Les six premiers mois de construction d’un lieu d’émergence

Pierre-Alexandre Klein
Les feuilles de l’Arbre
15 min readJun 2, 2020

#SpoilerAlert

On raconte que les mots qui suivent ont été entendus lors d’une réunion en plein air, qui réunissait les marraines, parrains et soutiens premiers du projet de l’Arbre qui Pousse. Ces bribes se retrouveront dans un Dossier, que dis-je? Dans un Manifeste qui sera publié incessamment sous peu.
Bonne lecture.

Rappelez-vous, c’était hier.

La première fois que vous découvrez le projet de l’Arbre. La première fois que vous rencontrez Arthur et Juan et Pauline. 2018 ou 2019, peu importe. Ce jour là, vous découvrez leur projet.

Un Arbre qui Pousse… un frisson d’espoir vous envahit. Ils sont là, et vous avez un rôle à jouer.

Au commencement, il y a un rêve. Le rêve de vivre ensemble. Le rêve de planter des arbres, de voir des oiseaux s’y poser. Le rêve de recréer des écosystèmes bouillonnant de vie. Le rêve de décloisonner les champs et les prairies, les forêts et les étangs, les hommes et les animaux, le politique et le citoyen, le voisin et la voisine. Le rêve de planter ce qu’on mangera, de manger ce qu’on a planté. Le rêve de le faire avec nos enfants. Ou avec les enfants des autres.

Nous ne cherchons plus à convaincre, nous voulons inspirer.

Loin de nous les discours écologistes pré-machés, loin de nous les ultimatums climatiques, loin de nous les “il faut”… Nous ne cherchons plus à convaincre, nous voulons inspirer. Nous ne cherchons plus à justifier notre action en exposant le contexte désastreux, nous voulons témoigner. Notre rêve est celui d’une bande d’idéalistes culottés, qui n’a pas froid aux yeux pour se mettre en mouvement et réaliser ainsi la plus belle image que nous avons de la société. Nous croyons au potentiel de chaque individu pour transformer et façonner sa propre réalité et naturellement celle du monde qui l’entoure…

Notre rêve est d’en faire l’expérience au quotidien.

En concevant l’Arbre qui Pousse, nous avons simplement appliqué ce que nous savons intuitivement : la richesse d’un écosystème dépend de sa biodiversité, et sa résilience dépend de la bonne gestion de ses ressources.

L’Arbre qui Pousse, un lieu d’émergence, un tiers-lieu rural niché au coeur du Brabant Wallon, à Ottignies. L’Arbre qui Pousse brasse quotidiennement des artisans, des maraîchers, des formateurs, des apprentis et des habitants, petits et grands. C’est également un point de rencontres : des conférences, des formations et des événements festifs y prennent place. Apprendre, grandir, cultiver, transmettre, fertiliser, agir et sensibiliser… l’écosystème se veut régénératif et vibrant.

Un Arbre et ses Racines

Elles sont importantes, ces racines: Les expériences personnelles et interpersonnelles que nous vivons dans cet écosystème sont des moteurs d’action pour transformer notre société. Derrière chaque interaction, chaque décision et chaque légume planté, il y a le choix de se mettre en mouvement vers un monde plus “juste”.

Accueil et partage

L’Arbre qui Pousse est avant tout un espace public généreux et inclusif. Il attire et nourrit des profils de personnes différents… Sensibles à l’harmonie humaine qui se crée lorsque le cadre est bienveillant, nous créons un lieu de ressourcement. Ici, chaque personne est une richesse. Nous soutenons des valeurs de respect mutuel, de non-jugement, d’écoute de l’autre et d’accueil de la diversité.

La collectivité comme échelle d’action

Se rassembler, c’est permettre la résilience. Nos ressources humaines sont précieuses. Sans rendre le modèle compliqué, nous appliquons les outils de gouvernance partagée et d’intelligence collective pour créer un cadre qui permet à chacun de s’exprimer sans perdre de vue l’objectif du groupe. Dans ce projet, chaque acteur a son propre champ d’autonomie et sa propre redevabilité vis-à-vis de tout l’écosystème, et c’est ce cadre qui rend le processus fluide et puissant.

Vers la résilience alimentaire

Nous choisissons de relocaliser notre production et d’ainsi répondre aux critères de résilience alimentaire de nos territoires. En revalorisant l’activité paysanne, nous participons à cette spirale vertueuse, et redonnons un sens à l’action de “nourrir l’humain”.nous favorisons la diversité à tous les niveaux. Quelle réussite que de voir naître un verger intensif pâturé par un poulailler mobile, une bande de plantes sauvages comestibles au bord d’une pépinière, un maraîchage en auto-cueillette pour les habitants du quartier à côté d’une production d’herbes de grandes qualité pour les restaurateurs locaux. Nous participons à l’autonomie du territoire, à la capacité pour les habitants de subvenir localement à tous leurs besoins de base. Par la complémentarité des acteurs présents dans le projet, nous permettons à chacun de sourcer facilement ses matières premières, et de partager naturellement ses matières transformées. Une solidarité s’installe naturellement entre producteurs et consommateurs

Régénération de l’écosystème

Au-delà de notre amour pour le vivant et de tous les éléments qui le composent, nous nous sentons investis d’un rôle très privilégié de concepteurs d’un lieu vivant. Nous sommes là pour soigner la terre, lui redonner l’occasion de s’aérer, de se gorger d’eau, et d’ainsi voir renaître des plantes oubliées capables d’accueillir la faune.Petit-à-petit, nous apprenons à lire dans les lignes du paysage, à déceler la présence de l’eau ou celle d’un mammifère, à comprendre les cycles des saisons qui s’enchaînent sur le lieu et le transforment en permanence. Au fur et à mesure que nous comprenons les interactions au sein de cet écosystème, nous pouvons ajuster nos actions pour l’enrichir et stimuler la vie. Au fait, qu’est-ce qui peut être considéré comme un déchet, dans la nature? Les surplus des uns deviennent l’or des autres. Un matériau revalorisé ou upcyclé est un matériau qui n’est pas extrait et pour lequel on évite une dépense d’énergie nécessaire à son obtention ou à son transport

Education et apprentissages

En tant qu’humains, nous trouvons nos réponses lorsque nous y voyons un enjeu. C’est d’ailleurs comme ça que nous développons une grande capacité d’adaptation lorsque nos enjeux sont ceux de la vraie vie. Enracinons nos écoles dans un contexte vivant, et nos enfants trouveront les réponses adaptées au vivant.

Au-delà du concept de « pédagogie alternative », la ferme encourage l’apprentissage par le « faire ». Chacun peut avoir accès au savoir, car le savoir est une forme d’intellectualisation de ce que nous vivons… et tout le monde vit.

Revalorisation du patrimoine

Nous sommes sensibles à l’utilisation raisonnée de notre sol et au décloisonnement entre les secteurs : nous ne voulons plus d’un développement esclave de la voiture, nous voulons revoir nos villes et villages vivants, fournis de services de proximité, d’opportunités d’emplois, et de lieux de rassemblement. Au coeur de cet enjeu, se trouve celui de la rénovation du bâti existant. La ferme est un lieu propice au rassemblement, et sa fonction a toujours été d’accueillir le vivant.

Entrepreneuriat et transition

Entreprendre, c’est oser se mettre en mouvement, oser faire émerger en nous et autour de nous des nouvelles histoires créatives. Entreprendre, c’est donc un acte de courage vis-à-vis de soi-même et vis-à-vis de la société. Nous mettons systématiquement cette notion en parallèle à l’épanouissement personnel, au travail sur le sens des choses, et au sens du travail. L’Arbre qui Pousse est un laboratoire, une ruche en transition conçue pour favoriser l’éclosion des rêves et l’épanouissement des idées.

Culture et narratifs

La recherche de sens évoquée en amont fait suite à une perte de repères, de racines, de valeurs et d’histoires communes. Où sont les conteurs, les sorcières, les feux autour desquels nous pouvons danser et chanter ? Que sont devenus nos lieux de rassemblement s’ils n’offrent même plus la possibilité de se raconter notre passé commun et d’envisager notre futur collectif ?L’Arbre qui Pousse est un promoteur de cohésion sociale : la richesse du folklore, la diversité artistique, et la présence de notre culture collective forge la création de nouvelles histoires. Inspirés par notre récit commun, la ferme est le lieu créateur de nouveaux contes, histoires, poèmes faisant l’éloge de la Transition.

Rayonnement

C’est avec humilité que nous cherchons à répondre à de réels enjeux, à nous ancrer dans la réalité de notre temps, d’être justes dans nos mots et dans nos images. Si nous avons quelque chose à offrir à la société aujourd’hui, c’est peut-être ce lieu démonstratif, qui rassemble et qui rayonne.

L’Arbre qui Pousse a l’ambition de transmettre, d’inspirer, de connecter et de pérenniser.

Accès à un bien commun

Lorsque le décloisonnement s’opère, lorsque les secteurs privés et les pouvoirs publics se rencontrent, lorsque le potager individuel devient un jardin partagé, lorsque les grandes entreprises serrent la main des producteurs de leur cantine et lorsque l’accès à la propriété est partagé et démocratisé, le pouvoir d’action décuple.

Face aux nombreuses émergences, L’Arbre qui Pousse s’inspire et fait partie de ce paysage d’émergence de nouveaux récits. Nous souhaitons l’amplifier, le challenger et le compléter, le mettre au-devant de la scène pour stimuler son émergence au sein d’une nouvelle société.

Un système intégré

Aucun pôle ne peut exister sans l’autre, chaque activité est reliée au tout. C’est sous ce regard que le projet est une initiative innovante, puisqu’il rassemble en un seul lieu différents aspects d’une société en transformation. Espace de célébration, de production, de réflexion et de transmission, l’Arbre qui Pousse les intègre en un tout cohérent.

Au-delà des mots

Mais en fait, que s’est il passé depuis 6 mois? En voici un historique romancé, pas tout à fait exhaustif, mais qui donne une bonne idée de nos efforts, fournis sans relâche. Du 09–17 heures en mi-temps avec pause midi et 13ème mois, comme prévu dans le business plan.

Les clés de la ferme sont acquises le 16 décembre 2019.

L’hiver est passé au froid à la ferme, et les habitants et porteurs de projet de la ferme sont trouvés et chéris, c’est un nouveau bond pour une famille grandissante, en expansion.

L’équipe déménage en janvier du Germoir à l’Arbre ou une des maison est utilisée temporairement comme bureau. On se sent comme chez nous.

Les chantiers démarrent assez vite, les habitants rénovent leurs unités de logement. Peinture, isolation, plancher et chaque unité a aujourd’hui son poêle. Il ne manque plus que les tubes et qu’un couvreur vienne s’occuper des trous dans les toits.

C’est aussi l’heure des premiers CA avec la Fondation permettent d’établir un cadre vertueux. Quel bonheur, ces cafés-couques des vendredis à l’aube et de sentir autant d’amour, pas encore tout à fait réveillés…

La salle commune est totalement rénovée, plancher, cuisine, poêle de masse qui trône avec ses 5 tonnes, certains diront peut-être que c’est un peu mégalo mais ça rayonne et ça ne laisse que des fumées froides sortir, un must de l’efficience énergétique. Rien ne se perd, rien ne se crée, disent ils…

50 tonnes. Oui, oui, 50 tonnes de déchets s’excavent du terrain d’aventure. On y retrouve aussi des pierres bleues, des billes de chemin de fer et des mangeoires d’époque, entre les barils, frigos, pneus et autres plastiques non-identifiés. Cette parcelle est ensemencée dès lundi, d’ailleurs.

Une diplomatie s’installe, entre Vanessa, la restauratrice, Armel, le capitaine du paquebot qu’est ce corps de logis et le coworking de Torrefactory.

23 habitants emménagent, ils se reconnaissent et commencent à s’organiser. Gouvernance, activités, projets, vision, un bouillon de culture et de nouvelles connexions qui démarrent. Un potager qui se lance, des idées d’abris vélos, d’ateliers en tous genre, un free market,… c’est de bonne augure, l’énergie est là.

On comptabilise 322 dossiers et contrats manipulé avec soin par Pauline. Passation de compteurs, de transferts de garantie locative, de demande à l’urbanisme pour clarifier les numéro d’affectation, permis demandé etc. Antargaz vous semble nébuleux? Vous savez à qui vous adresser. On apprend à rédiger des baux et des conventions. On adore ça, les conventions. Les risques, les scénarios catastrophes, les négociations de loyer, les calculs de forfaits de charges.

Mais aussi des manifestes, des chartes et des gantt ou des tableaux de charges tournantes. L’oeil du cyclone de tout collectif. Loin de nous les tables d’architecte et les tableurs de budgétisation. Un reality-check pris en pleine poire, avec plaisir.

En parlant de l’équipe, que dis-je? De l’organe “Accueil et partage public”. Aussi appelé Visionnaires éclairés consanguins, qui créent toutes les structures légales possibles et imaginaires: asbl, société, coopérative, fondation. Ces cocos là, ils n’ont pas 25 ans et gèrent déjà un empire à eux tous seuls. La maman d’Arthur m’avait prévenu de façon très humble: “Avec Juan et Arthur, tu vas apprendre é-nor-mé-ment, tu vas voir…”

Et nous voilà projeté dans un tourbillon que nous avions nous même conçu, quelque part…

Tour-à-tour: syndics, promoteur immobilier, entrepreneurs, conférenciers visionnaires, journalistes, écrivains, électricien, plombiers, plafonneurs, peintres, comptables, artistes, architectes, géobiologues, voyantes, techniciens de surface, cuisiniers, guides, facilitateurs, coach d’entreprises, meilleurs amis, patron, parents, ouvrier, conteur, chaman, docteur, hote de gîte, la schizophrénie de cette équipe de gobelins en prend un coup, et nos compétences montent en flèche.

Niveau projet, c’est l’arrivée de la Cabane à apprendre, avec sa roulotte/bibliothèque pour enfants, et son occupation de la salle commune. C’est la Casita avec une yourte pour une école maternelle inspirée par Montessori. C’est Reynald et son espace de cérémonie pour initier les petits et grands à la connaissance de soi, grâce à la respiration, au yoga et au tarot. Remonter aux sources des mémoires inconscientes, il va bien falloir cela.

C’est Joachim qui se lance dans ses cultures avec son projet Herbéa. C’est l’atelier vélo et Louis et Jonas qui réparent sans cesse. C’est Catherine la boulangère qui veut faire du pain, du craquelin et des baguettes bio, saine et locales à fermentation lente. C’est Marie et son nid de permacouture et leurs ateliers textiles. C’est Hubert et ses ateliers pédagogiques, qui sensibilisent petits et grands à la nature, notamment grâce aux ruches et aux abeilles. Ce sont les ateliers low-tech qui se lancent, pour créer des frigos sans électricité, des capteurs solaires à base de vieux frigos. C’est Pablo et son projet de vignes qui poussent. Grâce à Anouk, nouvelle arrivante, on rénove aussi un petit espace attenant au corps de logis, qui deviendra un éco-habitat témoin, pour accueillir un invité, un couple de bénévoles ou un conférencier, en “expérience immersive à la ferme”. C’est aussi Aurélie, ensemenceuse et pépiniériste. Quentin qui veut reforester à tout pris, entre deux balades de plantes comestibles. Sarah et Marielle qui lancent une épicerie à la ferme, entre nous, pour sourcer les produits locaux et de qualité. C’est Natacha et Stéphane qui nous aident à développer un pôle d’art avec ce projet des Nouveaux commanditaires, l’art comme medium de réflexion. Je vous passe les 33 heures de présentation d’artistes potentiels. Fascinant. Que dis-je? Subversif.

C’est aussi l’accueil d’humains extra-ordinaires. C’est Dominique, un Gaston un peu autoritaire à la situation compliquée que nous accueillons avec amour, c’est Andréa, notre stagiaire graphiste, Vincent, Olivia et Gilles, qui viennent en renfort et sont accueillis. Ils offrent leurs muscles, de l’ordre dans l’administratif ou nous offre de longues heures d’étude concernant l’urbanisme et la mobilité. Sans compter. Il est bon de souligner leurs aides et celles de toutes les personnes qui sont passées à la ferme.

À un autre moment, Hugues, le géobiologue passe 5 heures sur les terres.Les haies sont taillées, l’endroit du futur puit est déterminé, des barrières enlevées, on ré-ouvre la traverse, on dispose des toilettes sèches, on accueille 150m cubes de compost. On aplanit certaines partie des terres et certains espaces sont sécurisés. On décide du réseau hydro, comment gérer l’eau? Des tranchées et des pompes sont installées, pour assurer que l’eau parvienne à température sur les cultures.Comment gérer l’énergie au delà du mazout et des citernes de gaz? Un microgrid s’imagine doucement, une chaudière biomasse est également à l’étude, histoire d’éviter de devoir mettre du bétail dans le coworking. Ca serait hype, n’empêche…

Il s’agit d’utiliser cette énergie à bon escient, en conscience, qu’est-ce qui justifie de pomper dans une nappe, quelle utilisation vertueuse de cette eau, il faut qu’elle serve la régénérativité et la biodiversité.

Ce début 2020, c’est aussi un confinement qui arrive à pic, et une inauguration probablement prévue trop tôt. Cela nous permet d’avancer à notre aise, à un rythme plus léger, en travaillant nos impatiences.

Une équipe qui s’harmonise au fil du temps. On apprend à être humains et entrepreneurs ensemble. On prend nos vélos pour camper, on part en trip dans les bois féeriques et on parle beaucoup. On se tait et on s’écoute aussi. On rêve. On s’accepte et on se domestique, on apprend à s’admirer, à se pardonner, soi et les autres. Les équilibres se créent et tout naturellement, le liant prend.

Le design des terres est fait avec les porteurs de projet et producteurs. Nous avons combiné l’intuition, les relevés biochimiques des sols, les images satellites des 50 dernières années et évalué la topographie, du relief aux flux. Quelques milliers d’arbres vont être plantés cet automne, on espère. Les demandes sont faites.

On pense aux mécanismes et aux processus. Finances, gouvernance, décisions, véhicules financiers, “Obligations de Résilience”, modèles de convention, fréquence de réunions, cycles d’ateliers, marchés hebdomadaires.

On publie un Feuilleté pour tous les acteurs du projet, ainsi qu’une illustration de l’écosystème. Une date est posée: Septembre 2021, on fera un shaker organisationnel, une grande co-création ou l’écosystème, supposément à bonne hauteur, fera l’objet d’une refonte collective.

On déploie aussi une petite infrastructure numérique pour aider les individus à communiquer, slack, newsletters, podcasts, un blog participatif, une chaine youtube, un compte instagram. On est à la page, prêts à raconter nos histoires, accessibles à tous.

On remplit des dossiers de subsides. Pour planter des arbres, pour financer l’ASBL et pour plein d’autres choses.

Des chassis arrivent, pour la nouvelle boulangerie, pour le magasin des couturières, pour le garage reconverti et rénové pour l’occasion: une nouvelle salle d’accueil et de réunion au coeur du coeur.

On republie un dossier de printemps en 2020 (ndlr: aujourd’hui sur le point d’être rebaptisé Manifeste), on ne change pas une formule qui touche. Qui pousse, pardon.

J’oubliais les visites, Credal, SAW-B, Lita, les Brigades Paysannes, le réseau GASAP, des associations européennes de l’agriculture paysanne, les rencontres avec toutes les générations qui ont habité ou vécu des anecdotes à la ferme, les autres écosystèmes du coin et de la région, les appels avec des initiatives similaires ailleurs dans le monde, les Arbres ouverts où on recevait 30 personnes curieuses à chaque fois, les appels de personnes qui veulent lancer un lieu d’émergence, …

Vis-à-vis de la commune, une demande de permis est en cours d’élaboration: ouverture de la baie sous le préau, construction d’un nouvel atelier près du coworking, mais on espère aussi s’associer au projet d’aménagement d’une autre prairie adjacente, déjà sous l’influence du célèbre Thomas et Piron, et on si on proposait déjà nos services à la collectivité, au départ de la ferme? En tous cas, on vise à établir de bons contacts à tous les niveaux politiques.

De nombreuses autres idées fusent: séchoir, herboristerie, une ressourcerie, un atelier, une auberge dans la cuisine professionnelle, place pour les promeneurs, aire de pique-nique, lancement d’un pôle d’écotourisme, de marchés hebdomadaires, de festival low-tech et ou musicaux,…des vergers qui se dessine, paturé, conservatoire, forêts denses, haies sur les principe Miyawaki, mais en marque blanche. On aime bien aller à contrecourant, briser des labels forts sur le nom mais faible sur le principe lorsqu’appliqué de façon déraisonné. L’Arbre devient un patchwork multicolore.

Il est beau ce chemin. Et dire qu’on a réalisé cela en moins de 5 mois. Vivement la suite…

Et aujourd’hui nous sommes là, pour faire une pause, cerner ou recerner peut-être un peu mieux là où nous sommes, dans quel cadre et avec quels soutiens.

On s’arrête? On continue? Qu’est-ce que votre coeur vous dit? Et vos bas-ventre?

Laissons nous méditer la dessus un instant

--

--

Pierre-Alexandre Klein
Les feuilles de l’Arbre

Words are colours and textures I love to juggle with to express my optimistic realism in the magic present from our realms. Our stories create our realities.