Industrie 4.0 : métiers et compétences

Gaborit Aloïs
ORIENTATION(S)
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5 min readAug 13, 2018
Quelle visage aura l’industrie demain ?

A quoi ressembleront nos usines demain ? Réalité virtuelle et augmentée, robotique et cobotique, impression 3D, … De nombreuses innovations vont profondément bouleverser l’organisation de la production industrielle et les métiers qui la compose. Par la même cela posera un enjeu d’adaptation et de formation qu’il conviendra de ne pas oublier.

Améliorer la précision et le quotidien des opérateurs :

Pendant longtemps, les robots ont été loués pour leur plus grande précision, leur plus grande rapidité et une fiabilité quasiment sans faille. Aujourd’hui, s’il n’est pas question de les mettre au rebus, de nouvelles technologies nous permettent d’allier les capacités et l’adaptabilité humaines aux innovations. Par exemple, grâce à la réalité augmentée, un opérateur va pouvoir superposer une information lumineuse sur une pièce afin de pouvoir effectuer les opérations nécessaires avec une grande précision.

Allier le potentiel de la technologie aux capacités humaines

Par ailleurs, l’un des enjeux majeurs de l’industrie réside dans la pénibilité et les efforts physiques faits par les employés. En effet, il n’est pas rare de devoir porté des charges lourdes et potentiellement traumatisante pour le corps. De nouveau, nous pouvons voir émerger des collaborations hommes-machines où des exosquelettes et des robots manipulés par l’homme peuvent venir en aide aux opérateurs pour déplacer des marchandises ou de la matière première.

Utiliser l’innovation pour innover :

Il est de plus en plus fréquent d’entendre parler de « l’industrie 4.0 ». Pour y parvenir, un grand nombre d’acteurs vont devoir investir, innover, se former et repenser leur production. Or des innovations comme la réalité virtuelle peuvent être d’un grand secour. En effet, Olivier Horaist, Directeur industriel de Safran explique en quoi la réalité virtuelle peut lui être utile : « Par exemple, avant d’implanter une nouvelle ligne de production, nous pouvons valider les espaces et la position des équipements grâce à la création d’un environnement virtuel. L’expérience est plus collaborative et nous permet de gagner beaucoup de temps, en faisant bien du premier coup ».

Innover grâce à l’impression 3D

De la même manière, l’impression 3D offre de nouvelles possibilités. En effet, là où l’industrie était jusqu’alors limitée par les caractéristiques de leurs matières premières, l’impression 3D permet désormais d’imaginer et concevoir de nouvelles pièces et de nouveaux produits. Que ce soit un prototype ou un produit fini, il s’agit là d’un nouveau processus qui n’en est qu’au début de son exploitation mais qui pourrait permettre un grand nombre d’innovation.

Autrement dit, on le voit, la technologie ne vient pas remplacer l’humain mais vise à réduire les tâches pénibles et répétitives afin de permettre aux opérateurs de faire évoluer leurs métiers vers plus de pilotage, d’intervention par anticipation, … Pour autant, cela n’est pas sans risque pour les emplois, et il devient majeur d’investir sur de la formation pour accompagner l’évolution des métiers.

Quels métiers ? Quelles évolutions ?

Chez Pixis, nous n’avons pas de boule de cristal, nous ne pouvons donc pas prédire exactement ce qui adviendra des métiers d’aujourd’hui, les évolutions qu’ils subiront et les métiers qui émergeront. Cependant, nous pouvons voir se dégager des tendances en termes d’autonomie et de polyvalence dans l’emploi par exemple.

Quels nouveaux métiers avec l’essor des datas ?

Par ailleurs, quelques métiers émergent avec certitude, en voici quelques-uns :

  • Analyste de données de production dont l’objectif est de prévoir des systèmes de production capable de prélever des données à chaque étape afion de les analyser, détecter les erreurs et favoriser la création de produits de meilleure qualité, plus rapidement.
  • Une des applications possibles de premier focus pourrait être les métiers de la maintenance prédictive qui vont chercher à intervenir sur des machines outils à partir de signaux faibles dégagés par les données afin d’éviter les pannes et l’arrêt de la production.

Cette liste, loin d’être exhaustive sera complétée par des découvertes à venir. Mais également par les retours des lecteurs et des utilisateurs de Pixis, qui, par leurs expérience rendent compte d’évolutions et d’innovations vécues au quotidien.

Un enjeu de formation important

Si le numérique et l’innovation technologique permet de nombreuses avancées et évolutions, cela ne fait qu’augmenter la nécessité de former les collaborateurs. En effet, piloter une ligne de production ou créer des pièces par impression 3D ne se fait pas sans formation préalable. Si de nombreuses entreprises investissent dans des centres de formation en interne, c’est dès la formation professionnelle des jeunes que ces évolutions doivent être intégrées afin de permettre aux employés de demain d’arriver dans des entreprises en étant capable de s’adapter à tous les environnements de travail. Plus important encore, au-delà des compétences techniques (savoir dessiner une pièce imprimée en 3D, savoir programmer un robot, etc.) les écoles doivent impérativement transmettre les compétences dites « soft skills » qui permettront aux collaborateurs de continuer à se former dans l’emploi, à s’adapter aux différents contextes de productions, à collaborer, à être créatif, etc.

Un enjeu majeur de l’innovation : la formation.

Deux projets de recherches menés par le Computer-Human Interaction in Learning and Instruction (CHILI) Lab montrent comment les nouvelles technologies peuvent être utilisées dans l’enseignement pour préparer les étudiants actuels à devenir les professionnels de demain. A titre d’exemples, nous pouvons deux projets : StaTics dont l’objectif est de développer des outils permettant aux étudiants de comprendre des principes scientifiques et physiques en manipulant virtuellement des structures pour les soumettre à différents types de charges en construisant des toits, des maisons, etc. ; Thinker Lamp qui permet aux étudiants de construire des entrepôts et des usines grâce à des objets à l’échelle 1:48 et des scénarios projétés par une caméra et un projecteur installés au-dessus d’une table de la classe. L’objectif est de pouvoir enregistrer les installations des étudiants afin d’en faire une simulation logistique sur ordinateur ensuite. Cela permet donc aux étudiants de comprendre les grands principes logistiques d’un entrepôt, au-delà de la théorie, à travers la pratique, afin de leur permettre de s’insérer plus aisément dans le monde professionnel ensuite.

Nous le voyons donc, de multiples initiatives et projets de recherches voient le jour pour permettre aux élèves et aux étudiants d’apprendre à travers la pratique, grâce aux nouvelles technologies et en lien avec les grands enjeux du monde professionnel de demain.

Vous pouvez retrouver les enjeux de l’innovation en lien avec le développement durable dans cet article mais également le rôle de la formation et l’émergence de nouvelles écoles dans cet article.

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Gaborit Aloïs
ORIENTATION(S)

Co-fondateur de Pixis.co, je suis passionné par l'innovation sociale et technologique au service des enjeux du 21ème siècle.