#1jour1texte — Jour 19 — Comment rendre son écriture addictive? 2/3 — La réécriture.

David Sankar
JOURNAL D’UN RECRUTEUR EN VADROUILLE
3 min readSep 16, 2019

Comment rendre son écriture addictive?

Simple.

En réécrivant.

Ok mais “addictif”? Genre, on devient accroc?

Vraiment?

Vraiment.

Dur de commencer, impossible de s’arrêter!

On se rend addict à la modification des premiers jets.

Voici ce que je change en réécrivant:

  • La longueur. Je raccourcis, enlève des adverbes, fusionne des phrases. Je les rends actives.
  • Les verbes faibles: être, avoir, faire, dire, aller… Je remplace, précise, spécifie.
  • Les images. Il s’agit de les aviver.
  • Les “punch-lines”. Pas un effet de manche. Le signe d’une pensée maitrisée, qu’on veut rendre mémorable.
  • Les illustrations. J’adore unsplash, complément de photos perso, de captures d’écran.
  • La mobilisation d’expériences, de lectures passées. On se rend compte a postériori comme rien ne se perd.
  • L’orthographe, au passage. Ca surprend mais on ne se relit pas vraiment pour ça.

Conséquence? Je ne crois plus les gens qui proclament aimer écrire.

Ecriture rime avec torture. Au premier jet, tout est nul.

La réécriture libère de cette honte.

Je la considerais un détail. Une affaire de forme.

Mais la forme enveloppe le fond. Comme une poule couve ses oeufs.

La clarté d’une idée, une émotion traduite... Ca passe par le choix des mots.

Et quid des coups à prendre? Toutes ces séries loupées, si peu de likes à glâner? Pourquoi continuer?

L’addiction nous pousse.

On respecte son manifeste.

Exemple avec ce texte.

Réécrit 20 fois. Jamais totalement.

J’arrache des bouts.

En disparaissant, ils forment un terreau grâce auquel pousse un texte plus abouti.

Ecrire, réécrire. Si les mots s’achetaient, ces verbes vaudraient cher.

Des itérations légères forment le gros du travail.

Un labeur jouissif. Entrainé dans le mouvement des relectures.

Petites créations? Créations, tout de même.

Issues de combinaisons à puissance n.

Dernière chose, on ne termine pas pour publier.

On termine pour réécrire.

La dernière ligne s’enchaîne à la première.

20 jours de textes.. dans 20 jours, je parie leur transformation.

Devenu anciens, je m’appuierai dessus pour voir plus loin.

Distinguer les mots qui méritent de rester.

Le papier, le crayon?

L’important, c’est la gomme!

En réécrivant, on se libère d’un poids.

Devant moi, le début de ce texte.

Et le 20ème jour, demain.

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David Sankar
JOURNAL D’UN RECRUTEUR EN VADROUILLE

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