C’est l’histoire extraordinaire d’un roman pas ordinaire

Paroles d’auteur — Numeriklivres

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Chez Numeriklivres, on aime les histoires. Il y a celles que l’on publie et celles que l’on ne publie pas. Celles par exemple que nos auteurs nous racontent lorsqu’ils nous parlent de leur roman, pourquoi ils l’ont écrit, comment, dans quel but, etc. Mais aujourd’hui, nous avons envie de partager justement avec vous l’histoire du roman Le Fou de la Reine que nous venons de publier. Un roman qui a une longue histoire et nous avons demandé à l’auteur, Brigitte Bellac de vous la raconter. Voici l’histoire extraordinaire d’un roman pas ordinaire.

Brigitte Bellac

Tout a commencé par un concours de nouvelles organisé en 1986 par « NOUVELLES NOUVELLES », une revue consacrée à la nouvelle, comme son nom l’indique ! Il s’agissait d’écrire une histoire d’amour EXTRA-ORDINAIRE. J’ai donc rédigé douze pages intitulées « ECHEC À LA REINE » qui racontaient la vie d’une enfant prodige des échecs, torturée par l’idée de la mort, et qui refuse d’aimer — par excès d’amour — QUI QUE CE SOIT qui risque de mourir avant elle. ‘LA REINE BLANCHE’, joueuse imbattable, devient championne du monde. Elle sera finalement battue par une machine sublime qu’elle se met à aimer à la folie, comme on aime un homme, puisqu’elle est « immortelle ».

Je n’ai pas gagné le concours mais la future Judith était née. Et elle a régné sur ma vie depuis lors jusqu’à la parution le vendredi 5 décembre 2014 aux Editions NUMERIKLIVRES d’un thriller amoureux : « LE FOU DE LA REINE ».

Entre 1986 et 2014, la vie de cette histoire est elle-même un roman.

Je vous raconte…

En 1988, un ami réalisateur me conseille d’écrire un court-métrage sur le sujet qu’il trouve superbe. C’est à ce moment que le personnage principal prend le nom de « Judith ». Mais très vite, le scénario dudit court-métrage s’étoffe de plus en plus pour devenir un long-métrage en 1989. La première mouture du scénario se termine mal, comme la nouvelle initiale. Je fais lire mon travail autour de moi : l’intérêt est vif pour cette histoire et pour le personnage de Judith. Un ami scénariste de renom me conseille de changer la fin, trop tragique. Ce que je fais bien sûr. Il aime beaucoup ce récit et je lui dois d’avoir donné mon nom à l’un de ses amis qui cherchait un co-auteur pour une belle série de 3 x 104 minutes pour TF1. Ce sera SUD LOINTAIN, ma première grande aventure de scénariste à la télévision.

Alexandre Mnouchkine (1908–1993), producteur français, les Films Ariane (Au nom de la Rose, Garde à vue, Le Professionnel)

Un matin de 1991, je reçois un coup de téléphone de… Alexandre MNOUCHKINE, producteur entre autres grands films de « Garde à vue » et de réalisateurs tel que Luis Bunuel. Je tombe des nues ! Il a lu ECHEC À LA REINE et me propose un rendez-vous. Je saurai entre-temps que c’est une de mes amies, laquelle travaille chez LES FILMS ARIANE qui lui a donné sans me le dire…

Je me souviendrai toute ma vie de cette rencontre. En m’ouvrant la porte de son bureau, Monsieur MNOUCHKINE — qui devait mesurer 1,95 m — m’accueille en me disant avec son accent russe si particulier : « Si vous saviez ce que ça fait plaisirrrr à quatrrrre-vingt-quatrrre ans de lirrrre encorrre une belle histoirrre »… Ces mots résonnent encore dans ma tête. L’entrevue tourne vite autour de Judith qui devra être jouée par trois comédiennes, une petite fille de 5 ans, puis une ado entre 12 et 15 ans, enfin par une actrice d’une vingtaine d’années. Bref, il entre d’emblée dans son rôle de producteur… Il me dit qu’il va parler du projet à Claude Miller. Mais le temps passe et, comme souvent au cinéma, tout piétine. C’est alors que Monsieur Mnouchkine tombe malade et meurt en 1993…

Mais entre-temps, en septembre 1992, il se passe une chose absolument bouleversante pour moi : j’apprends qu’une jeune hongroise de 16 ans, Judit Polgar, est une championne d’échecs prodige. Un article lui est consacré dans le Figaro-Madame.

Durant une fraction de seconde, je crois que le journal m’a fait une blague !!! Mais bien sûr je réalise dans la seconde qui suit que c’est impossible.

Je relis l’article et là, j’ai l’impression que je vais m’évanouir. Car je me rends compte que j’ai écrit sans la connaître le moins du monde, l’histoire d’une jeune fille qui EXISTE ! Et le plus fou de l’affaire, c’est qu’elle porte le même prénom… Ça, c’est tout simplement inouï…

Judit Polgar est une joueuse d’échecs hongroise, consacrée meilleure joueuse mondiale au XXIᵉ siècle

À partir de ce moment, je n’ai plus qu’une seule idée en tête, rencontrer Judit Polgar, la voir de près, la toucher même si je peux, pour parvenir à croire à sa réalité. Et comme cela arrive souvent lorsque l’on désire une chose plus que tout, l’Univers entier se met à vous aider. Je trouve les coordonnées de l’agent de Judit, et lui raconte brièvement l’affaire. Il se trouve que la championne vient à Paris la semaine qui suit pour jouer le trophée IMMOPAR contre le champion d’Europe en titre, le Néerlandais Jan Timman, une sorte de Viking de près de deux mètres, finaliste des candidats au titre mondial et classé 100 points au-dessus de la jeune Hongroise (seize ans !). Cette dernière stupéfie et enchante le public du théâtre des Champs-Elysées en battant le vainqueur de l’an passé sur le score de deux à zéro!

J’ai obtenu de la voir après le tournoi. Je prends des photos d’elle, lui raconte toute l’histoire en anglais. (Je n’ai jamais parlé aussi bien cette langue de toute ma vie !) Mais la jeune fille, un peu dépassée par son succès, ne comprend pas très bien la dinguerie de cette histoire. Je lui donne néanmoins le scénario qu’elle prend d’une main hésitante.

Le film manque encore de se faire plusieurs fois… Très déçue par le monde du cinéma, j’entame la rédaction d’un roman… lâché, repris maintes fois… et relâché. Jusqu’à ce jour du mois d’août 2014 où Elodie Torrente, écrivain, la formidable animatrice de l’atelier d’écriture de LIBRES PLUMES, me parle de NUMERIKLIVRES… (A noter que j’ai été près de 3 ans sans pouvoir écrire une seule ligne moi qui avais rédigé certainement plus d’un millier de pages dans ma vie et que c’est grâce à cet atelier que j’ai pu rependre la ‘Plume’ !)

J’envoie alors le roman aux Editions NUMERIKLIVRES. Anita Berchenko aime beaucoup ce récit mais le trouve « Trop court pour être publié ainsi » me dit-elle.

Je me mets alors à travailler nuit et jour pendant plus d’une semaine…

Et le résultat est à la hauteur de mes espérances. Les Editions NUMERIKLIVRES décident de publier ce qui est devenu ‘LE FOU DE LA REINE’, ‘ECHEC À LA REINE’ ayant été jugé en son temps par Monsieur Mnouchkine un titre « négatif ».

Je jure solennellement sur la vie de tous les êtres qui me sont chers que cette histoire est VRAIE.

Judit Polgar a aujourd’hui 37 ans et elle vient d’être sacrée « Meilleure joueuse d’échecs du monde »…

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