SAISON 1 — Episode 1 : WHY ?

Les Sousous dans la Popoche (Série B PHENIX — S1E1)

Jean MOREAU
5 min readNov 28, 2018

Vous avez donc été nombreux à plébisciter cette série de publications sur l’envers du décor de notre récente levée de fonds de 15M€, et je vous en remercie. Du coup c’est parti : en route pour l’Episode 1 sur la question du Pourquoi.

[Rappel préliminaire : Au fait, une levée de fonds, comment ça marche ? Back to basics : rappel du process en image, ce sera plus rapide]

Source : un schéma déniché sur le web, auteur inconnu, mais merci à lui !

Une fois ce rappel effectué, on va revenir pour ce 1er épisode sur une question fondamentale : pourquoi on a levé ?

Le but n’est pas ici d’écrire un n-ième guide pratique ou “Do & Don’t” sur la levée de fonds, il en existe 1000, notamment celui-ci rédigé par les copains du Réseau Entreprendre. Mais plutôt de témoigner en mode #NoFilter sur une expérience personnelle et vous raconter comment Baptiste et moi avons vécu cet exercice, en insistant sur ce qui fait les spécificités de la levée de PHENIX, à savoir son montant (un peu) et son caractère hybride (surtout), à mi-chemin entre l’impact investing et les VCs traditionnels.

Il y a beaucoup de mauvaises raisons de lever des fonds. D’autant que c’est un sujet à la mode, devenu presque une fin en soi, célébrée en tant que telle. Il y en a aussi de bonnes. Et en l’occurrence nous on a décidé d’y aller pour les raisons suivantes :

- Le Time-to-market, en France comme à l’étranger, nous paraissait adéquat : c’était le bon moment pour accélérer (prise de conscience collective autour de nos sujets de la part de nos clients et prospects, appels entrants, contexte réglementaire, trendic topic médiatique, …).

- On commençait à sentir le souffle chaud de la concurrence dans notre nuque, en France comme à l’étranger. Phénomène qui est souvent le corollaire de la maturité du marché, et en lien avec l’éternel débat First mover vs. Second mover advantage.

Nous (à gauche) et nos concurrents : “Oh SHIT !” (Source : http://www.clayfin.com/the-second-mover-advantage/)
Nous (à droite) et nos concurrents : “Oh, FU*K !!!” (Source : https://www.shellypalmer.com/2013/10/first-mover/)
  • Ce financement venait en soutien d’un plan de développement stratégique clair (et non l’inverse !) reposant sur 3 piliers : 1°) Expansion internationale, 2°) Diversification sectorielle au-delà du retail, 3°) Extension de notre gamme de services en BtoC,
  • On avait en tête trois acquisitions bien précises (une effectuée depuis, une autre en cours, la dernière en stand-by),
  • Cette Série B traduisait aussi l’envie de passer un cap en tant qu’entrepreneurs. Le souhait d’avoir enfin les moyens de nos ambitions, et de se payer le luxe de pouvoir gérer la structure avec davantage de confort et de puissance de feu, en pouvant se permettre de reprendre des risques après s’être serré la ceinture en bon gestionnaire et avoir prouvé au cours des 18 derniers mois la rentabilité intrinsèque du modèle et notre capacité à piloter la boîte « en bon père de famille » (Le ‘bonus pater familias’, une expression bien à l’ancienne qui n’existe fort heureusement plus, bannie à juste titre du Code Civil…).
  • Il s’agissait aussi d’un moyen pour Baptiste et moi de consolider notre motivation après un 1er cycle de cinq ans super stimulant mais assez usant, en remettant une pièce dans la machine. Une sorte de nouveau départ pour PHENIX : nouveaux actionnaires, nouvelle phase de croissance et nouvelles ambitions, nouveau plan à 5 ans, nouveaux talents à nos côtés, nouveaux bureaux aussi.
“Coin coin !”
  • Volonté aussi de se frotter au monde des gros investisseurs de la place, et d’on-boarder des gros calibres, de beaux noms référents, pouvant amener la boîte To the next level par leur expérience, leur track record et leur réseau.
  • S’y ajoutaient des facteurs exogènes : l’environnement macro actuellement favorable mais potentiellement changeant, et la disponibilité de cash dans les fonds. En ce moment il y a des liquidités disponibles. Beaucoup de liquidités disponibles. Et investir dans les start-ups est à la mode. Qui sait ce qu’il en sera dans 12/18 mois, a fortiori si un downturn économique passe par là.
  • Le sentiment d’avoir atteint une sorte de pic de Sexyness de la boîte, attractive de par sa croissance, son positionnement et sa couverture médiatique grandissante.
  • Et enfin, parce qu’il faut aussi le dire en transparence, notre envie de cristalliser une partie minoritaire de la valeur créée depuis 5 ans, et donc de faire jouer une clause dite “de respiration”, nous permettant en tant que fondateurs tenus par un engagement d’inaliénabilité de pouvoir céder un nombre limité de nos actions à l’occasion de la transaction. Une pratique dont on parle peu puisque l’argent est tabou en France, mais qui devient progressivement la norme sur ce genre de tours et de montants, et qui permet aux entrepreneurs de voir leurs 5 premières années de nuits blanches partiellement récompensées, et de travailler plus sereinement pour la suite de l’aventure.

==> Alors, ça vous semble cohérent ? On a bien fait d’y aller selon vous ?

Réponse OUI / NON (votez ici !)

Et surtout, si ça vous a plu :

Retrouvez :

  • Les Sousous dans la Popoche : INTRO
  • Les Sousous dans la Popoche - S1E2 : WHEN ?
  • Les Sousous dans la Popoche - S1E3 : HOW ?

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Jean MOREAU

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