5 leçons à retenir de l’OIW 2019 🇳🇴

Benoit Zante
TLDR by Benoit Zante
3 min readOct 8, 2019

Je vous en ai déjà parlé la semaine dernière, mais le sujet vaut la peine d’être creusé un peu : l’Oslo Innovation Week (OIW pour les intimes) permet d’avoir un bon aperçu de l’écosystème norvégien et de ses particularités… tout en en tirant quelques leçons applicables ailleurs.

Pas la peine de s’étendre sur la première surprise / leçon, que j’ai déjà largement traitée : la propension de l’écosystème tech norvégien à la transparence, y compris sur des sujets souvent tabous, comme l’échec entrepreneurial, la santé mentale ou la dépression. Une forme d’humilité et de bienveillance qui tranche avec un écosystème tech souvent très concurrentiel et parfois arrogant.

Seconde leçon : la Norvège n’est pas la Suède (ou l’Estonie). Les entrepreneurs locaux restent majoritairement tournés vers leur marché domestique, avant de penser à l’international… Il n’y a pas (encore) de Skype, de Spotify ou de Klarna à Oslo… Mais les choses changent progressivement, alors que l’Etat norvégien s’attache à sortir l’économie de sa dépendance au pétrole. Comme en France, le défi de l’écosystème est maintenant de développer des “scale-up”, capable de croitre et de sortir des frontières nationales.

Troisième leçon : La cleantech fait partie des principaux axes de développement pour l’écosystème norvégien. Le secteur public encourage fortement les innovations “vertes”. La mairie d’Oslo est par exemple à l’initiative d’un “Climate Budget” pour réduire ses émissions de CO2, géré comme un budget financier (j’en parle sur le site du HUB Institute). Les entreprises sont appelées à collaborer, à travers des “challenges” (autour du BTP, des transports et de la gestion des déchets). Cela repose sur la bonne volonté, mais aussi des mesures plus incitatives (péage urbain, interdiction des énergies fossiles sur les chantiers de bâtiments publics, politique d’achats publics, etc…).

Autre secteur sur lequel la Norvège veut mettre l’accent (et quatrième leçon) : la finance responsable (oui, a priori ce n’est pas antinomique)… C’était par exemple l’une des catégories du concours de startups 100 Pitches organisé pendant l’Oslo Innovation Week : Finna (l’IA au service de l’investissement éthique), Bitrezus (blockchain), ImpactMapper (data-visualization) ou Numus (gestion de finances personnelles) faisaient partie des finalistes. Mais la sélection n’avait rien de révolutionnaire, malheureusement.

Enfin, la dernière leçon est donnée par le groupe média Amedia, qui démontre qu’il est possible de réinventer la presse locale. Ce groupe de presse qui fédère 73 titres à travers la Norvège a mené en quelques années une véritable mutation vers la vidéo, autour d’un modèle rentable et “scalable”. Tout a commencé par le streaming sur son site de quelques compétitions sportives locales, avec une simple caméra et un journaliste converti en commentateur derrière son micro. Aujourd’hui, plus de 5 000 matchs sont filmés dans l’année et accessibles sur abonnement. Ce dispositif de captation low-cost est maintenant utilisé pour d’autres événements, comme les soirées électorales.

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Benoit Zante
@bzante

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