L’entrepreneur, ce couteau suisse très imparfait

Le journaliste et l’entrepreneur, ep.4

« Que de choses il faut ignorer pour pouvoir agir » écrivait le poète Paul Valéry. Il ne pensait certainement pas à la vie d’entrepreneur…Et pourtant, c’est souvent ce qui arrive. Pour le meilleur : avancer, oser, plonger et construire. Mais aussi pour le pire : tâtonner toujours, hésiter, se perdre et aussi, par moments, s’essouffler.

Il y a maintenant 5 mois, Ernest quittait Le Tank media avec plein de projets, mais aussi avec plein de questions. Depuis que nous sommes sortis de l’incubation, plusieurs des choses que nous avions annoncées lors de la dernière soirée du pitch ont été accomplies. Nous avons rendu notre site plus clair et plus lisible pour nos lecteurs, nous marquons toujours plus le côté hebdomadaire d’inspirations littéraires qui donne envie de lire. Enfin, et surtout en connaissant mieux notre audience, nous parvenons tant bien que mal à mieux l’adresser. Évidemment, certaines choses sont en suspens.
Surtout, une question demeure : comment accélérer encore dans notre développement ?

Pour être plus précis dans le questionnement, nos interrogations sont de deux ordres :

D’ordre stratégique : le modèle d’Ernest est-il validé et devons-nous continuer sur ce chemin ? Notre offre est-elle réellement claire et comprise de tous ?

Gratuit / Payant : un dilemme qui reste sans réponse

Ces questions stratégiques sont amenées de fait par plusieurs éléments de contexte. Comme vous le savez peut-être Ernest est donc un hebdomadaire en ligne d’inspirations littéraires sur abonnement.
Ainsi, nos abonnés ont accès chaque semaine à des conseils de lecture inédits, à des entretiens avec des auteurs (Les derniers : Ilaria Tutti, Carole Zalberg, Loulou Robert, Aurélie Filippetti, Yasmina Khadra), à des chroniqueurs prestigieux sur différents sujets ( Pierre-Louis Basse, Thomas Hervé, Lisa Vignoli, Jean Casel de la Griffe Noire, Robin Walter qui écrit une BD exclusive en épisode chaque mois sur Ernest et j’en passe, rendez-vous sur le site…) et aussi à des enquêtes et des inspirations (la vraie rémunération des auteurs, comment la littérature raconte la crise des migrants etc, ou pourquoi nous sommes au niveau écologique comme la civilisation de l’île de Pâques… ).

Menu riche, dense, dont nos abonnés nous disent en grande majorité lorsque nous leur posons la question qu’il « est vraiment très intéressant et très complet » et surtout qu’il « est différent de ce qu’ils peuvent lire ailleurs ». L’une d’entre elles spontanément nous a même écrit : « vos contenus et vos articles sont tellement humanistes et intéressants que l’on regrette qu’il n’y ait pas de rencontres avec vous ». C’est noté, pour les développements futurs.

Ernest, c’est aussi une partie gratuite : le livre du vendredi, la newsletter avec un édito littéraire sur l’actualité et des renvois vers nos articles payants, un club de lecture sur Facebook « Le Zinc d’Ernest » qui aujourd’hui est aussi un lieu de partages de lecture pour des abonnés potentiels. Toutes ces fenêtres gratuites sont un moyen de nous faire connaître, mais au fond, cela ne leur suffit-il pas à ces abonnés potentiels qui ne franchissent pas le cap de venir soutenir Ernest financièrement ?

Clairement cette interrogation me taraude et la réponse ne vient pas aisément.

Quid de nos box de livres me direz-vous ?

Cela entre dans le deuxième ordre des questionnements actuels ce que j’appelle l’opérationnel-stratégique : comment mieux les gérer pour les rendre plus rentables. Aujourd’hui nous achetons les livres auprès des libraires indépendants, mais ils ne peuvent pas nous garantir un prix aussi intéressant que si nous nous tournions directement vers les diffuseurs, ce que font, en revanche nos concurrents en associant différemment les libraires.

Faut-il se tourner vers cette solution et imaginer une autre façon d’embarquer avec nous les libraires indépendants avec notre idée de manifeste de la lecture responsable ?

Comment je n’ai pas su vraiment progresser sur le marketing, Facebook et Google Adwords

L’autre question opérationnelle mais pourtant complètement stratégique est simple : comment devenir BEAUCOUP plus efficace en pub Facebook et dans les Google adwords ?

Honnêtement, j’ai beau retirer ma casquette de journaliste, me plonger dans les méandres de la compréhension des mécanismes, faire du test and learn comme il convient de faire, je n’apprends pas grand-chose de bien précis, je ne sais pas réellement utiliser ces outils et clairement, je touche mon seuil de compétences d’« entrepreneur couteau suisse » ou « doer in chief ».

Au fond, ma question est la suivante : je sais qu’il faut progresser là-dessus, mais d’abord en suis-je réellement capable ? Je ne crois pas. Ce n’est pas là-dessus que je pourrais apporter le plus de plus-value à l’entreprise Ernest. Aussi, reviens alors la question de l’apport de compétence réelle et forte sur ce sujet et plus généralement sur le Marketing. Clairement, pour faire un bon média en ligne aujourd’hui, il faut être bon sur l’éditorial, mais aussi et SURTOUT sur le marketing.

Pour un board participatif

Ainsi, cinq mois après la fin de l’incubation, je suis beaucoup mieux armé pour répondre à des interrogations, je connais mieux mes metrics, je sais pourquoi une campagne marketing de mailing récente a échouée etc.. Tout cela c’est notamment grâce à ce que j’ai emmagasiné comme savoir lors de l’incubation.

Mais cinq mois après, je n’ai toujours pas su résoudre mes lacunes de marketing, et surtout répondre à la question : sur quelle (s) pédale (s) il faut appuyer pour aller vraiment plus vite. Je sais que cela viendra, mais parfois le chemin est long quand on est un « couteau suisse » incomplet.

Pour terminer ce post et compléter mon couteau suisse, si d’aventure certains ou certaines d’entre vous ont envie d’échanger et d’apporter leur pierre à l’édifice Ernest n’hésitez pas à faire de ce post un « Board participatif » ou à nous écrire : dmedioni@ernestmag.fr