Aime moi
de Christine Machureau
Un très beau drame romantique sur un thème parfois douloureux, celui de l’adoption et de la recherche des origines, qui complique bien souvent les rapports amoureux et la conscience de soi
Belle, heureuse, instruite, Lisa est une enfant aimée. Elle habite les beaux quartiers, où tout est simple et évident. Son existence est lisse et pure, sa destinée semble toute tracée. Mais voilà une première fissure, Lisa découvre qu’elle n’est pas celle qu’elle croit être… Sa confiance est ébranlée, ses rapports avec les hommes sont des parodies d’amour, des parodies d’échecs, des histoires impossibles. Au fond d’une cave à jazz, elle trouvera Marc, la dernière chance, la possibilité de rompre les amarres et de partir pour un voyage idyllique. Alors apparaît celui qu’elle ne cherchait plus… et la fissure s’élargit.
Un très beau roman sur un thème parfois douloureux, celui de l’adoption et de la recherche des origines, qui complique bien souvent les rapports amoureux et la conscience de soi, et qui se traduit pour Lisa par le besoin d’être aimée au-delà du raisonnable.
Un avant-goût
Le jour où Lisa débarqua avec un sac de voyage avenue Foch, toute amarre étant rompue avec son époux, Mireille arbora une mine de catastrophe et Robert amorça une grimace qui se mua en froncement de sourcils… Elle n’eut aucune autre réaction de la part de son père, mais Maman avait dû cuisiner Jean-Yves et entre deux portes lui lança :
— Je ne comprendrai jamais ce que tu as fait. C’est une honte ! Il y a tant de femmes qui voudraient un enfant…
Lisa comprenait, elle, parfaitement l’attitude de sa mère. Elle l’attendait. Elle en fut soulagée. Mireille était de ces femmes, et elle avait dû se contenter de Lisa, enfant larguée par deux irresponsables. Elle ne savait plus ce qu’elle se reprochait… d’avoir fait souffrir Jean-Yves d’une douleur qu’elle ne ressentait pas, ou d’avoir méprisé un désir de maternité dont sa mère faisait grand cas.
Une vague culpabilité lui empoisonnait la vie. Elle n’avait pas réalisé que son entourage attendait d’elle quelque chose qu’elle était bien incapable de leur donner.
Au GP, lors de conférences de rédaction, elle remarqua la sympathie particulière qui unissait toujours son mari et son père. Elle croisa le regard de chien battu de son époux dont elle s’estimait totalement responsable. Elle était « mal », très « mal ». Cette mésestime de soi traîna jusqu’au jour où le divorce fut prononcé. Jean-Yves n’évoqua pas la faute. Il aurait pu. Le consentement mutuel était accepté, à la satisfaction familiale.
Ce jour-là ne signa pas sa délivrance, mais souligna d’un trait rouge un échec, une incapacité, un refus, une trahison. C’était beaucoup pour une jeune femme de vingt-quatre ans. La mésestime de soi se transforma en dépression légère.
Elle préféra l’ignorer et se plongea dans le travail. Facile de s’étourdir lorsqu’on gravite autour de la direction d’un grand quotidien national. Le malaise persistait entre sa mère et Lisa. Le consensus entre le père et sa fille ne faisait rien pour alléger l’atmosphère de la maison. Un consensus, chacun le sait, n’est qu’une contrainte partagée. D’autant plus lourde, que la complicité dans le travail, entre père et fille, avait été profonde. Lisa suffoquait. Lisa déménagea. Mireille hésita entre déplorer cette décision, et la satisfaction de ne plus avoir devant les yeux l’image de la négation d’elle-même.
L’aménagement de ces trois-pièces sur la butte Montmartre servit de dérivatif pendant quelques semaines. La présence de Marie-Claire étourdit quelque peu la nouvelle divorcée qui se demandait encore si elle avait été mariée. Mireille fit quelques apparitions et céda la place à l’amie de toujours.
Tous droits réservés. Christine Machureau et Numeriklivres, 2013
Format numérique (ebook) — 163 pages-écrans — 3,99€
Disponible également au format ePub et/ou Kindle sur iBookstore Apple, Amazon.fr, ca et com, Kobo France et Kobo Canada, Google Play, Archambault.ca, ePagine.fr, Bookeenstore, Chapitre.com, Relay.com, Decitre, Cultura, Nolim Carrefour, Feedbooks et +
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