ÉPISODE 2 : LOVE IS ALL
17 janvier 2018, BOLD est né (cf. épisode 1).
Notre défi est maintenant de valider cette hypothèse d’un modèle économique innovant et capable de réaligner les intérêts de BOLD, de ses forces vives et de ses clients.
C’est pas gagné.
Une seule chose est sûre : le taux horaire est une ineptie.
La nature même de ce système de facturation crée les conditions d’une relation infructueuse et désalignée entre un client qui aspire à payer le moins possible et un avocat qui doit facturer du temps pour gagner de l’argent.
Pour le client, c’est l’assurance de devenir nerveux dès qu’il pose une question compliquée demandant une réponse circonstanciée et donc onéreuse.
Pour le collaborateur c’est une prime à la productivité malsaine qui entretient la loi du plus fort et du plus résistant. Les primes sont versées à ceux qui font le plus d’heures et qui facturent le plus, entretenant une culture à l’ancienne du no-life laborieux.
Nous ne voulons plus de cela.
Nous cherchons une autre voie, un modèle vertueux, sans frustration ni chez celui qui produit le service ni chez celui qui le consomme.
L’abonnement illimité semble une évidence, une manière de reprendre à notre compte le risque entrepreneurial. Plus le client nous appelle et moins ça lui coûte.
De plus, la relation avocat-client est forte, intime et déterminante dans la vie d’une start-up. Nos clients ont le sentiment de jouer leur vie dans leur aventure entrepreneuriale et ont besoin de sentir une équipe déterminée à les soutenir jusqu’au bout et sans limite.
Et pourtant, des débuts déroutants 🤒
L’adhésion est immédiate, trois mois après le lancement nous comptabilisons déjà plus de 100 abonnements, mais nous rencontrons vite 3 cas de figure déconcertants :
1. On ne nous croit pas. Les clients potentiels cherchent les astérisques dans la convention. Persuadés de recevoir une facture de diligences non prévue à l’abonnement, les intéressés décortiquent nos conventions.
2. Le client consomme trop. Ceux qui nous ont cru, ont aussi vite compris l’opportunité d’en profiter au maximum et explosent leur abonnement très vite. Nous devons trouver un moyen de ne pas nous laisser submerger au risque de perdre de la valeur.
3. D’autres, les plus délicats, s’inquiètent pour nous et cherchent des garde-fous pour qu’on évite de se fâcher.
L’abonnement est une chouette idée qui s’avère concrètement dangereuse.
Tout peut basculer en une sorte de mauvais mariage entre un client hypocondriaque du droit totalement dictatorial et insatiable et un avocat maltraité qui se sent diminué dans la qualité de son travail, de sa formation, de son métier. Un mariage où l’on finit par se détester parce que personne ne semble tenir sa promesse.
A ce stade, on se pose de vraies questions sur la pérennité du modèle. Nos équipes s’épuisent pour maintenir des délais de réponses acceptables, mais les demandes clients ne cessent d’augmenter.
Nous n’avons pas de solution, nous sommes paralysés.
C’est alors que nous prenons une décision radicale : on ne lâchera pas.
Aucun abonnement ne sera interrompu à l’exception de quelques cas rares où les clients se comportent particulièrement mal avec nos équipes.
Plus jamais on ne reviendra au taux horaire. On tiendra notre promesse 💪
Nos collaborateurs sont avec nous, ils ont compris qu’il fallait s’accrocher et penser à la valeur apportée et non plus au temps passé.
Nous passons des heures à nous creuser la tête, à nous questionner : Recruter à tour de bras ? Cela aurait le mérite d’absorber la charge de travail … Mais au risque de mettre en péril la qualité de notre accompagnement et fragiliser notre organisation … 🤯
La seule chose qu’on ne remet pas en question, c’est notre motivation à renoncer définitivement au taux horaire.
La solution va se présenter à nous. Elle était là depuis le début: nos clients.
Ils se posent les mêmes questions que nous : automatisation, productivité, scalabilité. Et notre chance : ils nous aiment et veulent que ça marche.
Le client va devenir notre partenaire, on va tout lui donner pour qu’il accélère son business et il fera de nous de meilleurs avocats. Il nous faudra travailler mieux, plus intelligemment et avec efficacité. Notre objectif sera de leur montrer qu’on est prêts à s’améliorer, à s’enrichir l’un l’autre et à devenir la meilleure version de nous-même pour que tout le monde y trouve son compte.
« Donner le pouvoir aux clients et ils le prendront ; les entreprises en tireront profit. Votre pire client est votre meilleur ami, votre meilleur client est votre partenaire ».
C’est là que nous comprenons que ce qui compte dans cette relation, ce n’est pas ce qu’on offre, c’est ce qu’on a à offrir. C’est d’être capable de dire à l’autre : Je ne suis pas parfait mais je suis perfectible.
C’est cette idée qui nous rend heureux tous les matins.
La bienveillance de nos clients et leur volonté sincère et profonde de nous aider nous rend amoureux de notre projet. C’est le principe d’un partenariat vertueux où chacun pourra s’appuyer sur l’autre pour s’améliorer chaque jour et progresser.
Agrandir la famille🎉
Aucune rencontre n’est fortuite. Nous avions depuis quelques années une bonne fée à nos côtés : Thomas Fernandez, notre contact chez Diapaz 💖, l’éditeur de notre logiciel métier.
Thomas a toujours été un fan de notre cabinet et a toujours été présent pour nous permettre d’optimiser Diapaz et d’en faire un système d’information intelligent.
Au moment du lancement de BOLD, il faut réinventer les process, avec cette histoire d’abonnements et le lancement d’une campagne de mailing, la route est encore longue. Thomas ne nous lâche pas. Des soirées entières à repenser un modèle, uniquement tenus par notre passion, son soutien indéfectible, des 🍕et de la 🍺. Tout est inédit, mais Thomas est un touche-à-tout, habile et créatif, il a l’esprit start-up. Nous avons vite compris qu’on avait besoin de quelqu’un comme lui avec nous, au quotidien.
En avril 2018, il nous fait sa déclaration, il quitte Diapaz pour nous rejoindre dans l’aventure BOLD.
C’est une révolution pour BOLD. Recruter un non avocat, pas formaté comme nous. Nous avons déjà nos clients à nos côtés, il nous faut aussi des personnes en interne, des personnes qui vont nous pousser à scaler notre modèle, à sortir du cadre, à penser comme une vraie start-up, tout simplement.
C’est ça l’histoire de BOLD, 4 fondateurs et une team incroyable qui sont tombés amoureux de leur mission 💖
Du coup, je ne peux pas évoquer les six premiers mois de BOLD sans dire un mot des personnes incroyables qui ont été là au tout début de l’aventure et resteront toujours gravées dans l’histoire de BOLD.
La team évidemment, je ne peux pas les citer individuellement mais ils ont adhéré avec une ferveur telle qu’on s’est demandé s’ils n’y croyaient pas encore plus que nous. Nombre d’entre eux nous ont surpris. Une belle bande de jeunes avocats incroyablement brillants et largement employables dans des grandes et prestigieuses firmes qui nous ont dit : ça a l’air dingue votre truc, on signe où ?
Les membres de notre board dont je parle déjà dans l’épisode précédent et qui nous ont donné la foi de poursuivre quand on a cru qu’on allait se planter.
Et enfin, Florian Jourda 💖, présenté par Oussama 💖 pour bosser sur notre team et la culture de BOLD. Florian a grandi professionnellement dans la Silicon Valley (BOX). Il a participé à des aventures entrepreneuriales au cours desquelles les boites sont passées de 0 à 1500 personnes en gardant le mojo des premiers jours. Avec une bienveillance dingue, Florian nous retourne la tête à chaque fois qu’il vient nous voir et n’a pas hésité à passer ses soirées entières devant des plats Thaï commandés grâce à notre voisin (Deliveroo), pour rédiger la road map avec nous.
Merci à eux de la part de toute la team BOLD 💋.
To be continued …
