Pourquoi se réjouir de la normalité du quotidien ?
Vous n’avez pas le temps de lire ? Vous êtes plutôt audio ? Scrollez jusqu’en bas de l’article et retrouver un lien vers l’article audio 🎙 sur Spotify et sur Apple podcast. Je crois que cet article en particulier est plus intense à écouter qu’à lire.
Vous savez quoi ?
Tout va bien.
J’ai la belle vie.
Et tout ce qu’on peut attendre d’elle, uniquement les bons côtés : un vrai cliché ambulant : en couple, enfant sans problème, parents en pleine forme, ni trop ni pas assez d’argent, etc. Mais tous les jours c’est la même chose, la même routine. La fameux métro boulot dodo remis au goût du jour, trottinette électrique et télétravail oblige.
Mais je m’ennuie.
Je regarde passer les mois et déteste mon anniversaire qui me fait me rendre compte qu’encore une fois, 365 jours ont passé, sans que je ne les vois. Je perds mon temps dans une vie qui paraît parfaite et qui pourtant m’ennuie.
Voilà que certains se disent, tous les jours.
Voilà ce que beaucoup se disent parfois.
Et ce, alors qu’en apparence rien ne manque pour coller aux injonctions sociales. Et si nous décalions le mètre étalon de l’injonction sociale vers nous-même. Soyons un peu plus égocentrique (sans être égoïste). L’idée que nous nous faisons de la vie, du bonheur, est la nôtre, alors faisons en sorte que notre vie colle à cette idée.
#1 | Le quotidien n’est jamais banal
Il vrai que quand tout va bien depuis longtemps, nous avons tendance à trouver que cette normalité est banale. Elle devient parfois ennuyante. On espère que le monde bouge, que l’on devienne extraordinaire, que la vie face sens, enfin.
Mais il y a plusieurs réalités qu’il nous faut accepter : la première est le monde bouge en fait tout le temps et nous avec. Par contre, si nous voulons changer de place en ce monde, il faut sortir de l’inertie, bouger autrement. C’est difficile, c’est long et souvent complexe.
La seconde réalité, qui, à mon sens, préside à la première, est que bouger avec le monde, se laisser porter par l’inertie est une chance et ne devrait pas être ennuyant. Cette normalité, cette banalité, si mal vécue peut être une source de bonheur. Nous avons du mal à apprécier la redondance du quotidien à son juste titre, pour ce qu’ils sont : des moments de bonheur récurrents et furtifs.
#2 | La stabilité est fragile et éphémère
Parce que c’est une chance inouïe que d’avoir un quotidien qui nous offre de la stabilité, à nous même comme à nos proches, nous devrions chercher en chaque instant un côté positif et vivre chacun de ces moments comme uniques pour en extraire le bonheur. Il faut relativiser, regarder autour de soi, au delà de nos frontières personnelles et collectives et contempler les chances que nous avons. Être positif face à la redondance, à la routine, parce qu’elle n’est pas acquise — la deuxième vague que nous vivons le prouve.
Notre quotidien, parce qu’il est en fait éphémère et fragile, devrait être la source de réjouissance. Comprendre la fragilité de la normalité, que la répétition est une chance récurrente, permet de conserver un regard positif sur notre routine.
#3 | Ne pas attendre mais aller chercher le bonheur
La difficulté est toutefois de ne pas faire rimer normal et redondant avec ennuyeux. La tendance actuel est de croire que nos vies devraient être pleine de changements, un film de James Bond couplée à une comédie romantique. Le tout monté comme une série Netflix pleine de cliffhangers et de rebondissements extraordinairement improbables. Un scoop : c’est du divertissement, et ce ne sera jamais la réalité, même pas une infime portion. La grande majorité des humains depuis la nuit des temps ont des vies “normales” (au regard de leur lieu de vie et leur époque, cela va s’en dire).
Notre quotidien nous paraît alors simple et pas funky. Personnellement je m’évertue à chercher l’agréable et le joyeux dans le quotidien pour ne pas céder à la banalisation et à ne plus voir tout ce qui s’offre à moi au quotidien. Mon enfant m’appelle et me réveille le matin, encore, j’aurais bien dormis un peu plus, comme tous le jours, mais l’important n’est pas là : l’important c’est son sourire quand j’arrive dans sa chambre et le câlin qui suit, même si c’est le millième. Chaque nouveau mail est un nouveau projet, chaque rencontre est un moyen de m’enrichir, chaque soirée auprès de ma femme et de mes amis est un moment unique.
Accorder de l’importance aux petites choses de son quotidien pour apprendre de ses relations humaines, des autres et de soi. Avoir une attention au moment de la première rencontre du matin à la maison comme au travail, dire au revoir, toujours, saluer le-a SDF que l’on croise tous les jours, préférer s’endormir au côté de son/sa conjoint-e plutôt que de son téléphone, faire à manger encore, encore une nouvelle recette : chercher à vivre tous les moments, à les faire vivre, à les apprécier.
#4 | Le changement est dans l’ennuie du quotidien
S’il y a de l’ennui, ce n’est pas que ce qui est fait n’est pas satisfaisants c’est qu’il y a de la place pour faire autre chose. L’ennui est le précurseur de la créativité.
Pour ne pas que l’ennui devienne un facteur limitant, il faut en faire une base de créativité, tester, essayer et apprendre.
Cette acceptation de la normalité porte en elle une force qui permet de se mettre en mouvement. Parce que rien n’est plus intéressant que de se mettre en mouvement, de changer, d’évoluer, à partir d’un état d’équilibre fort. L’équilibre de nos quotidiens nous offre l’opportunité de choisir nos évolutions, nos changements. Nous ne sommes pas poussés par la vie, contraints par les circonstances. Ces quotidiens qui tournent en boucle sont une chance.
Avoir un quotidien stable est une richesse inconsidérable, une vraie chance. Pour ceux qui ont cette chance rien n’est figé… outre ce que nous laissons se figer.
Festina lente — Hâte toi lentement.
>> Si tu as aimé cet article, penses à 👏 pour le partager et mettre un commentaire ! C’est important pour me soutenir dans ma démarche.
>> & sur Insta
Cet article peut vous intéresser :
Retrouver cet article sur Spotify :
Retrouver cet article sur Apple Podcast :
