LE SERPENT

Apéro Gospel
4 min readMay 24, 2020

La sagesse du serpent, un modèle laissé par le Christ à ses disciples.

ÉNIGME N°3

Je suis là au commencement et à la fin. Quand je suis immobile j’apporte la vie, quand je bouge j’apporte la mort. Je suis à la fois maudit et une source de bénédiction. Je suis une des préfigurations du petit fils de Jacob. De ma famille, je suis le premier et le dernier à être cité. J’incarne une prophétie, et le prophète a fait de moi son sceptre. M’enlever l’ouïe c’est me libérer de tout charme, et en Molière je trouve un abri réchauffé. Ordonne le « présent » et tu trouveras qui je suis. Je me suis attaché à Paul, comme un enfant s’attache à son père ; et de mes entrailles est sorti un ailé. Mon premier est un objet qui vole. Mon deuxième est un animal qui vole. Mon tout ne vole pas et appartient à la baguette.

Qui suis-je?

LE SERPENT

On pourrait se demander, en quoi mieux connaitre le serpent peut-il nous aider dans notre vie de discipolat ? Comment connaitre le serpent serait un moyen de mieux porter sa croix ? Pourquoi parler de serpent quand on s’attend à la colombe ?

Etant le premier animal cité dans la bible, le serpent s’est très tôt démarqué par sa sagesse. Il intervient ainsi dès le livre de Genèse dans l’initiation de l’homme à l’école de la vie, entre obéissance salutaire et découverte risquée. Il demeure ainsi une référence que même le Messie Jésus va honorer et présenter comme un exemple à suivre en Matthieu 10 :16 en disant « soyez sage comme le serpent ». La sagesse du serpent devient alors un référent pour les enfants de Dieu, dans leur marche de disciple à la suite du Christ. Comment passer à coté d’une telle icone qui meuble nos villes, au travers des images, monuments et enseignes en l’occurrence de pharmacies ou de certaines cliniques. On l’a sous les yeux comme symbole de guérison, mais pour plusieurs il a et garde à tort souvent une connotation négative. Au travers de l’enseignement du Christ, le serpent mérite qu’on lui prête un moment de méditation, lui qui a été fait par Dieu Lui-même comme l’animal le plus rusé de sa création.

Comme le serpent, un disciple est appelé à muer. Il doit savoir faire peau neuve, ne pas se fatiguer dans sa course. Il doit pouvoir reconnaître la saison de chaque nouveau réveil dans l’Eglise et avoir la capacité de délaisser aujourd’hui ce qui lui a donné du sens hier.

Il doit pouvoir voir et discerner dans un monde plongé dans les ténèbres. Comme le serpent avec ses yeux thermosensibles, sans paupières, le disciple de Christ doit pouvoir rester vigilant, les yeux ouverts et réussir à voir son chemin au milieu de la corruption et des pensées enténébrées.

Comme le serpent, il faut être sourd devant le charme de la vie terrestre. Contrairement aux idées reçues, le serpent n’entend pas la mélodie des charmeurs mais se laisse entraîner par le mouvement de la flûte. Le monde nous bombarde des informations charmantes, du moins déroutantes pour notre foi de plusieurs manières. Le disciple doit donc y faire face et garder son but devant lui.

Comme l’organe de Jacobson au palais du serpent, le disciple doit pouvoir développer son flair. Il doit sentir de loin ce qui bon ou mal, ce qui est porteur ou destructeur, ce qui utile ou futile. Il doit pouvoir cerner sans voir, maîtriser son milieu, la nature de ce qu’il entoure sans toutefois trop s’y approcher. Il doit comprendre le fonctionnement du monde afin d’en tirer parti.

Comme le serpent qui est un animal à sang froid, un disciple de Christ doit agir avec sang-froid également. Il doit être calme, avoir la capacité de maîtriser ses émotions même dans les situations les plus délicates. Il doit être courageux face à l’adversité du monde, devant le poids de sa croix, le poids de sa mission.

Comme le serpent, la prudence appelle la patience devant la proie ou l’ennemi. Il faut être à la fois ambitieux mais patient dans la quête de la vie du Christ en soi. Le disciple doit être passionné par sa quête, et surtout stratège.

Comme le serpent, le disciple de Christ ne doit pas regarder à ce qu’il a perdu (pattes) mais à ce qu’il peut gagner pour le Royaume de Dieu.

Dieu, à plusieurs reprises, nous montre à travers la bible qu’Il est prêt à utiliser le serpent ou son symbole pour délivrer ceux qui L’aiment. En Exode 7 :1–13, Dieu donne au bâton de Moise la capacité de se transformer en serpent. C’est avec cette force qu’il ira devant le pharaon, serpent contre serpents. Il fait encore intervenir le serpent sous sa forme symbolique dans le désert, pour guérir ceux de son peuple qui mettrait leur foi en Lui. Comme une préfiguration de Jésus élevé sur le bois du calvaire, le serpent d’airain a été élevé pour témoigner de la nature capitale de la foi en Dieu au milieu de l’adversité.

Morale de l’histoire : Celui qui tue et celui qui sauve peuvent avoir la même forme, les mêmes vertus mais pas les mêmes objectifs. Le Seigneur nous invite à développer en nous ce qui fait la sagesse du serpent : la patience, le discernement, l’intelligence, la discrétion dans ses plans, le courage, la sourde oreille face au mensonge , le flair ou l’intuition face aux situations, la capacité à muer et à reconnaître les saisons, la passion et la vive réflexion à mener avant chaque action, la lucidité, la maîtrise des émotions et le déterminisme devant la couronne.

Jean-Paul NDONGO

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