Et le vote blanc ?
En France, certains disent que l’abstention c’est trop facile, que c’est la solution des flemmards. D’autres aiment répéter que « voter c’est un devoir » alors que non, voter c’est un acte personnel et individuel pour une cause commune. L’article de Marc-Antoine Navrez donne un point de vue intéressant sur le droit de ne pas exercer son droit de vote.
Les chiffres concernant l’abstention en France sont de plus en plus cités par les médias, en effet ils permettent de se rendre compte de l’engagement citoyens de la population. Au passage, ils servent aussi à blâmer les français sur leur soi-disant manque d’investissement politique.
C’est absurde, d’un côté certains demandent un engagement citoyen et d’un autre très peu s’offusquent que le vote blanc ne soit pas montré dans les médias.
Le niveau d’abstention n’est pas un indice du je-m’en-foutisme français c’est simplement que les citoyens ne se retrouvent pas dans les idées des candidats et ils n’ont aucun moyen crédible de protester lors d’un scrutin. Certes, une partie des français en âge de voter se désintéressent de la politique et on peut se sentir moins concerné par certaines élections (on le voit dans le graphique ci-dessus).
La tendance va sûrement changer avec une loi de février 2014 qui prend un peu plus en compte le vote blanc. Mais on est loin d’une vrai mesure pour montrer son mécontentement.
Mon avis est que le vote blanc pourrait être un moyen de contestation si il était davantage médiatisé, il pourrait ainsi être utilisé comme un indice d’insatisfaction ou d’opposition.
Les médias
Les médias sont informateurs, médiateurs et éducateurs même si ils le font mal ou par intérêt c’est ce qu’ils sont. C’est par eux que l’on apprend le résultat d’une élection, c’est donc à eux de nous montrer la tendance sur l’abstention et surtout le vote blanc. Lors de l’affichage du fameux graphique en camembert pour le résultats des votes, la proportions de votes blancs devraient y figurer. Ainsi l’électeur prendrait conscience de la force qu’ils peuvent avoir en votant blanc.
Mais est-ce que cela suffira ? Vous le voyez souvent, les “indicateurs” ou les comités avec un rôle consultatif sont ignorés par le gouvernement.
Cette initiative ne peut venir que des médias, en effet les politiques se tireraient une balle dans le pied à imposer une telle mesure. Mais on l’a vu un petit pas a déjà été fait, donc on peut espérer que cela change dans les décennies à venir.
Une vraie solution
Voici une idée que j’ai eu, et que d’autres ont sûrement eu aussi :
50% de vote blanc signifie que plus de la moitié des citoyens ne se retrouvent pas dans les objectifs des candidats. Dans ce cas je propose que l’élection soit reconduite, les candidats actuels pourraient être interdits de se présenter à la reconduction.
Ceci aurait deux avantages : donner un moyen aux citoyens d’exprimer clairement leur mécontentement et amener des personnes moins médiatisées à proposer leurs idées, des personnes qui ne vivent pas de la politique par exemple.
Bien sûr une telle mesure n’est pas sans risque. Dans un premier temps, une manipulation est possible (présenter un programme décevant au premier suffrage). Et les candidats du second suffrage pourraient être fortement inexpérimentés. Cela reste une idée, elle doit germer et les législateurs sont là pour la rendre viable (ou la dénaturer…).
Avant d’être électeurs nous sommes citoyens, nous sommes l’État. Je ne suis pas spécialiste dans ce domaine mais au-delà de mon droit de vote, en tant que citoyen je me pose des questions et je cherche des solutions pour des problèmes qui nous concernent tous.
La droite a gagné les élections. La gauche a gagné les élections. Quand est-ce que ce sera la France qui gagnera les élections ? Coluche
J’omets volontairement de parler de certains points comme le “vote sanction” ou le fait que la démobilisation favorise des extrêmes afin de vous concentrer sur le cheminement de mon idée.
