Ce que j’ai appris en 4 ans chez Possible Future

Grégoire Naudin
Possible Future
Published in
9 min readMay 6, 2021

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J’ai rejoint Possible Future directement en sortant d’école en 2017. À l’époque Possible Future s’appelait French Bureau. Il s’agissait d’un tout jeune bureau d’innovation, créé à l’été 2016, qui voulait “aider les grandes entreprises françaises à (re)conquérir leur place sur le terrain mondial de l’innovation”.

En 2017, 3 raisons principales me conduisent à rejoindre French Bureau :

  • je trouve ça très intelligent de s’allier avec des grands groupes pour lancer des startups. Mettre à profit leurs infrastructures, leur réseau, leur connaissance métier, tout en s’affranchissant des contraintes politiques et des lenteurs de prises de décision (inhérentes à toute grande structure) en faisant intervenir un acteur externe (French Bureau). 📈
  • j’ai dans un coin de ma tête de lancer ma boîte un jour. Mais je ne me sens pas forcément prêt, tant en termes de compétences que d’opportunité. Je me dis que French Bureau est le meilleur endroit pour apprendre sur l’entrepreneuriat, tout en étant payé, et à tout moment intégrer une des startups qu’on pourrait lancer en partenariat avec un grand groupe. 🚀
  • j’ai confiance en Thomas que je connais d’un précédent stage en conseil et en son projet. 🤘
Extraits du premier pitch deck de French Bureau qui me convainc de rejoindre l’entreprise

Alors tu retires quoi de ces 4 premières années de vie professionnelle ? Ça correspond à ce que tu avais imaginé ? Qu’est-ce que tu retiendras de Possible Future ?

#1 J’ai découvert que la pluridisciplinarité c’est ce qu’il y a de plus important

C’est un point que je n’avais pas forcément identifié en rejoignant French Bureau, mais c’est le premier avec lequel je repars. Il faut savoir que dans nos 60 employés nous avons une répartition équitable en termes de profils : 1/3 de business, 1/3 ingénieurs, 1/3 designers. Et sur chaque projet on mélange ces compétences. Et ça change tout. 👨‍💻👩‍🔧👨‍🎨

Ça change tout en termes de qualité du travail rendu. Chacun étant responsable de l’exécution de sa “maison” (business pour moi), ça oblige à aller le plus loin possible sur la partie dont on est responsable, et ça m’a fait progresser à grande vitesse sur pleins d’aspects différents de ce qu’on appelle business : opérations, marketing, branding, business plan, pricing, admin…

Ça change tout dans ce qu’on apprend des autres en travaillant à leur côté. Au bout de 4 ans par exemple, je peux dire que j’ai une bonne vision de ce qu’est le métier de designer, comment on interroge les usages autour d’une pratique, comment on se pose les bonnes questions avant de concevoir quelque chose, comment on incarne nos idées dans un produit, un service, une marque, etc.

Ça change tout enfin dans l’image qu’on a de soi au travail. De par nos compétences différentes, nos actions sont bien plus valorisées par le reste de l’équipe que si on était tous capable de produire la même chose. Je trouve que Paul est un génie de la création de marque, que Elsa est une surdouée du Business Plan et eux-mêmes trouvent que je suis un expert du community management par exemple. Et c’est valorisant pour tout le monde.

Et cette pluridisciplinarité, ça a été un des premiers leviers de motivation dans ma nouvelle aventure…

Avec Natacha (design), Thom (business) et Clovis (tech) chez Safran, ou bien avec Alexis (business) et Giulia (design) sur le projet Ressourcerie, ou encore avec Oriane (tech) PL (design) et Paul (design) pour concevoir un escape game pédagogique, voici le triptyque de compétences qu’on retrouve sur tous nos projets !

#2 Autonomie et responsabilité : le meilleur moyen d’engager des profils juniors

3 semaines après être arrivé chez French Bureau, je pitchais un projet de financement de chaudières directement au comex de Cedeo (filiale de Saint Gobain). Thomas, notre fondateur, était là mais uniquement en soutien. C’était Youen (designer avec un an d’xp), Clément (stagiaire) et moi qui étions véritablement au coeur des discussions. Et c’est normal puisque c’est nous 3 qui avions imaginé, travaillé, retravaillé le concept ! Pourtant dans beaucoup de cabinets et d’agences, les juniors font les slides que les managers présentent 🤦‍♂️

Grégoire version 2017, avec sa chemise spéciale présentation client, fraîchement arrivé et directement au front

Ça c’est un enseignement que je compte garder pour tout le reste de ma carrière. Je vais vieillir (a priori inéluctable 🧓🏻) et probablement avoir des équipes à manager, des jeunes diplômés à intégrer. J’espère ne jamais devenir le manager qui te fait faire des trucs pour les présenter à ta place. J’espère pouvoir donner suffisamment de confiance et de liberté aux gens qui travailleront pour moi pour leur permettre d’exprimer tout leur talent, toutes leurs idées. Accepter aussi parfois que les choses ne sont pas faites comme je les aurais imaginées, mais qu’elles n’en sont pas moins bonnes, car c’est en laissant les gens s’exprimer qu’on leur permet de donner le meilleur d’eux-mêmes.

Cette confiance, cette liberté et ce sens des responsabilités, c’est ce que j’ai ressenti durant mes 4 premières années de vie professionnelle chez Possible Future, et ce dont j’essayerai de me rappeler à chaque fois que je serai amené à interagir avec un jeune diplômé.

#3 Je prends plus de plaisir dans les opérations que dans la conception

Chez Possible Future, on a la chance de suivre les projets du brief au test terrain (voire au lancement). Schématiquement les trois grandes phases sont :

  1. Exploration : le moment où on essaye de comprendre le marché, les attentes des utilisateurs, comment se positionnent les concurrents, quels seraient les territoires d’opportunité pour lancer un nouveau business.
  2. Idéation : à partir de tout ce qu’on a observé et appris, imaginer des premières esquisses de concepts qu’on pourrait lancer.
  3. Prototypage : donner vie à ces idées et les tester pour de vrai (en sachant que ce ne sera pas encore parfait), pour les mettre à l’épreuve de la réalité et adapter le concept avant d’y consacrer de grands investissements.

Du coup en 4 ans j’ai pu participer plusieurs fois à ces différentes phases, dans pleins de secteurs différents, et je dois dire que la phase qui me captive le plus c’est cette troisième phase. Le moment où le projet prend vie, où il faut trouver des astuces pour tester sans trop dépenser. Sur certains projets j’ai dû trouver un local et l’aménager pour tester un nouveau concept de lieu, opérer et animer cet espace au quotidien. D’autres fois j’ai dû livrer des burgers la nuit, assurer le service client jusqu’à 5h du matin. Et toujours se demander comment les retours du terrain peuvent nous aider à améliorer le concept !

Faire le SAV jusqu’à 5h du mat’ sur Bot Burger avec Anissia, gérer au quotidien un café pour promouvoir les Danone du Monde avec Alexis ou aménager le futur local de la Ressourcerie avec Giulia… l’opérationnel c’est quand même vachement sympa !

C’est ce qui me fait dire au bout de 4 ans que j’ai envie de me consacrer plus entièrement à un seul projet et pouvoir durablement être sur le terrain, sur les opérations de ce nouveau projet.

Une expression consacrée chez nous “apprendre à mettre les mains dans le cambouis” illustrée par le talentueux Pierre-Louis Chardon

#4 C’est possible mais c’est compliqué de lancer une startup avec un grand groupe

Le modèle que French Bureau avait imaginé en 2017 fonctionne. Il s’incarne notamment dans l’une de nos plus belles success stories : Les Ripeurs, une startup spécialisée dans la collecte des déchets de chantier qu’on a lancée avec La Plateforme du Bâtiment. C’est probablement Ariane qui en parle le mieux si l’histoire des Ripeurs vous intéresse :

Mais c’est compliqué ! En 4 ans, j’ai travaillé sur plusieurs projets avec un super potentiel à l’état de proto. On sentait un véritable intérêt utilisateur, un business qui tient la route, une innovation d’usage cohérente avec la stratégie du grand groupe… et pourtant le projet ne se lance jamais pour de vrai. 😖Parfois la suite du projet doit être validée à différents échelons et le temps de se mettre d’accord un concurrent s’est lancé sur le même créneau, ou bien un nouveau directeur arrive à la tête du département et décide de complètement déprioriser certains sujets… Au final, près de 40% de nos projets touchent leur marché, ce qui est au-dessus de la moyenne des projets d’innovation des grandes entreprises. Mais le fait de ne pas maîtriser l’avenir d’un projet dans lequel je me suis investi, ça reste un des points les plus frustrants de mes 4 années chez Possible Future et ce qui me donne envie de me lancer de mon côté.

Bon et du coup c’est quoi la suite ? Si ça te plaît pourquoi tu t’en vas ?

Début 2021, j’ai été recontacté par Boris, le fondateur de Running Heroes, que j’avais rencontré en 2014 lors d’un stage de césure au moment du lancement de Running Heroes. Depuis, Running Heroes a fait son chemin, tourne bien, et est même devenu Sport Heroes. 🏃‍♂️

Fin 2020, Boris a décidé de passer le relai chez Sport Heroes pour se lancer dans une nouvelle aventure entrepreneuriale et il me propose de rejoindre l’équipe qu’il est en train de constituer… 😮

Je ne mets pas très longtemps à adhérer à son projet et après 4 ans passés chez Possible Future je décide de quitter l’entreprise pour rejoindre mindDay, une nouvelle solution pour rendre le bien-être mental accessible à tous, en commençant par les salariés des entreprises !

  • parce que j’ai toujours dans un coin de ma tête de monter ma boîte un jour. Et que là, je rejoins l’équipe au moment du lancement donc on n’en est vraiment pas loin. 🚀
  • parce que je suis confiant sur mes capacités et sur mes compétences après 4 ans passés chez Possible Future. Je pense avoir beaucoup progressé sur la partie business en lançant pleins de projets avec des grandes entreprises, je suis aussi beaucoup plus structuré qu’il y a 4 ans et surtout j’ai appris pleins de façons différentes de voir les choses au sein des équipes pluridisciplinaires de Possible Future. 💪
  • parce que je retrouve la pluridisciplinarité chez mindDay en côtoyant des profils tech et design mais aussi des experts — coachs et psychologues— auprès de qui j’ai plein de choses à apprendre. 🤓
  • parce que je vais être dans l’opérationnel pour de bon. 👷🏻
  • parce que je rejoins une entreprise à mission, qui veut rendre le bien-être mental accessible à tous, que c’est un sujet ô combien d’actualité et important pour notre société. 🌈
  • parce que j’ai confiance en Boris que je connais d’un précédent stage et en son projet. 🤘

Chez mindDay je vais prendre le rôle officiel de Customer Success Manager, pour assurer le bon déploiement du service dans les entreprises et pour que les futurs utilisateurs soient tous contents 😌.

J’ai l’impression de boucler la boucle vis-à-vis de mon objectif de départ qui était d’en apprendre plus sur l’entrepreneuriat, et je pense que mon parcours correspond bien à un des parcours type qu’on imagine et qu’on souhaite à tout nouvel arrivant chez Possible Future. Et puis après avoir organisé les apéros, offsites et team buildings pendant 4 ans, je compte bien suivre le développement de Possible Future et m’occuper d’organiser la team fun de Possible Past (le réseau alumni de Possible Future). 🥳

Je serai ravi d’échanger plus longuement avec tous ceux qui veulent en savoir plus, que ce soit sur Possible Future ou sur mindDay ! N’hésitez pas à me contacter directement ! 👋

Farewell Possible Future !

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