[ S T A B I L I S A T I O N ]
19 novembre 2015.
C’est le cœur serré et la boule au ventre que nous nous retrouvons pour cette troisième escale. Six jours après le drame qui a terrassé Paris, notre esprit est brouillé par des sentiments contradictoires. Tic. Tac. Comme des métronomes, nous oscillons.
Tic. La peur et l’angoisse que ça recommence. Tac. La rage de résister, de crier qu’on n’a pas peur. Tic. La profonde tristesse de voir notre pays ensanglanté. Tac. La joie, la fête, la danse, la vie.Tic. Le dégout, la haine, la colère.Tac. Le besoin plus que jamais de se reconnecter à notre Humanité.
Balancés de part et d’autre de nos ambivalences, nous essayons tant bien que mal de déposer des mots sur l’indicible. Mais nous voilà déboussolés dans un Monde qui n’a plus de repères. Dans un monde où c’est la violence qui mène la danse. Dans un monde où « l’Homme est un loup pour l’Homme. »
Clair Michalon l’a parcouru, notre Monde, en long, en large et en travers. Il y a rencontré des personnes de multiples cultures, couleurs, coutumes, dialectes, religions et traditions. Il a observé ces gens sans les juger pour les comprendre. Pour finalement réaliser que « le paysan noir était le même homme que l’ingénieur blanc. » Les Hommes adaptent leurs comportements à leur environnement contextuel.
Saisis par le bien-fondé de son analyse, nous entrevoyons une issue de secours.
7 Milliards d’Humains aujourd’hui. Demain, 8 milliards et après-demain 9. Les chiffres et les courbes démographiques exponentielles nous donnent le tournis. Pris de vertige, nous comprenons qu’il va falloir se serrer un peu plus. La nausée commence à monter dans la perspective d’exactitude de l’équation d’Averroès.
« L’ignorance mène à la peur, la peur mène à la haine, la haine conduit à la violence, voilà l’équation. » Averroès.
Comprendre l’Autre. Voilà la clé. Équipés d’un nouveau GPS, nous pouvons mieux percevoir le chemin pour y arriver. Tic. Tac. Avec aplomb, nous nous stabilisons.
Remettons les pendules à l’heure. Ne sombrons pas dans la folie. Laissons-nous plutôt surprendre par la rencontre inattendue. Notre voisin de palier qu’on croise le matin, le boulanger d’en face qui nous offre du pain chaud, le passant pressé qui court après son bus, le sans-abris qu’on fait semblant de ne pas voir, le malvoyant qui traverse au passage clouté, tous sont porteurs de solution. Tendons la main à la différence. Juif, athée, bouddhiste, musulman, noir, blanc, petit, gay, ou vieux, nous vivons la même aventure, celle de la vie.
Laura Dos Santos, chroniqueuse du Mouvement, Lab Session #8.
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