La mécanique du burn-out
« La mécanique burn-out », tel était le titre du fabuleux documentaire d’Elsa Fayner réalisé en 2018.
Cette mécanique destructrice est pernicieuse, sournoise car on ne la voit pas toujours s’installer dans nos comportements et notre quotidien. Le burn-out est en effet un phénomène de glissement progressif.
Il démarre bien souvent par un comportement — naturel ou contraint — d’engagement/investissement important. Puis tout doucement, lentement, subrepticement… l’engagement devient plus conséquent, plus prégnant et plus invasif. On en fait toujours plus, sans même s’en rendre compte car le « sur-travail » est devenu notre norme. On s’est habitué à courir partout, tout le temps.
On banalise alors les premiers symptômes, que l’on ne perçoit pas comme des signaux avant-coureurs. Ils sont perçus comme isolés et anecdotiques. La surchauffe est là. Elle s’est nichée dans notre quotidien et grignote notre énergie. On tire sur la corde en pensant maîtriser la situation et être à l’abri de la chute.
On entre alors en phase de résistance et de sur-adaptation : on met en place tout un tas de stratégies de défense pour « tenir » et s’auto convaincre que « ça ira mieux plus tard ».
Sauf que plus tard, c’est hélas déjà trop tard : la machine s’est déjà affolée. La mécanique est en place. Les dés sont lancés. Le glissement vers l’épuisement se poursuit. Plus rien n’est réparateur : ni les week-ends, ni les vacances. On ne récupère plus. On puise alors dans la réserve qui finit par se tarir. La jauge est vide. C’est l’effondrement. On veut y arriver mais on ne peut plus. Le système nerveux décompense et le corps s’affaisse. On n’est alors « plus bon(ne) à rien ». Le cauchemar démarre…
Connaître cette mécanique et avoir conscience de ses conséquences ravageuses est un premier garde-fou. Insuffisant, mais nécessaire. Car encore faut-il ne pas être dans le déni pour se rendre compte que l’on glisse chaque jour un peu plus dans des sables mouvants… A méditer !
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