Imagine ton métier en 2030 au lycée Saint-Jacques de Compostelle (Partie 1)

Pixis
L'Orient Express
Published in
9 min readOct 24, 2019

Le mercredi 16 octobre, notre co-fondateur Aloïs Gaborit, a eu le plaisir d’animer notre atelier « Imagine ton métier en 2030 » pour une classe de seconde du lycée Saint-Jacques de Compostelle.

Cet atelier a pu être organisé grâce à la volonté de l’équipe de direction et en particulier avec Isabelle Morin.

Dans une première partie de l’atelier nous avons échangé avec les élèves sur la définition d’une start-up, ce qu’est l’innovation, les métiers d’aujourd’hui et demain ainsi que sur les grands enjeux du 21ème siècle. Questions-réponses, mini-jeux et découvertes de cartes interactives, nous avons multiplié les supports afin de rendre ce moment ludique et instructif.

Ce fut ensuite aux élèves de jouer ! Et d’imaginer collectivement (en choisissant deux métiers/rôles à présenter), les métiers/rôles qui existeraient en 2030 et répondraient aux 17 objectifs de développement durable.

Nous avons donc restitué la créativité et l’imagination des élèves dans les lignes qui suivent.

Le médecin-tech :

Les élèves de ce groupe ont souhaité relever le défi de trouver une solution aux déserts médicaux. Si les études de médecines sont longues et augmenter le nombre de professionnel de santé requiert du temps, les lycéens ont voulu proposer une solution technologique. L’idée serait de proposer des équipements connectés à installer dans une pièce chez soi, dans les maisons de retraites, dans des maisons de santé, etc. Ils permettraient de réaliser des consultations de télé-médecine tout en offrant aux médecins un maximum de données sur le patient. L’objectif est également de reproduire le patient en hologramme dans le cabinet du médecin pour permettre de conserver un véritable dialogue entre les deux personnes.

Lors de précédents ateliers, un groupe avait inventé le « robot infirmier » et le « robot soigneur » afin de réaliser des opérations compliquées et répondre aux urgences à n’importe quel moment du jour ou de la nuit. C’est également l’objectif du « Dronasafe » qui serait piloté par un professionnel de santé « pour apporter le matériel et conseiller une personne qui donnerait les premiers secours ».

Si ces inventions ne remplacent pas les professionnels de santé, des robots comme De Vinci permettent d’augmenter les capacités humaines et d’offrir un meilleur suivi aux patients.

Si nous regardons du côté de l’innovation actuelle on peut retrouver dans ce domaine l’invention du « drone ambulance » ou « drone défibrillateur » inventés par Alec Momont, un étudiant belge en thèse d’ingénierie à l’Université de Delft en Belgique et aux Pays-Bas. Il permet de signaler une victime d’arrêt cardiaque afin qu’un drone, capable de localiser l’appel, puisse apporter un défibrillateur ou des médicaments. Ce drone est également équipé d’une caméra et d’un micro pour permettre aux urgentistes de donner des conseils. Enfin, une startup française, H4D, a reçu des millions d’euros de financement pour développer des équipements connectés de télémédecine. Il semble donc que l’idée de ces lycéens ait le vent en poupe !

ODD concernés : “Santé et bien être” (3)

Source : Gabriele Diamanti

Eau-sys :

Une personne chargée d’installer et entretenir un système permettant d’offrir de l’eau potable à tous. Ce système serait composé de tuyaux permettant de capter l’eau dans l’océan ou autres zones aquatiques, des mini stations d’épuration seraient installées pour rendre l’eau potable et d’autres tuyaux permettraient d’acheminer l’eau vers les zones en besoin.

La problématique de l’accès à l’eau potable est connue de tous et pourrait même s’empirer dans les années à venir. C’est pourquoi les élèves ont voulu s’emparer de cette problématique en inventant le métier de « eau-sys » dont l’objectif serait de créer des systèmes permettant de capter l’eau d’abord dans les océans puis dans toutes les zones aquatiques possibles. Ce système serait également équipé de mini station d’épuration pour rendre l’eau captée potable. Cet équipement de captage et de traitement serait ensuite relié à de « grands tuyaux » pour l’acheminer dans les territoires en besoin.

Dans la mesure où il s’agit là d’une problématique largement partagée dans le monde, de nombreuses innovations existent pour une multitude d’applications. Par exemple nous pouvons citer l’idée de Janicki Bioenergy, une société d’ingénierie environnementale américaine soutenue par la fondation de Bill Gates, qui a inventé une machine capable d’extraire l’eau des excréments humains. Après les avoir extraits des égouts, ils sont brûlés pour en récupérer des vapeurs d’eau qui seront ensuite filtrées et devenir consommable. L’énergie produite par la combustion pourra générer de l’électricité afin de distribuer cette eau. Cette innovation qui fonctionne de manière autonome pourrait produite 86000 litres d’eau par jour grâce aux déjections de 100 000 personnes.

Si l’on se rapproche de l’idée des lycéens on peut regarder l’invention du designer italien Gabriele Diamanti, qui transforme l’eau salée en eau potable grâce à une sorte de chaudière alimentée par un panneau de solaire. Cela permet de chauffer l’eau pendant la journée, de récupérer la vapeur grâce à la condensation. Cet appareil, appellé Eliodomestico, pourrait produire jusqu’à 5 litres d’eau par jour.

ODD concernés : “Eau propre et assainissement (6)

Climanimal :

Quelques dizaines d’années en arrière, on utilisait des canaris ou des pinsons pour donner l’alerte lorsque la présence de monoxyde de carbone se faisait trop importante. Utiliser des animaux serait aujourd’hui impossible et de nouvelles solutions existent. C’est en tous cas ce que pensent les lycéens puisqu’ils ont voulu inventer le « Climanimal ». Dans une logique de bio-mimétisme, leur objectif est de reproduire des animaux et leurs facultés de manière robotique pour permettre à des scientifiques de faire des analyses dans des zones difficiles. De plus, le côté affectif des animaux serait un plus pour l’adoption de leur innovation, selon eux. Leur première création serait le « climatichien ». Doté de capteur il pourrait examiner le niveau de CO2 d’une entreprise ou d’une usine pour ensuite prendre les mesures nécessaires afin de réduire les émissions.

L’amélioration des robots est actuellement très médiatisée grâce à Spot, le robot à quatre pattes de Boston Dynamics qui parvient à se balader, à gravir des marches, éviter des obstacles, danser et même se relever tout seul après un salto raté. Mais de de nombreuses applications scientifiques de la robotique s’inspirant de la nature existent. Par exemple, des chercheurs de Singapour ont inventé des robots cygnes capable de surveiller la qualité des plans d’eau grâce à des capteurs. Ils sont équipés de GPS permettant de changer de zone de surveillance de manière autonome et peuvent ainsi rejoindre leur base de chargement tout seul.

Dans la même idée, un drone-abeille appelé « B-Pure » pourrait purifier l’air de la ville. Inventé par une étudiant de la Sustainable Design School de Nice, cette innovation est en cours de test. Les drones-abeilles seraient logés dans des ruches équipées de capteurs et les « essaims » seraient alertés pour déclencher la sortie des drones dans la ville. Équipés de filtres à particule ils pourraient ainsi « nettoyer » l’air.

Si bon nombre de ces projets sont encore à l’état d’études, ils montrent que la nature inspire encore et toujours l’homme et permet d’imaginer des solutions pour alimenter le progrès de manière durable.

ODD concernés : “Villes et communautés durables”, (11) “Mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques” (13).

Solar Impulse et Bertrand Piccard

Le pilote anti-pollution :

Après les drones-abeilles pour filtrer l’air, cet autre groupe imagine un métier de plus grande envergure : un pilote anti-pollution ! Son objectif serait de conduire un avion équipé d’une sorte d’aspirateur pour capter le CO2 et les particules fines présentes dans l’atmosphère. Fonctionnant à l’énergie solaire, il n’émettrait pas de nouveaux polluants.

La question de la qualité de l’air, notamment dans les grandes villes, est d’une extrême actualité comme l’ont montré les épisodes caniculaires cet été ou les pics de pollutions réguliers. D’ailleurs différents projets semblent vouloir s’attaquer à ce problème, tout en restant bien fixé au sol. Dès 2016, des néerlandais ont d’ailleurs inventé une sorte d’aspirateur à particules fines et ultra-fines qui serait capable d’aspirer de l’air dans un rayon de 300 mètres et jusqu’à 7 kilomètres de hauteur. Plus récemment la société canadienne Carbon Engineering a annoncé en juin dernier avoir inventé une machine capable de capter le CO2 présent dans l’air pour le transformer en carburant. Enfin, une entreprise suisse, Climeworks, financée par la commission européenne a développé une technologie capable d’aspirer jusqu’à 150 tonnes de CO2 grâce à des soufflerie et un filtre qui emprisonnent l’humidité et le gaz carbonique présent dans l’air.

Une fois le CO2 fixé, et l’air décarbonné rejeté dans l’atmosphère, les filtres sont chauffés pour pouvoir aspirer les particules de CO2 ensuite.

De nombreuses applications de cette innovation peuvent être imaginées : de l’agriculture à l’automobile en passant par l’extraction d’énergie fossiles et même la production d’eau gazuse ! D’ailleurs, dans de précédents ateliers, d’autres élèves nous avaient inventé “L’aspirair” & le “transpoluco”! Vous pouvez les découvrir → ici !

ODD concernés : “Villes et communautés durables”, (11) “Mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques” (13).

Dépollueur de milieu aquatique :

La question de la pollution des océans doit être le sujet le plus abordé lors des ateliers « Imagine ton métier en 2030 ». À l’image de Boyan Slat ou de Yvan Bourgnon, ce professionnel piloterait un bateau pour récupérer les déchets plastiques présents dans les océans afin de les recycler pour fabriquer des pulls par exemple.

D’autres initiatives peuvent venir éclairer l’invention des lycéens. À Marseille, par exemple, , l’ingénieur Alan d’Alfonso Peral a inventé le Recyclamer, un robot électrique capable de ramasser les déchets et les hydrocarbures (grâce à l’utilisation d’un « biotissu ») présents dans l’océan et dans les ports avant qu’ils ne coulent. « Wilson » est un autre projet d’envergure. Avec son tuyau flottant de 610 mètres de long en forme de U et son filet capable d’aller jusqu’à 3 mètres de profondeur, le robot de la fondation Ocean Cleanup vise à capturer les déchets qui se déplacent dans l’océan et récupéré par un « bateau vidangeur ». L’objectif : retirer 90% des déchets océaniques d’ici 2040. Son fondateur Boyan Sloat, estime que “d’ici 2050, nous aurons éliminé la pollution plastique des océans” Un troisième exemple ? La Manta, un bateau autonome en énergie créé par Yvan Bourgnon qui récupère les déchets flottant à la surface, les trie, les stocke et peut les transformer en carburant ! Récemment, Yvan Bourgnon a réalisé le film “En équilibre sur l’océan” pour sensibiliser sur ces sujets.

Des métiers similaires avaient été imaginés dans les ateliers précédents comme le robot nettoyeur des océans, l’éboumer, le meryoteneur, le recyclaquatique, le marmoalgues, le robot nettoyeur d’océan ou encore l’aquadécheteur.

ODD concernés : “Vie aquatique” (14)

Ces métiers ne sont peut-être pas que des inventions. Inspirés du réel, puisés dans la volonté d’agir face aux enjeux du 21ème siècle, ces métiers sont peut être les nôtres, les vôtres, les leurs. Et ce dès demain ! Peut-être seront-ils même bientôt dans la Galaxie des métiers de Pixis ! Et finalement, cela correspond à notre volonté : permettre à chaque jeune de trouver sa place et son rôle dans la 21ème siècle !

Et vous, quel sera votre métier en 2030 ? Si vous avez des idées, envoyez nous vos métiers imaginés 👉ici

Vous pouvez également nous dire en commentaire quels sont les métiers vous préférez 😍

Et en attendant, nous vous attendons nombreux dans la Galaxie des métiers🚀

Pour découvrir en quoi consistent nos ateliers “Imagine ton métier en 2030” de façon plus détaillée, rendez-vous sur notre page descriptive : “Nos ateliers : Imagine ton métier en 2030”

--

--