50 nuances de NFTs à Vivatech 2022

Vivatech était donc de retour la semaine dernière à Paris… plus resserré qu’avant la pandémie (un seul hall), plus international aussi (avec 30 pays exposants et l’Inde en invité d’honneur) et toujours aussi clivant (on aime ou on déteste…). Évidemment, en parcourant les allées du salon, difficile d’échapper aux mots clés du moment : Web3, NFTs et… Green(washing souvent).

Prenons l’exemple des NFTs, dont on avait un aperçu de leurs nombreux usages possibles, souvent anecdotiques, mais parfois plus inspirants :

• Tag Heuer présentait une montre connectée permettant d’afficher un NFTs et d’en garantir la propriété… Totalement anecdotique, même si cela correspond bien à une cible en recherche d’une consommation ostentatoire.
• Dans l’horlogerie toujours, Bulgari présentait la montre la plus fine du monde… sur laquelle est gravé un QR code qui renvoie vers un NFT. Un usage qui peut s’avérer pertinent dans le cadre de la lutte contre la contrefaçon.
• Autre “maison” du groupe LVMH, Kenzo présentait sa stratégie autour des NFTs… offerts aux acheteurs de certaines pièces, ils donnent accès à différents avantages — dont des invitations à la Fashion Week pour ceux qui en possèdent quatre. En parallèle, un forum sur Discord sert à animer la communauté des fans de la marque et du Web3. Il est géré en interne.
• La Poste vendait aux enchères sur la plateforme Binance 10 NFTs de photos sélectionnées par Yann Arthus-Bertrand, au profit de La Croix-Rouge. Anecdotique au premier abord, l’initiative devient plus intéressante lorsqu’on sait que ces 10 NFTs sont issus d’une collection de 25 000 photos prises par les facteurs dans toute la France au cours de leurs tournées, dans le cadre de l’exposition “ “Visages de France par les facteurs”. Pour La Poste, c’est un moyen de plus pour embarquer les collaborateurs dans les transformations en cours.
• Toujours dans la pédagogie, Les Echos permettaient de gagner l’un des 1 000 NFTs dessinés par les graphistes du titre. Objectif : “accompagner les lecteurs dans la découverte de ce type d’actif numérique”, alors qu’une newsletter hebdomadaire dédiée au métavers et au Web3 vient d’être lancée. C’est aussi un moyen de nouer de nouveaux liens avec l’audience : sur les 1 000 NFTs, 100 “NFT rares” ouvrent à leurs détenteurs l’accès à une conférence de rédaction ainsi qu’à un échange avec des journalistes des Echos.
• De son côté, l’Oréal ne proposait non pas un, ni deux, mais quatre NFTs, issus de projets de ses différentes marques (Yves Saint Laurent Beauté, Mugler, Nyx) et mis en scène dans un distributeur automatique de NFTs. Techniquement, cet ATM imprimait un simple QR code sur un ticket, renvoyant vers la page du projet sélectionné. Mention spéciale à celui demandant à l’utilisateur de confirmer qu’il est bien résident américain avant d’accéder au NFT…

Cette liste est bien sûr non-exhaustive ! Mais on voit déjà plusieurs stratégies se dessiner de la part des grands groupes, qui cherchent tous ou presque à montrer que les NFTs ne sont pas que de la spéculation.

Parmi les objectifs affichés : se positionner sur le sujet du Web3 en “tâtant le terrain” grâce à des partenariats, faire de la pédagogie aussi bien en interne qu’en externe dans le cadre d’une stratégie de transformation plus large, tester de nouvelles formes de relation client/abonné, expérimenter de nouvelles solutions à des problématiques anciennes comme la contrefaçon, etc.

Les deux dernières options me semblent les plus pertinentes pour l’avenir… À condition, une fois encore, que le Web3 résolve son problème d’UX et de prise en main !

Benoit Zante

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