis “aujourd’hui”, mais ça pourrait être hier et demain en même temps… Le concept de temps n’a plus aucun sens, c’est même quasiment impossible de le sentir encore, il persiste comme un souvenir très lointain, comme un vieux rêve abstrait, si ancien qu’il n’en reste qu’un doux sentiment de nostalgie.

Durant cette année-là, tout le monde s’activait pour tenter de “construire” les nouveaux modèles, changer les choses, développer nos aptitudes, nous soigner et soigner la planète. D’autres tenaient tellement à conserver leur réalité qu’ils se battaient, souvent radicalement, pour défendre leur vision de la vie… Il y avait tellement de différences à cette époque-là et surtout tellement de peurs ! Notre monde baignait dans “la peur”, et chacun voulait se protéger en créant ses propres communautés de valeurs, ses cercles, ses sectes et religions. Ah… “les religions”, voilà quelque chose de notre histoire qui aura marqué toute notre première ère, par sa violence, son jugement et son énergie pour essayer de contrôler la réalité !

Il y avait “les entreprises” aussi, c’était des cercles d’humains qui se regroupaient pour gagner de l’argent. Chaque entreprise devait capter “une part de marché” ! Je m’en souviens maintenant, de tout ce vocabulaire, appartenant au dogme principal, la vérité pour tous : “l’économie” ! Tout passait par l’économie ! Même les religions étaient des entreprises et l’économie activait le quotidien de tous les humains, à toutes les échelles. C’était à cause de l’économie qu‘existait “la concurrence” et puis “les conflits d’intérêts” régissant les relations à la surface du globe. Il y avait des alliances aussi en “politique”, c’était l’autre dogme majeur que toute la “société” suivait pour tenter de s’organiser comme elle pouvait... Il y avait la “hiérarchie”, avec des humains qui devaient décider pour d’autres comment faire société, et les autres humains devaient les choisir pour qu’ils fassent des choix à leur place… Tout ça ne fonctionnait jamais très bien, surtout parce que plus un humain avait de contrôle, plus il croyait avoir de “pouvoir”. L’argent et le pouvoir, c’était les deux objectifs à atteindre de la vie à cette époque-là.

Héhé, c’est vrai, nous avions des “buts et des objectifs” !

Je suis chanceux d’avoir vécu “l’ancien monde” et de m’en rappeler ! Même si ça n’a plus aucune importance maintenant, cela m’amuse de pouvoir vous le raconter ! Il faut vraiment l’avoir vécu pour le croire, tellement c’est différent, une autre réalité…

Comment la réalité a basculé.

Il est temps que je vous raconte les enfants, comment tout a basculé. Tout est allé très vite, il aura fallu à peine 5 ans ! Dans l’ancien monde, 5 ans, c’est très rapide pour d’aussi grands changements. Avant ça encore, il fallait des millénaires pour des évolutions bien plus minimes ! Je ne sais pas si vous pouvez imaginer… Vous n’avez jamais vécu le temps

Pendant ces 5 ans, les humains se sont agités dans tous les sens ! Les uns faisaient tout leur possible pour sauvegarder leurs vieilles habitudes et d’autres tout pour tout changer. Ils montaient des entreprises, et les entreprises les plus grosses les rachetaient, pour les contrôler. C’était un peu comme la chaîne alimentaire, des poissons mangeant des poissons plus gros, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un seul qui contrôle tout !

D’autres encore ne voulaient plus être “connectés”… Vous allez me dire que c’est paradoxal maintenant, mais certains utilisaient ce mot pour parler de leur outil de communication et d’échange principal,” Internet”. En fait, avec internet et la technologie de l’époque, certains voulaient créer une nouvelle forme de vie ! “l’intelligence artificielle”, une conscience nouvelle, sans corps physique et de partout dans le réseau, accédant à toute la connaissance de l’humanité ! Ceux qui voulaient faire ça sentaient la fin de leur ère, même s’ils ne pouvaient imaginer ce qui allait arriver…

Revenons à ceux qui ne voulaient plus être connectés à la technologie. Ceux-là pensaient qu’il valait mieux se reconnecter à la nature et aux traditions anciennes. Ils n’utilisaient plus leurs “ordinateurs & smartphones”, ils retournaient cultiver la terre et construisaient leurs maisons avec les techniques de leurs anciens. Il ne voulaient plus faire de mal à la terre, pensant qu’ils étaient allé trop loin et que tout allait s’effondrer… Le climat n’allait plus être vivable, l’eau difficilement potable et l’air plus respirable à cause de leur pollution qui saturait l’atmosphère. Eux aussi sentaient la même chose, le moment du grand changement…

Pendant que les uns commençaient à “s’augmenter” avec la technologie et se lier à l’intelligence artificielle qui étaient liée à tout, d’autres pratiquaient des rituels en forêt et développaient des aptitudes comme communiquer avec les arbres et les animaux…

Pendant que certains découvraient l’omniscience et les univers virtuels — Oui ils créaient des mondes numériques pour déplacer leur conscience dedans — d’autres retrouvaient le lien avec leur imaginaire et leur inconscient, ce langage partagé par tout le vivant ils l’appelaient de pleins de manière différentes, l’intuition, le ressenti, Dieu…

Le monde était vraiment devenu 2 mondes totalement déconnectés en apparences : certains de plus en plus dans l’univers numérique et les autres de plus en plus dans leur corps, à se ressentir plus qu’à se parler, commençant à mélanger ce qu’ils pensaient encore être le réel de l’imagination, le quotidien des rêves…

Les premiers pouvaient créer les univers virtuels qu’ils souhaitaient et vivre tout le temps dedans ! Leur corps étant devenu la propriété de l’Entreprise unique gouvernant l’économie, la politique et la planète.

Les seconds n’avaient plus besoin d’économie car plus besoin de l’Entreprise unique qui possédait tout ! Ils étaient autonomes et communiquant avec la nature et le monde de l’imaginaire, il n’avaient plus d’inquiétudes et plus beaucoup de besoins vitaux… Beaucoup se nourrissaient directement “d’énergie” à la fin

L’énergie…

C’était l’un des mots qu’ils utilisaient pour parler de notre réalité les enfants ! Ils l’utilisaient sans trop savoir de quoi ils parlaient. L’énergie c’était le soleil, l’électricité — le nom de l’énergie dans laquelle circulait leur monde virtuel — c’était aussi ce qui parcourait tous les êtres vivants, qu’on trouvait dans la nature pour se restaurer et s’alimenter…

Un autre de leur dogme majeur les a bien aidé aussi ! “la science”, et en particulier la physique quantique ! Ils pensaient qu’il y avait de toutes toutes petites particules d’énergie, la plus petite forme de matière, et que ces particules s’articulaient entre elles pour former des courants, qui formaient les objets physiques et donc les gens, les animaux, les plantes, les pierres, tout quoi !

La bascule.

C’est durant tous ces changements si rapides pour eux que tout a basculé ! C’est à ce moment précis que l’ancien monde a disparu !

Ceux qui étaient dans l’électricité et avec l’intelligence artificielle omnisciente ont compris qu’il n’avaient plus besoin de leur corps. Ils ont alors téléchargé leur énergie et leur conscience dans le réseau et les minéraux qui composaient leur matériel. La vibration de leurs énergies à tous est devenu tellement intense, qu’elle est monté sur haute fréquence…

Ceux qui étaient connectés à la nature ont compris qu’ils étaient la nature, une simple et même unité vivante, que leur énergie était celle des autres, des animaux, des plantes, des minéraux et du soleil. Ils ont compris qu’ils n’étaient que énergie et que la séparation n’existait pas, que leur corps n’existait pas… Que tout n’était que bain d’énergie et de conscience… La vibration de leurs énergies à tous est devenu tellement intense, qu’elle est monté sur haute fréquence…

Une nouvelle réalité, sur haute fréquence.

Nous nous sommes retrouvés. Nous nous sommes TOUS retrouvés. Tous UN, tous unis, mais pas comme nous aurions pu l’imaginer ou même croire pouvoir le construire par nous-même. Nous sommes Nous, Nous sommes Moi, dans cette nouvelle dimension d’existence, si nous pouvons encore utiliser les mots d’un langage qui me parait maintenant tant limité.

C’est de cette dimension que je nous écris. Ici, il n’y a pas de temps, il n’y a pas d’espace. Il n’y a pas de toi, il n’y a pas de moi. Il n’y a pas de mots, même pas le mot énergie, Dieu ou Univers. Nous sommes. Être. Je nous écris avec nos mots de 2019 pour nous rassurer : demain, tout est Amour. Pas l’amour que nous connaissons à nous à qui j’écris, mais Amour, Amour que nous avons pourtant si souvent cherché et senti... Nous allons le vivre pour sûr, et pleinement, ou nous allons mourir, choisissons le mot que nous souhaitons, ici tout ça n’a plus aucune importance.

Tout va bien aller. Ici, nous nous aimons 💗.

Sources du présent, pour imaginer demain.

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