“Le changement, c’est maintenant”
Le journaliste et l’entrepreneur, ep.3
2–8–2. Deux semaines de mise en questions de l’ensemble des projets incubés et donc d’Ernest. Je vous le racontais ici. Huit semaines de construction, de doutes, de nouvelles convictions, de nouveaux doutes, de nouvelles envies et d’avancées, je vous le racontais là. Et enfin, deux semaines pour « sortir » de l’incubation et mettre en application les convictions acquises.
Pour Ernest elles sont de plusieurs ordres.
Avant de vous les détailler et de vous faire réagir dessus, quelques mots pour dire à quel point l’accompagnement s’il est harassant, questionnant, est réellement porteur de changements que l’on imaginait pas. Changements de posture (du journaliste à l’entrepreneur, il faudra encore le travailler), changement de façon de concevoir notre propre relation à notre média et aussi à nos lecteurs et à notre communauté.
Évidemment, nous avons imaginé et mis en place des nouveautés qui concernent le produit « Ernest ».
Nos Diane et nos Françoise qui sont nos deux cibles principales dont je vous parlais ici nous ont enseigné plusieurs choses.
D’abord qu’elles voulaient plus de clarté dans le site www.ernestmag.fr.
Nous les écoutons et, dès la rentrée de septembre, pour la rentrée littéraire, le séquençage d’Ernest changera. Exit le concept de temps de lecture calqué sur les temps de la fête (apéro, invite, discute, ripaille, et danse ), bonjour aux temps de lecture plus traditionnels. Nous gardons l’apéro qui reste la partie gratuite d’Ernest, mais nous transformons les autres séquences. Elles s’appelleront désormais : Apéro, Éditos, Chroniques, Entretiens et Dossiers. Plus clair. Plus simple.
Nos lecteurs occasionnels et nos abonnés nous ont aussi demandé un espace plus communautaire sur lequel ils pourraient échanger entre eux. Nous les avons écoutés et nous avons créé un club de lecture du 21e siècle, sur Facebook : le groupe « Le Zinc d’Ernest ». Le Zinc est un club de lecture inspirant où l’on peut parler de toutes les littératures, simplement et librement.
Enfin, Diane et Françoise, mais aussi les hommes qui nous lisent, nous ont dit et nous ont montré qu’ils allaient sur www.ernestmag.fr, une à deux fois par semaine et qu’Ernest grâce à la newsletter du dimanche était un vrai rendez-vous hebdomadaire pour eux. Nous allons accentuer cette temporalité. De magazine littéraire en ligne sans rendez-vous de publication fixe, Ernest devient un hebdo d’inspirations littéraires tout en continuant de vous raconter des choses chaque jour sur les réseaux sociaux.
« Inspirations littéraires » ? Derrière ce mot, notre idée est simple et elle correspond à la façon dont nos lecteurs conçoivent leur relation à la lecture. Plutôt que de « juger » le bon et le mauvais, nous donnons envie. Aussi Ernest est aussi le premier média à dominante culturelle sans critiques au sens classique du terme. Innovation.
Par ailleurs, afin d’être plus visible et de mieux affirmer nos convictions, nous avons imaginé un nouveau format vidéo que nous espérons viral et qui a pour vocation de faire venir à nous des lecteurs et des lectrices que nous ne touchions pas réellement autrement.
Le journaliste est-il enfin devenu entrepreneur ?
A ce stade, vous vous dites que ce journaliste qui voulait devenir entrepreneur raisonne encore beaucoup en journaliste. Vous auriez raison si cela était sorti du jus de crâne de la rédaction et non pas d’une relation plus accrue avec les lecteurs et abonnés d’Ernest. Vous avez raison dans le sens où une question demeure : comment on accélérè le développement économique ?
Là dessus aussi l’incubation du Tank Media nous a permis d’avancer.
D’abord, en réalisant de manière criante certains manques dans la structuration de l’entreprise. Nous n’analysions pas assez nos « metrics », de même au-delà de la meilleure connaissance de nos cibles, il nous faut ensuite déployer une stratégie commerciale et marketing pour mieux les adresser. De même, petit à petit nous nous rendons compte que nos bases clientèles ne sont pas réellement structurées pour pourvoir être utilisées de manière intelligente au niveau marketing.
En gros, beaucoup de chantiers à traiter. Beaucoup de chantiers qui sont beaucoup trop nombreux pour une personne et demi. Résultat ce que l’incubation Tank Media a permis c’est de reposer notre structuration et les missions de chacun. De fait, même dans une petite entreprise, les rôles de chacun doivent être bien définis.
Ainsi, moi, David Medioni, fondateur et rédacteur en chef, puis-je réellement garder complètement ces deux rôles en les faisant bien ? La réponse est évidemment négative. Et pour résoudre le problème, deux hypothèses sont ouvertes :
- trouver un partenaire ou un associé business qui aurait vocation à prendre en charge l’ensemble de la stratégie commerciale et marketing d’Ernest tandis que l’éditorial, la représentation et la recherche de partenariats me reviendrait.
- L’autre hypothèse est que je devienne moi-même cette personne tournée vers la recherche de nouveaux marchés et de nouveaux leviers de croissance en faisant monter dans le même temps un rédacteur ou une rédactrice en chef qui aurait pour mission de gérer quasiment tout l’éditorial.
Les deux possibilités sont séduisantes. Un séminaire de toute l’équipe d’Ernest est prévu le 31 août prochain et nous aurons alors avancé sur ce point.
En attendant, il y a encore deux ou trois choses à dire suite à cette incubation. Quelques enseignements plus généraux qui en fait sont aussi en lien avec des préoccupations business précises d’Ernest.
D’abord, apprendre à tester des choses, même si elles ne sont pas parfaites. Cela pour les améliorer en lien avec la communauté. C’est ce que nous allons faire avec notre idée de rencontre clé en mains dans une librairie pour aller à la rencontre physique des Diane et des Françoise, mais aussi des autres.
Dans le même esprit, nos ateliers d’écriture d’un genre nouveau verrons le jour à la rentrée. Nous en ferons un. Et nous le testerons. Pour pouvoir ensuite progresser.
Enfin, ici au Tank Media, nous avons aussi appris à questionner les produits existants. Résultat : il ressort que la box livres d’Ernest est un produit qui marche et qui donc va continuer, mais qui a besoin d’être affiné encore pour être plus efficace. Ce sera l’un de nos prochains chantiers.
Aussi, comme disait l’autre « le changement, c’est maintenant ! ». Encore et toujours. A bientôt pour l’épisode 4 du « journaliste et l’entrepreneur ».
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