MM RADIO — MM FIT : LA BIGOREXIE, DE L’EXCES DU SPORT A L’ADDICTION + Q&A !

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12 min readAug 9, 2018

“Est-ce qu’on peut dire que la cause vient de l’individu ou est-ce que la société ne nous pousse pas, aussi, à être toujours dans du plus ?” Amélie Dannion.

MM RADIO peut aussi être écoutée sur TUNEIN, ACAST, STITCHER et GOOGLE PODCASTS.

Seconde et dernière émission MM Fit de la saison estivale 2018 sur MM Radio.
Au thème de cette conversation, la maladie de la dépendance et de l’addiction au sport dernièrement nommée bigorexie. “Dans ce que j’ai pu lire des études qui ont pu être faites en France, ils expliquent que ça peut s’apparenter à un trouble obsessionnel compulsif. Donc l’obsession, c’est la prise de masse, le moins de tissus adipeux possible. La compulsion, c’est que pour avoir ce résultat-là, il faut que j’aille courir ou il faut que je m’entraîne. […] C’est plutôt, physiquement, avoir une musculature dessinée, avoir un corps sculpté. Ce sont souvent des personnes avec des failles narcissiques qui essayent de reconstruire une image etc. Donc, toujours plus,” explique Amélie Dannion, psychologue clinicienne auprès d’adultes en situation de handicap mental et psychique et auprès d’enfants en situation de handicap moteur, également responsable du club d’athlétisme de la ville d’Epernon.

“Le terme est vachement ressorti quand Bixente Lizarazu a fait des déclarations là-dessus, alors que lui, finalement, il fait beaucoup de sport parce que c’est un passionné du sport. Du coup, ça ne rejoint pas la définition que tu pourrais en ressortir parce qu’il n’a pas ce côté narcissique. Bien sûr, quand tu fais beaucoup de sport, un moment donné, physiquement, tu changes, tu prends du muscle, tu sèches. Mais lui, je ne pense pas qu’il fasse tout ça pour ça. II fait ça juste parce qu’il aime le sport. Tout simplement,” ajoute Frédéric Paupert, ancien athlète de judoka, aujourd’hui coach et cofondateur des studios Workout and Detox.

Avant d’entrer dans le sujet, l’émission débute tout d’abord avec son nouveau segment centré sur l’actualité nutrition et fitness, discutée et analysée avec les experts.

ACTUALITÉS

BIOSAINE CUISINE, des graines d’en-cas sucrés et salés bio, prégermées, sans gluten, vegan et déshydratées à 40°C afin d’en préserver les nutriments.
“Les fraises, avant l’entraînement, ça peut le faire pour un petit apport de sucre et ça a l’air d’être assez digeste. Donc, ça ne gêne pas pour l’entraînement. Après, les autres, pour moi, le goût est quand même assez prononcé. Peut-être sur les repas, dans une salade ou quelque chose comme ça. Le cajun, dans une salade, je pense que ça va être bon,” Frédéric Paupert.

LITTLE GARDEN, des tranches de fruits de poche craquants, 100% fruits, séchées naturellement pas le froid pour préserver leurs vitamines et leurs nutriments.
“Avant [l’entraînement], je dirais que ce n’est pas très fort, au niveau du goût. Du coup, je pense que ça ne se digère pas trop mal,” Amélie Dannion.
“Là, tu peux le garder toute la journée et l’avantage, ton fruit, n’est pas écrasé, tu peux le manger facilement,” Frédéric Paupert.

CAUVIN, 3 huiles incontournables de nos cuisines, ici signées maison Cauvin qui travaille l’huile depuis plus de 60 ans : l’huile vierge de tournesol oléique bio sans traitement chimique, ni raffinage ; l’huile vierge de colza, issue d’un partenariat avec la coopérative Ménergol en Bretagne qui le presse à froid, sans traitement chimique, ni raffinage et riche en oméga 3 ; et l’huile d’olive vierge extra AOP de Nîmes.
“Je pense que c’est juste une question d’habitude alimentaire. L’huile d’olive, je trouve qu’elle se marie bien avec tout, facilement,” Frédéric Paupert.
“[L’Huile de Colza] pourrait presque nous réconcilier, celle-là,” Amélie Dannion.

OVERSTIM.S qui lance des sachets pour boisson électrolytes, saveur citron/citron vert, qui permettent de renouveler les sels minéraux éliminés par la sueur lors d’efforts de moins de 60 minutes.
“[60 minutes], c’est trop juste. Généralement, tu prends ce genre de boisson sur de longs efforts. Moi, j’aime bien quand ce n’est pas trop prononcé parce que quand on boit trop de ces boissons-là, elles t’écœurent à force,” Frédéric Paupert.
“Je pense que ça dépend de l’alimentation de la personne au quotidien. Si le pratiquant fait attention à ce qu’il mange et qu’il recharge bien, je ne pense pas que ce soit utile. Par contre, quelqu’un qui est pris par une vie de famille, qui ne fait pas forcément attention parce qu’il y a les enfants etc., qui a envie de se recharger un peu avec des petits trucs positifs, je pense que ça a tout son intérêt,” Amélie Dannion.

© Les 20 Km de Paris

LES 20 KIDS DE PARIS, course organisée lors de la 40ème édition des 20 Km de Paris, le 13 octobre 2018, pour les enfants, en soutien à l’Association Française du Syndrome de Lowe.
“Dès que l’enfant est apte à faire des choses, il faut y aller à fond, 2 ans, 3 ans,” Frédéric Paupert.
“Tout en restant dans le plaisir. […] Il faut vraiment être vigilant. Nous, les psys, on a toujours tendance à dire ‘vaut mieux un enfant qui tombe et qui apprend de ses chutes, qu’un enfant qui galope plus vite que tout le monde mais qui, arrivé à l’adolescence, tombe,” Amélie Dannion.

“Quelqu’un qui n’a pas pratiqué à haut niveau mais qui a un manque affectif, une insatisfaction professionnelle, va venir combler en étant dans une excessivité,” Amélie Diannon.

LA BIGOREXIE : La Maladie

Première partie de la conversation qui définit ce qu’est la bigorexie et comment elle se manifeste dans le corps et dans l’esprit.

“J’ai eu ce mental quand j’ai arrêté le judo. J’ai dû compenser par d’autres activités qui se sont décuplées. T’en fais, t’en fais, t’en fais, t’en fais, t’en fais. Du coup, ça peut être ça, bigorexie. Tu as un manque quand tu es athlète de haut niveau, tu as un manque, clairement. Tu t’entraînes entre 20 et 25 heures par semaine et tu passes à presque plus rien. C’est délicat. Du coup, tu cherches des activités pour compenser ce manque,” témoigne Frédéric qui en a fait l’expérience en tant qu’athlète et qui explique que la bigorexie peut toucher des amateurs comme des professionnels du sport.

“La bigorexie arrive pour des personnes qui sont isolées dans leurs pratiques. Les sportifs de haut niveau, clairement, sont entourés, alors sûrement pas suffisamment puisque les moyens financiers en France, voilà… néanmoins, il y a quand même un encadrement, il y a un entraîneur, etc. D’où, toute l’importance d’en parler là, de sensibiliser, que ce soit les coaches, les kinés, les médecins etc. pouvoir venir pointer. Donc, je pense que le sportif de haut niveau, limite, est protégé, lui,” Amélie Dannion.

“Je dirais plus maladie psychique, moi, pour le coup, qui en découle sur le physique. Mais c’est la tête qui veut quelque chose et ton corps, c’est ton outil,” Frédéric Paupert.

“On est un peu passé d’un sport loisir à un sport tendance. C’est tendance de faire du sport, c’est vachement à la mode. Pour moi, la question vraiment centrale, c’est l’origine. Qu’est-ce qui te pousse à aller mettre tes baskets et aller courir ? Si c’est pour te faire du bien, oui. Si c’est pour être dans un dictat de normes, on touche à autre chose. Et après, là, vraiment, si on est sûr de la bigorexie, donc avec un accent maladif, la société ne compte pas. Là. C’est vraiment soi-même, un mal-être qu’on panse dans une excessivité,” Amélie Dannion.

“Le déni, je pense c’est quelque chose de fort dans la bigorexie,” Frédéric Paupert.

LA BIGOREXIE : La Prévention

Dans la seconde partie de la discussion, le plateau détaille comment identifier un bigorexique, quand s’inquiéter et comment venir lui en aide.

“Je crois qu’il y a une clinique sur Paris, je lisais, où vraiment, là, ils prennent la bigorexie comme l’anorexie, avec vraiment un isolement, un repli sur soi-même, la famille qui est mise de côté. Et puis, niveau physique, le corps est une machine qui a besoin de repos, donc, on ne respecte plus les phases de repos, donc on va voir des prises de substances dangereuses pour l’organisme et vraiment, je pense qu’il y a des personnes qui peuvent vraiment se mettre à mal,” Amélie Dannion.

“Quelqu’un qui est vraiment atteint, un gros niveau de bigorexie, il peut vraiment se blesser, oui, effectivement. Parce qu’il va courir sur des blessures — je prends le coureur parce qu’on parlait de ça tout à l’heure. Il va courir sur une blessure, sur une deuxième blessure et puis, il va vraiment, vraiment s’abîmer. Et là, il va finir peut-être à l’hosto, je n’en sais rien, et là, il va vraiment déprimer parce qu’il ne pourra rien faire. Et puis là, il va peut-être basculer dans la drogue puisqu’il va falloir trouver quelque chose pour compenser derrière,” Frédéric Paupert.

“Quand ça entrave la vie sociale, la vie professionnelle, la vie familiale, là, je pense que c’est vraiment le premier point d’alerte. Alors après, c’est vrai qu’on est tous dans une quête du plaisir, la satisfaction d’être bien, le bien-être. Mais, si on n’est pas capable de rester le dimanche midi, par exemple, manger en famille parce que le bien-être est ailleurs, c’est possible, ça peut s’entendre, mais alors là, je pense qu’il faut faire un travail, par contre. Se demander pourquoi mais ne pas s’enfermer,” Amélie Dannion.

“Le conjoint doit avoir un discours censé mais sans trop mettre la pression, je pense. Parce que mettre la pression, ça va braquer direct. Mais, quelque chose de sensé, de progressif. Tu commences un jour, 2 jours après tu remets une petite couche, tu y vas progressivement. Je pense que, déjà, le conjoint a une grosse part importante. Après, effectivement, la famille, les enfants peuvent avoir un impact,” Frédéric Paupert.

“Si vraiment quelqu’un est sur une phase dépressive et qu’il y a un risque vital, je pense que [l’hôpital psychiatrique], s’il faut s’inquiéter. C’est comme l’anorexie. Je pense qu’il y a un moment donné, vraiment, stop, là c’est trop. Tu ne t’en sors pas. Eh oui, soit prendre un rendez-vous, après une hospitalisation sur demande d’un tiers ou une hospitalisation d’office mais en même temps, je me dis que si on compare l’anorexie à la bigorexie, je ne vois pas pourquoi pas,” Amélie Dannion.

“Voir un bodybuilder passé dans la rue, pour l’instant, on ne va pas voir un malade, on va voir un magazine, ce que nous renvoie un peu les médias, la publicité, le culte du corps, depuis des années,” Amélie Dannion.

LA BIGOREXIE : La Guérison

La dernière partie du sujet s’intéresse à la guérison, pourquoi sérieusement considérer cette maladie psychique et physique et les solutions qui existent.

“Il y a, ce qu’ils appellent le formulaire “Premier Pas”. C’est une clinique dans la région parisienne, si je ne dis pas de bêtises, qui invite les gens qui pensent être près de la bigorexie à remplir ce formulaire “Premier Pas” et puis pour avoir, un peu, un état des lieux d’où ils en sont,” Amélie Dannion.

“L’État, le système français, est quand même capable de sensibiliser. Donc, je pense que dans un premier temps aussi, les fédérations ont toute leur place et surtout leur rôle,” Amélie Dannion.
“Pour vraiment sensibiliser les gens, ils devraient le faire maintenant, se poser et vraiment le faire maintenant. Mais, tu vas voir qu’ils vont commencer à le faire dans 1 an ou 2 ans,” Frédéric Paupert.

“Je prends toujours une image avec beaucoup de mes patients. L’image d’un sac, dans la vie on a un sac — nous-mêmes, on n’en est un peu un, on est un sac — et on le remplit, de choses positives, d’amour, de trucs, de machins, sauf que si en bas notre sac est percé, on va pouvoir le remplir toute notre vie et on va pouvoir s’affairer tout le temps, tout le temps, tout le temps, à le remplir mais, il est percé en bas. Donc, il y a des moments où il faut être capable de s’arrêter, d’accepter même qu’il soit vide. Ça n’est jamais agréable, c’est sûr, mais au moins, notre sac est vide et on peut regarder ‘oh, il y a un petit trou. Ok, ben je colmate.’ C’est vraiment une image qui, pour, moi symbolise un peu l’idée de l’addiction aussi, d’être dans un remplissage permanent, au final dont on ne peut rien faire,” Amélie Dannion.

Q&A

L’émission se termine avec les réponses de fitness et santé des invités aux auditeurs. Voici une sélection et quelques extraits de leur réponse.

Quels groupes alimentaires dois-je favoriser avant et après un entraînement intense ?
“Il faut un peu d’énergie, donc des sucres et après, souvent, plutôt de la protéine pour reconstituer le muscle qu’on a abîmé pendant la séance, qu’on a abîmé positivement, on est d’accord. Il faut le reconstruire, il faut qu’il récupère,”
Frédéric Paupert.

Comment repérer et prévenir l’épuisement musculaire ?
“Être à l’écoute de son corps. Alors oui, bien sûr, travailler sur la courbature, ça peut avoir des effets positifs et tout dépend encore de l’objectif de la personne. Je pense que respecter des cycles de repos, bien s’hydrater, ne pas hésiter à se masser ou à aller se faire masser si on peut, des douches froides ou des alternances de chaud/froid, des étirements,”
Amélie Dannion.
“C’est important, ça fait partie de la récupération, ça fait partie de la programmation dans un entraînement, pour n’importe qui, du lambda jusqu’au confirmé, jusqu’au pro. Il faut s’étirer, il faut se reposer, il faut bien manger. Ça marche pour tout le monde,” Frédéric Paupert.

Je fais du sport régulièrement et depuis des années, je remarque que je ne prends jamais du haut du corps, que faire ?
“Ça, c’est très personnel. Il faut savoir, déjà, si la personne est sujette à prendre de la masse, quel âge elle a. Si elle se met à faire de la prise de masse après 40 ans, ça me semble compromis, elle va progresser mais elle n’en prendra pas autant que si elle en avait 20, 25. Donc ça, c’est très personnel. Et puis, le type de sport. Si elle parle de prendre de la masse musculaire, elle doit faire de la musculation,”
Frédéric Paupert.
“Pour quand même côtoyer pas mal de sportifs, il y a aussi des questions de morphotype et de morphologie,” Amélie Dannion.

J’abandonne facilement mes objectifs sportifs et alimentaires, que faire pour y remédier sainement ?
“Elle peut prendre un coach. Elle n’est pas obligée de le prendre en permanence. Le coaching dépend toujours des moyens des gens mais elle peut toujours se faire aider par un coach qui peut l’orienter, lui redonner des nouveaux objectifs, voir un nutritionniste. Dans un cas comme ça, elle se faire aider par un coach ou ça peut être une copine qui est très sportive aussi, qui s’y connaît bien, souvent,”
Frédéric Paupert.

Comment différencier la faim de l’envie ?
On n’en a parlé, avec Alexandre (Lefèvre, ndlr), du rééquilibrage alimentaire. Moi, je ne suis pas régime. Donc, je pense qu’il faut apprendre à manger, matin, midi, soir, plus les petites collations. Il faut apprendre à manger peu mais plein de fois dans la journée, plutôt que beaucoup à chaque repas,” Frédéric Paupert.

Les CITATIONS et CONSEILS de nos experts seront partagés sur nos réseaux sociaux.

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