C’est quoi, les “Creative Commons” et “Open” c’est pour ouvrir quoi ?

Un autre regard sur les économies contributives…

Pascal Kotté
CloudReady CH
9 min readApr 22, 2017

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Comment je suis tombé dans le “Open”, issu du “Closed”

De la génération ‘X’, les anonymes silencieux, j’ai été bien sage et ai suivi les directives de mes employeurs et des “tendances” imposées par le ‘marché économique’, notre moteur... Je me suis spécialisé pour devenir l’expert attendu sur une technologie informatique, une “solution” bien lourde et complexe... Puis, avec son essoufflement sur le marché, arrivé à près de 50 ans, j’ai eu la chance de me faire débarquer du TGV de notre folie économique spéculative et de me retrouver “sans emploi”… Ou plutôt, en transition de carrière, car je n’ai jamais autant travaillé qu’en étant chômeur !

La stratégie du dauphin

Bloqué dans une impasse technique, il me fallait donc bien rebondir et augmenter mon intelligence. C’est en connectant celle des autres, car c’est la seule solution pour augmenter la sienne, que j’ai créé “CloudReady.ch” et j’y partage une veille collaborative avec près de 60 veilleurs numériques (plus de 80 en 2017), sous forme de forums privés, mais ouverts à tous.

Puis j’ai lancé “ICT-a.ch” pour créer une coopérative des informaticiens expérimentés indépendants (qui fonctionne en ‘Teal Management’, cf. +loin).

Nous y avons connecté nos activités de veille technique en créant nos Tables Rondes thématiques (http://TR.ICT-a.ch), associé aussi avec UDON (Usage Des Outils Numériques).

Sans le savoir réellement, j’avais mis en place des structures qui utilisent et exploitent les grands principes de l’économie contributive

Une accélération d’acquisition d’autres connaissances, et de nouveaux regards plus réalistes sur notre http://futur.kotte.net ? Mais en continuant de rêver à un véritable progrès, au bénéfice de tous (http://vision.kotte.net).

Face à la Collapsologie (ir)réaliste(?), je deviens résilentologue!

Mais apprenti résilientologue…

C’est avec une meilleure conscience des choses, que nous développons LIN.

Merci à Lionel Lourdin, de la Free IT foundation, et cofondateur de http://Kalix.ch pour m‘avoir instruit aux vertus du contributif en 2013… J’étais en fait déjà un digne héritier de l’enfant du Net, Aaron Schwartz, mais sans le savoir !

C’est quoi le contributif?

L’Open, le Creative Commons…

Ces nouvelles tendances “contributive economy” (avec quiproquos sur ce sujet, à ne pas confondre avec “sharing economy”, un autre broyeur social). On parle aussi “Entrepreneuriat Social et Solidaire” (ESS) chez nos voisins français. Initialement aux USA, et désormais mondialement, on voit se développer les B-Corporations, car pendant que nous “broyons” les humains dans nos sociétés “à la sauce ultra-libérale inspirée US”, les américains ont déjà tirés quelques leçons des erreurs de cette tendance à considérer les humains comme un “bien de consommation”, et mettent en place du “Teal Management” ou des Holacracy, pour remettre l’humain au centre, en introduisant le durable, et le responsable ! De l’éthique, dans les entreprises.

Sustainability, Responsibility

Origine

Open Source et libre

A la base, la notion de développements contributifs a été mis en place par des “innovateurs” comme Linus Torvalds, qui dira en 2017:

« Les discours sur l’innovation de l’industrie sont des conneries [bullshit] (…) n’importe qui peut innover, “penser différemment”, c’est vide de sens. 99% de l’innovation provient du travail réalisé (…) les projets qui réussissent, c’est 99% de transpiration et 1% d’innovation »

Il a programmé en 1990 un émulateur de terminal qui prendra de l’importance et commence peu à peu à remplacer Minix au sein de son ordinateur. Cependant à la suite d’une erreur de manipulation, il détruisit la partition contenant Minix et prit la décision de tout continuer sur cet émulateur de terminal. Au bout de quelques mois, ce logiciel devint un véritable noyau de système d’exploitation. Il décida de l’appeler Freax pour sa bizarrerie et le x pour Unix. Il diffusa le code de son travail à quelques privilégiés au début, dont celui qui ouvrit un compte FTP sur le site de l’université pour diffuser quand il voudrait son travail. Cependant ce dossier de stockage fut nommé « Linux » et ce nom a été conservé depuis. (source Wikipedia)

De nos jours, plusieurs centaines de déclinaisons (fork) Linux existent, et plus de 90% des serveurs assurant le fonctionnement des applications dans le “Cloud”, sont des machines Linux, comme dans le Noyau des MacOS et des Androïds…

Entre les noyaux, et les interfaces, l’embarras du choix, devient un frein au développement ! Ubuntu est un des majeurs.

C’est donc “par accident”, qu’est apparu un des piliers de l’informatique contributive moderne. De nos jours, GITHUB vient d’être racheté par Microsoft. L’économie numérique contributive n’est plus un gadget.

Permettre de passer de l’ère du ‘Kill to win’ au ‘Share to win’ (REGINALD MAITRE)

D’autant que dans la jungle, en réalité, ce ne sont pas les plus forts qui survivent, mais les espèces qui collaborent le mieux ! (Pablo Servigne)

Ce qui a permis l’émergence de la domination humaine sur cette planète ces trois derniers millénaires, ce n’est pas l’intelligence des individus, déjà présente depuis plus de 60 millénaires (120 même), mais ses réorganisations sociales et collaboratives. (Source: ‘Homo deus)

L’intelligence collective, ou organisationnelle

(que j’appelle aussi nos stupidités collectives…).

Des licences libres

Vers l’ouverture “du savoir” et “des créations” en général!

Dans une humanité formatée au © Copyright, il a été dit que Linus Torvalds ne savait pas qu’il ne pouvait pas partager librement le fruit de son travail de cette façon. Cela ne se faisait pas! Mais comme il ne semblait pas au courant, alors, il l’a fait quand même… Par la suite, il a fallu établir des contrats de licences “libres”, GPL, GNU, car les codes juridiques de la protection intellectuelle “par défaut” rendait “illégaux” ce type de partages “libres”.

Cela a donné naissance à bien d’autres modèles de libérations… Car après tout, prétendre que ma création intellectuelle, issue des connaissances acquises et intégrées, héritées d’autres avant moi, de quels droits puis-je prétendre à 100% des droits issus de ma création ?

Le © et la protection intellectuelle étaient destinés au départ à protéger les inventeurs. De nos jours, cela permet trop souvent de les “dépouiller”. Mais pire, comme bloquer l’accès à des médicaments salvateurs, durant 10 ou 20 ans ? Entre autres…

Alors, ces notions de licences libres initialement cantonnées aux codes des logiciels, se sont étendues à bien d’autres domaines!

Creative Commons

Avec une contribution majeure de la part de Aaron Swartz, l’enfant de l’Internet, et adorateur du Libre et du contributif…

Vidéo de 2 mn, ce qui est indiqué est aussi valable pour la Suisse: http://dai.ly/x1tg4gv

Avec une petite précision importante, le fait de choisir la mention ‘NC’ va donner une licence qui n’est pas “libre”. Mais cela ne veut pas dire que vous n’avez pas le droit de réutiliser pour un usage commercialisé, simplement, il faudra en obtenir l’autorisation ou négocier la redistribution des revenus afférents.

Biens communs

Du coup, cela fait apparaître une notion fondamentale, celle des “biens communs”… Celle-ci est facile à comprendre quand nous parlons de l’air, pour respirer, du soleil. C’est controversé quand on mentionne l’eau potable, et totalement ignoré si nous parlons de la nourriture, et des précieuses ‘Terres arables’, et plus encore pour les ‘Terres rares’...

Nos ultra-libéraux abusifs nous font croire que ce n’est pas plus le cas pour l’eau (C’est très intelligente de la part du CEO de Nestlé et de son équipe, dans une perspective “Business first”, la rareté de l’eau potable devient objet de spéculations), comme pour la terre arable, le pétrole, l’or et toutes les ressources précieuses et limitées de notre planète. Qui sont en réalité aussi, des biens communs, spoliés par les ploutocrates…

Et oui, cette prise de conscience de la “limite” de nos ressources, n’avait pas échappé aux spéculateurs, qui ont tout intérêt à créer des “manques”, de nourriture, d’eau, d’emplois… Mais revenons à nos données.

C’est encore plus délicat quand nous parlons de données numériques, surtout répliquables à volonté…

Open Data

L’annuaire téléphonique est (devrait être) un bien commun. Des outils comme Facebook et WhatsApp, deviennent des outils d’intérêts publics… Sauf qu’ils sont dans les mains de multinationales à vocation commerciales. Mais seul l’Open Data permet de garantir l’accès libre, ou même rémunéré, aux données. Il favorise l’interactivité et les synergies entre les systèmes. Mais il permet surtout l’émergence de nouvelles applications, impossibles sans.

Open Hardware

Extension pour les biens matériels: C’est vital pour des structures comme le CERN, car les investissements massifs doivent rester pérennes et réutilisables. Alors les plans, la conception, la libre réutilisation avec le libre droit aux améliorations, sont inclus dans le contrat d’acquisition, imposés par le CERN. Ainsi, les fonds publics investis produisent des résultats librement réutilisable par tous.

Combien d’entreprises financent un premier travail, à un fournisseur puis va s’autoriser à le revendre ensuite à d’autres personnes, sans réduire la facture du premier investisseur, et en toute légalité. Super rentable, mais est-ce normal ?

Tous les travaux financés par des fonds publics, devraient recevoir l’obligation d’une ouverture en “licence ouverte”.

Avec un éventuel ‘NC’ (Non Commercial) si le financement n’était que partiel. Le mode ‘Open’ imposé, permet de s’assurer que le contenu des programmes ne possède pas des ‘codes douteux’. Le mode ‘Libre’ permet de s’assurer que le code sera librement réutilisable, afin de libérer la créativité (parfois trop, exemple Linux…)

Shared Data

La suite dans un nouvel article. C’est bien de comprendre l’existence de licences libres, mais c’est mieux d’en comprendre les utilisations et les intérêts, pour la Démocratie.

Un article sur la notion de “Shared data”, afin de lutter contre l’infobésité.

Références:

OSHWA http://www.oshwa.org/definition/french/

JournalDuNet 2012: http://www.journaldunet.com/solutions/magazine/open-hardware-et-materiel-libre-definition.shtml

Mais aussi avec de nombreux articles intéressants sur l’OpenHardware: http://www.journaldunet.com/recherche/?f_libelle=open+hardware

EN: http://www.open-electronics.org/how-to-choose-your-open-source-hardware-license/

TAPR vs CERN: http://www.ohwr.org/licenses

https://opensource.com/law/15/2/intro-open-hardware-licensing

Dernier documentaire de @Philippe Borrel

Histoire de Aaron Schwartz, l’enfant de l’Internet

Version anglaise: ici (multiples copies disponibles, c’est en licence libre Creative Commons)

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