Secteur muséal : en route vers la transformation numérique !

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4 min readNov 15, 2018

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Le 5 octobre 2018, avait lieu la journée professionnelle « La stratégie numérique dans les musées » à l’INHA. Au programme : échanges entre directeurs et professionnels de musées, partages d’expériences de plusieurs institutions telles que le Louvre, le Centre des Monuments Nationaux, le Museum de Toulouse…

Pour Jean-Michel Loyer-Hascoët, directeur général des patrimoines par intérim, « c’est une banalité́ de dire que le numérique est partout de nos jours ». Plus que jamais, le secteur muséal a besoin de s’adapter aux nouveaux usages de son public. Pour cela, leur transformation numérique doit être prise en main par l’ensemble de ses agents.

Comment rendre cela possible ?

1/ Par tous les services,

La transformation numérique est l’affaire de tous au sein d’un établissement. Elle doit se faire dans chaque aspect du musée : communication, médiation, billetterie, ressources humaines… En effet, il est nécessaire de créer une culture du numérique commune à l’intérieur de l’institution et dans l’ensemble de ses équipes. A titre d’exemple, Françoise Banat-Berger, directrice des Archives Nationales, a montré comment l’institution a su accompagner le personnel dans son passage au numérique notamment en assurant une montée des compétences. Elle explique que les missions des archivistes sont les mêmes mais que les spécificités techniques des archives nativement numériques diffèrent de celles des archives papier. Dans ce cas, il faut accompagner son personnel, interroger ses habitudes, apprendre à traiter de nouvelles choses : il faut donc prévoir un plan de formation spécifique.

2/ Par une approche individualisée de chaque musée,

En Angleterre, on pense qu’il faut restaurer la confiance des organisations non pas à grande échelle mais une par une. Le Dr Ross Parry de l’Université de Leicester et le Dr Sally-Anne Barnes de l’Université de Warwick étaient présents pour parler du One by One project : une étude sur la cartographie des compétences et des professionnels du numérique dans les musées anglais. Il s’agit d’essayer de comprendre les conditions nécessaires pour que les compétences numériques se développent dans une institution. Leur but in fine est de construire un document national unique pour que les organisations puissent s’y référer. Un document qui pourrait être transposable dans les institutions françaises.

3/ Par une collaboration entre les services,

Les musées doivent favoriser une approche globale du numérique. Pour cela, il ne faut plus intégrer le numérique au coup par coup ou par opportunité mais créer une véritable stratégie du numérique. Pour le CMN, sa stratégie amène à une transformation interne des métiers et des pratiques. Au Louvre, un comité du numérique a été créé pour rassembler l’ensemble des directions de l’établissement, dans le but de coordonner la stratégie. Marion Oechsli, directrice financière, juridique et des moyens au musée de Louvre, explique que cela permet d’avoir une vision globale sur l’ensemble des projets du musée.

S’adapter à un nouveau public

Les pratiques des publics changent (👉 voir notre infographie sur le sujet). Aujourd’hui, le public est informé et connecté, il demande de votre part une nouvelle stratégie. Le numérique implique un changement de relations entre les œuvres et les visiteurs. Le web devient une extension de votre musée par le biais des réseaux sociaux mais également par la dématérialisation de vos collections et d’outils numérique. La visibilité en ligne de vos œuvres est un moyen de susciter l’envie chez l’internaute de venir visiter votre musée.

En résumé, aujourd’hui, les oeuvres doivent être dedans mais aussi hors les murs. À savoir qu’un outil numérique ne concurrence pas vos collections, il vient les compléter. Si vous avez peur d’une baisse de fréquentation et des ventes, considérez plutôt inverse : un outil numérique permet une médiation dans le musée mais aussi en dehors de celui-ci et peut ainsi donner envie d’y aller. Le musée Alfred-Danicourt (Péronne) a même bénéficié d’autres avantages comme une augmentation des demandes de prêts et des dons privés.

Et si vous pensez ne pas avoir les compétences nécessaires face à la transformation numérique, nous vous conseillons de lire l’article de Correspondances Digitales “ Numérique : quelles compétences nécessaires pour les professionnels des musées”. Il vous donnera quelques solutions pour contourner certains freins 😉.

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