Coup de ❤️ #2020

Benoit Zante
TLDR by Benoit Zante
4 min readFeb 25, 2020

L’an dernier, je vous parlais de mon coup de coeur pour Caroline Juge, la fondatrice de la startup Joone, rencontrée à la Maddy Keynote 2019. Cette année, je veux vous partager un nouveau “coup de coeur”…

Il s’agit d’Eric Ducournau, le PDG du groupe Pierre Fabre, que Quentin Franque et moi avons rencontré à l’occasion de la rédaction de notre livre, “Les défis de la transformation digitale”.

Son intervention en 2018 dans le podcast Vlan! de Grégory Pouy nous avait fait dire qu’il fallait absolument avoir son témoignage. Après plusieurs tentatives de prise de contact, c’est finalement un e-mail direct de Quentin qui a fonctionné, et Eric Ducournau a accepté de faire une place dans son agenda chargé pour une interview.

Cela nous a permis d’avoir un beau retour d’expérience sur la transformation du marketing et du rôle du manager, ainsi que de belles “punchlines” (“Plus je digitalise, plus je relocalise”, “le marketing ne dupe plus personne”, “Personne n’a les clés. Ou, en tout cas, elles changent tous les matins.”)

Et ça aurait pu s’arrêter là…

Mais depuis la sortie du livre, il s’est tout particulièrement impliqué à nos côtés — bien qu’il soit basé à Castres : notamment en venant à Paris pour un petit déjeuner (j’en ai parlé ici) et à Nantes pour une intervention à la conférence Digital Change. Il en a même profité pour enregistrer avant un podcast avec Quentin, à 7h du matin (à écouter ici).

Au-delà de la personnalité d’Eric Ducournau, c’est le travail de réinvention tous azimuts de son groupe qu’il faut saluer. Si pour une entrepreneuse comme Caroline Juge qui part de zéro avec Joone il est “facile” de mettre en place un modèle d’entreprise vertueux, transparent et plus durable, la tâche est beaucoup plus difficile lorsqu’il s’agit de transformer un modèle existant et une entreprise avec des marques établies, des produits vendus depuis des années, des chaînes de production, des partenaires de distribution, etc. “Notre tort c’est aussi de tout vouloir adresser à la fois, ça a le défaut de crisper la structure” reconnait Eric Ducournau…

Mais en contrepartie, à l’échelle d’un grand groupe, des changements même limités et progressifs peuvent avoir davantage d’impact que les initiatives d’une startup à l’envergure réduite…

Dans son intervention à Nantes (à voir ici), aux côtés de Ludovic Donati (Eramet) et Emilie Bolloré (Cetih), il est revenu sur la transformation de son entreprise — et les difficultés de ce processus -, et en particulier sur l’intérêt d’être clair sur sa raison d’être.

Pendant quatre mois, un groupe de collaborateurs de Pierre Fabre, “représentatifs des métiers et géographies de l’entreprise” a ainsi réfléchi sur le sujet, car pour être bien armé face aux transformations en cours et à venir, “il faut se poser la question de qui on est vraiment, savoir qui on est et ce qu’on veut dire aux consommateurs et aux parties prenantes”.

De la même façon, Yves Rocher, dans le même secteur (j’en parlais ici), vient de devenir une entreprise à mission. Mais Eric Ducournau ne veut pas faire de cette raison d’être un “argument marketing”. Pendant six mois, le groupe n’a pas évoqué le sujet en externe : le temps pour les collaborateurs et les marques du portefeuille de s’approprier cette raison d’être et de l’incorporer à leur quotidien.

Mais quelle est cette raison d’être justement ?

Le groupe a opté pour une série d’affirmations relativement concrètes, conclues par une déclaration plus inspirationnelle : “à chaque fois que nous prenons soins d’une seule personne, nous rendons le monde meilleur”. Une telle phrase peut surprendre, notamment par sa modestie, mais elle permet de rappeler à la fois l’ancrage du groupe dans la santé et l’historique humaniste de son fondateur. Au-delà de son énonciation, il faudra maintenant voir comment cette raison d’être va s’incarner, concrètement, au sein des différentes marques du groupe…

// EN BONUS //

Quelques pépites et réflexions intéressantes issues du podcast “Flashback” enregistré par Quentin (je vous conseille aussi au passage celui avec Anne Broaweys, du Club Med) :

  • “L’usage du selfie, ça fait qu’un adolescent qui utilise un produit anti-acnéique aujourd’hui veut surtout une seule chose : que ça ne fasse pas briller sa peau : c’est une considération qui n’existait pas il y a une dizaine d’année.”
  • “Nous allons créer d’ici quelques semaines un “startup accélérateur” : ça n’a rien de très original, mais je pense qu’aujourd’hui il faut multiplier les rencontres.”
  • “Dans les partenariats [avec les startups], il y a un apprentissage. On est quasiment dans le Petit Prince, il faut que nous nous apprivoisions.”

// Avant de nous séparer //

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Benoit Zante

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