La Maison des Vosges, tome 1

de Marie-Catherine Daniel

Éditions Numeriklivres
SF, Fantasy, Fantastique

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Roman de fantasy urbaine « de terroir » mettant en scène une grande famille de loups-garous.

Marie-Catherine Daniel

Par l’auteur de la série La Forêt des Gardiens

Suite à un accident qui a coûté la vie à ses parents et grands-parents paternels quand elle avait 6 ans, Camille a été élevée à Mende par sa grand-mère maternelle. Quand celle-ci meurt d’un cancer, la jeune femme décide de retrouver la maison vosgienne de sa petite enfance, et, peut-être, ce qu’il reste de sa famille paternelle. À peine arrivée à Servance, elle apprend qu’une vieille cousine vient de mourir dans un incendie, et un garçonnet couvert de bleus se réfugie en pleine nuit dans la maison de famille.

Camille se retrouve au coeur d’une vendetta entre une famille lorraine et la sienne, dont les Roméo et Juliette auraient eu un fils et même un petit-fils. Sans compter que certains cousins guérissent très vite de leurs ecchymoses et que tout le monde traite les chiens comme s’ils étaient des êtres humains.

Un aperçu

La maison de Servance était aussi imposante que dans mes souvenirs. Je ne l’avais pas vue depuis ma petite enfance et je m’étais attendue à la trouver rapetissée du haut de mes vingt-quatre ans.

La demeure, à deux étages et aux toits assez hauts pour en aménager un troisième, se composait en fait de trois maisons mitoyennes. Chacune sous la responsabilité d’une branche principale de ma famille paternelle : à droite, celle des Leuviot, à gauche, celle des Vénerey, au centre, celle des Volque. Désalignées en une esquisse ratée d’arc de cercle, de proportions bancales, les trois façades accolées n’avaient rien d’un ensemble architectural réussi. D’autant plus que les crépis dataient visiblement d’époques différentes et passaient du beige pisseux au marron jaunâtre pour aboutir au gris sale avec traînées noires.

Cependant, le soleil à peine ennuagé de cette fin d’après-midi estival égayait le décor. Le feuillage des platanes trapus longeant l’aile Leuviot luisait ; le gravier devant les deux autres habitations scintillait d’éclats de mica entre les touffes d’herbe qui l’avaient envahi ; à la jonction du trottoir et du coin est de la demeure, un bac communal débordait de géraniums rouges, roses et d’un blanc éclatant.

De la route qui me séparait de la maison montait le parfum minéral et bitumeux du revêtement humide. S’y mêlaient des senteurs de bruyère et des effluves de la forêt épaisse qui tapissait les flancs de la vallée. Toutes ces odeurs emplissaient mes narines d’une clameur d’enfance heureuse.

Malgré son extérieur disparate, la maison de Servance me renvoyait en cet instant les échos d’une famille élargie et unie. Je me revis, entourée d’autres enfants, descendant sur les fesses chaque marche usée de l’escalier de grès qui accédait à l’entrée principale des Volque et des Vénerey. Je fermai les yeux pour mieux savourer cette bouffée de souvenirs vivaces.

Ainsi, je ne voyais plus le panneau défraîchi « À vendre », fixé sous la fenêtre de l’ancienne chambre de mes parents.

L’agence immobilière de Melisey m’avait confié les clés, une heure auparavant. Le type ne m’avait même pas demandé mes papiers pour vérifier que j’étais bien l’un des sept propriétaires. Il paraissait avoir totalement perdu l’espoir de vendre une bicoque en bord de route, aussi moche que grande, et dotée à l’arrière de douze hectares de terrain pentu inconstructible. Avant la mort de mamé, l’homme m’aurait agacée : ce n’était pas lui qui payait inutilement des impôts fonciers et une aération mensuelle de la maison pour éviter une dégradation trop rapide. Mais le décès de ma grand-mère me laissait sans famille du côté maternel, et j’avais soudain ressenti le besoin de savoir ce que devenait celle de mon père. Ou du moins, j’avais envie de renouer avec mon passé servançot. Alors, j’étais plutôt contente d’apprendre que le dernier acheteur potentiel de la maison s’était présenté plus d’un an auparavant. Peu de risques que quelqu’un me dérange durant les quelques jours que je comptais passer ici.

Je sortis le trousseau de grandes clés à l’ancienne de la poche de mon blouson, et me décidai à traverser la route.

Tous droits réservés. Marie-Catherine Daniel et Numeriklivres, 2014.

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